lire ce numéro - Conseil général de l'Oise

La campagned’hiver des Restosdu cœur va bientôtdémarrer ?André RosenbaumLa campagne d’hivercommence la premièresemaine du mois dedécembre et dure16 semaines. Nousdébuterons, avec nos 400bénévoles, le 5 décembreet, en fonction des lieux,la distribution s’étaleradu 5 au 10. L’an dernier,5 344 personnes étaientinscrites dans l’Oise. Celareprésente, en fonctiondu quota familial, 6 200parts servies par semaine.Les bénéficiaires doivents’inscrire dans les centrestrois semaines avant.D’où proviennent lesdenrées ?A.R. Notre organisationnationale nous fournit80% des denrées qui sontstockées dans les entrepôtsdépartementaux, les20% restants sont à notrecharge. Ils proviennentdes surplus européens duPAED [Plan européend’aide aux plus démunis,ndlr], mais son budget faitpasser la part de la Francede 48 millions à 38 millionsd’euros en raison de l’entréede dix nouveaux pays dansl’UE. Cela représente troismillions de repas en moinsd’un coup.Comment vousorganisez-vous pourtrouver les produitscomplémentaires ?A.R. Nous avons créé, il ya deux ans, une équipe de“ramasse” qui passe dans« Nous avons toujours besoinde bénévoles. Pour cela, il suffitde se présenter dans l’un des23 centres ou de prendre contactpar téléphone au 03 44 69 24 90. »les usines, les entrepôts,les supermarchés prendrepossession des surplus.Cela arrange beaucoup demonde que nous passionsramasser gratuitementces produits qui sont desproduits consommables etde qualité car il faut payerpour pouvoir jeter de lamarchandise.Combien de pointsde distribution surl’Oise ?A.R. Nous avons 23centres de distributionsur le département, et surCompiègne un camionitinérant ainsi qu’unrelais bébé totalementindépendant.Comment évaluezvousla situationsociale ?A.R. Tendue. Nousavons une augmentationimportante du nombre depersonnes en difficulté.Notre baromètre c’estle nombre de RMI.Nous sommes passésde 9 500 rmistes sur ledépartement à plus de13 000 en l’espace de deuxans. L’année dernière, ona eu un accroissementde 10% d’inscrits. Cetteannée, nous pensons que10 à 12% de personnessupplémentaires vonts’inscrire aux Restos. Jesuis très inquiet…Qui sont lespersonnes quiviennent auxRestos ?A.R. Nous constatonsl’arrivée de personnesretraitées et surtout defamilles d’ouvriers avecdes petits salaires. Avoirun salaire n’empêche pasd’être aux Restos, parcequ’avec un temps partiel de20 ou 30 heures, on ne peutpas vivre. De plus en plusde jeunes également, desfemmes isolées avecun enfant…Que vousapportent-ils ?A.R. Beaucoupà commencer par de lachaleur humaine. Personnen’est à l’abri de la misère.Il n’est pas rare de voirdes gens, dans le besoinextrême, s’entraider. Ilsarrivent à se donner uncoup de main, alors qu’ilssont dans la mouise, c’estformidable. Ce qui nousfait énormément plaisir,c’est quand on vient nousvoir pour nous dire : « Lasemaine prochaine, je neviens plus, j’ai trouvé dutravail. »L’aide à lapersonne…A.R. C’est notre leitmotiv,aux Restos. Nous aidonsà remplir les papiers,à s’y retrouver dans60 - N°11 - Novembre 2005les difficultés de la viequotidienne, nous allonsfaire de l’aide aux devoirsauprès des jeunes, nousorganisons des rencontresoù chacun peut s’exprimer.Si le désespoir est souventtrès grand, la discussionpermet de débloquer pasmal de choses.Commentle Conseil généralvous aide-t-il ?A.R. Nous avons un bondialogue. Il nous alloue unesubvention de fraisde fonctionnement.Ainsi, nous comptonsacquérir bientôt unvéhicule. L’aide du Conseilgénéral nous a égalementpermis de faire partircet été 35 enfantsen vacances.Votre plus grandsouhait ?A.R. Qu’on n’ait plusbesoin de nous, qu’il n’y aitplus de bénéficiaires et quedu jour au lendemain lesRestos du cœur mettent laclé sous la porte. Mais ça jecrois, c’est une utopie…PROPOS RECUEILLISPAR CLAUDE BARDAVIDCONTACTRestos du cœurSiège départemental111, rue Émile-Zola60 250 BuryTél. : 03 44 69 24 9023