(AEM - Autonomie : objectif ou pr\351requis ?) - Labset

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AEM - Autonomie : objectif ou prérequis ?http://didatic.net/article.php3?id_article=154 sur 5 3/05/2008 17:53réponse ou en reformulant ce qui est à l’écran, mais plutôt à renvoyer un questionnement, un guidage permettant àl’apprenant de résoudre seul le problème.Autonomie pour synthétiser le travail sur les ressources : rôle du tutorat, de la synthèse en groupe après desrecherches sur la Toile.... Phases essentielles, optionnelles, superflues ?Autonomie : méthodes et contenusCette distinction pose une question qui peut être importante (elle l’est pour moi). Quel est le système deconnaissances que se construisent les apprenants de langue étrangère ? On peut constater, et regretter, quecertaines mises en œuvre sont très autonomisantes en termes méthodologiques (apprentissages collaboratifs,pédagogies du projet, échanges avec des locuteurs natifs, communication "authentique"...) mais qu’elles ne sepréoccupent pas ou peu des contenus eux-mêmes. Il semble peu importer que les références "grammaticales", lesexplications métalinguistiques ou interculturelles soient scientifiquement adéquates. Or des connaissances tropapproximatives ou, pire, inadéquates peuvent être de nature à gêner les apprentissages ultérieurs. Certainessimplifications ou négligences pédagogiques peuvent sembler faciliter les premières étapes mais elles enfermentl’apprenant dans des références qui empêcheront son autonomie par la suite. (Apprendre que, en anglais, il y a untemps futur formé avec will ou shall, est, par exemple, un excellent moyen de ne pouvoir comprendre les diversusages de will et would ; on pensera également aux stéréotypes pour l’interculturel.)L’apprenant ne doit-il pas avoir des moyens d’opérer les rapprochements, généralisations... nécessaires pour lesétapes ultérieures de son apprentissage des contenus ? Or les ressources numériques actuellement disponiblespeuvent être redoutablement "anciennes" ou simplificatrices dans leurs approches. Que faire ? Moinsd’autonomisation, plus d’enseignement, de guidage, par des démarches de conceptualisation encadrées, parexemple ? L’idéal reste à découvrir...Remarques conclusivesL’autonomie peut déstabiliser enseignants (c’est fréquent) et apprenants (le problème peut être réel si le dispositifa été mal conçu ou mal présenté aux intéressés).Comment ne pas materner à outrance, ne pas être dirigiste ou intrusif là où il sera plus judicieux et efficace delaisser s’exprimer l’initiative de l’apprenant (son autonomie ?) ?Comment ne pas fournir les réponses quand l’apprenant peut trouver lui-même la solution par un guidage approprié ?(On pensera, par exemple, aux conseils donnés aux tuteurs de forums en FAD : ne jamais clore l’échange soi-même,laisser les apprenants le faire, ne jamais "asséner" la bonne réponse.)Mais aussi comment ne pas déstabiliser des apprenants mis dans une position insoutenable pour eux ("Soyezautonome, travaillez sur vos projets personnels, utilisez la langue..., nous n’interviendrons pas") ?Se rappeler que l’on peut en général laisser beaucoup plus d’initiative aux apprenants que les approches classiques(traditionnelles) ne le font. Mais il faut alors accepter certains temps de latence, de tâtonnements,d’approximations, qui deviennent plus apparents que précédemment (ils ne sont souvent pas plus nombreux à monavis). Mais ne jamais oublier "Le devoir d’ingérence des enseignants" de D. Poisson (Carré, Moisan, Poisson, 1997 :168-169)."[l’] autonomie de l’apprenant ne doit pas (...) déresponsabiliser les enseignants. Nous revendiquons un devoird’ingérence de l’institution éducative. (...) Comme en médecine, les enseignants sont garants collectivement dessavoirs "à enseigner"(...) Le droit d’ingérence s’exerce aussi quand les apprenants perdent visiblement leur temps(...) Au niveau du choix des méthodes, le devoir d’intervention existe aussi, car spontanément les apprenantsredemandent les méthodes qu’ils ont connues, même si elles ont été causes de leur échec (...) Il faut (...)déboucher sur une coresponsabilité négociée et contractualisée."Se dire que si l’autonomie est la finalité, l’autonomisation par le biais d’une ingénierie adaptée, incluant desprocédures de guidage ou des supports pédagogiques peut être un premier objectif réaliste et souhaitable et pourlequel les TIC peuvent être de la plus grande pertinence.

AEM - Autonomie : objectif ou prérequis ?http://didatic.net/article.php3?id_article=155 sur 5 3/05/2008 17:53RéférencesCarré P., Moisan A. & Poisson, D. (1997) : L’autoformation. Psychopédagogie, ingénierie, sociologie. Coll.Pédagogie. Paris : PUF.Glikman, V. (2002). "Apprenants et tuteurs : une approche européenne des médiations humaines". Éducationpermanente, no 152, Les TIC au service des nouveaux dispositifs de formation, pp. 55-69.Holec, H. (1979). Autonomie et apprentissage des langues étrangères. Paris : Hatier.Lucchinacci, D. (2000) : "L’espace Langue : un exemple d’utilisation en espagnol", Les langues modernes, no3, pp.12-20.Renaud, G., Jacquinot, G., Soriano, V., Gueneau, M. & Paquelin, D. (1996). Ressources éducatives et systèmes deformation. Dijon : éditions Enesad-Cnerta - Grep.Rouet, J.-F. (1997) : "Le lecteur face à l’hypertexte", in Crinon, J. & Gautelier, C. (dir). Apprendre avec lemultimédia - Où en est-on ?. Paris : Retz, pp. 165-180.Sánchez Paniaga, F. (2002). "Intégration d’un outil informatique dans l’enseignement du niveau intermédiaired’espagnol à l’Université de Technologie de Compiègne". Alsic, vol.5, 2, pp.209-229. (alsic.org)Springer, C. (1996). La didactique des langues face aux défis de la formation des adultes. Paris : Ophrys.(Haut de la page) site AEM (Françoise Demaizière) (http://didatic.net)

<strong>AEM</strong> - <strong>Autonomie</strong> : <strong>objectif</strong> <strong>ou</strong> prérequis ?http://didatic.net/article.php3?id_article=154 sur 5 3/05/2008 17:53réponse <strong>ou</strong> en reformulant ce qui est à l’écran, mais plutôt à renvoyer un questionnement, un guidage permettant àl’apprenant de rés<strong>ou</strong>dre seul le problème.<strong>Autonomie</strong> p<strong>ou</strong>r synthétiser le travail sur les ress<strong>ou</strong>rces : rôle du tutorat, de la synthèse en gr<strong>ou</strong>pe après desrecherches sur la Toile.... Phases essentielles, optionnelles, superflues ?<strong>Autonomie</strong> : méthodes et contenusCette distinction pose une question qui peut être importante (elle l’est p<strong>ou</strong>r moi). Quel est le système deconnaissances que se construisent les apprenants de langue étrangère ? On peut constater, et regretter, quecertaines mises en œuvre sont très autonomisantes en termes méthodologiques (apprentissages collaboratifs,pédagogies du projet, échanges avec des locuteurs natifs, communication "authentique"...) mais qu’elles ne sepréoccupent pas <strong>ou</strong> peu des contenus eux-mêmes. Il semble peu importer que les références "grammaticales", lesexplications métalinguistiques <strong>ou</strong> interculturelles soient scientifiquement adéquates. Or des connaissances tropapproximatives <strong>ou</strong>, pire, inadéquates peuvent être de nature à gêner les apprentissages ultérieurs. Certainessimplifications <strong>ou</strong> négligences pédagogiques peuvent sembler faciliter les premières étapes mais elles enfermentl’apprenant dans des références qui empêcheront son autonomie par la suite. (Apprendre que, en anglais, il y a untemps futur formé avec will <strong>ou</strong> shall, est, par exemple, un excellent moyen de ne p<strong>ou</strong>voir comprendre les diversusages de will et w<strong>ou</strong>ld ; on pensera également aux stéréotypes p<strong>ou</strong>r l’interculturel.)L’apprenant ne doit-il pas avoir des moyens d’opérer les rapprochements, généralisations... nécessaires p<strong>ou</strong>r lesétapes ultérieures de son apprentissage des contenus ? Or les ress<strong>ou</strong>rces numériques actuellement disponiblespeuvent être red<strong>ou</strong>tablement "anciennes" <strong>ou</strong> simplificatrices dans leurs approches. Que faire ? Moinsd’autonomisation, plus d’enseignement, de guidage, par des démarches de conceptualisation encadrées, parexemple ? L’idéal reste à déc<strong>ou</strong>vrir...Remarques conclusivesL’autonomie peut déstabiliser enseignants (c’est fréquent) et apprenants (le problème peut être réel si le dispositifa été mal conçu <strong>ou</strong> mal présenté aux intéressés).Comment ne pas materner à <strong>ou</strong>trance, ne pas être dirigiste <strong>ou</strong> intrusif là où il sera plus judicieux et efficace delaisser s’exprimer l’initiative de l’apprenant (son autonomie ?) ?Comment ne pas f<strong>ou</strong>rnir les réponses quand l’apprenant peut tr<strong>ou</strong>ver lui-même la solution par un guidage approprié ?(On pensera, par exemple, aux conseils donnés aux tuteurs de forums en FAD : ne jamais clore l’échange soi-même,laisser les apprenants le faire, ne jamais "asséner" la bonne réponse.)Mais aussi comment ne pas déstabiliser des apprenants mis dans une position ins<strong>ou</strong>tenable p<strong>ou</strong>r eux ("Soyezautonome, travaillez sur vos projets personnels, utilisez la langue..., n<strong>ou</strong>s n’interviendrons pas") ?Se rappeler que l’on peut en général laisser beauc<strong>ou</strong>p plus d’initiative aux apprenants que les approches classiques(traditionnelles) ne le font. Mais il faut alors accepter certains temps de latence, de tâtonnements,d’approximations, qui deviennent plus apparents que précédemment (ils ne sont s<strong>ou</strong>vent pas plus nombreux à monavis). Mais ne jamais <strong>ou</strong>blier "Le devoir d’ingérence des enseignants" de D. Poisson (Carré, Moisan, Poisson, 1997 :168-169)."[l’] autonomie de l’apprenant ne doit pas (...) déresponsabiliser les enseignants. N<strong>ou</strong>s revendiquons un devoird’ingérence de l’institution éducative. (...) Comme en médecine, les enseignants sont garants collectivement dessavoirs "à enseigner"(...) Le droit d’ingérence s’exerce aussi quand les apprenants perdent visiblement leur temps(...) Au niveau du choix des méthodes, le devoir d’intervention existe aussi, car spontanément les apprenantsredemandent les méthodes qu’ils ont connues, même si elles ont été causes de leur échec (...) Il faut (...)déb<strong>ou</strong>cher sur une coresponsabilité négociée et contractualisée."Se dire que si l’autonomie est la finalité, l’autonomisation par le biais d’une ingénierie adaptée, incluant desprocédures de guidage <strong>ou</strong> des supports pédagogiques peut être un premier <strong>objectif</strong> réaliste et s<strong>ou</strong>haitable et p<strong>ou</strong>rlequel les TIC peuvent être de la plus grande pertinence.

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