lire ce numéro - Conseil général de l'Oise

Une question d’égalitéRéduire les inégalités d’accès à l’internet rapide, c’est ce qui a motivéla majorité départementale, qui vient de renégocier le contrat de constructiondu réseau de l’Oise.MARTIN, 14 ANS, ET SON PETIT FRÈRE THÉO, HABITENT NOYON. « SUR INTERNET, J’Y VAISSURTOUT POUR CHATER AVEC DES COPAINS, EXPLIQUE MARTIN. ÇA M’ARRIVE AUSSI DEFAIRE DES JEUX VIDÉO EN LIGNE. AVEC L’ADSL, C’EST PRATIQUE ET PLUS RAPIDE. »La France compte aujourd’hui 24 millions d’internautes.Soit 46 % de la population âgée de 11 anset plus. Parmi eux, 53% utilisent une connexionhaut débit, un chiffre en forte augmentation cesdernières années. Et pour les entreprises, l’accès à l’internetrapide devient aussi crucial que celui à l’électricité au siècledernier. C’est pourquoi le Conseil général prend ce dossiertrès au sérieux, partant du principe que personne ne doitêtre exclu de la société de l’information. « Aujourd’huiinternet est un moyen de communication incontournable,estime Patrick Deguise, président de la commissiondes affaires économiques au Conseil général. De plus enplus de gens nous écrivent pour savoir quand l’ADSL vaarriver chez eux. Nous avons conscience de cette forteattente. »Reste qu’en matière d’accès au haut débit, tout le territoiren’est pas logé à la même enseigne. Pendant longtemps asubsisté une réelle fracture nord/sud avec un nord-est dudépartement plus que démuni.Pour les élus de l’Oise, il fallait trouver les moyens de réduirecette fracture, communément appelée fracture numérique– entendez par là l’inégalité d’accès aux technologies. « C’estHervé Dez / Le bar Floréalun enjeu de société. Nous devions procéder à une certaineforme de démocratisation de l’accès au haut débit, précisePatrick Deguise, en amenant l’ADSL ailleurs que dansles zones d’activité fortement urbanisées. »« Il fallait se donner les moyens d’aller le plus loin possible,dit-on à la direction de l’Administration générale et desaffaires juridiques au Conseil général. Aujourd’hui, lescampagnes se repeuplent et les villes se desserrent. Onveut bien vivre dans nos campagnes mais on veut que latechnologie suive. Nous faisons notre maximum pourrendre l’ADSL accessible au plus grand nombre. »L’Oise premièreC’est ainsi que le Conseil général a décidé – en complétantet surtout en renégociant un projet initié sous l’anciennemajorité – de faire construire son propre réseau de télécommunications.L’idée étant de faire bâtir, via une délégationde service public (c’est-à-dire en missionnant uneentreprise), un réseau ouvert à l’ensemble des fournisseursd’accès internet. Ces derniers pourraient alors proposer leursservices aux particuliers comme aux sociétés à des tarifscompétitifs. « L’ensemble des conditions de réalisation duréseau été révisé, souligne Hervé Carlier, qui suit ce dossierde très près. Le dispositif initial a dévoilé des insuffisanceset des leurres et, ça et là, des marges de manœuvres ontété identifiées pour améliorer la situation. »« En fait, il nous fallait impérativement créer les conditionsde la concurrence à moindre coût pour le contribuable,poursuit le directeur. Et puis, la construction de ce réseaua déjà un effet sur les tarifs et les offres de l’opérateurhistorique. » Du coup, l’Oise est un des premiers départementsdégroupés en France – comprenez : ouvert à laconcurrence en matière de télécommunications. « Avoirce rôle précurseur, c’est important parce que ça rend notreterritoire attractif et nous donne une image dynamique,ajoute Patrick Deguise, président de la commission desaffaires économiques. De plus, c’est un véritable atoutpour séduire les entreprises. » ■60 - N°11 - Novembre 200511