BILAN de l'expérimentation de l'éducation à l'environnement vers un ...

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12.07.2015 Views

- Est-ce le rôle de l’école d’instituer des valeurs et des comportements?(« Il n’ont qu’à apprendre à lire, écrire, compter… »)• Pour beaucoup de personnes l’école sert à reproduire la culture nationale. Sur certains sujets,l’EEDD est perçue comme un « contre-courant culturel » car elle remet en question certaineshabitudes ou façon de penser et de faire… Il est des terrains où les élus locaux peuvent se sentirresponsables, prescripteurs, associés (gestion de l’eau, des déchets, développement local...).Il peut aussi exister des manifestations de frilosité du type : « l’école se mêle de ma politiquelocale ! » (voir avis sur la communication, une nécessité primordiale)• Risque : le concept de développement durable n’est pas stabilisé ; chacun peut l’interpréteret le mettre (ou pas) en œuvre à sa façon. Lors de la généralisation, on risque de tendre vers untableau de caricatures, avec d’un côté des enseignants qui n’adhèreront pas et, à l’autre extrême,des militants qui assèneront leur « vérité toute faite » aux dépens de la formation d’un espritcritique et de comportements citoyens éclairés. Risque aussi de tomber dans une démarche« Achat de bonne conscience ».• La dimension internationale des problèmes à étudier n’est pas toujours à la portée de l’écoleprimaire. Quand elle existe, il peut s’y manifester un déficit d’intégration entre l’international etl’EEDD.• L’École est très (trop) déterministe : le maître - comme le scientifique l’a déjà fait au cours duXXème siècle - doit abandonner le statut de « celui qui sait ». Il doit devenir « celui quiaccompagne ses élèves » dans la découverte d’un univers complexe.Des avis ou conseils• Pour atteindre effectivement des objectifs de savoir-faire et savoir-être, il est essentiel de relier lesujet à un acte, à des comportements (relativement) simples.• Il est pertinent en EEDD de respecter les trois niveaux d’acquisition du savoir :- acquisition de connaissance- savoir-faire- comportements adaptés et citoyens• La communication : pour éviter l’incompréhension, voire le rejet, l’information des parents etdes élus locaux doit faire partie intégrante du projet, au moins au niveau du conseil d’école.Confère l’opération « La main à la pâte » où cette nécessité se traduit par une clause de la charte.À terme l’EEDD devrait être inscrite comme une dimension nécessaire de tous les projetsd’écoles et expliquée comme telle dans les réunions de rentrée et de parents d’élèves.• Il y a différentes typologies de projets EEDD possibles, certains à orientation pluspragmatique (ex. : trier et recycler les déchets), d’autres à orientation plus conceptuelle (ex. :savoir lire le paysage).Certains projets peuvent durer longtemps, d’autres être relativement court. Le dire explicitementpeut rassurer certains collègues disposés à en faire peu (mais bien !) C’est essentiel si l’onprétend véritablement généraliser.• L’EEDD pourrait être segmentée en quatre modèles de mise en oeuvre représentant uninvestissement croissant :- sensibilisation ponctuelle à l’EEDD dans des approches disciplinaires ou des « microprojets».- introduction d’une démarche projective dans la pédagogie institutionnelle.(cf. Damprichard et Voray-sur-l’Ognon)- introduction de composantes innovantes dans une démarche de projet.(cf. Les Bréseux)- création, à plus long terme, d’un système pédagogique spécifique…BILAN de l’expérimentation 2003-04 de l’EEDD dans l’académie de Besançon - 2 -

2. Bilan dans le secondaireCette synthèse résulte des bilans de l’expérimentation dans les établissements de Morteau(collège et lycée) et de Salins les bains (cité scolaire mixte collège et lycée)Des points fortsLa possibilité de diversifier les sujets et les approches, de mettre en œuvre des croisements dediscipline (de la mosaïque de traitement d'un même sujet à une véritable interdisciplinarité)favorise l'approche des valeurs et des notions liées à l'EEDD et qui sont le plus souventtransversales.L'implication des élèves dans les projets, le développement de leur capacité d'argumentation, leurprise de conscience de l'existence de réglementations sont des points jugé très positifs.En lycée, l'intégration de l'EEDD dans les enseignements ou les dispositifs transversaux sembleaisée, en collège il apparaît plus facile de développer l'EEDD dans les itinéraires de découverteque dans les enseignements : si les programmes disciplinaires semblent permettre le traitementde certaines notions, la mise en cohérence horizontale entre les disciplines est souvent plusdélicate et demande un temps important de concertation.Le partenariat sur le terrain est varié et motivant pour les élèves car il valide les notionsenseignées et leur donne du sens. Il permet aussi un accès à une documentation variée, moinsdifficile que l’Internet nécessitant des choix.Des difficultésLe risque de « saupoudrage » ou de redondance de notions à travers les disciplines est importantsi les équipes ne donnent pas suffisamment de cohérence à leur projet, la cohérence horizontaledes programmes étant souvent faible : de ce fait l’ancrage de l’EEDD dans les programmes estparfois délicat et pourrait être à l’origine de projets trop lourds sur des thématiques trop générales.Le choix des sujets abordés pose également problème : des question pourraient rester sansréponse, d’autres pourraient conduire à une trop forte influence de certains points de vue sur desadolescents n’ayant pas encore tous les outils pour se construire une opinion personnelleargumentée ; le risque « d’embrigadement » n’est pas nul.Le partenariat malgré de nombreux points positifs évoqués plus haut, pose problème dans lesenseignements disciplinaires et se limite le plus souvent à des recherches sur le terrain. Lesintervenants extérieurs sont beaucoup moins sollicités que dans le primaire.L’évaluation classique développée dans le cadre de la préparation aux examens n’est pasreproductible en EEDD.Enfin, il n’est pas assuré en l’état actuel que tous les élèves bénéficieront bien d’une éducation àl’environnement pour un développement durable au cours du collège ou du lycée, sans mise enplace d’une concertation suffisante, d’un projet global à l’échelle de l’établissement ou d’un« cahier de suivi » transversal de cette éducation.Des avis ou conseils• Construire une programmation de l’EEDD sur 4 ans en collège et sur 3 ans en lycée.• Mettre en place un coordonnateur des projets EEDD à l’échelle de l’établissement.• Dresser a priori une liste claire des thèmes et notions abordables.• Partir des faits pour que l’élève argumente son opinion personnelle et le faire réfléchir àdifférentes échelles de temps et d’espace.• Entraîner les élèves à se poser des questions, à rechercher des réponses puis à prendre unedécision en faisant un choix.• Rechercher des intervenants extérieurs et des partenaires proches, afin que chacun agisse àson échelle et à partir du local.BILAN de l’expérimentation 2003-04 de l’EEDD dans l’académie de Besançon - 3 -

- Est-ce le rôle <strong>de</strong> l’école d’instituer <strong>de</strong>s valeurs et <strong>de</strong>s comportements?(« Il n’ont qu’à apprendre à lire, écrire, compter… »)• Pour beaucoup <strong>de</strong> personnes l’école sert à reproduire la culture nationale. Sur certains sujets,l’EEDD est perçue comme <strong>un</strong> « contre-courant culturel » car elle remet en question certaineshabitu<strong>de</strong>s ou façon <strong>de</strong> penser et <strong>de</strong> faire… Il est <strong>de</strong>s terrains où les élus locaux peuvent se sentirresponsables, prescripteurs, associés (gestion <strong>de</strong> l’eau, <strong>de</strong>s déchets, développement local...).Il peut aussi exister <strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> frilosité du type : « l’école se mêle <strong>de</strong> ma politiquelocale ! » (voir avis sur la comm<strong>un</strong>ication, <strong>un</strong>e nécessité primordiale)• Risque : le concept <strong>de</strong> développement durable n’est pas stabilisé ; chac<strong>un</strong> peut l’interpréteret le mettre (ou pas) en œuvre à sa façon. Lors <strong>de</strong> la généralisation, on risque <strong>de</strong> tendre <strong>vers</strong> <strong>un</strong>tableau <strong>de</strong> caricatures, avec d’<strong>un</strong> côté <strong>de</strong>s enseignants qui n’adhèreront pas et, à l’autre extrême,<strong>de</strong>s militants qui assèneront leur « vérité toute faite » aux dépens <strong>de</strong> la formation d’<strong>un</strong> espritcritique et <strong>de</strong> comportements citoyens éclairés. Risque aussi <strong>de</strong> tomber dans <strong>un</strong>e démarche« Achat <strong>de</strong> bonne conscience ».• La dimension internationale <strong>de</strong>s problèmes à étudier n’est pas toujours à la portée <strong>de</strong> l’écoleprimaire. Quand elle existe, il peut s’y manifester <strong>un</strong> déficit d’intégration entre l’international etl’EEDD.• L’École est très (trop) déterministe : le maître - comme le scientifique l’a déjà fait au cours duXXème siècle - doit abandonner le statut <strong>de</strong> « celui qui sait ». Il doit <strong>de</strong>venir « celui quiaccompagne ses élèves » dans la découverte d’<strong>un</strong> <strong>un</strong>i<strong>vers</strong> complexe.Des avis ou conseils• Pour atteindre effectivement <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> savoir-faire et savoir-être, il est essentiel <strong>de</strong> relier lesujet à <strong>un</strong> acte, à <strong>de</strong>s comportements (relativement) simples.• Il est pertinent en EEDD <strong>de</strong> respecter les trois niveaux d’acquisition du savoir :- acquisition <strong>de</strong> connaissance- savoir-faire- comportements adaptés et citoyens• La comm<strong>un</strong>ication : pour éviter l’incompréhension, voire le rejet, l’information <strong>de</strong>s parents et<strong>de</strong>s élus locaux doit faire partie intégrante du projet, au moins au niveau du conseil d’école.Confère l’opération « La main à la pâte » où cette nécessité se traduit par <strong>un</strong>e clause <strong>de</strong> la charte.À terme l’EEDD <strong>de</strong>vrait être inscrite comme <strong>un</strong>e dimension nécessaire <strong>de</strong> tous les projetsd’écoles et expliquée comme telle dans les ré<strong>un</strong>ions <strong>de</strong> rentrée et <strong>de</strong> parents d’élèves.• Il y a différentes typologies <strong>de</strong> projets EEDD possibles, certains à orientation pluspragmatique (ex. : trier et recycler les déchets), d’autres à orientation plus conceptuelle (ex. :savoir lire le paysage).Certains projets peuvent durer longtemps, d’autres être relativement court. Le dire explicitementpeut rassurer certains collègues disposés à en faire peu (mais bien !) C’est essentiel si l’onprétend véritablement généraliser.• L’EEDD pourrait être segmentée en quatre modèles <strong>de</strong> mise en oeuvre représentant <strong>un</strong>investissement croissant :- sensibilisation ponctuelle à l’EEDD dans <strong>de</strong>s approches disciplinaires ou <strong>de</strong>s « microprojets».- introduction d’<strong>un</strong>e démarche projective dans la pédagogie institutionnelle.(cf. Damprichard et Voray-sur-l’Ognon)- introduction <strong>de</strong> composantes innovantes dans <strong>un</strong>e démarche <strong>de</strong> projet.(cf. Les Bréseux)- création, à plus long terme, d’<strong>un</strong> système pédagogique spécifique…<strong>BILAN</strong> <strong>de</strong> l’expérimentation 2003-04 <strong>de</strong> l’EEDD dans l’académie <strong>de</strong> Besançon - 2 -

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