12.07.2015 Views

arthur joffé - Les Films du Losange

arthur joffé - Les Films du Losange

arthur joffé - Les Films du Losange

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Il faut être sacrément virtuose et généreuxpour tenir tout un film sur le fil <strong>du</strong>rasoir. Sergio est un immense acteurd'envergure internationale, de laclasse d'un Dustin Hoffman. Avec, àmon sens, plus de générosité dansson jeu. Ce qui compte vraiment entreun acteur et un metteur en scène c'estla confiance. Et c'est grâce à cetteconfiance mutuelle, ce respect quechacun a pour le travail de l'autrequ'on peut aller loin, parfois au-delàdes limites de ce qui est convenu. Jepense à la scène dans la cabine téléphoniquepar exemple.Ce qu’il y a de très étonnant dansce film, c’est le ton profondémentoriginal. Ce ton si singulier, est danstous vos films.A. J.C'est une question de plaisir. Il y aune réelle jubilation à inventer unehistoire, une scène, un dialogue, avecun angle ou un ton inédit. Je n'essaiepas d'être original à tout prix, car l'importantest de rester sincère mêmedans la fantaisie la plus totale.C’est original, et en même temps,c’est une vision <strong>du</strong> monde magnifique.C’est une belle idée, cetteidée de dialogue avec nos morts,avec l’au-delà…A. J.Bien sûr il y a Hamlet ! Mais je n'y aipas pensé ! C’est quand j’ai vu le téléphoneque mon père m’avait laissé etque j’avais installé chez moi, je mesuis dit : « Tiens, je vais décrocher etpuis je vais l’appeler ! » C’était un tructout à fait spontané. Donc, l’idée m’esttombée dessus. J’en ai discuté avecGuy Zilberstein et j’ai écrit en deuxmois. Ça répondait à un vrai besoin.Et vous permettait d’aller plus loin…A. J.Oui, parce que j’aurais très bien putraiter ce sujet sur le deuil de façonréaliste. En décrivant une pathologie etses symptômes, en montrant un personnagequi est pris par quelque chosequi l’écrase… Mais ça ne me libèrepas, ça ne m’amuse pas, je trouvequ’on ne raconte rien. Il faut oser allerplus loin. Faire un pas de plus et entrerdans la comédie et la fable. Ne pluspouvoir parler à l’être aimé c’est cequ’il y a de plus <strong>du</strong>r à supporter; ousimplement quand on a quelquechose à dire; ne plus pouvoir le direau destinataire, c’est extrêmementdouloureux. C’est ça la base <strong>du</strong> deuil,c’est qu’on a encore des choses àfaire, à dire, à échanger et c’est pluspossible, c’est intolérable. Et donc,voilà, le cinéma peut servir à ça.C’est un remède. Ce qu’il y ad’étonnant chez vous c’est que votresensibilité passe par la comédie.A. J.Oui, c’est très important dans le film.Sans être systématique, je trouve queplus un sujet est grave, même tragique,ce qui est le cas de Ne quittez pas !plus il faut essayer d'en sourire et d'enrire parfois. C’est une tentative d’élégancemorale.Le film est vraiment drôle…A. J.Cela fait partie de mon boulot decinéaste d’apporter au public quelquechose de personnel, mais en mêmetemps qui le distrait et l’amuse. Ce n’estpas parce que c’est personnel que jevais leur prendre la tête et les ennuyer.Je n’ai pas peur d’employer le motdistraire. Quand on s'amuse et qu’onest ému par une histoire au cinémac'est qu'on y a appris un peu quelque10 11

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!