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La baisse du nombre de titres attribués à des membres de famille de Français, et plus précisément àdes conjoints de Français, est la résultante directe de la mise en application de la loi n o 2006-1376 du14 novembre 2006 relative au contrôle de la validité des mariages.D’ampleur modeste en 2007, la diminution du nombre de titres attribués au titre du regroupement familialdoit être replacée dans une perspective d’ensemble. Depuis 2003, la diminution est de 19,3 %. Les nouvellesdispositions introduites par la loi n o 2007-1631 du 20 novembre 2007, qui subordonnent la délivrance d’unvisa de long séjour pour regroupement familial à la vérification préalable dans le pays d’origine du degréde connaissance de la langue française et des valeurs de la République des postulants et qui permettentde faire varier le niveau des ressources exigées du demandeur de regroupement familial en fonction dunombre de personnes par lesquelles il souhaite être rejoint, auront un impact, au second semestre 2008et en 2009, sur les admissions au séjour au titre du regroupement familial.2.2 – L’immigration pour motif professionnel a progressé en 2007.Si l’on s’en tient au nombre de titres de séjour délivrés à des ressortissants de pays tiers, cette progressionest limitée (10 731 titres en 2007 contre 10 713 en 2006). Après la baisse continue enregistrée entre 2003 et2006, l’évolution constatée en 2007 répond de façon encore modeste aux souhaits des pouvoirs publics.Il est vrai que les textes d’application de la loi du 24 juillet 2006 relative à l’immigration et à l’intégration nesont intervenus pour l’essentiel qu’au printemps 2007. Les articles 12 et 15 de cette loi rénovent profondémentle cadre juridique de l’immigration professionnelle en prévoyant notamment une ouverture sélective àl’immigration du marché du travail français (pour certains métiers et pour certaines zones géographiquesconnaissant des difficultés de recrutement), en offrant aux travailleurs saisonniers la possibilité de bénéficierd’une carte pluriannuelle, en élargissant les possibilités d’accueil en France de salariés étrangers enmission pour le compte d’entreprises françaises ou étrangères et enfin en prévoyant la délivrance d’unecarte de séjour “Compétences et talents” aux étrangers susceptibles de participer de façon significativeet durable au développement économique ou au rayonnement de la France et de leur pays d’origine.Les principaux décrets d’application de ces dispositions sont : le décret n o 2007-372 du 21 mars 2007 relatif à la carte de séjour portant la mention “Compétenceset talents” prévue à l’article L. 315-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile(J.O. du 22 mars 2007, p. 5214), modifié par le décret n o 2007-1711 du 5 décembre 2007, le décret n o 2007-801 du 11 mai 2007 relatif aux autorisations de travail délivrées à des étrangers, à lacontribution spéciale due en cas d’emploi d’un étranger dépourvu d’une autorisation de travail et modifiantle code du travail (J.O. du 12 mai 2007, p. 8673), le décret n o 2007-912 du 15 mai 2007 relatif aux étrangers souhaitant exercer une activité commerciale,industrielle ou artisanale sur le territoire français (J.O. du 16 mai 2007, p. 9184).Il convient de souligner que le nombre de titres de séjour délivrés en 2007 à des ressortissants des nouveauxEtats membres de l’Union européenne a connu une très forte progression en 2007 par rapport à 2006(+ 128 %). Ce résultat s’explique par l’ouverture, depuis le 1 er mai 2006, aux ressortissants des nouveauxEtats membres – auxquels sont venues s’ajouter le 1 er janvier 2007 la Bulgarie et la Roumanie – d’une listede 61 métiers connaissant des difficultés de recrutement.Au total, l’année 2007 a été marquée par une spectaculaire progression des flux d’entrée en France detravailleurs salariés.Le nombre total des autorisations de travail accordées à des travailleurs permanents est ainsi passé de9 997 en 2006 à 16 775 en 2007, soit une progression de 67,8 %. En excluant de l’analyse les ressortissantsdes nouveaux Etats membres de l’Union européenne (sauf la Roumanie et la Bulgarie), la progression restespectaculaire : 14 365 autorisations en 2007 contre 8 625 en 2006, soit une progression de 66,5 %. Cette14

progression de l’immigration professionnelle se confirme en 2008 : sur les dix premiers mois de l’année,le nombre total d’autorisations de travail accordées à des travailleurs permanents s’établit à 18 643, enprogression de 37,5 % par rapport à la même période de 2007 (13 561). Le nombre des autorisations provisoiresde travail a diminué en 2007 (9 898) par rapport à 2006 (10 677), soit un recul de 7,3 % mais les dixpremiers mois de 2008 (7 996 autorisations) marquent une inversion de tendance par rapport à la périodecorrespondante de 2007 (7 620), soit une progression de 4,9 %. Le nombre des autorisations attribuées àdes travailleurs saisonniers, en hausse régulière depuis 2004, a connu à nouveau une forte progression en2007, passant de 17 204 en 2006 à 19 064, soit une progression de 10,8 %.2.3 – Après une baisse continue depuis 2002, le nombre de titres de séjour délivrés à des étudiants étrangersa progressé en 2007. Pour les ressortissants de pays tiers, cette progression est de 3,8 %. Il faut y voirles premiers résultats des efforts accomplis par le gouvernement, qui est soucieux tout à la fois de choisirles étudiants étrangers admis au séjour en France de manière que ceux-ci réussissent leurs études, maisaussi de maintenir l’attractivité de notre système universitaire. Pour atteindre ce double objectif, la loi du24 juillet 2006 relative à l’immigration et à l’intégration comporte une série de dispositions qui tendent,pour l’essentiel, à simplifier les conditions d’admission au séjour des étudiants étrangers ainsi que lespossibilités qui leur sont offertes de travailler. L’article 9 de la loi prévoit notamment la délivrance de pleindroit d’un titre de séjour à certains étudiants étrangers. Après un an d’études, les étudiants étrangerspeuvent obtenir un titre pluriannuel (art. 8). Ceux qui ont atteint au moins le grade de master peuvent semaintenir en France pendant 6 mois pour trouver un emploi sans que la situation de l’emploi en France neleur soit opposable (art. 6). Enfin, tous les étudiants étrangers peuvent exercer une activité professionnellependant leurs études dans la limite de 60 % (et non plus 50 %) de la durée de travail annuelle (art. 9).Ces mesures de simplification s’accompagnent, grâce à la création dans nos ambassades des centrespour les études en France (CEF), devenus espaces CampusFrance, d’une meilleure information et d’unesélection plus rigoureuse des étudiants étrangers qui présentent une demande de visa de long séjour.Au nombre de 6 en juin 2005 et de 10 à l’automne 2006, ces centres étaient au nombre de 27 à la fin del’année 2007 ; un centre a été ouvert début 2008 en Argentine et deux sont prévus fin 2008 (au Chili eten Côte d’Ivoire). Désormais, près de 80 % de la demande de visa de long séjour pour études relève desespaces CampusFrance. Il est aussi intéressant de relever que le nombre des visas pour études délivrésdans des pays dotés d’un CEF au 1 er janvier 2006 a progressé de 12 % en 2007 par rapport à 2006, ce quidémontre que ces centres, en assurant une meilleure information et une meilleure orientation des étudiantsétrangers, participent fortement de l’attractivité de notre pays en matière d’enseignement supérieur.>3 – Après les progrès constatés de 2004 à 2005, la lutte contre l’immigration irrégulière (chapitre I-3) aencore gagné en 2007 et 2008 en intensité comme en efficacité.3.1 – En témoigne tout d’abord l’augmentation du nombre des infractions à la législation sur les étrangers(98 686 en 2006 et 111 842 en 2007, soit une progression de 13,3 % d’une année sur l’autre). La tendancese maintient en 2008 : le nombre des infractions à la législation sur les étrangers s’est élevé à 64 663 aupremier semestre 2008 contre 46 976 au premier semestre 2007, soit une progression de 37,6 %.En témoigne également l’évolution du nombre des étrangers effectivement éloignés du territoire français :pour la métropole, ce nombre s’est établi à 23 196 en 2007 contre 23 831 en 2006, soit un très léger recul de– 2,6 %, qui s’explique pour l’essentiel par le changement du statut juridique des ressortissants roumains etbulgares en raison de l’adhésion effective depuis le 1 er janvier 2007 de leur pays à l’Union européenne.Pour les dix premiers mois de 2008, le nombre d’étrangers effectivement éloignés du territoire françaiss’établit à 25 762 contre 18 632 sur la période correspondante de 2007, soit une progression de 38,27 %.Les objectifs d’éloignement fixés pour 2008 (26 000 éloignements effectifs) seront donc atteints et mêmelargement dépassés pour la première fois depuis que des objectifs nationaux ont été définis. Il est importantde souligner que cette progression globale et spectaculaire concerne toutes les formes d’éloignementd’étranger en situation irrégulière. Le nombre des étrangers en situation irrégulière ayant quitté notre terri-15

<strong>La</strong> baisse du nombre <strong>de</strong> titres attribués à <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> famille <strong>de</strong> Français, et plus précisément à<strong>de</strong>s conjoints <strong>de</strong> Français, est <strong>la</strong> résultante directe <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n o 2006-1376 du14 novembre 2006 re<strong>la</strong>tive au contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> validité <strong>de</strong>s mariages.D’ampleur mo<strong>de</strong>ste en 2007, <strong>la</strong> diminution du nombre <strong>de</strong> titres attribués au titre du regroupement familialdoit être rep<strong>la</strong>cée dans une perspective d’ensemble. Depuis 2003, <strong>la</strong> diminution est <strong>de</strong> 19,3 %. Les nouvel<strong>les</strong>dispositions introduites par <strong>la</strong> loi n o 2007-1631 du 20 novembre 2007, qui subordonnent <strong>la</strong> délivrance d’unvisa <strong>de</strong> long séjour pour regroupement familial à <strong>la</strong> vérification préa<strong>la</strong>ble dans le pays d’origine du <strong>de</strong>gré<strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française et <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> République <strong>de</strong>s postu<strong>la</strong>nts et qui permettent<strong>de</strong> faire varier le niveau <strong>de</strong>s ressources exigées du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> regroupement familial en fonction dunombre <strong>de</strong> personnes par <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> il souhaite être rejoint, auront un impact, au second semestre 2008et en 2009, sur <strong>les</strong> admissions au séjour au titre du regroupement familial.2.2 – L’immigration pour motif professionnel a progressé en 2007.Si l’on s’en tient au nombre <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> séjour délivrés à <strong>de</strong>s ressortissants <strong>de</strong> pays tiers, cette progressionest limitée (10 731 titres en 2007 contre 10 713 en 2006). Après <strong>la</strong> baisse continue enregistrée entre 2003 et2006, l’évolution constatée en 2007 répond <strong>de</strong> façon encore mo<strong>de</strong>ste aux souhaits <strong>de</strong>s pouvoirs publics.Il est vrai que <strong>les</strong> textes d’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 24 juillet 2006 re<strong>la</strong>tive à l’immigration et à l’intégration nesont intervenus pour l’essentiel qu’au printemps 2007. Les artic<strong>les</strong> 12 et 15 <strong>de</strong> cette loi rénovent profondémentle cadre juridique <strong>de</strong> l’immigration professionnelle en prévoyant notamment une ouverture sélective àl’immigration du marché du travail français (pour certains métiers et pour certaines zones géographiquesconnaissant <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> recrutement), en offrant aux travailleurs saisonniers <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> bénéficierd’une carte pluriannuelle, en é<strong>la</strong>rgissant <strong>les</strong> possibilités d’accueil en France <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>riés étrangers enmission pour le compte d’entreprises françaises ou étrangères et enfin en prévoyant <strong>la</strong> délivrance d’unecarte <strong>de</strong> séjour “Compétences et talents” aux étrangers susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> participer <strong>de</strong> façon significativeet durable au développement économique ou au rayonnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> France et <strong>de</strong> leur pays d’origine.Les principaux décrets d’application <strong>de</strong> ces dispositions sont : le décret n o 2007-372 du 21 mars 2007 re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> carte <strong>de</strong> séjour portant <strong>la</strong> mention “Compétenceset talents” prévue à l’article L. 315-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entrée et du séjour <strong>de</strong>s étrangers et du droit d’asile(J.O. du 22 mars 2007, p. 5214), modifié par le décret n o 2007-1711 du 5 décembre 2007, le décret n o 2007-801 du 11 mai 2007 re<strong>la</strong>tif aux autorisations <strong>de</strong> travail délivrées à <strong>de</strong>s étrangers, à <strong>la</strong>contribution spéciale due en cas d’emploi d’un étranger dépourvu d’une autorisation <strong>de</strong> travail et modifiantle co<strong>de</strong> du travail (J.O. du 12 mai 2007, p. 8673), le décret n o 2007-912 du 15 mai 2007 re<strong>la</strong>tif aux étrangers souhaitant exercer une activité commerciale,industrielle ou artisanale sur le territoire français (J.O. du 16 mai 2007, p. 9184).Il convient <strong>de</strong> souligner que le nombre <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> séjour délivrés en 2007 à <strong>de</strong>s ressortissants <strong>de</strong>s nouveauxEtats membres <strong>de</strong> l’Union européenne a connu une très forte progression en 2007 par rapport à 2006(+ 128 %). Ce résultat s’explique par l’ouverture, <strong>de</strong>puis le 1 er mai 2006, aux ressortissants <strong>de</strong>s nouveauxEtats membres – auxquels sont venues s’ajouter le 1 er janvier 2007 <strong>la</strong> Bulgarie et <strong>la</strong> Roumanie – d’une liste<strong>de</strong> 61 métiers connaissant <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> recrutement.Au total, l’année 2007 a été marquée par une spectacu<strong>la</strong>ire progression <strong>de</strong>s flux d’entrée en France <strong>de</strong>travailleurs sa<strong>la</strong>riés.Le nombre total <strong>de</strong>s autorisations <strong>de</strong> travail accordées à <strong>de</strong>s travailleurs permanents est ainsi passé <strong>de</strong>9 997 en 2006 à 16 775 en 2007, soit une progression <strong>de</strong> 67,8 %. En excluant <strong>de</strong> l’analyse <strong>les</strong> ressortissants<strong>de</strong>s nouveaux Etats membres <strong>de</strong> l’Union européenne (sauf <strong>la</strong> Roumanie et <strong>la</strong> Bulgarie), <strong>la</strong> progression restespectacu<strong>la</strong>ire : 14 365 autorisations en 2007 contre 8 625 en 2006, soit une progression <strong>de</strong> 66,5 %. Cette14

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