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Lire le n°45 - AFP, Résidences retraite

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fique bac +4. La <strong>le</strong>nteur qui préside à lavie d’une personne âgée dépendante estbien incompatib<strong>le</strong> avec cet univers hyperactif.Face à tout cela, il vous faut assumerau mieux la situation.Le besoin d’assistance de votre parentpeut durer des mois, des années.Pour tenir <strong>le</strong> coup, ne pas mettre enpéril votre santé ni votre propre vie defamil<strong>le</strong>, il est essentiel de prendre un peude recul par rapport à la situation.Entrez dans son universSelon son état de santé et son type dedépendance, votre parent vit dans unmonde à lui. Son rythme de vie se ra<strong>le</strong>ntitconsidérab<strong>le</strong>ment, à l’image de ses fonctionsvita<strong>le</strong>s. Il devient <strong>le</strong>nt alors que noussommes toujours pressés, il ressasse <strong>le</strong>passé alors que nous sommes orientésvers l’avenir : c’est à nous de l’accepter etde nous adapter. La patience est <strong>le</strong> motclé de la prise en charge d’une personneâgée dépendante.Forgez-vous une carapaceL’indifférence, <strong>le</strong>s insultes, <strong>le</strong>s gestesagressifs font parfois partie du tab<strong>le</strong>au cliniqued’une personne âgée qui souffre dedémence. Intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>ment, nous <strong>le</strong>comprenons bien, nous savons que c’estla maladie qui en est responsab<strong>le</strong> et quenotre parent n’est en rien coupab<strong>le</strong> enversnous. Mais lorsque nous sommes directementconcernés, c’est notre affectivité quiest touchée, et c’est une épreuve diffici<strong>le</strong>.On ne peut pas demander à notreparent qui a perdu une partie de sesfacultés menta<strong>le</strong>s d’agir comme s’ilétait en p<strong>le</strong>ine possession de sesmoyens.Nous devons faire notre deuil de larelation perdue et de l’espoir de guérison.L’agressivité est un moyen de défensepsychologique contre la souffrance et lapeur. Peur de souffrir, peur d’être abandonné,peur de mourir… Commentréagir ? Chacun peut trouver sa formu<strong>le</strong>pour dédramatiser : faire semblant de nepas entendre <strong>le</strong>s propos b<strong>le</strong>ssants, ne pasre<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s gestes vio<strong>le</strong>nts, rebondir enplaisantant… La vio<strong>le</strong>nce verba<strong>le</strong> ou physiqueest évidemment la pire des réactions.Cherchez <strong>le</strong>s aspects positifsLorsqu’on s’occupe d’une personneâgée dépendante, on peut avoir <strong>le</strong> sentimentd’un don à sens unique. Cela entraîneévidemment des frustrations. Alors,autant optimiser et chercher à définir <strong>le</strong>sagréments de cette situation.Véronique qui vient déjeuner chaquemidi avec son père paralysé confie :« Avec lui, je retrouve des plaisirs simp<strong>le</strong>set immédiats : apprécier un bon plat,admirer un ciel d’été… Je relativise beaucoup,je m’énerve moins pour des chosesqui n’en va<strong>le</strong>nt pas la peine. »Tentons de nous focaliser non pas sur<strong>le</strong>s facultés perdues, mais sur <strong>le</strong>s facultésconservées. Vivez avec intensité <strong>le</strong>s bonsmoments du présent.Ménagez-vousVos journées n’ont que 24 heures et sivous cumu<strong>le</strong>z <strong>le</strong>s fonctions, vous ne pourrezpas tout assumer. Fixez-vous des priorités.Faites des « impasses » sur <strong>le</strong>saspects matériels pour privilégier <strong>le</strong> relationnel.Par exemp<strong>le</strong> : si vous al<strong>le</strong>z passerune heure avec votre parent , restez prèsde lui pour lui par<strong>le</strong>r, l’écouter, lui tenir lamain, et tant pis si sa chambre est malrangée, et <strong>le</strong> ménage oublié.A vouloir tout faire, être irréprochab<strong>le</strong>,vous risquez votre santé. Que deviendravotre parent si vous flanchez ?Reconnaissez vos limitesLa famil<strong>le</strong> souhaite par dessus tout <strong>le</strong>bien-être de celui ou cel<strong>le</strong> qu‘el<strong>le</strong> doit protéger.Mais comment savoir si l’on faitassez, si on a choisi la bonne solution ?Il n’existe pas de barème universel.Chaque cas est particulier.Vous ne pouvez pas lui rendre la jeunesseet la santé. Mais vous pouvez, etc’est essentiel, lui apporter la sécurité et latendresse. Vous pensez que vous n’enfaites pas assez et vous vous culpabilisez ?N’oubliez pas quefatigue = énervement = impatience.Et si vous bouscu<strong>le</strong>z votre parent, sivous <strong>le</strong> placez en face de sa dépendanceen mettant l’accent sur ses faib<strong>le</strong>sses, il ensouffrira et vous vous en voudrez encoredavantage. La qualité de la présencecompte plus que la quantité. Il est bienpréférab<strong>le</strong> pour votre parent de vous voirune demi-heure souriant et disponib<strong>le</strong>que deux heures tendu et nerveux.Déchargez votre souffranceSi votre souffrance mora<strong>le</strong> vousaccab<strong>le</strong>, si vous vous sentez seul et démuniface à votre fardeau, confiez-vous,extériorisez vos sentiments négatifs. Unpsychothérapeute peut vous aider à surmontervos difficultés et à ne pas céder àl’angoisse de l’effet miroir.Rapprochez-vous d’associations ; el<strong>le</strong>svous réconforteront et vous donnerontdes informations uti<strong>le</strong>s : adresses,conseils, renseignements sur <strong>le</strong>s progrèsde la science pour la pathologie de votreparent, conférences, organisation de rencontres,échanges d’expériences, écoute,informations sur <strong>le</strong>s aides et <strong>le</strong>sdémarches à entreprendre…ConclusionGrandir, Vieillir, c’est donc à la foisgérer <strong>le</strong>s pertes auxquel<strong>le</strong>s on est confrontéet continuer de faire des projets, denourrir des espoirs… avec vous, <strong>le</strong>sfamil<strong>le</strong>s.Artic<strong>le</strong> rédigé par Linda Chéron – Formatrice <strong>AFP</strong> Formation19

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