209Un français sur six a consommé <strong><strong>de</strong>s</strong> anxiolytiques au cours <strong>de</strong> l'année précé<strong>de</strong>nte. L<strong>et</strong>erme d'anxiolytique, médicament traitant les manifestations psychiques <strong>et</strong> somatiques<strong>de</strong> l'anxiété pathologique doit être préféré à celui plus vague <strong>de</strong> tranquillisant. Il existeplusieurs molécules chimiques synthétisées dotées d'une action anxiolytique réparties enquatre familles : les benzodiazépines, les carbamates, les pipérazines <strong>et</strong> lesalcools. Certains neuroleptiques, antidépresseurs ou bêta bloquants possè<strong>de</strong>nt à faibledose une action d'anxiolyse; La famille <strong><strong>de</strong>s</strong> benzodiazépines (BZD) domine par le nombre<strong>de</strong> ses produits <strong>et</strong> la relative sécurité dans son emploi. Le groupe <strong>de</strong> BZD possè<strong>de</strong> quatreactions :1) l'anxiolyse2) l'eff<strong>et</strong> sédatif <strong>et</strong> hypnotique3) l'action anticonvulsivante4) l'activité myorelaxante.C<strong>et</strong>te recherche débouche sur <strong><strong>de</strong>s</strong> médicaments agonistes partiels <strong><strong>de</strong>s</strong> récepteurs auxbenzodiazépines.LES REPERES SEMIOLOGIQUES DE LA PRESCRIPTION1°) Définition <strong>de</strong> l'anxiété, <strong>de</strong> l'angoisse, <strong>de</strong> l'attaque <strong>de</strong> paniquea) L'anxiété se définit comme un sentiment indéfinissable d'insécurité, d'attente d'undanger ou effroi <strong>de</strong>vant "ce qu'il va arriver"elle peut être aigue lors d’un stress , d’unecontrari<strong>et</strong>é ou bien chronique .b) L'angoisse est un trouble physique dont l'expression est variable : sensationd'étouffement, boule pharyngée, hypersudation, flush, paresthésies, faiblesse <strong><strong>de</strong>s</strong>membres inférieurs, vertiges.c) Les attaques <strong>de</strong> panique ou crises aiguës d'angoisse se traduisent par une pério<strong>de</strong>aiguë d'angoisse, limitée à quelques minutes ou heures, où s'associent plusieurs <strong><strong>de</strong>s</strong>symptômes <strong>de</strong> l'angoisse ; elles peuvent se compliquer <strong>de</strong> phobies. Les attaques <strong>de</strong>panique s'opposent à l'anxiété généralisée, plus durable.L'anxiété est un phénomène psychologique normal. Elle <strong>de</strong>vient pathologique par sonintensité, par une apparition dans <strong><strong>de</strong>s</strong> circonstances anodines, par <strong><strong>de</strong>s</strong> comportementsd'évitement, <strong>de</strong> repli. On oppose anxiété momentanée (trait) <strong>et</strong> anxiété permanente ouétat.2°) Les frontières <strong>de</strong> l'anxiété <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'angoissea) L'angoisse somatique. Certaines affections, infarctus du myocar<strong>de</strong>, emboliepulmonaire, crises d'asthme, hypoglycémie, aura épileptique s'accompagnent <strong>et</strong>s'intriquent avec l'angoisse. Certaines situations <strong>de</strong> conflit, <strong>de</strong> stress permanentengendrent <strong><strong>de</strong>s</strong> pathologies ulcéreuses ou colitiques soulagées par les anxiolytiques.b) Angoisse <strong>et</strong> dépression. Les frontières apparaissent peu tranchées entre les étatsanxieux dont la durée engendre un syndrome dépressif <strong>et</strong> les états dépressifs associés à<strong>de</strong> l'anxiété. Il faut rechercher les éléments inauguraux : d'abord l'anxiété ou la tristesse? Il faut apprécier dans ce tableau la part respective <strong>et</strong> l'importance <strong>de</strong> chaque élément.c) Les angoisses psychotiques : sentiment d'angoisse avec idées d'irréalité,d'étrang<strong>et</strong>é, <strong>de</strong> dépersonnalisation, hallucinations cenesthésiques surviennent lors <strong><strong>de</strong>s</strong>décompensations aiguës,comme les bouffées délirantes ou les réactivations d’uneschizophrénie ou <strong>de</strong> psychose chroniques. Elles relèvent parfois d’un anxiolytique<strong>et</strong> plusspécifiquement d'un traitement antipsychotique.3°) Le choix d'une <strong>prescription</strong>Ce choix doit s'évaluer par rapport à l'indication d'une psychothérapie, d'un soutienpsychologique, d'une relaxation ou d'une thérapie comportementale <strong>de</strong> désensibilisation.Il faut reprendre les circonstances <strong>de</strong> déclenchement, les facteurs évènementiels ou <strong>de</strong>personnalité favorisante, <strong>et</strong> adapter le choix du traitement à la personnalité <strong>et</strong> auxsouhaits du patient (réflexion sur les origines <strong>de</strong> l'angoisse ou suppression immédiate dusymptôme). L'existence d'une référence médicale opposable en matière d'anxiolytique
210implique <strong>de</strong> ne jamais associer <strong>de</strong>ux benzodiazépines <strong>et</strong> <strong>de</strong> limiter à 12 semaines, 4semaines pour les hypnotiques, leur <strong>prescription</strong>.Dans ce contexte la mention "R" indiquée sur l'ordonnance indique que la <strong>prescription</strong> faitl'obj<strong>et</strong> d'une référence médicale opposable.II - CARACTERISTIQUES PHARMACOCHIMIQUES DES ANXIOLYTIQUES1°) Famille d'anxiolytiquesLes carbamates sont représentés essentiellement par le méprobamate Equanil* ; lespiperazines par l'Atarax*, <strong>et</strong> les alcools par le Tredum*. Les benzodiazépines constituentla famille la plus importante. Il existe <strong>de</strong>ux classifications <strong><strong>de</strong>s</strong> benzodiazépines. L'unechimique distingue les 1-5, 3-4, triazolo ou thienobenzodiazépines. C<strong>et</strong>te classifications'intéresse au r<strong>et</strong>entissement <strong>de</strong> la structure moléculaire <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> substituants sur l'activitéanxiolytique. Une classification plus récente étudie le récepteur aux benzodiazépines dusystème nerveux central couplé au récepteur au GABA. Les benzodiazépines sontessentiellement <strong><strong>de</strong>s</strong> agonistes <strong>de</strong> ce récepteur ; il existe <strong><strong>de</strong>s</strong> agonistes partiels dotésd'une activité anxiolytique sans dépendance physique, <strong><strong>de</strong>s</strong> antagonistes représentés parles substsances d'éveil utilisées en anesthésiologie : flumazenil Anexate*.2°) L'action centrale <strong><strong>de</strong>s</strong> benzodiazépinesLes benzodiazépines se fixent sur leur récepteur. Ce récepteur est couplé au récepteurau GABA <strong>et</strong> à un canal au Cl-. La fixation d'une BZD active le GABA <strong>et</strong> la traversée parl'ion Cl- <strong>de</strong> la membrane cellulaire. La potentialisation par les BZD du GABA entraîn<strong>et</strong>rois eff<strong>et</strong>s : l'action anticonvulsivante, myorelaxante <strong>et</strong> une modulation <strong>de</strong> laneurotransmission noradrenergique <strong>et</strong> sérotoninergique impliquée dans les systèmesd'hyper éveil, source d'anxiété. La traversée <strong>de</strong> la barrière hémato-encéphalique estrapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> la durée d'action est conditionnée par <strong>de</strong>ux paramètres : la <strong>de</strong>mi-vie du produit<strong>et</strong> la lipophilie qui conditionne l'importance <strong>de</strong> la fixation sur le SNC.3°) Anxiolytique à vie courte-intermédiaire ou longueDe nouveaux anxiolytiques exercent une action serotoninergique. Ils sont dispourvusd'eff<strong>et</strong> sédatif ou anticonvulsivant. Il s'agit <strong>de</strong> la buspirone : Buspar* cp à 10 mg ; 1/2 à1 comprimé 3 fois par jour.DEMI-VIECourte2 -15 hNOM DU PRODUITCLOTIAZEPAM-VeratanOXAZEPAM - Seresta**PRESENTATIONCp 10 mgCp 10 - 50 mgPOSOLOGIE10 - 30 mg/j30 - 100 mg/jDEMI-VIEIntermédiaire15 - 30 hALPRAZOLAM -Xanax*LORAZEPAM - Temesta*CLOBAZAM - Urbanyl*Cp 0,25-0,50 mgCp 1 - 2,5 mgCp 5-10 ou 20 mg1 à 3 g/j3 à 7,5 mgDEMI-VIELongue30h - 100 hPRAZEPAM -Lysanxia*DIAZEPAM - Valium*LOFLAZEPATE -Victan *CLORAZEPAM- Tranxène*Cp 10 mg - 20 mgCp 2-5 - 10 mgCp 2 mgCp 5 -10 - 50 mg30 mg4 - 6 mg- l'administration intramusculaire du Valium* entraîne une résorption irrégulière moinscomplète que celle réalisée par voie. Ceci du à la fixation sur les protéines musculaires.Dans les pays anglo-saxons les benzodiazepines font l'obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> vives critiques concernantla dépendance, les troubles <strong>de</strong> la vigilance, les troubles <strong>de</strong> l'attention <strong>et</strong> <strong>de</strong> la mémoire.Aux doses usuelles les troubles mnésiques concernent plus la mémoire implicitequ'explicite.
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