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lire ce numéro - Conseil général de l'Oise

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60 : Quelle estla situation <strong>de</strong>l’agricultureisarienne ?A. B. : L’Oise estun départementà forte traditionagricole, l’élevage etles gran<strong>de</strong>s culturesrestent prépondérants.On entend diredans les médias quel’augmentation <strong>de</strong>s prix<strong>de</strong>s céréales a fait gagnerbeaucoup d’argentaux agriculteurs,mais c’est une visionabrégée. Il est clair quel’augmentation du prix<strong>de</strong>s céréales a fait dubien aux céréaliers, quiont quasiment doublé larentabilité d’un hectare<strong>de</strong> blé, mais le revers <strong>de</strong>la médaille, c’est que lecoût <strong>de</strong> l’alimentationdu bétail a aussi doublé.Les éleveurs <strong>de</strong> l’Oisequi ne ven<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong>céréales et ne vivent que<strong>de</strong> leur élevage ont vuleurs revenus au mieuxstagner mais souventbaisser.Est-<strong>ce</strong> le cas<strong>de</strong> beaucoupd’agriculteursisariens ?C’est tellement lourd,financièrement,<strong>de</strong> reprendre uneexploitation que lesgens ont plutôt eutendan<strong>ce</strong> à arrêterle lait pour reprendre<strong>de</strong> petites fermescéréalières. L’élevagelaitier est en voie<strong>de</strong> disparition, àl’ex<strong>ce</strong>ption <strong>de</strong>s trèsgros troupeaux. D’unemanière <strong>général</strong>e,aujourd’hui, onse spécialise ou sediversifie pour êtrerentable.Personnellement,c’est <strong>ce</strong> que vousavez fait, lorsquevous vous êtesassocié à votre pèreen 2003 ?Mon père travailleencore sur l’exploitationet trait les vachestous les jours, tandisque, moi, j’ai voulume diversifier en melançant dans le tabac.Je suis le seul dudépartement ! J’ai eu<strong>ce</strong>tte idée, à la sortied’école, avec un ami quiest installé dans l’Aisne.J’ai souhaité développerune nouvelle activitépour créer <strong>de</strong> la valeurajoutée sur la ferme.C’était jusqu’à présentrentable, mais notreproblème aujourd’huiest lié à la forteaugmentation du prixdu gaz : on ne sait pastrop quel sera l’avenirdans le tabac.Beaucoup <strong>de</strong> jeunesfont donc le choix <strong>de</strong>la diversification ?Beaucoup <strong>de</strong> jeunesagriculteurs se lan<strong>ce</strong>ntdans les fruits rouges,dans la transformation<strong>de</strong> produits <strong>de</strong> la ferme,dans la cueillette libre…Dès leur projet <strong>de</strong>reprise d’exploitation,ils mettent en pla<strong>ce</strong> <strong>de</strong>nouveaux con<strong>ce</strong>pts.C’est un moyen poureux <strong>de</strong> trouver leurpla<strong>ce</strong>. Mais <strong>ce</strong>ttediversification estaussi le résultat d’uncontexte tendu, avecune rentabilité dans« L’agriculture est un métierdur. Tous les ans, <strong>de</strong>sexploitations disparaissent.Pour s’en sortir, il faut sespécialiser ou se diversifier. »le mon<strong>de</strong> agricole qui astagné <strong>ce</strong>s dix <strong>de</strong>rnièresannées.Quelles sont lesactions que vousmenez avec lesJeunes Agriculteurs<strong>de</strong> l’Oise ?On discute <strong>de</strong> l’actualitéagricole et on s’organisepour défendre notremétier. Notrerevendication la plusimportante est d’obtenirla sécurité <strong>de</strong> nos revenusà long terme : quand leprix du blé est passé à180-200 euros par tonne,tous les céréaliers ontété contents <strong>de</strong> pouvoirenfin vivre <strong>de</strong> leurtravail. Mais les coursdu lait ou <strong>de</strong>s céréalessont en <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> scie, sibien qu’on ne sait pas<strong>de</strong> quoi <strong>de</strong>main serafait. Pendant dix ans,on a connu une <strong>ce</strong>rtainestabilité, avec <strong>de</strong>srevenus agricoles lissés.On connaissait à longterme nos revenus, <strong>ce</strong>qui est rassurant pourun jeune agriculteur quis’installe. Aujourd’hui,c’est l’in<strong>ce</strong>rtitu<strong>de</strong> quiprévaut.En matièred’environnement, lesjeunes agriculteurssont-ils plussensibilisés auxcultures vertes ?On a trop longtempsété traités <strong>de</strong> pollueurs !Or <strong>de</strong> plus en plusd’agriculteurs ontpris conscien<strong>ce</strong> <strong>de</strong> lané<strong>ce</strong>ssité <strong>de</strong> respecterl’environnement. Encorefaut-il que <strong>ce</strong>la soitviable financièrement.Dans notre exploitation,nous avons un contratd’agriculture durableavec Natura 2000*,sur une quinzained’hectares. On s’estengagé à ne pasfaucher avant le 26 juin,à ne pas traiter ou àlimiter l’utilisation<strong>de</strong> l’azote. Encontrepartie, on touche<strong>de</strong>s compensationsfinancières, car on nefait, sur <strong>ce</strong>s prairies,qu’une coupe par an, aulieu <strong>de</strong> trois ailleurs.Propos recueillispar Isabelle Friedmann*Natura 2000 est un réseaueuropéen <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>séquilibres écologiques.60 - N°43 - Novembre 200823

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