de Serre en valats - Parc National des Cévennes

de serresle magazineen valatsdu Parc nationaldes CévennesSupplémentNatura 2000Le classementUnescoN U M É R O V I N G T - H U I T • S E P T E M B R E 2 0 1 1

L’actu en imagesDes pièges mortels© L.aurent NedelecDepuis quelques années, des élevages dechevaux se sont installés sur le Causse. Lesabreuvoirs provoquent malheureusement desnoyades chez les passereaux et les petitsrapaces (petits ducs et chouettes chevêches)qui viennent boire, et n’arrivent pas àremonter sur le plastique lisse. Une petiteéchelle leur permettra sans doute de s’ensortir. Contact : antenne Causse-Gorges -04 66 31 50 93.La réintroduction du gypaète barbuLe conseil d’administration du Parc national aapprouvé le projet de réintroduction du gypaètebarbu dans les grands causses. Cette opérationprévue en 2012 associe le Parc national et la Liguepour la protection des oiseaux. Le groupe detravail «vautours», placé sous l’autorité du préfetde la Lozère, et auquel seront associés les acteursdu tourisme, sera mobilisé.© Patrice MartinUn nouveau logement pour lesbergers transhumantsLa construction de la cabane pastorale du Mas de laBarque s’est achevée en juin. Le Parc national,maître d’ouvrage et d’oeuvre, a prescrit uneréalisation respectueuse de l’architecture locale :toit en lauze, mur en granit, menuiserie enchâtaignier. D’une surface totale d’environ 50 m²,la cabane est dotée de panneaux photovoltaïquesqui assurent la production d’électricité.© Odile Rival2 de serres en valats • septembre 2011© Catherine VambairgueBalades en calèche sur le montLozèrePremier pas vers une alternative à lacirculation touristique en véhicule à moteursur la portion de voie communale entre MasCamargues et le Mas de la Barque.Premiers pas également pour la toutenouvelle entreprise sur la commune deSt-Maurice-de-Ventalon « Les calèches dumont Lozère ».

69Édito14Rien sur la charte dans ce numéro !Pourtant, le travail mené ces jours-ci par les instances et lesservices du Parc national est intense.164. Actualités8. Paroles de territoireLa ferme de reconquête de Montbrun9. DossierLe classement Unesco14. PatrimoineLes chauves-souris forestières16. DécouvrirLe pays des premiers camisards18. Bloc-notesAprès huit mois de recueil des idées sur le terrain et dans lescommissions, le bureau du conseil d’administration a donné auxservices les directives pour lancer dans l’été la rédaction de lacharte, et rencontrer le conseil municipal de chacune descommunes du coeur.Un document provisoire mais complet est maintenant fait. Il seraexaminé et arrêté par le conseil d’administration cet automne,pour le soumettre à une première consultation d’ici à la fin del’année qui permettra d’améliorer le projet avant de l’adopter etde le soumettre à une dernière consultation mi 2012.Le prochain numéro vous présentera donc avant l’hiver cetavant-projet de la charte, pour vous informer, mais aussi poursolliciter vos avis et contributions.Sans lever le suspense, je peux vous dire sans attendre quel’avenir de l’agro-pastoralisme sera bien sûr une priorité majeureproposée dans la charte du Parc national des Cévennes,désormais Bien du Patrimoine mondial.Un supplément Natura 2000avec ce numéroJean de Lescure,Président du conseil d’administrationdu Parc national des CévennesDe serres en valats est le magazine du Parc national des Cévennes.ISSN : 1955-7345 – Commission paritaire n°538 - Dépôt légal : septembre 2011. Magazine trimestriel.Directeur de la publication : Jacques Merlin – Rédactrice en chef : Catherine Dubois - Ont participé à la réalisation de ce numéro : Grégory Anglio, KisitoCendrier, Sandrine Descaves, Grégoire Gautier, Jean de Kermabon, Bertrand Fischer - Maquette : Imprimerie Parc national des Cévennes - Création maquette :Opérationnelle communication – Impression : IMP’ACT imprimerie.Tirage : 35 000 exemplaires sur papier recyclé. www.cevennes-parcnational.fr - Photo de couverture : Alain Lagrave

A C T U A L I T É SLa végétationdu cœur du Parc nationalDans le cadre de l’élaboration de la charte, le Parc national a fait réaliser unecartographie des habitats naturels qui composent le cœur. Deux constatsprincipaux : la dynamique de la forêt se confirme ; la richesse des habitatsd’intérêt communautaire est réelle.MendeÉvolution des milieux ouverts et fermés entre 1970 et 20101970 Mende2000 Mende2010D EE R R ES E D EV E T E R R EU S S E D EA U V E T E R RC A U S S EM É J E A NFloracU S S EA NFloracC A U S S EM A NFloracMilieuxMilieu ouvertMilieu ferméParc national des CévennesC ÉN N E SC É VE N N ESC É VE N N ESAncienne zonecentraleAire Optimaled’AdhésionN0 10 kmle Viganle Viganle ViganSource : PNCÉdition : evol_form_veg_1970_2000_2010.ai© Parc national des Cévennesaoût 2011En 1970, à la création du Parc national,les milieux ouverts - espacesqui comptent aumaximum 25 % de ligneux hauts deplus de 2 mètres - occupaient 53 %de la zone « centrale ». Les milieuxforestiers représentaient donc 47 %.En 2000, la dynamique des peuplementsforestiers active depuis de nombreusesannées, conjuguée auxplantations effectuées dans les années60, s’est traduite par le recul des milieuxouverts qui n’occupaient plusque 38 % du cœur ; la forêt en occupait62%.En 2010, sur la base d’une cartographieréalisée sur le terrain*, une premièreanalyse fait ressortir une stabilitéde la répartition entre milieux forestierset milieux ouverts par rapport à2000, soit respectivement 62 % et38 %.Autre constat : la diversité des groupementsvégétaux dans le cœur est trèsgrande. Elle s’explique par l’étagementdes altitudes, la diversité des roches, lecontraste climatique marqué entre lesdeux bassins versants dominants et lesmodes de gestion. La valeur patrimonialede ces habitats naturels et le niveaude responsabilité du territoire visà vis de leur préservation se déterminentnotamment au travers de leur reconnaissanceeuropéenne. Ainsi, 41% de la surface du cœur, soit 38 500ha, présentent un intérêt communautaire.En complément, 17 % du cœurabritent des habitats naturels qui engagentla responsabilité de l’Etat auxniveaux régional et national. Le territoirenational métropolitain compte131 habitats naturels reconnus au niveaueuropéen : le cœur du Parc nationalen compte 38, soit 29 %.Ces éléments de connaissanceréunis durantdeux années sont à ladisposition du territoire,par exemplepour l’élaborationde programmes locauxd’urbanisme,de plans de gestionpastorale, de plans5 1005 1006 3009 000de gestion forestière… Ils constituentégalement une base pour l’instructiondes dossiers d’autorisation, notammentde travaux (lire « L’évaluationdes incidences Natura 2000 » dans lesupplément). En outre, ils constituentune référence pour fixer des objectifset orientations dans le cadre de lacharte pour les 15 ans à venir. ●1 070* Pour les milieux forestiers, par l’ONF et leConservatoire botanique national du Massifcentral ; pour les milieux ouverts, par leConservatoire départemental des sites lozérienset l’association Méandre18 50022 850HêtraiesForêts résineuses(espèces introduites)Landes à genêtsPelousescaussenardesLandes à callune,myrtilleChâtaigneraiesPrairies naturellesde fauche4 de serres en valats • septembre 2011

Une expositionen hommage audocteur PelletLa première partie dufonds d’archives de Jean Pelletest ouverte au public.A cette occasion, le centrede documentation et d’archiveslui consacre une expositiondepuis le 1 er juillet à Maisondu Parc national à Génolhac.Jean Pellet, médecin à Génolhacde 1951 à 1990, était un passionnéde géologie et d’histoire,mais au-delà un homme aux multiplescentres d’intérêts, soucieux del’avenir des Cévennes. C’est pourelles qu’il s’est engagé en faveur de lacréation du Parc national des Cévennesau travers de l’associationFont Vive qu’il présida de 1961 à1964. Il favorisa également laconstruction de la piscine deConcoules en 1962, ainsi que l’adductiond’eau au village de Sénéchas(1963-1965).Engagé chaque jour auprès de sespatients, il parcourait parfois degrandes distances pour aller auprèsde personnes isolées. Il était aussiun lecteur assidu des archives auxquellesil consacrait ses soirées (etses nuits)! Ses travaux et rechercheshistoriques sont nombreux et nepeuvent tous être cités. Retenons lecœur de son travail d’historien :l’évolution urbaine de Génolhac duXIV e au XX e siècle dont il a tiré plusieursséries de plans remarquables.De cet intérêt pour le passé découlepeut-être aussi sa passionpour la géologie, au pointde devenir un expert pourles Cévennes et collaborateuradjoint du Bureau desrecherches géologiques etminières. Auteur de la cartegéologique de Génolhac au1/50 000 e , il a aussi rédigéun ouvrage sur la faille deVillefort qui, aujourd’hui encore,fait référence.Tout au long de sa vie, il a constituéun important fonds d’archives composéde ses travaux et d’anciennesarchives familiales. Ce fonds estmaintenant pour partie mis à la dispositiondu public au centre de documentationet d’archives du Parcnational des Cévennes à Génolhac,où toute personne intéressée peutvenir le consulter.Une exposition sur Jean Pelletaccompagne cette ouverture. Elleoffre un portrait du docteur (témoignages,photos, objets lui ayantappartenu), montre l’étendue de sonœuvre et met en lumière un belensemble de trente huit plans montrantl’évolution de Génolhac duXIV e au XX e siècle. L’expositionprésente également des documentsissus du fonds d’archives, sur unfond sonore réalisé à partir de savoix enregistrée lors d’un spectacle.Le catalogue de l’exposition contientla bibliographie complète des écritsde Jean Pellet ainsi qu’un texte inéditsur le châtaignier. ●A découvrir jusqu’au 31 octobre2011, les lundi, mardi, jeudi etvendredi, de 9h à 12h et de 14 h à17h.Renseignements : 04 66 61 19 97septembre 2011 • de serres en valats 5

A C T U A L I T É SLes petites fermes en CévennesLe Parc national des Cévennes souhaite encourager les petites exploitationsagricoles et faire reconnaître leurs rôles économique, environnemental et socialsur ce territoire de moyenne montagne.© Alain LagraveDisséminées dans les étroitesvallées cévenoles, les petitesexploitations agricoles (PE)sont caractéristiques des Cévennes.Elles sont identitaires d’un territoirepréservé, d’un patrimoine agricole,d’un savoir-faire traditionnel et d’unchoix de qualité de vie. Elles méritentd’être mieux reconnues pour leur dynamisme,leur inventivité et leurréussite. Ces exploitations sontd’abord marquées par leurs capacitésd’adaptation, et par leurs productionsdiversifiées, emblématiquesdu territoire et parfois originales.Inscrits dans des démarches de labellisation(Indication géographiqueprotégée, Appelation d’originecontrôlée, Agriculture Biologique,Nature et Progrès), ces produits sontfréquemment transformés afind’augmenter leur valeur ajoutée, etvendus en direct. Ils véhiculent uneimage de qualité, véritable reconnaissancepour les agriculteurs cévenols.Ces productions et lemaintien des savoir-faire créent de larichesse sur le territoire.Les PE contribuent aussi au maintiendes paysages ouverts, à leur hétérogénéité,et donc à la biodiversité. Lesagriculteurs, gestionnaires de l’espace,valorisent des espaces naturels dehaute qualité : les terrasses agricoles,par exemple, signent un paysage anthropique,identitaire. Très solidaires,les PE sont aussi un maillon de tissusocial, vital dans cette zone rurale peupeuplée et enclavée. Leur impact économiquen’est pas négligeable nonplus : pluriactivité dominante, maintiendes services publics et autres activités,fort lien avec le tourismeestival. Ces systèmes agricoles sontaussi marqués par une surprenantedynamique d’installation, bien plusforte que dans les systèmes classiques :les candidats jeunes ou moins jeunessont de plus en plus nombreux à tenterl’aventure de l’installation en Cévennespour peu qu’ils aient accès àquelques parcelles de terre.En dehors des cadres conventionnelsagricoles, les PE sont pourtant les parentspauvres des politiques publiques: appui technique limité,dispositifs d'aides de la Politique agricolecommune mal adaptés… Avecses partenaires institutionnels, le Parcnational veut proposer des actions cibléesen faveur de ces PE. Il peut créerdes conditions favorables pour cetteagriculture, telles que la préservationdes terres agricoles, l’appui à la créationde boutiques de producteurs, lamise en place d’un programme de réhabilitationdes bancels… De plus, lacharte du Parc est l’occasion de sensibiliserla population, et notammentles élus, aux enjeux agricoles cévenols: relocalisation de l’économie, limitesdes risques d’incendies,approvisionnement local, qualité depaysages. ●6 de serres en valats • septembre 2011

La restauration d’une gourgueAlain Rouvière, éleveur bovin et ovin au Villaret (commune du Pont-de-Montvert),et son épouse Cécile, ont entrepris de restaurer la gourgue qui se situe sur l’unede leurs parcelles, au lieu-dit Les Crozes. Une opération réalisée dans le cadred’un contrat « patrimoine ».La gourgue Le bassin Le béal© Catherine DuboisPour Alain Rouvière, l’intérêt deredonner vie à cette gourguetrès ancienne est double. Ils’agit avant toute chose de permettreà ses troupeaux de s’abreuver surplace, aisément, à partir d’une sourceexistante.Les travaux prévoient l'enlèvementd'arbres, la réfection d’une partiedes murs d'enceinte, les travaux nécessairesà l’étanchéité de l’ouvrageet à la protection physique de lagourgue. L’ensemble des travaux estassuré par l'exploitant, pendant ladurée du contrat, soit 5 années. Lapremière année permet la remise enétat de fonctionnement, les quatreannées suivantes sont consacrées àl’entretien régulier de la gourgue.Celui-ci consistera, chaque année, ànettoyer la gourgue, à supprimer lesrepousses d'arbres et broussailles,et à colmater les fuites d’eau quipourraient subvenir. Les travaux engagéssont financés à hauteur de80 % par le Parc national.La restauration de ce petit patrimoinebâti présente également unintérêt patrimonial. Tout comme lebéal, la gourgue fait partie du dispositiftraditionnel d’amenée d’eaude la rivière vers les villages. Placéeau-dessus des lieux d’utilisation, elleconstitue une réserve importanted’eau mobilisable à tout moment,chose jadis appréciable lorsque l’onvoulait faire tourner un moulin parexemple. ●> TémoignageAlain Rouvière, éleveur bovinet ovin au Villaret« Le Villaret a accueilli jusqu’à dix familleset une cinquantaine d’habitants. Il y avaitalors vingt gourgues dans le village. Cesretenues d’eau construites sur les sourcesservaient à irriguer les jardins, les prés, àfaire tourner les moulins… Ils jouaient unrôle essentiel dans la vie quotidienne. »septembre 2011 • de serres en valats 7

P A R O L E S D E T E R R I T O I R ELaurence Bouvier et son conjoint se sont installésen 2010 sur la ferme de reconquête de lacommune de Montbrun. Au programme :maraîchage biologique et petit élevage bovin.Un premierbilan positif© Catherine VambairgueSV : Comment se sont enchaînéesles choses depuis votre installation ?LB : Comme nous n’avions pas lematériel requis, un agriculteur de lacommune a labouré les 9 000 m 2destinés au maraîchage et a débroussailléles parcelles pour mesrustiques vaches Galloway. La premièrepetite serre a été montée enjanvier et dès le mois d’avril nouscommercialisions les premiers légumes.Les serres et le petit matérielde maraîchage ont été offertspar mon oncle qui cessait précisémentson activité. Concernant letracteur, une subvention de la régionnous a permis de l’acquérir d’occasion.SV : L’accueil des gens de Montbruna-t-il été bon ?LB : Oui, nous avons reçu un trèsbon accueil des habitants, des voisinset cela nous a encouragé. L’entraideentre agriculteurs est précieuse. Travauxde labour, prêt de matériel, livraisondes légumes chez lescommerçants, conseils techniques,autant de coups de main généreusementdispensés.SV : Prochaine étape, le bâtimentagricole…LB : C’est essentiel. Nous avons besoindu bâtiment pour stocker leslégumes, les semences, le matériel.Une partie sera dédiée à l’élevage.Mas il nous faut encore pérenniserle réseau d’irrigation, ériger les clôturesdes parcs à vaches, améliorernos techniques de production… ●Les partenaires du projetLa commune de MontbrunLa région Languedoc-RoussillonLe conseil général de la LozèreLe Parc national des CévennesTémoignage de Régine Gerbail, maire de Montbrun© Catherine Vambairgue« L’objectif du dispositif de laferme de reconquête est de remettreen exploitation des terreslaissées à l’abandon, de permettrela réimplantation d’une activitéagricole en zone rurale. Ila fallu du temps pour convaincreles quelque 50 propriétairesfonciers de Montbrun de mettreleurs terres à disposition.Ce foncier très morcelé a étéregroupé en Association foncièrepastorale autorisée(AFP). Le montant de la locationdes terres est faible – environ870 euros/an- et, en accordavec les propriétaires, est entièrementreversé à l’AFP pour abonderen fonds de roulement. Prochaineétape cruciale : la construction d’unbâtiment agricole, gros projet portépar la commune, qui doit répondreà des exigences professionnelles etarchitecturales car nous sommesdans un site classé. Les travaux doiventdébuter à l’automne.»Voir la vidéo sur www.cevennesparcnational.fr,rubrique« Toutes les vidéos »8 de serres en valats • septembre 2011

D O S S I E RLe classementUnescoLes Causses et les Cévennes, paysage culturel de l’agropastoralismeméditerranéen, ont été inscrits le 28 juinsur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco dans lacatégorie « paysages culturels vivants évolutifs ».Le rôle universel de la culture pastorale qui façonne cespaysages depuis des millénaires a ainsi été reconnu.© Alain Lagraveseptembre 2011 • de serres en valats 9

D O S S I E RLa reconnaissancede l’élevage agro-pastoralLes Causses et lesCévennes présententaujourd’hui un paysagequi résulte de l’interactionmillénaire entre uneréalité naturelle singulièreet des systèmes agropastorauxqui s’ysoumettent tout en lamodifiant.Ces paysages culturelssont représentatifs del’agro-pastoralisme méditerranéen.Pratiquementchacun des typesd'organisation pastorale rencontréssur le pourtour de la Méditerranée -agro-pastoralisme, sylvo-pastoralisme,transhumance et pastoralismesédentaire - est présent. En ce sens,ils ont une valeur universelle.Ils sont aussi exceptionnels car lesobjets et les sites qui les caractérisenttémoignent que depuis trois millénairesces paysages culturelsperdurent, indépendamment de l’environnementnaturel, économiqueet social.Quelle que soit leur nature, minérale,végétale ou agronomique, lapréservation et la gestion de la plusgrande part de ces attributs sont directementliées à l’activité agropastorale.L’adaptation permanente decette activité aux conditions socialeset économiques ne remet pas encause les caractéristiques de ce paysageculturel, bien au contraire.Bien classé au patrimoine mondial de l’UNESCOAU BR AE D E S S U A CS É V E R A CCPeyreleauSt-BeauzelyMillaula CanourgueCampagnacC A U S S E D E S A U V E T E R R EC A U S S EN 0 10 km1/1000000le MassegrosC A U S S E M ÉN O I RC A U S S E D U L A R Z A CCornusle CaylarMarvejolsNantSte-ÉnimieJ E A NM A RA I G O U AL I N G A SLGS É R A N N EE R ID EM O N T L O Z È R Ele Pont-de-MontvertBarre-des-Cévennesle BleymardSt-Germain-de-CalberteMeyrueisSt-André-de-ValborgneTrèvesSources : PNC, Édition / bien_classe_unesco.ai© Parc national des Cévennes - septembre 2011MendeAlzonC’est donc la pérennité de l’agropastoralismedans les Causses et lesCévennes qui garantit non seulementl’authenticité mais égalementl’intégrité de ces paysagesLes systèmesagro-pastorauxL’agro-pastoralisme des Causses etdes Cévennes comprend différentstypes d’organisation agro-pastoraleissus des systèmes traditionnels etfondés totalement ou partiellementsur l’élevage extensif sur parcours.Dans ces systèmes, les exploitationsse trouvaient dispersées dans les villages,les hameaux et les mas isolés.Elles se réduisaient souvent àquelques dizaines de brebis etquelques chèvres qui rejoignaientFloracle ViganValleraugueSt-Martin--de-LondresC É VLasalleSumèneGangesE N NVillefortE SSt-Jean--du-GardAnduzeGénolhacGBessègesSt-AmbroixA R R I GValgorgeJoyeuseles Vansla Grand-CombeAlèsVézénobresU E SSéverac-le--ChâteauSt-Germain-St-Geniez- -du-Teil-d'OltChanacSt-Hippolyte--du-FortLédignanSauveQuissacPérimètre du bien classéParc national des CévennesCœur du ParcAire Optimale d’Adhésiontous les ans les troupeaux venus desgarrigues pour monter à l’estive.C’était la transhumance verticale caractéristiquedu pourtour méditerranéen.Ces systèmes ont connu desadaptations liées à l’exode rural, à ladéprise/reprise agricole et aux modificationsdans la maîtrise du foncierqui en ont résulté. Lamodernisation des techniques et desmodes de vie, puis la mondialisationdes économies ont affecté lapratique de la transhumance. Toutefois,malgré la diminution des effectifset l’augmentation de la tailleet des types d’exploitations – allantjusqu’à la constitution d’ensemblesde 400 à 600 hectares peu morceléset plus fonctionnels, les systèmes actuelssont restés très proches des systèmestraditionnels.10 de serres en valats • septembre 2011

• Agro-sylvo-pastoralisme ovin allaitant,pouvant être associé à uneautre activité agricole ou agritouristique,valorisant et pâturantdivers étages de végétation dansles vallées cévenoles schisteuseset les socles granitiques du massifde l’Aigoual ou du mont Lozère.Ce système est associé à un agrosylvo-pastoralismecaprin pour laproduction du fromage Pélardon.• Agro-sylvo-pastoralisme ovin allaitantvalorisant et pâturantdiverses structures de végétationcaussenardes. Un agro-sylvo-pastoralismeovin laitier y est associépour la production defromage.• Agro-sylvo-pastoralisme ovin oubovin allaitant valorisant et pâturantles diverses différentesstructures de végétation sur leshautes terres granitiques.• Pastoralisme ovin en transhumanceestivale à pied enprovenance du Bas-Languedoc(garrigues) et des bassesCévennes, vers les zones d’altitudedes socles granitiques et desplateaux caussenards© Michel VerdierUne dynamique agricolenouvelleLes données des derniers recensementsgénéraux de l’agriculture, etnotamment celles de l’année 2000,reflètent le dynamisme de l’activitépastorale, malgré la baisse du nombred’exploitations agricoles.Le cheptel ovin compte 350 000têtes, un effectif en augmentationde 5,4 % depuis 1988, alors qu’ilest en baisse sensible sur le plan national.L’effectif des bovins a augmenté de60 % avec 28 616 têtes. Celui deséquins, excellents débroussailleurs,a également augmenté de 115 %avec 3 336 têtes. En revanche, celuides caprins a chuté de 30 %. Si lasurface toujours en herbe (STH) adiminué de 1 %, les terres labourablesdestinées à la production fourragèreont augmenté de 23 %. Enfin,le pastoralisme transhumant occupeune place toute particulière avec 97éleveurs et 125 troupeaux totalisantenviron 23 500 têtesLes revenus du pastoralisme sontfréquemment complétés par uneautre activité agritouristique ou agricole,comme les cultures fruitièresou maraîchères.Des races adaptées àchaque territoireLes Causses et les Cévennes abritent unélevage caprin (race alpine) et un élevageovin composé de brebis Lacaune,de brebis Raïole, de Caussenardes desGarrigues et de brebis blanches duMassif central. La Lacaune est directementoriginaire du Bien inscrit. Larace bovine Aubrac, par ailleurs, élevéedans des conditions de productionextensives est parfaitement adaptéeaux impératifs actuels de valorisationdes espaces en herbe, système de productionéconomiquement viable enzone de montagne.Des productions qui valorisentle territoireLes professionnels de la filière agropastoraleont naturellement recherchéla valorisation de productionslocales, reconnues par l’obtentionde labels français (Appellation d’originecontrôlée) et européens (Indicationgéographique protégée etAppellation d’origine protégée). Ceslabels s’accompagnent de décrets etde cahiers des charges définissantles conditions strictes de productionet imposant certaines obligationsenvironnementales. Ils participenten cela, même indirectement, à lagestion et à la protection efficace dupaysage culturel de l’agro-pastoralismedes Causses et des Cévennes.IGP Agneau de l’AveyronIGP Agneau de LozèreAOC et AOP Bleu des caussesAOC et AOP PélardonAOC et AOP Roquefortseptembre 2011 • de serres en valats 11

D O S S I E RUne fierté et uneresponsabilitéÊtre reconnu au patrimoine mondialde l’Unesco constitue un grandhonneur pour le territoire, et notammentses bergers et ses éleveurs.C’est en effet les liens qu’ils ont tisséset l’interaction qu’ils ont toujourssu entretenir avec l’environnementnaturel qui ont créé,modelé et préservé ces lieux d’exception.C’est également un atout formidablepour la notoriété et le tourisme quireste la première activité économique.Cette distinction est aussi une importanteresponsabilité. L’Etat s’estengagé à préserver et faire connaîtrel’agro-pastoralisme et à donner lesmoyens aux acteurs de continuer àvivre et de prospérer sur ces terres.A travers lui, c’est le Parc nationalqui s’est engagé pour la partie duBien qui le concerne, soit les deuxtiers. La future charte du Parc nationaldevra en être le document degestion.Marcel Savajol, Président de l’officede tourisme de Florac-IspagnacSV : Comptez-vous sur une haussede la fréquentation touristique ?MS : Je me suis réjoui à l’annoncede cette excellente nouvelle. Le territoireétait dans l’attente de cettereconnaissance depuis de nombreusesannées. On nous annonceun renforcement de notre notoriétéet une hausse de la fréquentationtouristique non négligeable! Mais quelle fréquentationtouristique souhaitons-nous ? Sinous voulons éviter des pics quiseraient encore plus marquésqu’aujourd’hui, il faudra la contenir,la lisser, et non la subir…SV : Comment créer un tourismede qualité ?MS : Il est indispensable que la populationlocale s’approprie cettereconnaissance. Pour cela, l‘inscriptionau patrimoine mondialdoit créer de l’activité et de la fierté.Une dynamique économique doits’instaurer, mais aussi en matièrede qualité, de politique de formationet salariale. On accepte mieuxles contraintes lorsque l’on retiredes contreparties positives d’unesituation. Et puis, il faudra que lesacteurs du tourisme imaginent desactions susceptibles d’attirer audelàde la saison estivale.Un patrimoine marquépar l’agro-pastoralismeUne part importante du patrimoine de la région des Causses et des Cévennes traduitla recherche incessante par les habitants de solutions adaptées au climat, auxconditions physiques (altitude, pente, sols…), à la géographie, pour les principalesactivités de leur vie quotidienne et notamment pour l’activité agropastorale.L’exemple de l'élevage pastoralest ainsi marquant.Dans ce système extensif,les troupeaux pâturent surde grandes étendues etsont déplacés au gré de la disponibilitéalimentaire. Quand les terresde pâturage ou les parcours sont unpeu éloignés de la ferme, onconstruit des bergeries isolées oujasses, comme sur le causse Méjeanou comme sur le mont Lozère.Un autre élément du patrimoine remarquablelié au système agropastoralest l’aire à battre. Ces espacesen pierre situés à proximité des bâtimentsde stockage des céréales,permettaient la séparation du grainde son enveloppe et de la paille parune opération appelée dépiquage.Certains lieux étaient importantspour leur activité commerciale, etpar conséquent pour le systèmeagropastoral de la région. Ainsi, levillage de Barre des Cévennes étaitconsidéré comme la cité des foires.Les foires du printemps et de l’automnepouvaient attirer jusqu’à dixmille personnes venues des dépar-12 de serres en valats • septembre 2011

tements limitrophes, mais aussi duVar, du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône.Sur le plan architectural, les plateauxkarstiques des causses sont unbel exemple d’adaptation del’homme aux conditions physiques(peu de bois, problème de stockagede l’eau) en lien avec les modes deculture et donc le besoin de bergerieset d’enclos pour protéger les cultureset regrouper le bétail. Le Villaret estun bel exemple du bâti typique ducausse Méjean, liée à la quasi absencede bois d’œuvre, d’où desconstructions réalisées avec un matériauunique, la pierre.Les communications entre la plainelanguedocienne et les pâturages d’étéconstituent un autre élément fort dela région, avec les drailles, cheminsutilisés pour la transhumance. Utiliséespar les bergers transhumantset leurs troupeaux dans le sensplaine–montagne en été, et en sensinverse en hiver, les drailles sontl’élément linéaire remarquable dupaysage pastoral. Elles suivent lacrête des chaînes montagneuses, leslignes de partage des eaux, passentd’une région à l’autre en empruntantles cols, évitant autant quepossible de descendre dans le fonddes vallées, le souci résidant dans laprogression rapide du troupeau.Les principales drailles sont les collectricesde l’Asclié, de la Luzette,de Jalcreste et du Malons.L’organisation de l’espace sur lemont Lozère au Moyen Age a étéfortement influencé par les ordresmilitaires, et notamment les Hospitaliers.La richesse des Hospitaliersétait constituée en grande partiepar des donations foncières et lescommanderies étaient ainsi degrosses exploitations rurales dontils étaient les seigneurs. Parmi elles,celle de Gap Francès, qui comportait10 unités territoriales (appeléesmembres) dont le membre chef étaità l’Hôpital sur le mont Lozère.Un ensemble intéressant au planéconomique par la variété de sesterroirs et par conséquent de ses productions: terres à blé sur le calcaire,seigle sur le granite ou sur lesschistes, élevage sur les vastes espaces.La possession de très grandessurfaces vouées à l’élevage et à latranshumance sur le mont Lozèreétait une force énorme pour l’ordre.Çà et là, sur le mont Lozère, subsistentencore quelques bornes portantla croix de Malte gravée dans le granite: elles servaient à limiter le territoirede la commanderie. ●© Guy Grégoire© Guy GrégoireLes terrasses de culture, un exempled’adaptation à l’exploitationagropastorale.Dès que les hommes ont besoind'élargir le territoire de leurs activitésagro-pastorales et qu'ils seheurtent à des pentes défavorables,ils construisent des terrasses.Les contraintes doivent être dépasséesau prix de travaux inouïs,toujours recommencés. Ces paysagescomportent des valeurs esthétiquesau croisement de lanature et de la culture. Les Causseset les Cévennes, paysage culturelde l'agro-pastoralisme méditerranéen,présentent des ensembles deterrasses exceptionnels qui onttoujours marqué les observateurs.Même si l'image des terrasses renvoieavant tout aux Cévennes,cette technique nécessaire pour apprivoiserla montagne, a aussi ététrès utilisée dans les gorges qui enserrentles causses.Quelques exemples de terrasses deculture• St-André-de-Valborgne,Les Plantiers (Gard)• Ispagnac, Ste-Enimie,St-Pierre-des-Tripiers (Lozère)• Veyreau (Aveyron)La carte d’identitédu bien- 2 régions (Languedoc-Roussillon,Midi-Pyrénées)- 4 départements(Aveyron,Gard, Hérault, Lozère)- 134 communes constituant les3 000 km 2 du bien inscrit surla liste du Patrimoine mondial- 97 communes situées dans lazone périphérique ou tampon- 231 communes au total et6 000 km 2 de hautes terres dusud du Massif central ouvertessur la Méditerranée- 5 villes portes : Alès, Ganges,Lodève, Mende, MillauEn savoir plus :www.cevennes-parcnational.fr,rubrique Un territoire vivant /Le classement Unescoseptembre 2011 • de serres en valats 13

P A T R I M O I N E© Jean SéonLes chauves-sourisforestièresActuellement, trente-quatre espèces de chauves-souris sont recenséessur le territoire métropolitain. Toutes sont protégées par la loi. Vingt-septont été identifiées en Cévennes, une région qui fait donc preuved’une richesse spécifique remarquable.Dans ce groupe qui représentele tiers desmammifères présents,il existe des écologiestrès différentes. Si laplupart ont un lien assez étroit avecles arbres, le choix des gîtes et desterritoires de chasse permet de distinguer,assez grossièrement, les « rupicoles», utilisant les fissures etcrevasses des barres rocheuses, les« anthropophiles », que l’on retrouveen été dans les bâtiments, les« troglophiles », vivant à l’annéedans les grottes et avens, et les « arboricoles», dont les gîtes et territoiresde chasse sont essentiellementforestiers. C’est ce dernier groupeque nous allons évoquer ici.En effet, les deux tiers du cœur duParc national sont constitués de peuplementsforestiers. Et les chauvessouris,gros consommateursSi le noctule de Leisler est bienprésent dans le Parc national, lescaptures réalisées n’ont porté quesur des mâles. Il semblerait que lesfemelles effectuent des migrationspour se reproduire plus au nord.© Jean-François Noblet14 de serres en valats • septembre 2011

d’insectes - ils dévorent un quart deleur propre poids par nuit -, y jouentun rôle fonctionnel important en régulantles populations d’insectes,entre autres de « ravageurs » nuisiblesaux arbres. Chaque espèce ases types de proies préférées et sesmodes de chasse particuliers, dansles houppiers, le long des lisières,au-dessus de la canopée…Si certaines sont assez fréquentes enforêt cévenole et assez « souples »dans leurs régimes alimentaires -murin de Daubenton, oreillard roux,noctule de Leisler, murin à moustacheset d’Alcathoe -, d’autres sontbeaucoup plus rares, comme lemurin de Bechstein pour lequel nousn’avons que quelques données surtout le Parc national. D’autres encoreont des régimes nettement spécialisés,comme la barbastelle : ellese nourrit essentiellement de petitspapillons nocturnes liés aux lichensdes vieux arbres, et notamment desfeuillus !Espèce assez courante, plus particulièrement dans les forêts sous influence atlantique et/oumontagnarde, l’oreillard roux est plus rare sur les versants méditerranéens et les zones semi-ouvertesoù il est remplacé par l’oreillard gris.© Bruno DescavesLa présence de ces deux espèces, enplus de la diversité globale du peuplementen chauves-souris, est trèssouvent un bon indice de naturalitédes forêts.La conservation de toutes ces espècespasse par le maintien des gîtes :cavités arboricoles creusées par lespics ou du fait d’un phénomène depourrissement ; écorces décolléesdes arbres sénescents ; fentes, bâtiset mines en milieu forestier. La protectionde la ressource alimentaireest également essentielle. Elle signifieun choix judicieux des essences -avec une préférence pour les essencesautochtones ou installées de longuedate qui ont des cortèges d’insectesplus riches -, et des modes de traitementassurant la pérennité de cetteressource dans le temps et dans l’espace.Elle implique la conservationou la restauration de la diversité intraforestière,tant en structure qu’encomposition (maintien ou ouverturede clairières, structuration des lisières,protection des zones humides),et l’emploi parcimonieuxdes pesticides. Enfin, une connaissanceassez fine des espèces, de leursexigences précises et de leurs capacitésd’adaptation est essentielle. ●Le « radio-tracking Barbastelle »Barbastelle équipée d’un petit émetteurrepérable à ses fils rouges et dont le poidsest de 0,7 g.Depuis trois ans, l’Office nationaldes forêts, l’Association lozérienned’étude et protectionde l’environnement et le Parcnational des Cévennes mènentune étude plus particulière surcette espèce patrimoniale liéeaux forêts. L’expérience a étémenée d’abord autour de Roquedolspuis autour de Saint-S a u v e u r - d e s - Po u r c i l s . L e sindividus sont capturés au filetsur les allées forestières, puiséquipés d’un petit émetteurradio qui permet de repérer leurposition durant une dizaine dejours. Les gîtes (une quarantaineidentifiée à ce jour, dont 6pour une seule colonie de femelles)et les territoires dechasse utilisés (qui ont pu nousmener jusqu’à 20 km du gîte,pour un animal de 10 g !) sontainsi identifiés. Ces résultats,confrontés à la bibliographieexistante, devraient permettrede rédiger, à l'attention des forestierslocaux, des recommandationsde gestion adaptées auxcontextes cévenols.© Jean Séonseptembre 2011 • de serres en valats 15

D É C O U V R I RLe pays des premierscamisards© Olivier ProhinS’inscrivant dans un projet plus large de valorisation touristiquedu patrimoine culturel protestant, une première brochurede la collection « Patrimoine » a été lancée le 2 juilletau Pont-de-Montvert. Au pays des premiers camisards proposeune découverte du pays à travers son histoire huguenote.Cette histoire a une connotationspirituelle et unedimension culturelleforte, imprégnée de valeurshumanistes, touchantaux droits de l’homme et à laliberté de conscience. Ce sujet sensible,au caractère identitaire singulièrementrevendiqué, a mis cinq anspour devenir réalité. Il ne pouvaitêtre traité qu’en lien étroit avec le territoireet dans une grande rigueurscientifique. Un comité de pilotage,composé des historiens liés à cettepériode (Philippe Joutard, Jean-PaulChabrol, Patrick Cabanel, Pierre Rolland,Henry Mouysset), ainsi qued’érudits, élus, offices de tourisme,habitants a été créé. La commissionculture du Parc national des Cévennesa également apporté sa caution.Le territoire concerné par cette histoire,allant des pentes du mont Lozèreà Montpellier et Aigues-Mortes,il est vite apparu évident qu’il fallaitétudier une offre sur sa totalité maisen effectuant un découpage en secteurs.De plus, s’agissant d’un produittouristique, il était important dedimensionner chacun d’eux, par rapportà ce que peut parcourir un visiteurqui séjourne une semaine, et delui donner envie de revenir. Ainsi,onze secteurs potentiels ont été définissur la carte par les historiens, etautant de thématiques ont été attribuées.Seules les bonnes volontés présentessur chacun d’eux peuvent lesfaire naître.Le premier secteur, allant du cantondu Pont-de-Montvert à la vallée Française,a été identifié sous le titre Aupays des premiers camisards, euégard aux sites qu’il porte et aux événementsqui s’y sont déroulés en1702, moment du début de la Guerredes camisards.Le projet a été porté par la communautéde communes « Des Cévennesau mont Lozère », pour le comptedes communautés de communes« Pays de Florac », « Tarnon-Mimente», « Hauts Gardons » et « ValléeLongue-Calbertois ». Le contenuhistorique a été apporté par HenryMouysset, spécialiste de cette période,tandis que le travail d’animation,de coordination, écriture destextes pratiques, suivi d’édition et deréalisation était assuré par OdileRival pour le compte du Parc nationaldes Cévennes, avec l’aide précieusede Daniel Travier et lacollaboration de nombreuses personnes.●16 de serres en valats • septembre 2011

mieux connaîtreLes Trois FayardsProgressivement caché par laforêt de résineux plantée en1909, après que les troisvieux hêtres aient été coupéspar les forestiers, le site a étéredécouvert en 2001. De nosjours, trois énormes cépéesse dressent à l’endroit précisoù se sont retrouvés, le lundi24 juillet 1702, en fin d’aprèsmidi,une cinquantained’hommes guidés par leurschefs inspirés : Pierre Séguierdit Esprit, Abraham Mazel,Salomon Couderc, DavidMazauric, Jacques Couderc,Gédéon Laporte et JeanRampon. Après avoir planifiéet réglé les derniers détailsde leur opération delibération des prisonniers,« promis chacun de ne passe quitter et fait la prièreensemble », ils prennent la© Olivier Prohindirection du Pont-de-Montvert aux environs de 20heures 30. Ils marchent enrang, encadrés par les chefset chantent le psaume 51 àl’approche du bourg, pour sedonner du courage maissurtout pour prévenir lesPontois de leur arrivée.La brochureElle rassemble vingtsixsites illustrantmajoritairement lethème des premierscamisards, c’est-àdireles événementsde 1702. D’un formatfacile à emporter surle terrain, elle estpréfacée par l’universitairePhilippe Joutard,grand historiendes camisards. Elleaccorde une page à chaque site avecdes photos, un renvoi à la carte centralepour faciliter sa localisation, untexte décrivant les faits précis qui s’ysont déroulés, un texte pratique proposantun guidage pour s’y rendre envoiture ou à pied. Une bonne bibliographiefigure en fin d’ouvrage.Editée en 3 langues (français, anglaiset allemand), la brochure est disponibleau prix de 5 €, dans les offices detourisme et centres d’informations duterritoire, et bientôt sur la boutiqueen ligne du Parc national des Cévenneset dans certaines librairies.L’itinéraire pédestreEmprunté par les « premiers camisards » en juillet 1702 pourvenir délivrer les jeunes fugitifs tenus prisonniers au Pontde-Montvertpar l’abbé du Chaila, cet itinéraire relie septdes vingt-six sites. Long de 28,8 km, il est décrit précisémentdans la brochure et proposé sur deux jours de randonnée.septembre 2011 • de serres en valats 17

B L O C - N O T E S> Festivalnature :une québécoiseen CévennesLucie Dallaire, garde-naturaliste du Parcnational du Saguenay, effectue un stagede 1 mois au Parc des Cévennes depuisle 16 septembre et jusqu’au 14 octobre.Les objectifs de ce stage sont de fairedécouvrir le Parc du Saguenay auxélèves des différentes écoles impliquéesdans le jumelage scolaire ainsi qu’à lapopulation locale, et de démontrer lesméthodes d’animation utilisées dans lesparcs québécois pour la mission éducative.Elle participe au Festival nature etpropose ses variantes d’animations trèscaractéristiques du savoir-faire spécifiquede nos jumeaux québécois.Retrouvez-la notamment :- le 24 septembre au Villaret (Hures-la-Parade) dès 14h, pour une balade etcueillette de plantes et fruits sauvages,la confection d’une soupe, un piqueniqueet une soirée contée (inscription: 04 66 49 53 01)- le 30 septembre à Florac à partir de17h, pour une conférence-débat pendantlaquelle elle présentera le Parcdu Saguenay ; ces échanges serontsuivis du pot de l’amitié (renseignements: 04 66 49 53 01)- le 1 er octobre à Vébron, dès 8h30, pourune randonnée de découverte ducausse Méjean (inscription : 04 66 4953 01)- le 9 octobre aux Vignes, dès 8h30,pour une randonnée au pays des vautourssur le sentier des corniches (inscription: 04 66 48 53 44)Rendez-vous sur le site www.cevennesparcnational.frpour le programmecomplet des animations du Festival naturede l’automne.> La Genetteverte• L’ouverture de lasaison 2011-2012aura lieu le vendredi30 septembre à 21 h, avec une soiréeblues animée par deux guitaristeschanteurs : Roland Tchakounté, « BluesMenessen », et Mountain Men, « Springtimecoming »• Vendredi 14 octobre à 18h : « Géantissimo», spectacle de théâtre pour toutpublic dès 7 ans de la Cie L’Hermine derien. Un célèbre entomologiste passeson temps à sillonner la planète pourdonner ses conférences et transmettre satoute dernière avancée scientifique qu’iljuge capitale pour l’humanité…• Vendredi 28 octobre à 18h : « Je suis unrêve », spectacle gratuit pour tout publicdès 7 ans, nouvelle création du metteuren scène Damien Bricoteaux. On s’appuiesur l’humour et la fantaisie destextes pour présenter deux personnagesentre fil et réalité…Contact : contact@lagenetteverte.frwww.lagenetteverte.com> Le Festival dela soupe :Aïe, aïe, ail… ça rep’ARTDu 27 au 30 octobre à Florac : tous lesingrédients pour le meilleur des potages…Fanfares, concerts, spectaclesde rue, animations pour les enfants, etle désormais célèbre Concours desoupes.En savoir plus : 01 44 66 01 1418 de serres en valats • septembre 2011

La nature en partageLa GMF et Parcs nationaux de France ont fait réaliser unfilm promotionnel court pour internet et la télévision surles aménagements réalisés en faveur de l’accès des personneshandicapées aux parcs nationaux dans le cadrede leur opération de mécénat. Ces réalisations concernentdes outils pédagogiques de découverte, des lieuxde séjour, des sites naturels à visiter ou encore des lieuxd’accueil du public. Les images sont libres de droit etpeuvent donc être diffusées dans les structures touristiquesqui en feront la demande. Pour le Parc nationaldes Cévennes : création de rampes d’accès au centred’information et au bâtiment administratif du siège àFlorac, et aménagements extérieurs et intérieurs du gîted’Aire-de-Côte.Contact : Brigitte Chapelle – 04 66 49 53 66> nouveautés> à la boutiqueAgenda 2012 TerreSauvage des Parcsnationaux de France(12,90 c)Pratique, il peut se glisseraisément dans un sac. Aufil des pages, de somptueusesphotos, illustrations et des informations sur lesneuf parcs nationaux métropolitains et d’outre-mer, et lefutur Parc national des Calanques. (Edition Milan)Les Carnets de la huppe : lespapillons (7,50 c)De nombreuses photographies, desuperbes dessins naturalistes et destextes simples accompagnent lesenfants tout au long des 44 pagesen couleur pour un voyage passionnantà la découverte des papillons.(Editions Libris)Défis nature – Les reptiles (7 c)Jeu de cartes qui vient compléter la collectionOiseaux, Carnivores et Insectes. Dès 7 ans - (Bioviva)> au centrede documentationet d’archivesTHIEBAUT Bernard, ROSSIMagali. Guide des arbres dePaïolive et du plateau des Gras.Association Païolive, 2011. 144 p.> Et aussi…La Fête de la scienceL'édition 2011 se déroulera du 10 au 16octobre. Une édition toute particulièrepuisque la Fête de la science fêtera ses20 ans !Retrouvez les animations proposéespar le Parc national sur www.cevennesparcnational.fr/rubriqueFestival nature.Ce livre permet d'identifier 62 espècesd'arbres localisés dans le bois de Païoliveet ses gras. Il comporte des fichesdescriptives détaillées et illustrées par desdessins et photographies, un chapitre est consacré à labiologie du développement de l'arbre.Cote : CD05040• Consultable au Centre de documentation et d’archivesà Génolhac, les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9h à 12het de 13h30 à 17h30 de préférence sur réservation(04.66.61.19.97 ; doc@cevennes-parcnational.fr).Consultable en ligne sur le site http://tel.archivesouvertes.fr/tel-00543861_v1/et sur le site de l’associationPaïolive : http://associationpaiolive.blogspirit.comConsultez en ligne la base documentaire du centre surwww.cevennes-parcnational.fr.septembre 2011 • de serres en valats 19