Correction BB2 français - Académie de Nancy-Metz

CorrectionBrevet Blanc 16/05/2011PARTIE 1 :I) Un homme déterminé1) Quels arguments Claude Gueux utilise-t-il dans le premier paragraphe (l.1-8) pour faire changerd’avis le directeur ? (Citez le texte pour répondre).Les arguments utilisés dans le premier paragraphe sont :« vous verrez comme je travaillerai bien. »« […] cela vous est égal, vous ne savez pas ce que c’est qu’un ami. »« Albin me nourrissait, vous le savez bien. »« Cela ne vous coûterait rien »« Qu’est-ce que cela vous fait qu’il y ait dans la même salle un homme qui s’appelle Claude Gueux etun autre qui s’appelle Albin. Car ce n’est pas plus compliqué que cela. »2) Réécrivez les phrases ci-dessous de manière à faire apparaître (grammaticalement) le lien logique :Si vous remettez Albin avec moi, vous verrez comme je travaillerai bien. (= condition)Vous pouvez aller et venir tandis que / alors que moi je n’ai qu’Albin (= opposition)3) L’argumentation de Claude Gueux vous paraît-elle rigoureuse ? Pourquoi ?L’argumentation n’est pas rigoureuse car il n’y a pas de structure logique. Claude Gueux en appelleaux sentiments, il n’organise pas rigoureusement son propos. C’est de la persuasion.II) Un homme désespéré1) Quel rôle joue la phrase (l.15) « Claude toucha doucement le bras du directeur. » par rapport aureste du texte ?La phrase permet d’opposer le très grand calme apparent de Claude Gueux (sa volonté de rester calme)à l’intensité de sa colère réelle. On voit que Claude Gueux se refuse à menacer trop tôt le directeur. Iltente aussi de l’apitoyer, de créer un contact positif. C’est le dernier moment de douceur, de discussionavant le déchaînement de la violence.2) « Cette main se leva » (l.21). Quelle est la figure de style dans cette phrase ? Quel effet produitelle?C’est une métonymie (on peut aussi dire que c’est une personnification). Cela rend le crime plusanonyme. Ce n’est pas Claude Gueux qui tue, c’est sa main. On a l’impression que la main est dotéed’une volonté propre.3) Transformez cette phrase de manière à supprimer la subordination : « Au moment où il tombait à larenverse, un quatrième coup lui balafra le visage ».2 possibilités de réponses :Il tomba à la renverse et un 4 e coup lui balafra le visage.En tombant à la renverse, il fut balafré d’un 4 e coup.4) Dans l’expression « il tombait à la renverse » quelle est la fonction du groupe « à la renverse » ? (1point)C’est un complément circonstanciel de manière. (on pose la question « Comment » et le groupe estsupprimable)

III) Victime ou coupable ?1) En prenant appui sur le texte, définissez l’attitude du directeur à l’égard de Claude Gueux.C’est un homme méprisant, hautain, sans cœur. On note les expressions : « Le directeur répliqua avecun geste d'impatience » ; « tu m’ennuies ».Il est lâche « il doubla le pas », n’assume pas son choix.Il est inhumain, ignoble en refusant de justifier sa décision et en se contentant d’asseoir sa ‘petite’autorité : « Je te l'ai déjà dit, répondit le directeur, parce que. ».2) Pourquoi Hugo présente-t-il un directeur avec un tel caractère ? Quelle phrase permet decomprendre l’intention de l’auteur ?Cela permet de rendre le geste de Claude Gueux moins criminel, de le justifier dans une certainemesure. Le directeur est responsable du crime. Il l’a provoqué par son attitude injuste. Le directeurn’attire aucune sympathie à l’instar de Claude Gueux. On est à la limite dans une inversion des rôles :Claude Gueux est la victime et le directeur est le criminel.La dernière phrase (l.32) ou « une voix qui eût attendri un démon » permettent de comprendrel’intention de l’auteur.3) Quelle est la figure de style dans l’expression « une voix qui eût attendri le démon » l.1 ? Quel effetproduit-elle ?C’est une métaphore qui établit un jugement négatif sur le directeur. Celui-ci apparaît ainsi plus durqu’un démon. Cette figure de style permet aussi de mettre en évidence la force de persuasion deClaude Gueux.IV) Un récit pour convaincreCombien de « voix » (personnes) expriment une opinion dans cet extrait ? Identifiez chacune d’elles etdonnez à chaque fois une phrase représentative de leur point de vue.Il y en a trois :Celle de CG : « Mais au moins que je sache pourquoi je suis condamné à mort ! » ; « je vous ensupplie » etc.Celle du directeur : « Voyons, ne m'en reparle plus. Tu m'ennuies. »Celle de l’auteur : « Lequel des deux était la victime de l'autre ? »REECRITURE ( 4 POINTS)Réécrivez le passage suivant, en opérant les transformations voulues :Passage du discours direct au discours indirectRécit au passé composé pour la narration et imparfait pour la descriptionAprès cet effort, épuisé, il a attendu. Le directeur a répliqué avec un geste d'impatience que c’étaitimpossible et que tout était dit. Il a demandé qu’on ne lui en reparle plus parce que cela l’ennuyait.Et, comme il était pressé, il a doublé le pas. Claude aussi. En parlant ainsi, ils étaient arrivés tous deuxprès de la porte de sortie ; les quatre-vingts voleurs regardaient et écoutaient, haletants.Claude a touché doucement le bras du directeur.DICTEE (6 POINTS)Dès qu'un homme cherche le bonheur, il est condamné à ne pas le trouver, et il n'y a point de mystèrelà-dedans. Le bonheur n'est pas comme cet objet en vitrine, que vous pouvez choisir, payer, emporter ;si vous l'avez bien regardé, il sera bleu ou rouge chez vous comme dans la vitrine. Tandis que lebonheur n'est bonheur que quand vous le tenez ; si vous le cherchez dans le monde, hors de vousmême,jamais rien n'aura l'aspect du bonheur. En somme on ne peut ni raisonner ni prévoir au sujet du

onheur ; il faut l'avoir maintenant. Quand il paraît être dans l'avenir, songez-y bien, c'est que vousl'avez déjà. Espérer, c'est être heureux. Alain, Propos, 18 mars 1911PARTIE 2Rédaction ( 15 points)Barème :I) Respect de la mise en situation du récit : 1.5 ptPlaidoirie d’un avocatPrendre la défense de Claude GueuxTenter de lui éviter la peine capitaleII) Rappel rapide des faits qui ont entraîné l’inculpation de Claude Gueux conforme au texteétudié. 2.5 ptIII) Stratégies argumentatives variéesConvaincre par l’organisation des arguments, leur classement par ordre d’importance, selon leurimpact, leur « poids » ; persuader par des procédés stylistiques divers, métaphores, questionsrhétoriques, rythme ternaire, antithèses etc.) 6 ptIV) Longueur suffisante (environ 25 lignes) 1 ptV) Qualité de la langue (grammaire, orthographe, variété du vocabulaire, registre de langue adapté) 4pts