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Lire le n°45 - AFP, Résidences retraite

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La vie dans nos résidencesL’entrée en institution…sentiment de culpabilité, d’impuissance !Face à ces pertes (<strong>retraite</strong>, modificationsphysiologiques, perte d’un être cher,l’entrée en résidence…) <strong>le</strong>s personnesâgées ont un travail de deuil à accomplir.Ce travail ne se fait pas en un jour. Il estfait de passages diffici<strong>le</strong>s, voire douloureux,mais nécessaires, pour devenircapab<strong>le</strong>s de vivre à nouveau <strong>le</strong> plus p<strong>le</strong>inementpossib<strong>le</strong>.Le ressentiment des famil<strong>le</strong>s, amis,aidants.Le désarroi et la souffrance de la famil<strong>le</strong>:Face aux premiers signes de l’âge et dela dépendance chez notre parent, nouséprouvons souvent tout d’abord un refusinconscient de la situation ; c’est <strong>le</strong> déni.Nous savons que la vieil<strong>le</strong>sse existe etqu’el<strong>le</strong> entraîne bien des dysfonctionnements,mais nous ne voulons pas imaginerque cet état puisse toucher <strong>le</strong>s nôtres.Et lorsque la réalité s’impose et quenous sommes obligés de constater ladépendance de nos proches, nos sentimentsaffluent, vio<strong>le</strong>nts et bien souventcontradictoires.Mettez un nom sur vos sentiments« Mais qu’est-ce qui arrive ? Qu’allonsnous faire ? Pourquoi nous ? » C’est <strong>le</strong>désarroi qui nous envahit d’abord à l’annonceou au constat de la dépendance denotre parent. L’urgence de prendre desdécisions auxquel<strong>le</strong>s la vie ne nous a paspréparés, la nécessité de mettre en placedes structures nouvel<strong>le</strong>s représentent uneréel<strong>le</strong> charge tant matériel<strong>le</strong> que mora<strong>le</strong>et psychologique. Puis avec <strong>le</strong> temps,d’autres sentiments apparaissent, souventmêlés et contradictoires. Cet amalgamenous plonge dans un mal-être où <strong>le</strong> stresset la culpabilité ont une bonne part. Carderrière <strong>le</strong>s sentiments positifs que sont latendresse, <strong>le</strong> souci de bien faire, la peinedevant la maladie ou <strong>le</strong> handicap secachent presque toujours des sentimentsnégatifs qu’on hésite à nommer parcequ’on a honte de <strong>le</strong>s ressentir. Ils s’appel<strong>le</strong>ntexaspération, colère, dégoût, désespoir,rejet.« Tu me pousses à bout » reprocheDidier à son père qui se plaint sans cessealors que ses enfants s’occupent de luiavec beaucoup de dévouement : exaspérationdevant l’ingratitude involontaire.« Tu pourrais tout de même faire unFamil<strong>le</strong>s, amis, aidants, comment faire face à la situation ?- Deuxième partie -effort pour te souvenir de ce que je te dis» crie Sylvie à sa mère qui lui demandepour la 5ième fois où el<strong>le</strong> a rangé son eaude toi<strong>le</strong>tte : colère devant <strong>le</strong>s questionslancinantes.« C’est horrib<strong>le</strong>, je <strong>le</strong> vois baisser dejour en jour, je ne vais plus pouvoir supportercela » déplore Françoise devantl’aggravation de la maladie d’Alzheimerde son mari : désespoir devant cet aspectinéluctab<strong>le</strong> de la maladie et de la dépendancequi gagnent du terrain.« Ma mère ne me reconnaît plus, je nepeux pas <strong>le</strong> supporter » déplore Yann :rejet devant la négation de ce lien filial.« Je suis un monstre » pense Fabienqui vient de se mettre en colère contre samère qui refuse de manger trois fois desuite alors qu’il se déplace pour lui faireprendre son repas.Sont-ils un conjoint, des fil<strong>le</strong>s et desfils indignes ? NON.TOUS CES SENTIMENTSSONT HUMAINS.Vous avez <strong>le</strong> droit d’être exaspéré, encolère, découragé. Vous avez des raisonsobjectives, car derrière tous ces sentimentsse cache une grande souffrance.Pour ne pas en faire subir <strong>le</strong>s conséquencesà votre parent, ni aggraver votreculpabilité, il vous faudra gérer au mieuxvotre implication dans sa prise en charge.Comprendre la raison de vossentimentsComprendre l’origine de vos sentimentsvous permettra de relativiser.Pourquoi souffrons-nous tant devant<strong>le</strong>s méfaits de l’âge et de la maladie, enparticulier lorsqu’ils touchent notreparent ?18Bien sûr, notre amour filial justifienotre tristesse devant <strong>le</strong>ur sort. Mais cetteexplication n’est pas suffisante pour comprendrela vio<strong>le</strong>nce de certains de nos sentiments.L’effet miroirL’image de la dépendance éveil<strong>le</strong> ennous une terrib<strong>le</strong> crainte. C’est « l’effetmiroir » : notre parent nous envoie l’imagede ce que nous craignons de devenirplus tard. Nous voyons en filigrane notrepropre déchéance. Ils nous confrontent ànotre impuissance. Devant nos parentsâgés dépendants, nous sommes confrontésà la peur de notre avenir, de notrepropre vieil<strong>le</strong>sse, et, inéluctab<strong>le</strong>ment, à laperspective de notre propre mort.La perte de vos repèresNotre père et notre mère portent,depuis notre naissance, une doub<strong>le</strong> symbolique; ils sont à la fois refuges et références.Le parent refuge donne la tendresseet la protection. Le parent référencereprésente l’autorité, la responsabilitéet l’appui des conseils avisés.Avec l’apparition de la dépendance,<strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s s’inversent : <strong>le</strong> parent protecteurdevient <strong>le</strong> protégé, <strong>le</strong> parent détenteur del’autorité est dominé, <strong>le</strong> puissant estmaintenant fragi<strong>le</strong>. L’état de dépendancede nos parents nous prive de nos repèresaffectifs et nous contraint à assumer denouvel<strong>le</strong>s responsabilités mora<strong>le</strong>s. A peinenos enfants sont-ils é<strong>le</strong>vés et autonomesque nous devons assumer à nouveau cerô<strong>le</strong> protecteur.La crainte de l’avenirIl est normal d’avoir des craintes.Crainte de ne pas en faire assez, crainteque votre parent souffre physiquement etmora<strong>le</strong>ment, crainte de l’avenir, crainted’assumer une charge trop lourde pourvous, crainte des réactions de votreconjoint ou de vos enfants…Le jeunismePendant des sièc<strong>le</strong>s, l’âge a été respectéet loué pour la sagesse et l’expérience ;on consultait <strong>le</strong>s « anciens » avant deprendre des décisions importantes.Aujourd’hui, il faut savoir surfer sur <strong>le</strong> Netsi on ne veut pas être dépassé, et <strong>le</strong>maniement d’un four programmab<strong>le</strong>demande (presque) une formation scienti-

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