Ils ont créé <strong>le</strong>ur “boîte”SIMULO TECHNOLOGIES CRÉÉE SOUS L’IMPULSION D’ENTREPRENDRE BRETAGNEL’indispensab<strong>le</strong> prospectionGROS PLANA 23 et 25 ans, Laëtitia Fermen etTristan Giraud ont créé à Lorient <strong>le</strong>ur entreprise,juste après avoir obtenu <strong>le</strong>ur Master mécaniqueet matériaux à l’UBS. Une opportunité saisieà l’issue des Entrepreneuria<strong>le</strong>s, concoursorganisé chaque année auprès des étudiantspar <strong>le</strong> réseau Entreprendre <strong>Bretagne</strong>.Laëtitita Fermen et Tristian Giraud“Nous avions imaginé nous lancer dans la recherched’un emploi, explique Laëtitia, mais <strong>le</strong>s encouragements et <strong>le</strong>soutien reçus à l’issue des Entrepreneuria<strong>le</strong>s, en septembre dernier,nous ont incités à nous lancer tout de suite. Nous avonscréé la SARL SIMULO Technologies en octobre 2008, avec uncapital de 8 000 euros, 4 000 euros chacun : toutes nos économiesamassées au cours de nos jobs d’été.”C’est grâce à <strong>le</strong>ur projet de cabinet d’études et d’ingénierie enmécanique tourné vers <strong>le</strong> secteur du nautisme qu’ils ont remportéun des quatre prix décernés par Entreprendre <strong>Bretagne</strong>.Pour <strong>le</strong> préparer, ils s’étaient investis durant 4 mois, dans <strong>le</strong>cadre de <strong>le</strong>ur Master, dans une vaste étude de marché avec<strong>le</strong> soutien de <strong>le</strong>ur parrain, un banquier du Crédit Agrico<strong>le</strong>.“Nous avons rapidement pris conscience qu’il existait un véritab<strong>le</strong>marché dans <strong>le</strong> domaine de la simulation numérique, enparticulier pour <strong>le</strong>s PME. Cettetechnologie permet de modéliserdes pièces ou desassemblages et vérifier <strong>le</strong>urtenue mécanique. Prenezl’exemp<strong>le</strong> d’un tabouret :selon <strong>le</strong> matériau dans <strong>le</strong>quelil va être constitué et <strong>le</strong> poidsde la personne qui va s’asseoirdessus, il nous faut vérifier comment il va se déformer ourésister. Nous proposons d’effectuer cette analyse comp<strong>le</strong>xepour des machines spécia<strong>le</strong>s, re<strong>le</strong>vant soit de l’agro-alimentairesoit du nautisme. Nous pouvons aussi optimiser <strong>le</strong>s machinesen réduisant, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>ur poids. A terme, nous pouvonsintéresser tous <strong>le</strong>s secteurs.” Aujourd’hui, seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s grossesindustries ont la structure suffisante pour intégrer et rentabiliserla technologie acquise par la jeune entreprise : <strong>le</strong> NAS-TRAN®. Il s’agit d’un des trois logiciels de calcul <strong>le</strong>s plusutilisés au monde depuis 30 ans. Pour répondre aux besoinsponctuels des PME dans ce domaine, SIMULO Technologies<strong>le</strong>ur propose d’intervenir sur site ou depuis <strong>le</strong>ur bureau. Un de<strong>le</strong>urs premiers projets a consisté à l’optimisation d’une machinespécia<strong>le</strong> pour l’EPR de Flamanvil<strong>le</strong> : “un marché décrochésuite à notre seu<strong>le</strong> prospection”, précise la jeune entrepreneuse.Le soutien des réseauxpour se créer un portefeuil<strong>le</strong> clientsNous avons rapidement pris consciencequ’il existait un véritab<strong>le</strong> marchédans la simulation numériqueAucun des deux associés n’a reçu de formation commercia<strong>le</strong>.“C’est pourquoi, aujourd’hui, nous consacrons 70 % de notretemps à la prospection, c’est indispensab<strong>le</strong> en phase de démarrage.Nous nous appuyons en particulier sur <strong>le</strong> réseauEntreprendre <strong>Bretagne</strong> au sein duquel nous avons trouvé nos premiersclients. A terme, <strong>le</strong> développement commercial ne seraassuré que par l’un d’entre nous”, poursuit Laëtitia. Site Internet,référencement dans <strong>le</strong>s annuaires professionnels, <strong>le</strong>s deuxassociés bénéficient éga<strong>le</strong>mentdu soutien de réseaux locauxcomme la plate-forme d’initiativeloca<strong>le</strong> de Lorient avec unparrain qui se trouve être aussiun banquier. “Pour <strong>le</strong> businessplan, ses analyses sont précieuses”L’Université de<strong>Bretagne</strong> Sud (UBS) <strong>le</strong>ur loueun bureau, au sein d’un de ses centres de recherche, <strong>le</strong> LIMATB.Ainsi, ils bénéficient, si besoin, des conseils des enseignants chercheurstravaillant sur place. Malgré l’engagement des réseauxà <strong>le</strong>urs côtés, <strong>le</strong> démarrage est plus <strong>le</strong>nt que prévu : la crise maisaussi <strong>le</strong>s délais d’encaissement qui en tant que société de servicecourent au minimum sur 60 jours. “On travail<strong>le</strong> en moyenne50 heures par semaine, week-end compris. Mais on a aucun malà penser à autre chose, c’est notre cœur d’activité, tout <strong>le</strong> resteen décou<strong>le</strong>.” La volonté et l’optimisme sont très présents chezces jeunes qui ont bénéficié d’une rampe de lancement pourcréer <strong>le</strong>ur entreprise dès la fin de <strong>le</strong>urs études.■ Véronique Maignant36BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°192 • AVRIL 2009
Ils ont créé <strong>le</strong>ur “boîte”E-COMMERCELacerise: MONPATISSIER.COM , UNE VITRINE ALLÉCHANTEsur <strong>le</strong> g@teauLes pâtissiers ne veu<strong>le</strong>nt pas rester babas devant la crise et surtout la disparition de<strong>le</strong>ur spécialité. Du métier, Jean Lukès veut <strong>le</strong>s fédérer en réseau autourdu premier site en ligne de commandes de gâteaux, basé à Brest.GROS PLANIl aime bien <strong>le</strong>s défis, Jean Lukès. Son nom n’est pasinconnu des amoureux de la mer : en 1999, 2001 et 2004, iltenta, soutenu par Patrick Poivre d’Arvor et la SNSM, la traverséeà la rame de l’Atlantique depuis <strong>le</strong>s États-Unis. Les élémentsont voulu qu’il n’y parvienne pas mais en perdition aumilieu de l’océan, il a eu <strong>le</strong> temps de repenser à ces temps pluscalmes où il n’était qu’un pâtissier <strong>le</strong>s pieds bien sur terre. Unmétier abandonné pour embrasser une carrière de sportif dehaut niveau à la rame en rivière jusqu’à ce que la mer neveuil<strong>le</strong> donc pas de lui. “Il faut savoir que tenter un exploit sportif,c’est d’abord se battre pour séduire des partenaires financeurs,bien avant de s’entraîner. J’y ai appris à défendre unprojet.” Il consacre tout son temps aujourd’hui à développercelui de “monpatissier.com”, réseau des artisans pâtissiers-chocolatiers.Un métier pas fédéré“Tous <strong>le</strong>s dix ans, la spécialité de pâtisserie-chocolaterie perdprès de 50 % de ses professionnels, explique Jean Lukès. En1999, ils étaient 12 000 en France, il en reste aujourd’hui6 000… Et c’est l’un des rares métiers à ne pas s’être fédéréen réseau, comme par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s boulangers autour deBanette, Mie caline ou autres marques.” A cela, trois raisonsimportantes : la qualité gustative d’un gâteau qui tient ducoup de main de celui qui <strong>le</strong> fait dans sa boutique, la non-déterminationdu client qui souvent subit <strong>le</strong> choix du gâteau plutôtqu’il ne <strong>le</strong> fait, et enfin un a priori de cherté dont <strong>le</strong>s grandessurfaces profitent au détriment des artisans.“Monpatissier.com veut réunir <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs autour d’une chartequalité pour répondre à la première question, proposer detranquil<strong>le</strong>ment choisir ou faire faire en ligne <strong>le</strong> gâteau dont onrêve, pour la deuxième, et enfin rendre plus visib<strong>le</strong> au grandnombre la différence artisana<strong>le</strong>.”Avec son bâton de pè<strong>le</strong>rin, Jean Lukès va de pâtisserie en chocolateriepour convaincre de la démarche. “La <strong>Bretagne</strong> estnotre base mais déjà des professionnels de Paris et de grandesvil<strong>le</strong>s françaises nous ont rejoints. L’étape vitrine du site atteinte,<strong>le</strong>s premières ventes en ligne ont débuté fin février. Que du fraiset du bon !”Col<strong>le</strong>r à la demande“Internet, ce n’est pas <strong>le</strong> boulot d’un pâtissier, alors à chacundes adhérents, nous créons son site, enregistrons ses commandesen ligne, l’avertissons par fax et mail, gérons son bilanfacture en fin de mois et lui payons ce qu’il a vendu.” Quel<strong>le</strong>que soit l’importance de l’activité générée, l’artisan ne rég<strong>le</strong>raque son abonnement mensuel de 38 euros, la prestation descinq salariés de monpatissier.com étant assurée par unequote-part de 4 % payée par <strong>le</strong> client par commande. “L’objectifest bien de faire retourner <strong>le</strong> consommateur chez <strong>le</strong>s artisans.Après avoir payé en ligne, il n’a plus qu’à passer à la boutiqueprendre son gâteau qui l’attend sans avoir à faire la queue. Avec<strong>le</strong> choix sur <strong>le</strong> net, il a pu choisir <strong>le</strong> type de gâteau, sa tail<strong>le</strong>, voireses ingrédients, dans un magasin se trouvant sur son trajet ouproche de l’endroit où il veut l’offrir. Col<strong>le</strong>r à la demande nouvel<strong>le</strong>des consommateurs est une obligation pour demain existerencore et vivre mieux de son métier.” Pour cette premièreannée d’exercice, Jean Lukès mise sur un CA de 500 000euros avec 500 adhérents. Et des embauches à fin 2009 pour,à 7, et avec des partenaires investisseurs, atteindre rapidement<strong>le</strong>s 900 000 euros. “A partir de là, tout est possib<strong>le</strong> : pourquoipas la livraison ? une chaîne de boutiques estampillées ?…”■ Yves PouchardBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°192 • AVRIL 200937