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3 – La lutte contre le travail illégal intéressantles étrangersLa notion de travail illégal regroupe un ensemble d’infractions majeures à l’ordre public, social et économique,prévues et réprimées par le code du travail.Ces infractions ont pour dénominateur commun la violation des règles liées à l’exercice d’une activitéprofessionnelle indépendante, en nom propre ou en société, ainsi que de celles liées à l’embauche et àl’emploi des salariés. Elles comprennent le travail dissimulé, le marchandage, le prêt illicite de main-d’œuvre,le cumul irrégulier d’emplois, la fraude aux revenus de placements et pour ce qui concerne le ministèrechargé de l’Immigration, l’emploi d’un étranger démuni d’un titre de travail.Engagée en 2005 sous l’impulsion du CICI, la lutte contre le travail illégal des étrangers s’est poursuivie en2006 et intensifiée en 2007.3.1 – Le cadre juridiqueLa lutte contre l’emploi d’étrangers sans titre de travail a donné lieu, en 2006 et 2007, à l’initiative dugouvernement et du Parlement, à plusieurs réformes législatives et réglementaires inspirées par le CICI.Ces réformes ont renforcé le dispositif de prévention et de répression et instauré de nouvelles règles quidoivent permettre une meilleure régulation des flux de main-d’œuvre étrangère sur le marché du travail.Elles visent également à intensifier la lutte contre l’immigration irrégulière.La loi n o 2006-911 du 24 juillet 2006 relative à l’immigration et à l’intégration introduit 4 modifications aucode du travail : l’article L. 5221-8 (ex-L. 341-6) impose à l’employeur de vérifier avant toute embauche l’existence du titreautorisant l’étranger à exercer une activité salariée en France ; l’article L. 8253-1 (ex-L. 341-7) établit le montant de la contribution spéciale due par l’employeur d’unétranger sans titre de travail à au moins 500 fois le taux horaire du minimum garanti et à 5 000 fois en casde réitération ; l’article L. 8271-3 (ex-L. 325-2-1) autorise les agents qui ne relèvent pas de la police nationale ou de lagendarmerie nationale à avoir recours à un interprète assermenté ; l’article L. 8271-19 (ex-L. 325-7) permet, d’une part, aux agents chargés de la délivrance des titres deséjour d’accéder aux traitements automatisés des autorisations de travail, d’autre part, et réciproquement,aux inspecteurs du travail et agents assimilés d’accéder aux traitements automatisés des titres de séjourdes étrangers.La loi n o 2006-1666 du 21 décembre 2006 (loi de finances pour 2007) modifie la nature de la contributionspéciale due à l’ANAEM lorsqu’une infraction aux règles d’emploi d’un étranger est relevée à l’encontred’un employeur, d’une part, en lui conférant le caractère d’une créance privilégiée et, d’autre part, eninstaurant une procédure de consignation d’une partie du montant de la contribution spéciale, sur décisiondu directeur général de l’ANAEM.Le décret n o 2006-660 du 6 juin 2006 relatif à la contribution forfaitaire représentative des frais de réacheminementdes étrangers dans leur pays d’origine précise quant à lui les modalités d’application de cettesanction administrative due par un employeur verbalisé pour emploi irrégulier d’un étranger démuni d’untitre de séjour.Ce texte a été complété par les arrêtés du 5 décembre 2006 relatifs au montant de la contribution forfaitairereprésentative des frais de réacheminement des étrangers dans leur pays d’origine à partir de lamétropole et à partir de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de la Réunion.108

Le décret n o 2007-801 du 11 mai 2007 relatif aux autorisations de travail délivrées à des étrangers et à lacontribution spéciale due en cas d’emploi d’un étranger dépourvu d’autorisation de travail fixe les procéduresde délivrance des divers titres de travail et les modalités, pour un employeur, de la vérification del’existence du titre autorisant un étranger à occuper un emploi salarié. Il précise les dispositions concernantla responsabilité solidaire des donneurs d’ordres, ainsi que les modalités de la consignation et du privilègede la contribution spéciale due à l’ANAEM.En outre, plusieurs circulaires destinées à mobiliser les services de l’Etat dans leurs actions de contrôle ontété diffusées à l’initiative des administrations concernées.3.2 – Le dispositif de lutte contre le travail illégalAu plan central, la coordination interministérielle s’appuie sur la Commission nationale de lutte contrele travail illégal (CNLTI) qui rassemble tous les acteurs institutionnels et les partenaires sociaux. Depuis laparution du décret n o 2008-371 du 18 avril 2008 relatif à la coordination de la lutte contre les fraudes etcréant une Délégation nationale de lutte contre la fraude (DNLF), le secrétariat de la CNLTI est assuré parla DNLF.Cette nouvelle structure, rattachée au ministère chargé du Budget et chargée de veiller à l’efficacité et àla coordination des actions menées en matière de lutte contre la fraude, réalise ses actions notammenten concertation avec l’office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) et l’office central pour la répressionde l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (OCRIEST), qui sont tous les deux desstructures de police judiciaire.Le MIIINDS – direction de l’immigration, sous-direction de la lutte contre les fraudes et de l’éloignement –dispose par ailleurs, depuis la mise en place de son administration centrale, d’un bureau spécialisé : lebureau de la lutte contre le travail illégal et les fraudes à l’identité.Localement, antérieurement à la mise en œuvre des dispositions du décret précité, les commissionsdépartementales (CDLTI) élaboraient, en liaison avec les acteurs sociaux, des stratégies de prévention etde partenariat avec les secteurs professionnels les plus exposés au travail illégal. Les comités opérationnelsde lutte contre le travail illégal (COLTI) étaient quant à eux réunis sous l’autorité des procureurs dela République.Depuis le 18 avril 2008, il est créé, à titre expérimental et pour une durée de 18 mois, dans certains départementsou régions, un comité local de lutte contre la fraude (CLLF) ou un comité local unique de lutte contrela fraude (CLULF) présidé par le préfet et composé de représentants d’organismes locaux de protectionsociale et de représentants de services de l’Etat. Ainsi : Dans les régions ou départements expérimentateurs du CLLF, le comité local définit les procédures etactions prioritaires à mettre en place pour améliorer la coordination de la lutte contre les fraudes autresque le travail illégal. Dans ces régions ou départements, le COLTI conserve toutes ses fonctions. Dans les départements expérimentateurs du CLULF, le COLTI cesse ses fonctions. Le comité local uniquese réunit en formation restreinte sous la présidence du procureur de la République près le tribunal degrande instance du chef-lieu du département, chaque fois qu’une action de contrôle ou une opérationconcertée entre plusieurs organismes ou services est nécessaire.La délégation interministérielle à la Lutte contre le travail illégal (DILTI) est dissoute.3.3 – Analyse de la verbalisationL’analyse de la verbalisation des infractions faite par la DILTI dans son dernier rapport montre des résultatsplus que probants. Près de 8 200 procès-verbaux ont été dressés en 2007 soit une hausse de 9 % parrapport à 2006.109

Le décret n o 2007-801 du 11 mai 2007 re<strong>la</strong>tif aux autorisations <strong>de</strong> travail délivrées à <strong>de</strong>s étrangers et à <strong>la</strong>contribution spéciale due en cas d’emploi d’un étranger dépourvu d’autorisation <strong>de</strong> travail fixe <strong>les</strong> procédures<strong>de</strong> délivrance <strong>de</strong>s divers titres <strong>de</strong> travail et <strong>les</strong> modalités, pour un employeur, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérification <strong>de</strong>l’existence du titre autorisant un étranger à occuper un emploi sa<strong>la</strong>rié. Il précise <strong>les</strong> dispositions concernant<strong>la</strong> responsabilité solidaire <strong>de</strong>s donneurs d’ordres, ainsi que <strong>les</strong> modalités <strong>de</strong> <strong>la</strong> consignation et du privilège<strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution spéciale due à l’ANAEM.En outre, plusieurs circu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>stinées à mobiliser <strong>les</strong> services <strong>de</strong> l’Etat dans leurs actions <strong>de</strong> contrôle ontété diffusées à l’initiative <strong>de</strong>s administrations concernées.3.2 – Le dispositif <strong>de</strong> lutte contre le travail illégalAu p<strong>la</strong>n central, <strong>la</strong> coordination interministérielle s’appuie sur <strong>la</strong> Commission nationale <strong>de</strong> lutte contrele travail illégal (CNLTI) qui rassemble tous <strong>les</strong> acteurs institutionnels et <strong>les</strong> partenaires sociaux. Depuis <strong>la</strong>parution du décret n o 2008-371 du 18 avril 2008 re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre <strong>les</strong> frau<strong>de</strong>s etcréant une Délégation nationale <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> (DNLF), le secrétariat <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNLTI est assuré par<strong>la</strong> DNLF.Cette nouvelle structure, rattachée au ministère chargé du Budget et chargée <strong>de</strong> veiller à l’efficacité et à<strong>la</strong> coordination <strong>de</strong>s actions menées en matière <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> frau<strong>de</strong>, réalise ses actions notammenten concertation avec l’office central <strong>de</strong> lutte contre le travail illégal (OCLTI) et l’office central pour <strong>la</strong> répression<strong>de</strong> l’immigration irrégulière et <strong>de</strong> l’emploi d’étrangers sans titre (OCRIEST), qui sont tous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>sstructures <strong>de</strong> police judiciaire.Le MIIINDS – direction <strong>de</strong> l’immigration, sous-direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre <strong>les</strong> frau<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> l’éloignement –dispose par ailleurs, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> son administration centrale, d’un bureau spécialisé : lebureau <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre le travail illégal et <strong>les</strong> frau<strong>de</strong>s à l’i<strong>de</strong>ntité.Localement, antérieurement à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s dispositions du décret précité, <strong>les</strong> commissionsdépartementa<strong>les</strong> (CDLTI) é<strong>la</strong>boraient, en liaison avec <strong>les</strong> acteurs sociaux, <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> prévention et<strong>de</strong> partenariat avec <strong>les</strong> secteurs professionnels <strong>les</strong> plus exposés au travail illégal. Les comités opérationnels<strong>de</strong> lutte contre le travail illégal (COLTI) étaient quant à eux réunis sous l’autorité <strong>de</strong>s procureurs <strong>de</strong><strong>la</strong> République.Depuis le 18 avril 2008, il est créé, à titre expérimental et pour une durée <strong>de</strong> 18 mois, dans certains départementsou régions, un comité local <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> (CLLF) ou un comité local unique <strong>de</strong> lutte contre<strong>la</strong> frau<strong>de</strong> (CLULF) présidé par le préfet et composé <strong>de</strong> représentants d’organismes locaux <strong>de</strong> protectionsociale et <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong> services <strong>de</strong> l’Etat. Ainsi : Dans <strong>les</strong> régions ou départements expérimentateurs du CLLF, le comité local définit <strong>les</strong> procédures etactions prioritaires à mettre en p<strong>la</strong>ce pour améliorer <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre <strong>les</strong> frau<strong>de</strong>s autresque le travail illégal. Dans ces régions ou départements, le COLTI conserve toutes ses fonctions. Dans <strong>les</strong> départements expérimentateurs du CLULF, le COLTI cesse ses fonctions. Le comité local uniquese réunit en formation restreinte sous <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République près le tribunal <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> instance du chef-lieu du département, chaque fois qu’une action <strong>de</strong> contrôle ou une opérationconcertée entre plusieurs organismes ou services est nécessaire.<strong>La</strong> délégation interministérielle à <strong>la</strong> Lutte contre le travail illégal (DILTI) est dissoute.3.3 – Analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> verbalisationL’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> verbalisation <strong>de</strong>s infractions faite par <strong>la</strong> DILTI dans son <strong>de</strong>rnier rapport montre <strong>de</strong>s résultatsplus que probants. Près <strong>de</strong> 8 200 procès-verbaux ont été dressés en 2007 soit une hausse <strong>de</strong> 9 % parrapport à 2006.109

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