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L'anthropologie du vivant : objets et méthodes - CNRS - Dynamique ...

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Méthodologie <strong>et</strong> intérêts des groupes de discussion focalisés pour l’anthropologie biologique<strong>et</strong> de relancer la discussion. Pour cela, certains auteurs suggèrent depréparer préalablement un guide d’entr<strong>et</strong>ien (e.g. Bender <strong>et</strong> Ewbank,1994). L’animateur est le plus souvent secondé par un observateur,notant les comportements non verbaux <strong>et</strong> vérifiant le bon fonctionnementdes enregistrements. Chaque groupe de discussion focalisé doit êtreenregistré <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ranscrit dans son intégralité.Pour terminer notons que, théoriquement <strong>et</strong> dans le milieu de la recherche,les participants contribuent gratuitement à ces entrevues de groupe.Dans notre étude nous avons uniquement dédommagé les participantspour leurs frais de transport.>Méthodes d’analyse des donnéesDiverses méthodes perm<strong>et</strong>tent d’analyser les discours recueillis parfocus groups, notamment l’interactionnisme symbolique (Mead 1934),la grounded theory (Glaser, Strauss 1967) ou encore la méthoded’analyse qualitative thématique développée par Mason (1996). Nousne détaillerons ici que c<strong>et</strong>te dernière méthode, particulièrement adaptéeà l’identification des dimensions d’une notion ou d’un concept que l’onsouhaite par la suite mesurer.C<strong>et</strong>te méthode analytique est constituée de deux phases. La premièrephase concerne l’identification des thèmes; la seconde est interprétative<strong>et</strong> conceptuelle.- Analyse thématiqueC<strong>et</strong>te phase de l’analyse comprend plusieurs étapes. Tout d’abord,à partir des verbatim obtenus, les thèmes – ici, les dimensionsémiques de la qualité de vie – doivent être identifiés par lecture<strong>et</strong> relecture des entr<strong>et</strong>iens. Deux chercheurs travaillent alorsindépendamment, identifiant <strong>et</strong> nommant les dimensions dans lesdiscours. Ce processus est dénommé indexation. Les chercheursproposent alors une liste de thèmes. Après discussion, ils trouventun accord quant à ces dimensions. Les citations les illustrant lemieux sont sélectionnées <strong>du</strong>rant ce processus.- Analyse conceptuelleL’analyse conceptuelle est décrite comme plus subjective quel’analyse thématique (Nicolson, Anderson 2003) <strong>et</strong> consisteen une interprétation des discours, une lecture « entre leslignes », influencée par la subjectivité <strong>et</strong> le parcours des chercheurseux-mêmes.Par exemple, dans notre étude, l’impact des tensions entreindivi<strong>du</strong>alisme <strong>et</strong> holisme – féconde thématique anthropologique– sur le bien-être des indivi<strong>du</strong>s a émergé des lectures <strong>et</strong> relecturesdes entr<strong>et</strong>iens. Ceci a donc constitué le cœur de c<strong>et</strong>te partie del’analyse.Exemple de résultats : la qualité de vie subjective àDakar (Sénégal)Malgré l’absence de consensus concernant la définition <strong>du</strong>concept 1 de qualité de vie, deux points semblent aujourd’hui émergerde la foisonnante littérature sur c<strong>et</strong>te thématique : (1) la qualitéde vie d’un indivi<strong>du</strong> ne peut être évaluée que par lui-même (e.g.Bowling <strong>et</strong> al. 2002 ; Cella 1998 ; Haas 1999 ; O’Boyle <strong>et</strong> al. 1992),(2) la qualité de vie est un concept multidimensionnel (Brock 1999 ;Camfield, Ruta 2007 ; Narayan <strong>et</strong> al. 2000 ; WHOQOL Group 1998a,1998b). Cependant, aucun consensus ne semble pouvoir être trouvéquant à la nature même de ses dimensions. A vrai dire, ces dernièresdiffèrent certainement selon les cultures, comme l’indique clairementla définition de l’OMS (WHOQOL 1998b) : « [la qualité de vie étant]la perception qu’a un indivi<strong>du</strong> de sa place dans l’existence, dansle contexte de la culture <strong>et</strong> <strong>du</strong> système de valeurs dans lequel ilvit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes <strong>et</strong> sesinquiétudes ».Au Sénégal, la qualité de vie subjective des indivi<strong>du</strong>s n’avait, avantnotre enquête, jamais été étudiée. Ainsi, l’objectif principal de notreétude qualitative était de était définir la signification de ce conceptà Dakar (cf. Macia <strong>et</strong> al. 2010 pour plus de détails). Dans ce but,huit focus groups, homogènes en âge (30-35 <strong>et</strong> 50-55 ans), genre,<strong>et</strong> catégorie socio-professionnelle (élevée/basse) ont été réalisés1 Notre approche de la qualité de vie nous con<strong>du</strong>it à la définir davantage comme une notion que commeun concept. Cependant, la grande majorité des auteurs ne font pas c<strong>et</strong>te distinction <strong>et</strong> emploient l<strong>et</strong>erme de concept.L’anthropologie <strong>du</strong> <strong>vivant</strong> : <strong>obj<strong>et</strong>s</strong> <strong>et</strong> méthodes - 2010100

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