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Texte PDF - Les Presses agronomiques de Gembloux

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74 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2007 11 (1), 69–78 Florins A., Kettmann R., Willems L.bovins. Cependant, ce modèle animal présentait <strong>de</strong>uxinconvénients majeurs :– Faible fréquence <strong>de</strong> leucémies chez les bovinsinfectés (environ 5 %)– Délai <strong>de</strong> latence relativement long (4 à 10 ans)Ces difficultés ont conduit à lʼutilisation dʼun hôtenon naturel du BLV : le mouton.Le choix du mouton comme modèle animal pourlʼétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la biologie du BLV repose sur <strong>de</strong>ux faitsmajeurs : la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence est beaucoup plusréduite chez lʼovin (<strong>de</strong> 1 à 4 ans) et la fréquence <strong>de</strong>pathologies induites par le virus est nettement plusélevée (pratiquement 100 %) (Mammerickx et al.,1987 ; Mammerickx et al., 1988). En outre, le systèmeBLV/mouton présente un avantage supplémentaire :le virus ne semble pas se transmettre naturellemententre individus (Mammerickx et al., 1987). <strong>Les</strong> ovinsinfectés peuvent donc être maintenus en troupeau sanscrainte <strong>de</strong> contaminations horizontales.La transmission expérimentale du virus au moutonpeut se réaliser soit par lʼintermédiaire <strong>de</strong> sang contenant<strong>de</strong>s cellules infectées, soit par injection directedʼun provirus cloné. La première technique présente<strong>de</strong>ux inconvénients majeurs : le sang dʼun animalinfecté peut contenir plusieurs variants du BLV et lesséquences virales ne peuvent pas être modifiées paringénierie génétique. Le second mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transmissionne présente pas ces désavantages, ce qui a amené àla recherche <strong>de</strong> différentes techniques <strong>de</strong>stinées àaccroître lʼefficacité <strong>de</strong> la pénétration <strong>de</strong> lʼADN dansla cellule. Parmi celles-ci, un protocole expérimentalest basé sur lʼenrobage <strong>de</strong> lʼADN dans <strong>de</strong>s particuleslipidiques qui fusionnent avec la membrane cellulaire(Willems et al., 1992).6. LʼHOMÉOSTASIE LYMPHOCYTAIRELa leucémie, telle que celle induite par le virus <strong>de</strong> laleucémie bovine, se caractérise par un nombre excessif<strong>de</strong> lymphocytes dans le sang périphérique. Le maintiendʼun nombre adéquat <strong>de</strong> cellules, ou homéostasie,dépend <strong>de</strong> plusieurs paramètres : la production <strong>de</strong> nouvellescellules, la migration <strong>de</strong>s cellules hors du (ouvers le) compartiment sanguin, la prolifération et lamort cellulaire. Dans ce contexte, nous allons présenterles différentes expériences qui ont été menées pourétudier la dynamique lymphocytaire lors <strong>de</strong> lʼinfectiondu mouton par le BLV.6.1. Étu<strong>de</strong>s ex vivoEn culture ex vivo, les cellules <strong>de</strong> moutons infectéspar le BLV présentent <strong>de</strong>s niveaux dʼapoptose réduits(Dequiedt et al., 1997 ; Schwartz-Cornil et al., 1997).Cette diminution du nombre <strong>de</strong> lymphocytes apoptotiquesest associée à une augmentation du nombre<strong>de</strong> cellules en phases G0 et G1 du cycle cellulaire(Debacq et al., 2002). Le virus exercerait un effet antiapoptotiquesur sa cellule hôte via la synthèse dʼuneprotéine interférant avec la mort cellulaire programmée(Dequiedt et al., 1997). En outre, il perturbe aussilʼapoptose <strong>de</strong>s cellules non infectées. En effet, <strong>de</strong>scellules isolées à partir du sang périphérique dʼanimauxcontrôles sont protégées <strong>de</strong> lʼapoptose par lesurnageant <strong>de</strong> culture <strong>de</strong> cellules infectées. Lʼeffetprotecteur <strong>de</strong> lʼapoptose observé ex vivo pourrait dèslors être expliqué par la sécrétion par les cellulesinfectées dʼun facteur dʼorigine cellulaire ou virale.Dans ce contexte, il a été récemment démontré que leglutathion réduit (GSH) est un facteur clé intervenantdans ce mécanisme (Sanchez et al., 2004).6.2. Étu<strong>de</strong>s in vivo<strong>Les</strong> expériences présentées au §6.1. nʼont pas permis<strong>de</strong> détecter <strong>de</strong> différences entre les taux <strong>de</strong> prolifération<strong>de</strong>s lymphocytes B isolés à partir dʼanimaux infectéset témoins. Toutefois, ces étu<strong>de</strong>s ex vivo présentent uninconvénient majeur : elles ne se déroulent pas dans lesconditions physiologiques et ne reflètent pas toujoursles événements qui se déroulent réellement in vivo.Ces expériences ex vivo dépen<strong>de</strong>nt notamment <strong>de</strong>facteurs tels que le type <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong> culture, la <strong>de</strong>nsitécellulaire ou la présence <strong>de</strong> certains activateurs. Cesconsidérations ont conduit aux étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dynamiquecellulaire réalisées directement in vivo. Ces expériences,basées sur lʼinjection intraveineuse <strong>de</strong> BrdU(5-bromo-2ʼ-désoxyuridine) ont révélé que les taux<strong>de</strong> prolifération <strong>de</strong>s lymphocytes B sont <strong>de</strong> lʼordre <strong>de</strong><strong>de</strong>ux fois plus importants chez les moutons infectéspar le BLV. En outre, cette différence se marque encoredavantage lors <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s plus avancés <strong>de</strong> la maladie. Àlʼinverse, aucune différence nʼa été détectée au niveau<strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> disparition <strong>de</strong>s cellules marquées (Debacqet al., 2002).Ces taux <strong>de</strong> prolifération élevés <strong>de</strong>vraient conduireà une augmentation extrêmement rapi<strong>de</strong> du nombre <strong>de</strong>cellules présentes dans le sang périphérique, ce qui estcontraire aux observations. Ceci implique que dʼautresparamètres intervenant dans lʼhoméostasie lymphocytairedoivent compenser cet excès <strong>de</strong> prolifération.Dans ce contexte, un <strong>de</strong>s paramètres qui pourrait intervenirpour compenser cette prolifération excessive estla limitation <strong>de</strong> la migration <strong>de</strong>s cellules B <strong>de</strong>s organeslymphoï<strong>de</strong>s vers le compartiment sanguin. Une métho<strong>de</strong>basée sur lʼinjection intraveineuse <strong>de</strong> CFSE (carboxyfluorescéinediacétate succinimidyl ester) combinée àla mise en place <strong>de</strong> cathéters au niveau <strong>de</strong>s vaisseauxlymphatiques a permis <strong>de</strong> tracer les cellules présentesdans le sang ainsi que leur recirculation via le systèmelymphatique (Debacq et al., 2006). Ces expériences ontmontré que la recirculation <strong>de</strong>s lymphocytes B nʼétait

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