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UN CO2 SUPERCRITIQUE AU SERVICE DU NATURELHitex extrait l’essence des matièresENTREPRISESCréée en 1997 à Vannes, Hitex est une entreprisede 15 salariés appartenant au groupe grec Lavipharm.Sa spécialité : l’utilisation du CO2 supercritique afinde fournir des extraits lipidiques naturels à des industrielsde la biomédecine, de la parfumerie, des cosmétiques,de la nutraceutique et de l’agroalimentaire.“Notre technologie d’extraction est basée sur l’utilisationde dioxyde de carbone dans certaines conditions de pressionet de température, au-delà du point critique, d’où le terme deCO2 supercritique”, explique Irène Lamour, directrice marketinget vente d’Hitex. “On peut comparer cela à l’eau qui existe sousune forme vapeur, liquide ou glacée. Le CO2 existe lui aussisous forme gazeuse et liquide. La forme critique est un autre étatparticulier”.Un procédé qui ne dénature pas la matière premièreHitex achète le CO2 sous forme liquide. Mis sous pression etchauffé, le CO2 supercritique passe dans de gros extracteurs eninox à travers les matières premières qu’Hitex lui présente.L’opération terminée, la pression revient à son niveau normal et leCO2 retourne à son état gazeux. Il repart ensuite dans le circuit.Hitex travaille uniquement en B to B. “Des entreprises très pointuesviennent nous voir avec la matière première de leur choix.Cela peut être une plante rare dont elles connaissent les propriétés,les bienfaits. Nous leur fournissons le service d’extraction.À partir de la plante même ou d’une graine, on récupère les moléculeslipidiques pour en faire une huile essentielle. Nos clientsdémarchent ensuite les marques susceptibles d’intégrer cetextrait à l’un de leurs produits”, explique Irène Lamour.Les extraits lipidiques obtenus par Hitex tels que les insaponifiables(stérols végétaux type vitamine E) sont utilisés en cosmétique(sous forme de crèmes essentiellement). Hitex fournitaussi des arômes à des industriels de l’agroalimentaire. Elle estpar exemple la seule entreprise du monde à extraire l’arôme derhum avec du CO2 supercritique. En parfumerie, Hitex travaillepour des industriels fournisseurs de marques de luxe tels queChanel ou Dior qui préfèrent utiliser l’extraction d’huiles essentiellesvia le CO2 supercritique (plutôt que via des solvants organiques).Ce procédé ne dénature en effet ni les extraits, ni lesmatières premières. Pour ses clients en biomédecine, Hitexeffectue la démarche inverse. Elle ôte les molécules indésirablespour rendre tel matériau bio compatible avec les tissus humains(un pansement chirurgical par exemple).L’engouement pour le bio profite à HitexLes clients d’Hitex sont basés un peu partout dans le monde(Pays-Bas, Italie, Espagne, Allemagne, Suède, Etats-Unis, Corée,Japon,...). La plupart signent une clause de confidentialité avecHitex, dans le cadre du secret industriel. “Ils viennent à nous viale site internet. Nous les rencontrons aussi dans les salons européensspécialisés comme le salon de pharmacie CPHI, In-Cosmetics, Vitafoods en Suisse sur la nutraceutique, ou encoreVivaness axé produits bio. Et Hitex est présent aux congrès surles fluides supercritiques ainsi que dans les conventions d’affaires”,rapporte Irène Lamour.En 2008, Hitex a enregistré un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros.Pour le moment, l’entreprise n’a pas senti les effets de lacrise. “Nous travaillons tellement en amont que nous anticiponssur une éventuelle baisse en 2010”, précise la directrice marketing.Actuellement, l’entreprise vannetaise profiterait plutôt del’engouement pour les produits bio. “Comme nos procédéssont propres et ne génèrent pas d’effluents, ils sont certifiésEcocert.”■ Charlotte Viart22BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°192 • AVRIL 2009