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Numéro 34 - Le libraire

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Portrait d’éditeur<strong>Le</strong>s guides de voyage UlysseHeureuxqui comme UlysseInvité à choisir ce qu’il préfère entre les voyages, les livres et les affaires, DanielDesjardins n’hésite pas longtemps : « C’est en voyageant que j’ai constaté quele besoin d’information était là. » En 1980, le président de Guides de voyageUlysse, ingénieur de formation, fonde avec ses partenaires une première librairie.Sa seule expérience du livre, à l’époque, tient à son engagement au sein de lacoopérative de l’École Polytechnique. Mais la passion fait parfois plus que lascience : le commerce, offrant à une clientèle accroc au dépaysement desouvrages difficiles à dénicher, a conquis sa toison.Par Mathieu SimardIl aura fallu vingt ans au héros d’Homèrepour retrouver son nom. Ulysse aura mismoitié moins pour faire le sien. En 1990,la clientèle demande massivement desguides pour le Costa Rica. À l’époque, l’entreprisen’a qu’un guide en anglais à luioffrir. La demande entraîne DanielDesjardins à ajouter une corde à son arc :« <strong>Le</strong> guide connaissait un succès fou.C’est ce qui nous a décidés. Dès le début,avant même que le guide ne soit publié, ona tout de suite trouvé quelqu’un en Francepour le distribuer. » Dans le créneauvoyages, la concurrence est nécessairementinternationale : il faut se distinguerpar rapport aux guides étrangers. Parailleurs, les coûts de production obligentl’accès à un grand marché. Avec cartes,photos, indications précises et vérifiéessur le terrain, les coûts d’un seul guidepeuvent atteindre jusqu’à cent mille dollars.Cette situation explique d’ailleursl’une des particularités de l’entreprise, quicompte essentiellement sur des salariés, ycompris pour le graphisme et la cartographie.S’ajoute à la fonction du guide etl’importance de son coût sa durée de vie,qui dépasse rarement les deux à trois ans.Sur la trentaine de titres publiés chaqueannée, on compte une vingtaine de rééditions,dont les ventes atteignent le plussouvent les 3000 exemplaires, un standardessentiel pour Ulysse.Avec un catalogue qui compte désormais110 titres français et 60 anglais, la maisonpeut compter sur une bonne présence enEurope. Ses guides de voyages et de conversationsont reconnus et recherchés.Cette notoriété, pour Daniel Desjardins,est d’ailleurs l’une des clés du succès enédition, y compris littéraire : « C’est undomaine moins facile, mais les éditeurs littérairesont moins cherché à développerleurs marques à l’étranger qu’à vendreleurs livres un par un, à faire des ventes dedroits. Quand le Québec a été l’invitéd’honneur à Paris, le premier ministreLucien Bouchard a rencontré les gens deGallimard en leur racontant qu’adolescent,il allait à la bibliothèque et choisissaitun livre en se disant “ Ça va être bonparce que c’est Gallimard ”. Il démontraitla force de la marque de l’éditeur. EnFrance, on voit beaucoup d’ouvrages publiés par lesÉditions de l’Homme, des éditions Ulysse : ce sont desmarques qui ont été travaillées comme marques, passeulement en tant que titres. » Mais l’étranger n’estpas le Pérou pour autant, et une trop fortedemande peut occasionner des problèmes. Sil’équilibre du marché européen semble plus« sain » au président d’Ulysse, la situation auxÉtats-Unis lui inspire une certaine réserve :« <strong>Le</strong> marché américain est très concentré.Deux grandes chaînes avec énormément delibrairies. <strong>Le</strong>s grandes chaînes sont difficiles àpercer et quand on perce, ça peut être dangereux.Ils peuvent dire “ On en veut 6000 ”.Oui… mais après, s’il y a 5000 retours, on faitquoi avec? »Bonjour QuébecConstamment réédité, le guide sur le Costa Ricaest toujours une valeur sûre pour la maison. Ilenregistrait d’ailleurs les meilleures ventesparmi les produits distribués par l’entreprise enfévrier 2006. Mais le marché domestique n’enreste pas moins primordial. À l’origine, s’il n’yavait pas de guide québécois sur l’étranger, il n’yen avait pas plus sur le Québec : « <strong>Le</strong>s gensdevaient voyager au Québec avec des livresétrangers, soit en anglais, comme le Fodor’s, leFrommer’s, soit en français, avec Michelin parexemple. C’est quand même un peu aberrant.Une chose dont on est fiers aujourd’hui, c’estqu’il y a maintenant une bonne couverture deguides régionaux, des villes, des activités et desproduits. Et pas seulement par nous. Il existeune édition québécoise qui permet de visiter leQuébec et le Canada », ajoute M. Desjardins.Navire amiral de cette industrie, Ulysse peutcompter sur une solide figure de proue.Répertoriant plus de 530 établissements demarque, son guide Gîtes et Auberges duPassant au Québec, produit pour la Fédérationdes Agricotours du Québec, vogue chaqueannée à raison de 10 000 exemplaires. Entredeux odyssées de longue haleine, Ulysse s’occupeaussi des sorties à souffle court.Marcheurs, cyclistes, raquetteurs, motoneigistes,tous trouvent dans la collection« Espaces Verts » où et comment se remplir lespoumons d’air frais… grondements de moteurofferts en option. Parmi ces outils précieux, leguide Ski alpin au Québec paraissait l’automnedernier. Alors qu’on comptait en 2003, selonl’Association des centres de ski du Québec, quelques83 centres et plus de 800 pistes sur le territoire de laprovince, il n’existait aucun ouvrage spécialementconsacré à cette activité.<strong>Le</strong> secteur éditorial représente actuellement cinquantecinqpour cent du chiffre d’affaires d’Ulysse ; leslibrairies et le service de distribution et diffusion, quidessert près de 70 éditeurs, se partagent à peu prèségalement le reste. Pour assurer la continuité de cettebelle aventure, l’entreprise reste à l’affût. <strong>Le</strong>s demandesen librairie, les décisions des transporteurs aérienset les données produites par des organismes comme laChaire de tourisme de l’UQÀM aident à arrêter lechoix des nouveaux guides. <strong>Le</strong>s récents Pour comprendrela Chine, <strong>Le</strong> Québec à moto et <strong>Le</strong>s PlusBelles Escapades à Montréal et ses environs, qui faisaitl’objet d’une forte demande avant sa parution,reflètent ainsi les grandes tendances du marché. SelonDaniel Desjardins, qui confesse un grand intérêt pourl’étrangeté des cultures d’Extrême-Orient, lesQuébécois se montrent de plus en plus adeptes dugrand écart : « L’Asie va se développer fortement.Autrement, je pense qu’on va redécouvrir toutessortes de choses qu’on a pas loin de chez nous. Quandon fera des voyages, ce sera pour aller plus loin. »Vingt-six ans après sa fondation, Guides de voyageUlysse maintient avec souplesse le cap vers ces deuxhorizons.ÉDITIONS ULYSSE4176, rue Saint-DenisMontréal (Québec) H2W 2M5Tél. : (514) 843-9882Courriel : info@ulysse.caWeb : www.guidesulysse.comM A I - J U I N 2 0 0 628

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