À la uneLE DOMAINE DE CHANTILLY APPARTIENTÀ L’INSTITUT DE FRANCE, QUI N’AVAITPAS LES MOYENS D’ASSUMER SEUL SAPRÉSERVATION ET SON DÉVELOPPEMENT.4> DE GROS MOYENS POUR DE GROS TRAVAUXLe budget <strong>de</strong> la Fondationpour les dix premièresannées est estimé à environ70 millions d’euros.Parmi ses premiers projets :• la construction d’unpavillon d’accueil <strong>de</strong>svisiteurs• la remise en état <strong>de</strong> lagrille d’honneur et <strong>de</strong>spavillons d’entrée• <strong>de</strong>s travaux hydrauliques,60 - N°11 - Novembre 2005dont le curagedu grand canal• la réfection <strong>de</strong>s verrièressurplombant les collections.Altimage : Philippe Fruitier
CHANTILLYDes moyens pour 20 ansLa Fondation pour la sauvegar<strong>de</strong> et le développement du domaine <strong>de</strong> Chantillya été déclarée d’utilité publique pendant l’été. Elle redonne un avenir à <strong>ce</strong> siteex<strong>ce</strong>ptionnel, menacé <strong>de</strong> déclin. Aux côtés <strong>de</strong> partenaires publics et privésle <strong>Conseil</strong> <strong>général</strong> y apporte sa contribution.Àenjeux horsnormes,allian<strong>ce</strong>shors normes.Telle pourrait être la<strong>de</strong>vise <strong>de</strong> la Fondationpour la sauvegar<strong>de</strong> etle développement dudomaine <strong>de</strong> Chantilly,que l’État a reconnued’utilité publique aumilieu du mois d’août<strong>de</strong>rnier, et à laquellele Département s’estétroitement associé.Il était temps. Car nonseulement le domainene disposait pas <strong>de</strong>sressour<strong>ce</strong>s financièrespour assurer undéveloppement à lamesure <strong>de</strong> ses atouts,mais il était mêmemenacé <strong>de</strong> déclin, faute<strong>de</strong> moyens pour assurerla simple préservation<strong>de</strong> l’existant.Ses difficultés étaientillustrées, parexemple, par la faiblefréquentation duchâteau et du muséeCondé. Bien queconstituant le premiermusée <strong>de</strong> Picardie, il nere<strong>ce</strong>vait ainsi, jusqu’àaujourd’hui, « que »270 000 visiteurs paran. Ce qui est peu,lorsqu’on sait queses collections enfont le second lieu <strong>de</strong>Fran<strong>ce</strong> d’exposition<strong>de</strong> peinture ancienne.Juste <strong>de</strong>rrière le Louvre.Les difficultés pesaientégalement sur lemon<strong>de</strong> du hippisme,indissociable <strong>de</strong>Chantilly du fait<strong>de</strong> la présen<strong>ce</strong> <strong>de</strong>l’hippodrome etdu premier <strong>ce</strong>ntred’entraînement <strong>de</strong>chevaux <strong>de</strong> galopd’Europe : 2500pur-sang… et 2000emplois directs.Un voisin mécèneC’est d’une personnalitépeu commune qu’estvenue, à l’origine,l’initiative <strong>de</strong> donnerun nouveau souffle àChantilly. Le prin<strong>ce</strong>Aga Khan est en effetvoisin du domaine.Et héritier d’unetradition <strong>de</strong> mécénat.Déjà cofinan<strong>ce</strong>ur,aux côtés <strong>de</strong> diverspartenaires dontle <strong>Conseil</strong> <strong>général</strong>,<strong>de</strong> gros travaux <strong>de</strong>mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>l’hippodrome, l’AgaKhan a souhaitévoir plus large. Ilprend la tête <strong>de</strong> laFondation, qui aura encharge, pour 20 ans,la restauration et lagestion du domaine.Son engagementfinancier, <strong>ce</strong>lui du<strong>Conseil</strong> <strong>général</strong>, du<strong>Conseil</strong> régional, <strong>de</strong>l’État et <strong>de</strong>s autrescollectivités permettent<strong>de</strong> redonner un avenirà <strong>ce</strong> site, crucial pourle <strong>de</strong>venir touristiqueet économique du su<strong>de</strong>stdu département.BENOÎT MOUGNEDRTémoignage“ALAIN DECAUX, HISTORIEN, PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES CONSERVATEURSDU DOMAINE DE CHANTILLYChantilly et sa forêt sont mondialement célèbres. Mais <strong>ce</strong> qu’on sait moins, c’est l’incroyablerichesse <strong>de</strong>s collections qui y sont abritées. Ses <strong>ce</strong>ntaines <strong>de</strong> tableaux, <strong>de</strong>s Delacroix, Ingres,Raphaël ou Poussin, mais aussi <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> livres – dont <strong>de</strong>s incunables – sont d’un très grandintérêt historique. Ces objets réclament un travail <strong>de</strong> préservation extrêmement coûteux. Avec <strong>ce</strong>tteFondation et les finan<strong>ce</strong>ments qui y sont associés, c’est un formidable patrimoine culturel qui sevoit désormais mieux protégé. »60 - N°11 - Novembre 20055