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arthur joffé - Les Films du Losange

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c'est faire la paix avec soi. C'est essentield'arriver à cela au bout <strong>du</strong>chemin. Arriver à dire cet amour quenous inspire ce lien absolument existentiel.Dans cette fable, il y a la parolemais aussi l’argent.A. J.Bien sûr l’argent, parce que forcémenttout ça coûte ! C'est terrible à diremais aujourd'hui plus que jamais laparole est devenue tarifée ou si ellene l'est pas, elle ne veut rien dire. <strong>Les</strong>télécoms se nourrissent de la solitudeque crée le monde occidentalmoderne. <strong>Les</strong> gens ont tellementbesoin de communiquer entre euxpour sortir de leur isolement mental,physique ou économique, ce quisouvent est lié, qu'ils sont prêts à seruiner pour parler au téléphone àquelqu'un. C’est aussi l’argent qu’ondonne au psychanalyste chez qui letemps de parole est compté. C’est lavaleur attribuée au mot, c’est le prixde la parole. Le temps qu’on passe àparler de soi coûte. On attribue dela valeur à ce qu’on dit et au tempspassé. C’est un rituel important enpsychanalyse, qui reste tout à faitvalable, mais qui aujourd'hui acomplètement débordé le strict cadrede la séance entre l'analysé et l'analysant.Le jour où j’avais parlé de ceprojet de film à mon analyste, il a riet il m’a dit : « Mais vous parlezmerveilleusement de notre métier ! ». Jelui ai répon<strong>du</strong> : « Ah ! je dois être dansle vrai alors ! ».Le film raconte l’itinéraire d’unpersonnage. Il est professeur, il estmarié, tout semble aller bien… Puis,tout bascule.A. J.Il y a une déchéance. C’est un personnagequi doit tellement payer de sapersonne pour pouvoir parler à sonpère mort, il est tellement hanté, queforcément la cellule familiale danslaquelle il vit, explose. Parce qu’on nepeut pas être hanté à ce point-là etconserver son cadre social et familial.Forcément, çà désagrège tout. Lemonde alentour finit par disparaître.C’est comme une tornade qui s'abat.Rien n'existe plus que son obsession.Comme une névrose qui éclate...« Le retour <strong>du</strong> refoulé ».A. J.Exactement. C’est un état de crisequasiment volcanique. Une éruptionmentale, une tornade ! Tout y passe !Un vrai sujet de comédie !En même temps, c’est un parcoursinitiatique…A. J.Félix Mandel doit tout perdre, un peucomme le Job de la Genèse à qui ilne reste plus que la peau sur les os.Un dénuement qui lui permet d'accéderà un dialogue gratuit maisessentiel avec son père. C'est seulementà partir de ce moment-là qu'ilarrive au bout de son voyage, qu'ilpeut reprendre le contact avec lemonde.Dans ce parcours, il y a une scèneavec les téfilins. Qu’est-ce exactement? Vous l’avez inventé ?A. J.Au cours de l’écriture <strong>du</strong> script j'enviens à la visite de Félix au rabbin.Mon personnage joue un hommed’origine juive, qui n’est pas pratiquant<strong>du</strong> tout mais qui est tellementdésespéré par ce qui lui arrive, tellementdépassé, qu’il a recours aurabbin, un recours ultime. En écrivantles dialogues de cette scène et en ima-67

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