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La cyphose de l'adolescent et de l'adulte

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Résonances Européennes du Rachis - Attestation d’Etu<strong>de</strong>s Universitaires <strong>de</strong> PodologiepageA1Nouvelle biomécanique non linéaire du rachis :« Tensegrity »Jean-Clau<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mauroy - Clinique du Parc - LyonS’il est vrai que <strong>de</strong> Stonehenge à Gisez, les blocs <strong>de</strong> pierre luttentcontre la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong> la pesanteur. Les modèlesmathématiques basés sur la compression axiale d’un rachis enposition immobile sont exacts, mais insuffisants, car le rachis estcapable <strong>de</strong> fonctionner dans tous les plans <strong>de</strong> l’espace, y comprisen apesanteur.L’un <strong>de</strong>s concepts les plusintéressant est l’intégritétensionnelle imaginée parl’architecte Buckminster Fulleren 1920.En biomécanique, l’intégritétensionnelle est la propriété <strong>de</strong>sobj<strong>et</strong>s dont les composants usenttension <strong>et</strong> compression <strong>de</strong> tellesorte que la force <strong>et</strong> la résistancedépassent la somme <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> leur composants. Ainsi les os <strong>et</strong>les muscles agissent en unisson pour se renforcer.Le terme <strong>de</strong> « tensegrity » est la contraction d’intégrité tensionnelle.Quelques exemples perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> mieux comprendre leconcept.- <strong>La</strong> structure <strong>de</strong> base est le triangle.ainsi le ballon <strong>de</strong> foot est un icosahèdr<strong>et</strong>ronqué, formé <strong>de</strong> 20 hexagones <strong>et</strong> 12pentagones. C<strong>et</strong>te structure assure lemaximum <strong>de</strong> résistance.- L’invariance d’échelle se rapproche<strong>de</strong> la dimension chaotique. Les dômesgéodésiques qui sont d’immenses ballons<strong>de</strong> football assurent également unestabilité maximale avec un minimum <strong>de</strong>- Dans un ballon <strong>de</strong> baudruche, latension continue <strong>de</strong> l’enveloppe duballon lutte contre les molécules d’airà l’intérieur, qui chacune repoussel’enveloppe <strong>de</strong> façon discontinue.L’ensemble est beaucoup plus résistantque la mince paroi <strong>de</strong> latex.- Les structures à intégrité <strong>de</strong> tensionse coordonnent à 60° <strong>et</strong> non à 90°.Les fibres <strong>de</strong> l’annulus sont orientéesà 60°.matériau. Théoriquement, la taille du dôme est illimitée.Le muscle augmente sa force lorsque sa surface <strong>de</strong> sectionaugmente. L’os augmente <strong>de</strong> section, non du fait <strong>de</strong> lacompression, mais du fait <strong>de</strong>s tensions <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong> collagène.Le cou <strong>de</strong>s dinosaures <strong>de</strong> 10 mètres <strong>de</strong> long fonctionnait danstoutes les positions. En mécanique newtonienne, un animal <strong>de</strong>taille supérieure au lion ne serait pas mécaniquement viable.- L’intégrité tensionnelle est un systèmenon linéaire avec tension continue <strong>et</strong>compression discontinue. Lorsqu’unvéhicule tire une caravane, la traction(pull) est convergente, surtout enmontée. Par contre en <strong>de</strong>scente, la poussée est divergente (push)<strong>et</strong> il faut accélérer pour rem<strong>et</strong>tre la caravane en ligne.- Le système nerveux central est un système à intégrité <strong>de</strong>tension. Le système sensitif envoie <strong>de</strong>s informations en continu,le système moteur réagit par impulsions discontinues.- <strong>La</strong> charge appliquée est distribuéeà l’ensemble <strong>de</strong> la structure. Ainsi lapression au niveau du point d’appui ausol se transm<strong>et</strong> à l’ensemble <strong>de</strong> la structuresi les rayons sont bien tendus. L’énergieconsommée est minimale- <strong>La</strong> needle tower <strong>de</strong> Kenn<strong>et</strong>hSnelson est <strong>de</strong> type intégrité<strong>de</strong> tension. Haute <strong>de</strong> 18mètres, elle plie pas au vent, mais ne se renverse pas.- <strong>La</strong> résistance <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its os du pied malgréleur faible taille <strong>et</strong> les contraintes maximalesqu’ils subissent s’explique par l’intégritétensionnelle. <strong>La</strong> tension ligamentaire estplus importante que la position <strong>de</strong>s os.- Le système est omnidirectionnel,ce qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> mieuxcomprendre le comportementdu rachis lors du sport.Edition Spéciale - Enseignement Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1 - 2006


Résonances Européennes du Rachis - Attestation d’Etu<strong>de</strong>s Universitaires <strong>de</strong> PodologiepageA2Le système musculo-squel<strong>et</strong>tique est un système à intégrité <strong>de</strong>tension :- <strong>La</strong> résistance à la charge <strong>de</strong>s muscles paravertébraux estd’environ 3000 N. En mécanique newtonienne, lors d’unsoulèvement <strong>de</strong> poids la charge atteindrait 16000 N, ce qui estimpossible. Si l’on tend les cor<strong>de</strong>s, le mât est plus soli<strong>de</strong>, C’est ceque l’on réalise lorsque l’on veut soulever une charge- Les ligaments jaune <strong>et</strong> longitudinaux antérieurs <strong>et</strong> postérieurssont sous tension continue. Le ligament jaune est le plus élastique<strong>de</strong> l’organisme. Il absorbe l’énergie <strong>et</strong> la restitue en mobilisant lacharge. S’ils sont sectionnés, la colonne s’allonge.- Les muscles paravertébraux tantsuperficiels que profonds ont une structureà insertion triangulaire. <strong>La</strong> longueur <strong>de</strong>smuscles paravertébraux au repos est tellequ’ils sont en permanence sous tension.- Le rachis n’est pas un empilement <strong>de</strong>cubes, l’ensemble peut défier les lois<strong>de</strong> la gravité lors <strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong> lagymnastique, du patinage…Tensegrity <strong>et</strong> Déformations rachidiennes- En pathologie, nous connaissonsla maladie <strong>de</strong> Marfan avecaltération <strong>de</strong> la structure élastiquevasculaire, mais aussi ligamentaireparavertébrale. <strong>La</strong> croissancequi s’effectue au niveau <strong>de</strong>s os,n’est plus freinée par les tensionsligamentaires, ce qui explique lagran<strong>de</strong> taille <strong>de</strong> ces patients.- <strong>La</strong> structureanatomique du corps vertébralavec ses apophyses épineuses <strong>et</strong> sestransverses évoque un système àintégrité <strong>de</strong> tension qui peut êtremodélisé.- Les structures osseuses ne s<strong>et</strong>ouchent pas, comme dans lessystèmes à intégrité <strong>de</strong> tension.Nous citerons quelques conséquences pratiques <strong>de</strong> ce nouveauconcept :- Le changement <strong>de</strong> tonicité modifie la forme <strong>de</strong> la structure.L’hypotonie physiologique <strong>de</strong> l’adolescent explique sans doute lafréquence <strong>de</strong>s troubles posturaux à c<strong>et</strong> âge.<strong>de</strong> longueur après une traction continue <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 3 semaines.Le rééquilibrage <strong>de</strong>s tensions rend le cors<strong>et</strong> plus efficace.- <strong>La</strong> structure rigi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’orthèse perm<strong>et</strong> une pression discontinueselon les mouvements <strong>de</strong> l’enfant. C<strong>et</strong>te discontinuité nécessaireexplique sans doute l’échec <strong>de</strong>s orthèses élastiques.- Les scolioses du nourrisson ne peuvent s’expliquer parla verticalité. Leur guérison par une coquille plâtrée enbending correcteur prouve le rôle fondamental <strong>de</strong>s tensionsparavertébrales.- Dans les scolioses poliomyélitiques, le côté <strong>de</strong> la scoliose nedépendait pas du côté <strong>de</strong> la paralysie.- L’ossification est maximale dans les sports à fort impact :aérobic, sports collectifs (rugby, foot), jogging, tennis. Les enfantspratiquant le tennis en compétition n’ont pas plus <strong>de</strong> scoliose quela moyenne <strong>de</strong> la population.Perte <strong>de</strong> l’intégrité tensionnelleAvec l’âge les structures osseuses per<strong>de</strong>nt leur indépendance :syndrome <strong>de</strong> Baastrup, calcifications tendineuses transformentprogressivement le rachis en une colonne vertébrale. Leviellissement du disque explique les rai<strong>de</strong>urs matinales. Lesétirements ligamentaires ou «entorses vertébrales» expliquent leslumbagos avec blocage du système.Les instabilités post-chirurgicales sont liées à un défaut <strong>de</strong>cicatrisation <strong>de</strong>s structures ligamentaires.En ConclusionSans renier la mécanique newtonienne traditionnelle, noussouhaitons insister sur une nouvelle modélisation du rachis. Cesont les fascias autour du rachis qui, sous une tension appropriée<strong>et</strong> continue, maintiennent <strong>et</strong> peuvent soulever l’ensemble durachis. Le rachis n’est plus une colonne avec un empilement <strong>de</strong>vertèbres, mais une structure à intégrité <strong>de</strong> tension. Les vertèbres<strong>et</strong> les disques sont en compression discontinue. Le système estominidirectionnel, résistant <strong>et</strong> économique. Les perturbations dusystème nécessitent une approche plus globale qu’anatomique.BIBLIOGRAPHIE- FULLER R B Synerg<strong>et</strong>ics.. Macmillan, New York, 1975- MARK DANIEL COHEN Kenn<strong>et</strong>h Snelson Sculptures and Drawings1968-1998; Review; February 15, 1999- INGBER DE, The Architecture of Life. Scient Am Mag.1998- LEVIN Stephen M., http://www.biotensegrity.com/- DE MAUROY JC, SCIASCIA G. Nouvelle biomécanique non linéaire durachis “tensegrity” 10ième congrès <strong>de</strong> la SIRER 25 novembre 2005 Lyon- Les orthèses nocturnes sont efficaces lorsqu’elles peuventagir sur les tensions, soit avant 11 ans, soit en cas <strong>de</strong> courbur<strong>et</strong>horaco-lombaire à grand rayon.- Le cors<strong>et</strong> plâtré réalise un véritable fluage ligamentaire avec gainEdition Spéciale - Enseignement Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1 - 2006


Résonances Européennes du Rachis - Attestation d’Etu<strong>de</strong>s Universitaires <strong>de</strong> PodologiepageA3BIOMECANIQUE DU RACHIS APPLIQUEE ALA PATHOLOGIE1 - BIOMECANIQUE DE LAVERTICALISATIONLes principales pathologies orthopédiques du rachis sontcaractéristiques <strong>de</strong> la verticalisation <strong>et</strong> la bipédie : scoliose,<strong>cyphose</strong>, spondylolisthésis...Lorsque ces pathologies existenten <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la bipédie, parexemple la scoliose chez lepoisson : il s’agit le plus souventd’une carence avec déficit en aci<strong>de</strong>ascorbique, d’une malformationcongénitale vertébrale ou d’unedysplasie type Recklinghausen.Gracov<strong>et</strong>sky a bien décrit les différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> locomotion, parexemple la baleine se déplace en flexion-extension alors que lerequin se déplace en inflexion latérale.C’est avec le triton que l’on décrit la locomotion tridimensionnelleavec torsion axiale nécessaire pour la marche quadrupè<strong>de</strong>.Le premier bipè<strong>de</strong> est un reptile :Eudibamus Cursoris, dinausaure<strong>de</strong> 26 cm qui il y a 300 millionsd’années était capable <strong>de</strong> sedéplacer à 24 Km/heure.Il y a 6millions d’années Orrorin présente unfémur manifestement bipè<strong>de</strong> avec têtefémorale sur col court antéversé <strong>de</strong> 15° <strong>et</strong>présentant un angle cervico-diaphysaire <strong>de</strong>140° environ.<strong>La</strong> découverte <strong>de</strong> cesquel<strong>et</strong>te peut faire penserà une hypothèse <strong>de</strong> bipédieinitiale <strong>et</strong> non à une bipédied’adaptation induite par<strong>de</strong>s circonstances tellesque la disparition <strong>de</strong> la forêt <strong>et</strong> l’apparition <strong>de</strong> la savane à l’estdu Rift.Nous allons étudier lesétapes fondamentales <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te bipédie.1°) Adaptation du piedavec rapprochement dupremier rayon <strong>de</strong> l’axe dupied <strong>et</strong> constitution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux arches interne <strong>et</strong> antérieure.<strong>La</strong> première empreinte <strong>de</strong> pied bipè<strong>de</strong> a été r<strong>et</strong>rouvée il y a4 millions d’années dans les cendres du volcan <strong>de</strong> <strong>La</strong><strong>et</strong>oli enTanzanie.2°) Adaptation musculaire <strong>de</strong>s membres inférieurs avecdéveloppement du quadriceps <strong>et</strong> <strong>de</strong>s grands fessiers.<strong>La</strong> tubérosité tibiale antérieure se développe au fur <strong>et</strong> à mesureque le quadriceps stabilise le genou en extension.Le grand fessier joue le même rôled’extension <strong>de</strong> la hanche, il estcaractéristique <strong>de</strong> l’homo sapiens<strong>et</strong> bien représenté sur les statu<strong>et</strong>tespaléolithiques. L’extension <strong>de</strong>s membresinférieurs rehausse le centre <strong>de</strong> gravité<strong>de</strong> 30% environ par rapport au grandsinge, <strong>de</strong> telle sorte qu’il se projète auniveau du bassin en avant <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième vertèbre sacrée.3°) Le bassin est uncompromis entre lesnécessités <strong>de</strong> la marchebipè<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la reproduction.L’élargissement justifié parl’augmentation <strong>de</strong> la tailledu crâne est freiné par lerisque d’hyperpression surla tête lors <strong>de</strong> l’appui unipodal. C’est la balance <strong>de</strong> Pauwels. Devertical chez le grand singe il est antéversé chez l’homo sapiens.4°) Le rachis se redresse aveccréation <strong>de</strong> 2 lordoses, lalordose lombaire <strong>et</strong> la lordosecervicale. Ces 2 lordosesperm<strong>et</strong>tent un positionnement<strong>de</strong> la tête sur la ligne <strong>de</strong> gravité<strong>et</strong> augmentent globalementla résistance du rachis selon la loi d’Euler. <strong>La</strong> résistance duflexible est multipliée par un chiffre égal au nombre du carré<strong>de</strong> courbures plus 1 (R = N 2 + 1), c’est à dire 10 fois plus <strong>de</strong>résistance que lorsque le dos est plat.L’insertion <strong>de</strong> muscles sur la crête iliaque tels que ilio-costauxvont perm<strong>et</strong>tre la dissociation du bassin par rapport au tronc <strong>et</strong> lepas pelvien horizontal caractéristique <strong>de</strong> la tridimensionnalité <strong>de</strong>la marche.<strong>La</strong> tension <strong>de</strong>s fasciassuperficiels qui perm<strong>et</strong>tentune verticalité sanscontraction musculaires’adapte. C’est sur ces fasciasqu’agissent les techniquesd’étirement <strong>de</strong> la chaînepostérieure type Mézières.Edition Spéciale - Enseignement Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1 - 2006


Résonances Européennes du Rachis - Attestation d’Etu<strong>de</strong>s Universitaires <strong>de</strong> PodologiepageA42 - BIOMECANIQUE DE LA SCOLIOSE2.1 – Scoliose chaotique5°) Le trou occipital se médialise. De postérieur chez le grandsinge il <strong>de</strong>vient médian chez les homos, ce qui perm<strong>et</strong> unexcellent équilibre <strong>de</strong> la tête sur le rachis cervical. <strong>La</strong> musculaturecervicale postérieure s’affine avec notamment diminution duvolume <strong>de</strong>s épineuses.6°) Les canauxsemi-circulaires. En1994 Fred Spool <strong>de</strong>Liverpool comparel’empreinte <strong>de</strong>s canauxs e m i - c i r c u l a i r e sverticaux du grandsinge <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’homme.Le développementprogressif <strong>de</strong>l’empreinte traduit l’importance <strong>de</strong>s phénomènes d’équilibrationliés à la verticalité. Les espèces du genre homo, ont <strong>de</strong>s canauxi<strong>de</strong>ntiques à ceux <strong>de</strong> l’homme actuel, les australopithèques ont<strong>de</strong>s canaux semi-circulaires moins développés ressemblant à ceux<strong>de</strong>s grands singes actuels.<strong>La</strong> scoliose idiopathique s’associe à <strong>de</strong>s perturbations <strong>de</strong> l’équilibrepostural. Yamada r<strong>et</strong>rouve 19% d’anomalies <strong>de</strong> fonctionnementdu système postural chez le scoliotique alors que ces anomaliesne représentent que 5% <strong>de</strong>s groupes témoins. Sahlstrandr<strong>et</strong>rouve chez le scoliotique 65% <strong>de</strong> dysfonctionnementvestibulaire. Hermann <strong>et</strong> Mac Ewen montrent une perturbation<strong>de</strong> la régulation entre vision <strong>et</strong> cervel<strong>et</strong> chez le scoliotique. Cesanomalies disparaissent à l’âge <strong>de</strong> 20 ans. Il ne s’agit donc qued’un r<strong>et</strong>ard <strong>de</strong> maturation.7°) Le cerveau se latéralise avec le développement <strong>de</strong> la parole.Chez l’homo sapiens le cerveau gauche est plus développé que ledroit dans 90% <strong>de</strong>s cas.Dans la scoliose idiopathique <strong>de</strong> l’adolescent nous r<strong>et</strong>rouvonsla même prédominance pour les courbures thoracique droite <strong>et</strong>lombaire gauche.Les scolioses infantiles qui apparaissent avant la latéralisation (âge<strong>de</strong> 7 ans) sont à 50% thoracique gauche. Les gauchers présententsouvent <strong>de</strong>s scolioses thoracique gauche.En cas <strong>de</strong> malformation congénitale, l’enfant cherche toujours àmaintenir le regard horizontal, quitte à créer une scoliose sousjacente à la malformation.1-1 DéfinitionsLe paramorphisme est l’exagération <strong>de</strong> l’asymétrie naturelle ducorps vertébral.L’attitu<strong>de</strong> scoliotique est une compensation physiologique d’undéséquilibre par exemple : inégalité <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s membresinférieurs.<strong>La</strong> scoliose structurale est une déformation du rachis <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>10° persistant en décubitus, habituellement tridimensionnelle.1-2 Théorie du chaos <strong>et</strong> scoliose<strong>La</strong> scoliose <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25° est une <strong>de</strong>s applications <strong>de</strong> lathéorie du chaos appliquée au rachis. Nous constatons qu’à cesta<strong>de</strong> l’évolutivité d’une scoliose idiopathique n’est pas linéaire,<strong>et</strong> qu’un p<strong>et</strong>it élément imprévisible va pouvoir évoluer jusqu’ànécessiter un blocage chirurgical du rachis.En eff<strong>et</strong>, le rachis est un système :- ouvert, la verticalité perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>s échanges permanents avecl’extérieur (voir biomécanique <strong>de</strong> la verticalité)- imprévisible (eff<strong>et</strong> papillon). En 1979, Edward Lorentz publiela communication la plus citée <strong>de</strong> la théorie du chaos : « Estce-qu’unvol <strong>de</strong> papillon au Brésil peut provoquer une torna<strong>de</strong> auTexas ?». L’imprévisibilité <strong>de</strong>s phénomènes chaotiques résulted’une sensibilité extrême aux conditions initiales. C’est le cas <strong>de</strong>la scoliose <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25° dont nous sommes pour un enfantprécis incapables <strong>de</strong> prédire l’évolution.- complexe (multifactoriel). <strong>La</strong> scoliose est un symptômemultifactoriel, toutefois aucun <strong>de</strong>s éléments caractéristiquesd’une scoliose évolutive telle que le dos plat, la rotation, l’hyperlaxité, les troubles <strong>de</strong> l’équilibre... ne constitue un critère évolutif,même avec l’apport <strong>de</strong> l’ordinateur.- discontinu (seuil) Le centre instantané <strong>de</strong> rotation du corpsvertébral se situe au niveau du mur postérieur.Lorsque la vertèbre apicale présente une rotation <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25°lors d’un mouvement <strong>de</strong> flexion antérieure du tronc dans le plansagittal, les résultantes <strong>de</strong>s forces musculaires concave <strong>et</strong> convexese situent <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre du centre instantané <strong>de</strong> rotation.<strong>La</strong> vertèbre est stable. Lorsque la rotation dépasse 25°, les <strong>de</strong>uxrésultantes se situent du côté concave. <strong>La</strong> vertèbre est instable.Edition Spéciale - Enseignement Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1 - 2006


Résonances Européennes du Rachis - Attestation d’Etu<strong>de</strong>s Universitaires <strong>de</strong> PodologiepageA5par le développement <strong>de</strong> l’imagerie médicale par une approchechaotique où l’être vivant fait partie d’un système dynamique quiinter agit avec l’environnement.Biomécaniquement, le rachis est un système instable qui sedéforme dans le temps jusqu’à son effondrement ou jusqu’à sonévolution vers un nouvel état <strong>de</strong> stabilité. Il s’agit en outre d’unsystème qui ne revient pas à sa position d’équilibre initial aprèsl’application d’une contrainte déformante.En pratique l’approche chaotique est fondamentale. Par exemple,il est vrai qu’une altération d’un capteur podal peut être le vol<strong>de</strong> papillon qui va provoquer la torna<strong>de</strong> scoliotique, mais en sensinverse on ne peut prétendre traiter une scoliose par une semelleorthopédique, pas plus que l’on ne va éviter la torna<strong>de</strong> par unechasse aux papillons au Brésil. Le traitement étiologique <strong>de</strong> lascoliose chaotique n’a pas <strong>de</strong> sens.- déterministique (non dû au hasard). Le dos plat estcaractéristique d’une scoliose évolutive dysplasique, toutefois <strong>de</strong>nombreux patients présentent un dos plat sans scoliose.2.2 – Scoliose linéaire- modélisable (4 ème dimension fractale). Benoît Man<strong>de</strong>lbrotremarque qu’un point n’est pas toujours dans un espace à 3dimensions. Mathématiquement il existe <strong>de</strong>s chiffres après lavirgule correspondant à la dimension fractale. <strong>La</strong> valeur décimalevarie comme l’intensité <strong>de</strong> la déformation selon chacune <strong>de</strong>sdirections <strong>de</strong> l’espace. C<strong>et</strong>te 4 ème dimension ou dimension fractale<strong>de</strong> déformation ne correspond plus à une continuité visible dansnotre espace à 3 dimensions plus le temps. C’est le chaos apparent,mais en réalité les causes sont continues. Si l’on remplace le tempspar c<strong>et</strong>te 4 ème dimension il est possible <strong>de</strong> visualiser la plupart <strong>de</strong>ssystèmes <strong>de</strong> notre corps : cerveau, os, bronches, tube digestif àl’ai<strong>de</strong> d’une formule mathématique.- interphasé (la puberté est le passage <strong>de</strong> la phase enfance à laphase adulte). <strong>La</strong> dimension chaotique intervient à l’interphaseentre le liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> le soli<strong>de</strong> comme par exemple le flocon <strong>de</strong> neigeou la côte <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne. <strong>La</strong> puberté, caractéristique <strong>de</strong> l’homosapiens qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> gagner 3 ans sur une croissance linéaire estun changement <strong>de</strong> phase entre l’enfance <strong>et</strong> l’âge adulte. C’est àc<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> que surviennent la plupart <strong>de</strong>s pathologies que nousétudions aujourd’hui.L’évolution linéaire ou affine <strong>de</strong> la scoliose en pério<strong>de</strong> pubertairea bien été décrite par Madame Duval-Beaupère à partir <strong>de</strong>sscolioses poliomyélitiques. Elle a par la suite été appliquée auxscolioses idiopathiques. Lorsque l’angulation <strong>de</strong> la scoliosedépasse 25°, c’est à dire le seuil <strong>de</strong> stabilité que nous avonsévoqué précé<strong>de</strong>mment, nous nous r<strong>et</strong>rouvons dans les conditionsbiomécaniques que nous avons décrites pour la <strong>cyphose</strong> <strong>de</strong>l’adolescent avec :1 - Eff<strong>et</strong> balance<strong>La</strong> théorie du chaos est très utilisée en sciences humaines <strong>et</strong><strong>de</strong>puis 1985 en mé<strong>de</strong>cine (1er Congrès à Washington). Onpeut compléter l’approche réductrice anatomique favoriséeEdition Spéciale - Enseignement Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1 - 2006


Résonances Européennes du Rachis - Attestation d’Etu<strong>de</strong>s Universitaires <strong>de</strong> PodologiepageA6L’éloignement du corps vertébral apical <strong>de</strong> l’axe occipital augmenteglobalement les contraintes au niveau du corps vertébral.2 – Eff<strong>et</strong> courbureLes pressions sont majorées au niveau <strong>de</strong> la concavité.3 – Eff<strong>et</strong> cor<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’arcLes éléments musculo-ligamentaires <strong>de</strong> la concavité ont tendanceà se rétracter.4 – Eff<strong>et</strong> Wolff <strong>et</strong> DelpechMalgré un épaississement <strong>de</strong> la structure osseuse <strong>de</strong> la concavitéon constate une cunéiformisation frontale du corps vertébral àl’apex <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong>. Ces différents mécanismes, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>croissance pubertaire se combinent en une évolution linéaire biendécrite par Madame Duval-Beaupère3 - MORPHOTYPOLOGIE DANS LE PLANSAGITTALIl y a 25 ans nous avons entrepris <strong>de</strong> compléter le travailanatomique d’André Delmas pour définir <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong><strong>de</strong>scription du rachis utiles en pratique médicale quotidienne.1 – Définition <strong>de</strong> laposition radiologique<strong>de</strong> référenceNous avons choisi <strong>de</strong> réaliser laradiographie dans une position laplus proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’examenclinique :- membres inférieurs tendus, piedsjoints- ceinture scapulaire <strong>et</strong> troncrelâché, regard horizontal- mains reposant sur un support,avant bras proche <strong>de</strong> l’horizontal <strong>et</strong>bras légèrement ante proj<strong>et</strong>és pour éviter une superposition avecle rachis.2 – Les paramètres <strong>de</strong>scriptifs :Outre ces déformations latérales, il existe une fragilité du murpostérieur du corps vertébral d’origine ecto<strong>de</strong>rmique entraînantdans le plan sagittal la lordose caractéristique.- Le porte à faux est la distance entre une verticale abaisséedu centre du disque L5-S1 <strong>et</strong> le centre <strong>de</strong>s têtes fémorales, lamoyenne est <strong>de</strong> 2,5 cm. C<strong>et</strong>te distance varie en fonction <strong>de</strong> laversion pelvienne- L’inci<strong>de</strong>nce lombo-pelvienne est l’angle formé par laperpendiculaire au milieu du plateau sacré <strong>et</strong> la droite joignant lecentre <strong>de</strong>s têtes fémorales. L’angulation moyenne est <strong>de</strong> 53°. C<strong>et</strong>angle est constitutionnel <strong>et</strong> ne varie pas en fonction <strong>de</strong> la versionpelvienne.Edition Spéciale - Enseignement Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1 - 2006


Résonances Européennes du Rachis - Attestation d’Etu<strong>de</strong>s Universitaires <strong>de</strong> Podologie<strong>de</strong> 37°.pageA7- <strong>La</strong> pente sacrée est l’inclinaison <strong>de</strong> la base sacrée surl’horizontale. L’angulation moyenne est <strong>de</strong> 37°.- <strong>La</strong> gîte sagittale est l’angle formé entre la verticale passant parle centre <strong>de</strong>s têtes fémorales <strong>et</strong> la droite unissant ce point au corpsvertébral <strong>de</strong> T9. L’angulation moyenne est <strong>de</strong> 9°.<strong>La</strong> distribution <strong>de</strong> ces paramètres est Gaussienne avec mo<strong>de</strong>,moyenne <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntique avec symétrie <strong>de</strong> la courbe « en chapeau<strong>de</strong> gendarme » perm<strong>et</strong>tant d’utiliser les lois statistiques <strong>de</strong> lanormalité.Il n’existe pas <strong>de</strong> différence significative entre l’homme <strong>et</strong> lafemme.Il existe une bonne corrélation entre la mesure clinique <strong>et</strong>l’angulation radiologique.Il existe une bonne corrélation entre l’inclinaison <strong>de</strong> la pentesacrée <strong>et</strong> <strong>de</strong> la lordose.- <strong>La</strong> lordose est l’angle formé par une parallèle au plateausupérieur <strong>de</strong> la vertèbre intermédiaire (la plus inclinée surl’horizontale) au niveau <strong>de</strong> la charnière thoraco-lombaire <strong>et</strong> uneparallèle au plateau inférieur <strong>de</strong> L5. L’angulation moyenne est <strong>de</strong>45°.Ces paramètres ont été r<strong>et</strong>rouvés en 1984 par Mac Ewen chezl’enfant entre 5 <strong>et</strong> 20 ans.Jean Sengler les r<strong>et</strong>rouve également entre 30 <strong>et</strong> 40 ans.- <strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> est l’angle formé par la tangente au plateausupérieur <strong>de</strong> T4 <strong>et</strong> la tangente au plateau inférieur <strong>de</strong> la vertèbreintermédiaire précé<strong>de</strong>mment décrite. L’angulation moyenne estCes paramètres sont essentiels pour évaluer une pathologie dansle plan sagittal : spondylolisthésis ou hyper<strong>cyphose</strong>. Il perm<strong>et</strong>également la prévention <strong>de</strong>s lombalgies par une modification <strong>de</strong>la position assise dans les cas extrêmes.Edition Spéciale - Enseignement Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1 - 2006


Résonances Européennes du Rachis - Attestation d’Etu<strong>de</strong>s Universitaires <strong>de</strong> PodologiepageA84 - BIOMECANIQUE DE LA CYPHOSE4.1 - Biomécanique <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> <strong>de</strong>l’adolescent1. Eff<strong>et</strong> Balance.Pour une <strong>cyphose</strong> moyenne <strong>de</strong> 37°, on peut calculer la chargeréellement supportée par le corps vertébral à l’apex <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong>(T7). En situation d’équilibre vertical, pour une charge <strong>de</strong> 30 kgs,passant par la ligne <strong>de</strong> gravité à une distance moyenne du corpsvertébral <strong>de</strong> 10 cm, la structure musculo ligamentaire postérieureréalise un contre-poids <strong>de</strong> 60 kgs. <strong>La</strong> charge totale au niveau ducorps vertébral est donc <strong>de</strong> 90 kgs.Pour un même patient, lorsque la distance entre la ligne <strong>de</strong>gravité <strong>et</strong> le corps vertébral augmente, le contre-poids musculaireaugmente en proportion ainsi que la charge globale sur le corpsvertébral.<strong>de</strong> croissance pubertaire.3. Eff<strong>et</strong> cor<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’arc.Une attitu<strong>de</strong> cyphotique habituelle accentuée notamment par laposition assise a tendance à raccourcir <strong>et</strong> à rétracter le ligamentcommun vertébral antérieur. En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance, celigament joue le rôle <strong>de</strong> la cor<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’arc. L’un <strong>de</strong>s objectifs ducors<strong>et</strong> plâtré réducteur est d’étirer ce ligament commun vertébralantérieur rétracté en réalisant un véritable fluage ligamentaire.4. Eff<strong>et</strong> Wolff & Delpech.Julius Wolff démontre que l’os s’adapte en fonction <strong>de</strong>s forcesqui lui sont appliquées par modification <strong>de</strong> la quantité <strong>et</strong> <strong>de</strong> lastructure <strong>de</strong> la masse osseuse. En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance JacquesDelpech évoque une inhibition lorsqu’il existe une hyperpression sur le cartilage <strong>de</strong> croissance. Il existe cinq noyaux <strong>de</strong>croissance au niveau du corps vertébral. <strong>La</strong> croissance du noyauantérieur est inhibée alors que les noyaux postérieurs continuentà croître normalement accentuant la <strong>cyphose</strong>. <strong>La</strong> sécrétiond’hormones <strong>de</strong> croissance s’effectuant durant la nuit, c’est le rôledu cors<strong>et</strong> nocturne <strong>de</strong> répartir au mieux les pressions sur le corpsvertébral.En conclusion,Ces différents mécanismes, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance pubertaire,concourent tous à accentuer la <strong>cyphose</strong>, lorsque l’angulationdépasse 55°, réalisant un véritable cercle vicieux, dont seul l<strong>et</strong>raitement orthopédique conservateur perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> sortir.4.2 - Biomécanique <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> <strong>de</strong> l’adulte.2. Eff<strong>et</strong> flambage.Un soli<strong>de</strong> flexible, lorsqu’il subit une charge verticale, se déformeen s’incurvant, c’est le flambage. De plus, lorsque le rachis estrectiligne les pressions sont réparties <strong>de</strong> façon uniforme sur lecorps vertébral en avant <strong>et</strong> sur l’arc postérieur en arrière. <strong>La</strong>courbure cyphotique modifie c<strong>et</strong>te répartition <strong>de</strong>s charges quiaugmentent sur le mur antérieur du corps vertébral entraînantune accentuation <strong>de</strong> la déformation sur un os fragile en pério<strong>de</strong>1. Eff<strong>et</strong> musculature dorsaleL’avènement du scanner a permis <strong>de</strong> visualiser chez certainspatients une dégénérescence <strong>de</strong> la musculature paravertébralepostérieure allant souvent <strong>de</strong> paire avec une atrophie <strong>de</strong>sgrands fessiers. Cliniquement il existe souvent <strong>de</strong>s signes extrapyramidauxou une symptomatologie évoquant une myopathie.<strong>La</strong> musculature ne réalisant plus le contre-poids indispensable àla balance rachidienne, le rachis va avoir tendance à s’effondrer.C’est la camptocormie.2. Eff<strong>et</strong> ostéoporose.Le seuil <strong>de</strong> fracture osseuse est atteint en moyenne chez lesfemmes à 65 ans <strong>et</strong> chez les hommes à 85 ans. <strong>La</strong> fragilité duEdition Spéciale - Enseignement Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1 - 2006


Résonances Européennes du Rachis - Attestation d’Etu<strong>de</strong>s Universitaires <strong>de</strong> PodologiepageA9corps vertébral, les micro-traumatismes répétés ou les véritablesfractures, font que le patient se r<strong>et</strong>rouve dans la situationmécanique <strong>de</strong> l’adolescent recréant le cercle vicieux que nousavons décrit précé<strong>de</strong>mment.pente sacrée sur l’horizontale. On décompose le parallélogramme<strong>de</strong>s forces en une force perpendiculaire au plateau sacré <strong>et</strong> uneforce <strong>de</strong> cisaillement parallèle au disque L5-S1.On distinguerales spondylolisthésis à haute dysplasie avec angle d’inci<strong>de</strong>ncelombo-pelvienne élevée <strong>et</strong> les spondylolisthésis à basse dysplasieavec angle d’inci<strong>de</strong>nce lombo-pelvienne normal, l’inclinaisonexcessive étant liée à une antéversion pelvienne qui se corrigerapar la rééducation.6 - BIOMECANIQUE DE LA CROISSANCEOSSEUSE6.1 - DéfinitionsLe traitement orthopédique conservateur avec réalisation d’uneorthèse polyéthylène bivalve emboîtée à appui sterno-claviculaire,réalise une véritable poutre composite redressant le rachis <strong>et</strong>surtout diminuant les contraintes osseuses.5 - BIOMECANIQUE DUSPONDYLOLISTHESIS5.1– Facteur constitutionnelUne faiblesse <strong>de</strong> l’arc postérieur ou une dysraphie peuventfavoriser un spondylolisthésis.5.2– Micro-traumatismes répétés<strong>La</strong> pratique d’une activité sportive favorise la survenue <strong>de</strong>spondylolyses. D’une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 7 % dans la populationgénérale, la fréquence passe à 60 % lors <strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong>splongeons en natation. Ce sont les chocs violents en hyperextensionqui sont redoutés.5.3 – Inclinaison excessive <strong>de</strong> la pente sacréesur l’horizontale.<strong>La</strong> puberté est la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> transition entre l’enfance <strong>et</strong> l’âgeadulte. Elle est caractérisée par <strong>de</strong>s transformations somatiques,psycho-affectives <strong>et</strong> hormonales conduisant à la faculté <strong>de</strong>procréer.<strong>La</strong> croissance est l’augmentation <strong>de</strong> dimension du corps. Cephénomène caractéristique <strong>de</strong> l’enfance est lié à l’interactionentre les facteurs génétiques <strong>et</strong> les facteurs d’environnement.Chez l’homo sapiens il existe un rattrapage <strong>de</strong> croissance alorsque chez les autres vertébrés, c<strong>et</strong>te croissance est linéaire.6.2 - Facteurs impliquées dans la croissance6.2.1 facteurs extrinsèques :- L’alimentation : <strong>de</strong>s apports caloriques <strong>et</strong> vitaminiques ainsiqu’une ration protidique correcte sont nécessaires à une croissancenormale, l’enfant présentant un trouble <strong>de</strong> la statique vertébralene doit pas être végétarien.- Facteurs socio-économiques : le développement stato- pondéralest statiquement lié au conditions socio-économiques <strong>et</strong> il faudraêtre plus vigilant pour une scoliose évoluant chez un enfant enmilieu défavorisé.- Facteurs psycho-affectifs : ils interviennent dans le cas <strong>de</strong>carence grave <strong>et</strong> la scoliose s’associant à une anorexie nécessiteune parfaite collaboration entre l’orthopédiste <strong>et</strong> le psychiatre.6.2.2 facteurs intrinsèques :- L’hormone <strong>de</strong> croissance agit surtout jusqu’à la puberté, sasécrétion est physiologiquement augmentée par le sommeil,l’exercice musculaire <strong>et</strong> le stress.- L’hormone thyroïdienne active les métabolismes <strong>et</strong> accélère lamaturation osseuse <strong>et</strong> cérébrale.- Les androgènes chez le garçon sont responsables <strong>de</strong> l’accélération<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> croissance, mobilisant rapi<strong>de</strong>ment le potentiel <strong>de</strong>croissance.Les oestrogènes <strong>et</strong> gluco-corticoï<strong>de</strong>s stimulent la croissance àfaible concentration <strong>et</strong> la ralentissent à <strong>de</strong>s taux plus élevés.6.3 - Vélocité <strong>de</strong> croissanceLe facteur <strong>de</strong> cisaillement augmente avec l’inclinaison <strong>de</strong> laOn constate une à <strong>de</strong>ux années avant le début <strong>de</strong> la puberté unralentissement physiologique <strong>de</strong> la croissance expliquant « l’âgeheureux » <strong>de</strong>s scolioses avec pour <strong>de</strong>s courbures inférieures à20° une diminution angulaire avec reprise évolutive possible enpério<strong>de</strong> pubertaire.Edition Spéciale - Enseignement Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1 - 2006


Résonances Européennes du Rachis - Attestation d’Etu<strong>de</strong>s Universitaires <strong>de</strong> Podologiepage A10Le pic <strong>de</strong> croissance se situe exactement au milieu <strong>de</strong> la puberté,c’est la pério<strong>de</strong> la plus critique pour l’évolution <strong>de</strong>s déformationsvertébrales <strong>et</strong> notamment <strong>de</strong>s scolioses.<strong>La</strong> croissance n’est pas parfaitement symétrique <strong>et</strong> alterne entrele côté droit <strong>et</strong> le côté gauche, ce phénomène est très n<strong>et</strong> pour lalongueur <strong>de</strong>s membres inférieurs.<strong>La</strong> croissance s’effectue globalement <strong>de</strong> bas en haut avec- développement <strong>de</strong>s pieds- croissance en longueur <strong>de</strong>s membres inférieurs- croissance du rachis également <strong>de</strong> bas en haut, la <strong>de</strong>rnièrephase <strong>de</strong> la croissance étant l’élargissement du thorax grâce àlaquelle nous pouvons mo<strong>de</strong>ler les déformations thoraciques <strong>et</strong>vertébrales avec nos orthèses.6.4 - Age <strong>de</strong> la pubertéC<strong>et</strong> âge se situe entre 11 <strong>et</strong> 15 ans chez les filles <strong>et</strong> entre 13 <strong>et</strong> 17ans chez le garçon.Le garçon aura donc 2 ans supplémentaires <strong>de</strong> croissance linéaireà 5 cm par an, soit une taille moyenne supérieure à celle <strong>de</strong>s filles<strong>de</strong> 10 cm.Critères radiologiquesL’âge osseux avec radiographie du poign<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la main <strong>de</strong> facecomparée à l’atlas <strong>de</strong> Greulich <strong>et</strong> Pyle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer ledébut <strong>de</strong> la croissance pubertaire par l’apparition du sésamoï<strong>de</strong>du pouce. C’est donc un an après l’apparition du sésamoï<strong>de</strong> quela scoliose sera la plus évolutive <strong>et</strong> il faudra être plus vigilant lorsd’un traitement orthopédique conservateur.<strong>La</strong> fin <strong>de</strong> la croissance pubertaire est beaucoup plus difficile àpréciser <strong>et</strong> plusieurs métho<strong>de</strong>s sont proposées :- L’âge osseux avec radiographie <strong>de</strong> la main, c’est la soudure <strong>de</strong>sépiphyses distales qui va être caractéristique,- Le test <strong>de</strong> maturité <strong>de</strong>s crêtes iliaques selon Risser , maisl’expérience prouve qu’il faut quelquefois attendre l’âge <strong>de</strong> 20 anspour obtenir une soudure <strong>de</strong> la crête.- <strong>La</strong> taille mesurée à la toise est sûrement le critère le plus simplecar il est la résultante globale <strong>de</strong> tous les facteurs hormonaux <strong>de</strong>l’axe hypotalamos hypophysaire.armure face au mon<strong>de</strong> extérieur qui le plus souvent favorise ledéveloppement du moi. C’est aussi le moment où l’adolescentélargit progressivement le cercle familial par <strong>de</strong>s groupes d’amis<strong>et</strong> il est important que le cors<strong>et</strong> n’empêche pas l’enfant <strong>de</strong> nouer<strong>de</strong>s relations amicales hors du foyer familial. Il s’agit d’une pério<strong>de</strong>d’extrême fragilité très aggravée par un traitement orthopédique<strong>et</strong> le mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong>vra tenir compte <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> spécifique nepouvant parler au patient ni comme à un adulte, ni comme à unenfant tout en maintenant le dialogue avec les parents. L’enfantpubère commence à regar<strong>de</strong>r son corps <strong>et</strong> toute déformationamplifiée par la correction posturale chez le kinésithérapeute peutfavoriser un rej<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> véritables troubles psychiatriques pouvantaller jusqu’au suici<strong>de</strong>. Il faut insister sur le mo<strong>de</strong>lage esthétiqueapporté par le traitement orthopédique <strong>et</strong> positiver le traitementen ce sens.6.6 - Puberté <strong>et</strong> sport<strong>La</strong> croissance est souvent plus active au niveau <strong>de</strong> l’os avant lapuberté entraînant <strong>de</strong>s tendinites en pério<strong>de</strong> pré-pubertaire, lemuscle se développe plus pendant la pério<strong>de</strong> pubertaire où l’onconstate parfois <strong>de</strong>s rétractions au niveau <strong>de</strong>s ceintures.L’activité sportive doit s’effectuer en endurance, si possibleaérobie <strong>et</strong> ce n’est qu’en fin <strong>de</strong> croissance pubertaire que l’on peutenvisager une musculation en anoxie.Il faut insister sur l’alimentation, l’hydratation, l’échauffementmusculaire surtout en cas <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s ceintures <strong>et</strong> limiterl’esprit <strong>de</strong> compétition avec la loi du tout ou rien, il fautapprendre à l’enfant à ne pas dépasser ses limites.EN CONCLUSION<strong>La</strong> puberté est une pério<strong>de</strong> charnière <strong>de</strong> la vie où surviennent<strong>de</strong>s modifications fondamentales tant sur le plan physique quepsychique avec la prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’adolescent<strong>et</strong> <strong>de</strong> relation plus ou moins délicate avec son environnement.En pratique pour une scoliose initialement inférieure à 30° onr<strong>et</strong>ire le cors<strong>et</strong> lorsque la taille reste stable à 6 mois d’intervalle.Pour une scoliose <strong>de</strong> 30° on attendra un an <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi après la fin <strong>de</strong>la croissance en taille.Le vrai problème est celui <strong>de</strong> l’appréciation <strong>de</strong> la résistance ducorps vertébral <strong>et</strong> à ce jour, contrairement à l’adulte nous n’avonsaucun moyen d’apprécier c<strong>et</strong>te résistance.6.5 - Les eff<strong>et</strong>s psychiques <strong>de</strong> la pubertéL’enfant à travers la constitution <strong>de</strong> l’idéal du moi, s’approprie,intériorise ce qu’il ressent, entend <strong>et</strong> interprète les idéauxparentaux en s’inscrivant progressivement dans la sphèreculturelle. Il développe ses capacités <strong>de</strong> pensée <strong>et</strong> son sens <strong>de</strong>la pu<strong>de</strong>ur renonçant provisoirement à sa sexualité manifeste.Le port d’un cors<strong>et</strong> prolonge un peu l’enfance opposant uneEdition Spéciale - Enseignement Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1 - 2006

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