Méthodologie <strong>et</strong> intérêts des groupes de discussion focalisés pour l’anthropologie biologiqueLes auteursPriscilla DUBOZChercheure Post-Doctorante- UMI 3189 «Environnement, Santé, Sociétés»<strong>CNRS</strong> (France) - Université Cheikh Anta Diop (Dakar, Sénégal) - <strong>CNRS</strong>T (Ouagadougou,Burkina-Faso) - Université de Bamako (Mali)- UMR 6578 Anthropologie Bioculturelle (Marseille, France)courriel : prisci<strong>du</strong>boz@yahoo.frTél : 06 79 65 27 45Enguerran MACIAChargé de Recherche au <strong>CNRS</strong>- UMI 3189 «Environnement, Santé, Sociétés» ; <strong>CNRS</strong> (France) - Université Cheikh AntaDiop (Dakar, Sénégal) - <strong>CNRS</strong>T (Ouagadougou, Burkina-Faso) - Université de Bamako(Mali)courriel : enguerranmacia@yahoo.frTél : 06 79 65 27 45L’anthropologie <strong>du</strong> <strong>vivant</strong> : <strong>obj<strong>et</strong>s</strong> <strong>et</strong> méthodes - 2010104
Mesure de la composition corporelle par ultrasons : innovation <strong>et</strong> applicationsJean-Claude PINEAUMots-clés : Composition corporelle, ultrasons, obésité, sportDans le cadre d’un proj<strong>et</strong> européen Bodylife, (2001-2003), un nouvelappareillage portable de mesure de la composition corporelle del’Homme, basé sur un ensemble de mesures électriques, magnétiques<strong>et</strong> acoustiques a été réalisé en collaboration avec l’Ecole NationaleSupérieure d’Arts <strong>et</strong> Métiers (Pineau <strong>et</strong> al. 2007).Ce proj<strong>et</strong> a permis de développer simultanément une recherchefondamentale <strong>et</strong> appliquée en anthropologie biologique. Sur le planépidémiologique, il était nécessaire de mesurer la composition corporelled’une façon non invasive puisque la connaissance de la simple valeur<strong>du</strong> poids, exprimé en kilogrammes, reste insuffisante. La mesure dela composition corporelle à travers les compartiments corporels - eaucorporelle totale, masse maigre <strong>et</strong> masse grasse segmentaire <strong>et</strong> totale- perm<strong>et</strong> une meilleure gestion <strong>du</strong> poids. La connaissance précise desdifférents compartiments corporels peut avoir une incidence sur le modede vie des personnes saines. Elle perm<strong>et</strong> d’envisager un suivi plusrationnel des indivi<strong>du</strong>s dans le cadre de régimes diététiques pouvantgénérer à terme une ré<strong>du</strong>ction des coûts de santé publique (Ziegler,Debry, 1998 ; Andreyeva <strong>et</strong> al. 2004). C<strong>et</strong>te mesure offre en eff<strong>et</strong>une aide à la prévention <strong>du</strong> risque de certaines pathologies commeles maladies cardio-vasculaires. Dans les différents secteurs desanté potentiellement intéressés par ce type d’appareillage, il estessentiel de connaître une estimation <strong>du</strong> rapport entre la graissepéri-viscérale <strong>et</strong> la graisse périphérique en particulier pour undépistage <strong>du</strong> risque cardio-vasculaire (Von-Ebeyn <strong>et</strong> al. 2003;Goran 1999 ; Roemmich <strong>et</strong> al. 1999). La mesure de la massegrasse, de la masse maigre <strong>et</strong> <strong>du</strong> contenu hydrique, associéeà une connaissance <strong>du</strong> profil clinique <strong>et</strong> psychologique desindivi<strong>du</strong>s, peut contribuer à l’amélioration de la santé <strong>et</strong> ausside la qualité de vie (WHO 1998). Par exemple, l’estimationde la composition corporelle, à travers la connaissance desdifférents compartiments corporels <strong>et</strong> de leurs variations intraindivi<strong>du</strong>elles au cours <strong>du</strong> temps, est utile, sur des périodescourtes (par exemple 4 à 5 semaines), pour le suivi des sportifs oule suivi des femmes enceintes (environ 9 mois) ou sur des périodesplus longues comme pour les suj<strong>et</strong>s obèses (de 6 mois à 2 ans) <strong>et</strong>au cours <strong>du</strong> vieillissement.1- Mesure de la composition corporelle par ultrasonschez les athlètes de haut niveauDans le cadre de la préparation physique des sportifs de hautniveau, il est recommandé d’évaluer les possibilités indivi<strong>du</strong>ellesde fluctuations de poids <strong>et</strong> leurs conséquences sur la compositioncorporelle afin d’optimiser les performances lors des compétitions(Hendler <strong>et</strong> al. 1995 ; Mourier <strong>et</strong> al. 1997; Nindl <strong>et</strong> al. 1996). Dans lesdisciplines sportives à catégories de poids, les instances fédéralesinternationales ont établi <strong>et</strong> fixé des catégories de poids chez lesathlètes selon leur discipline. Vis à vis de ces catégories, les athlètespeuvent être défavorisés au regard de leur poids corporel sachantque, pour augmenter leur chance de réussite en compétition, lesathlètes doivent se situer à la limite supérieure <strong>du</strong> poids de leurcatégorie (Horswill <strong>et</strong> al. 1990 ; Park <strong>et</strong> al. 1990). Signalons quela plupart <strong>du</strong> temps, quelques semaines avant la compétition, lesathlètes sont au-dessus <strong>et</strong> parfois très au-dessus des limites depoids supérieures imposées par le règlement fédéral. Dans c<strong>et</strong>teperspective une étude a été réalisée en collaboration avec l’InstitutNational des Sports <strong>et</strong> de l’E<strong>du</strong>cation Physique de Paris (INSEP)en vue de comparer la précision <strong>du</strong> pourcentage de graisse (MG%)entre la technique ultrasonore que nous avons utilisée avec notreappareillage portable <strong>et</strong> la technique de référence : l’absorptiométrieDEXA. Les pourcentages de graisse estimés par ultrasons restenttrès fortement corrélés avec ceux obtenus par DEXA (R>0.96)pour les athlètes de sexe masculin <strong>et</strong> féminin. Dans notre étude,l’erreur totale (TE) comprise entre 0.89 <strong>et</strong> 1.03 prouve le haut degréde précision de la technique ultrasonore (Lohman, 1996). Lesméthodes décrites par Bland <strong>et</strong> Altman (1986) ont été utilisées pourexaminer la précision des erreurs indivi<strong>du</strong>elles d’estimation de laL’anthropologie <strong>du</strong> <strong>vivant</strong> : <strong>obj<strong>et</strong>s</strong> <strong>et</strong> méthodes - 2010 105