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DOSSIERL’entreprise s’est d’abord intéressée à l’aspectécologique : “Nous avons acheté dix autocarsrépondant à la norme Euro 5, trois ans avant sonentrée en application en France. Nous avonsobtenu la certification qualité de service délivréepar l’Afaq et ses 17 engagements sont connusde tous et tenus à jour. Nous avons établi notreplan carbone. Cet état de lieux n’a pas été tropdifficile à établir à l’intérieur de l’entreprise maisreste incertain en ce qui concerne les clients etfournisseurs. Si le covoiturage n’est pas possiblecar les premières rotations démarrent à5h45, nous avons formé tous nos chauffeurs àla conduite économique. Nous avons constatéune baisse du nombre des accrochages et dela consommation de carburant. Pour aller plusloin, nous nous sommes intéressés à la dimension sociale enmettant en place une gestion prévisionnelle des emplois et descompétences sur un métier où les difficultés de recrutementsont importantes. Avec la Fédération française des transportsde voyageurs (FFTV), la Direction régionale du travail (DRT), laRégion et le pôle Emploi, nous avons créé une association pourinformer et accueillir les demandeurs d’emploi en reconversion.Nous avons défini une procédure : livret d’accueil et tutorat pendantles premières tournées. Le plan de formation permet auxconducteurs d’évoluer notamment vers le tourisme. Pour nous,cette démarche est profitable. Elle donne une image de sérieuxpuisque notre PME a recruté un responsable qualité et investidans le domaine de la préservation de l’environnement. C’estune valeur d’exemple”.Un manque d’objectifsLes cars Bihan ont adopté la Norme Euro 5 avant l’heureCes bons exemples seraient-ils les arbres cachant la forêt ?On peut le croire si l’on écoute Patrick Valantin, société Dervennà Mouazé (35) : “Qu’il y ait une prise de conscience écologique,cela est indéniable. La question est de savoir si elle s’accompagned’actions suffisantes pour retrouver un équilibre écologiquede plus en plus menacé. Mon expérience professionnelleen génie écologique et biodiversité me démontre que noussommes très loin du compte, tant en Bretagne que sur le territoirenational. Il ne suffit pas de trier ses déchets ou de mettredes ampoules basse consommation pour inverser latendance (même si ces actions sont louables et positives) : c’estune véritable remise en cause d’un mode de production et deconsommation qui est nécessaire pour conserver notre bienêtre,hérité des progrès de la science et de l’industrie, maiscependant intimement lié aux services rendus par les écosystèmes.Je constate que très peu d’entreprises ont pris desmesures suffisantes pour assurer la pérennité des ressourcesnaturelles, qui diminuent fatalement. Il n’est plus temps des’auto-congratuler autour des immeubles HQE ou des bilanscarbone (même si encore une fois, cela est très positif). La seuleméthode viable à long terme est de mener un diagnosticécologique des organisations (entreprises et collectivité),prenant en compte toutes les externalités négatives (carbone,pollution, biodiversité, eau, énergie…) et de prendre lesPour Dervenn, notre mode de production et de consommation doit être remis en cause32BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°192 • AVRIL 2009