12.07.2015 Views

LA DEPORTATION DE LA FAMILLE DRIAY

LA DEPORTATION DE LA FAMILLE DRIAY

LA DEPORTATION DE LA FAMILLE DRIAY

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

52L’après-guerreAu sortir de la guerre, le domicile familial du 66 rue de Cléry futretrouvé totalement vidé de son contenu. Victor trouva refugechez sa tante Georgette, sœur de sa maman Julie TAEIB, qui aéchappé à la déportation et qui habitait au 86 rue de Cléry,raison pour laquelle la lettre destinée au Docteur CHAUVENETporte mention de cette adresse. Par la suite, la famille seréinstalla au 66 rue de Cléry. Le propriétaire de l’appartementavait donné son accord pour poursuivre la location de cedernier à la famille <strong>DRIAY</strong>.Jean, le petit frère mis à l’abri pendant la guerre, retrouva safamille, mais pour un temps seulement car l’état de grandefatigue des adultes de la famille, tous revenus des camps, nepermettait pas de prendre à charge l’éducation de Jean. Jeanfut confié à des membres de la famille à Tunis (certainementchez la famille TAIEB / SECNAZI), puis fut placé en pension,pendant quelques temps.Mon père fut donc sauf de cette guerre. Combien decirconstances ont croisé son destin pour qu’il en soit ainsi, nefaut-il pas y lire autre chose que de simples circonstances ?Parfois, je relis son histoire en essayant de percevoir l’hommequ’il fut. J’imagine les blocks, les barbelés, mais j’abandonnel’idée de percevoir le reste, le sentiment de fin du monde. Jereste sans voix à revivre, comme je le peux, l’instant où dans laprison de Dresde, le regard du docteur CHAUVENET rencontracelui de mon père. Comme il l’écrivit, le docteur y lut l’horreurindicible. Qu’il y avait-il dans ce regard, un parmi tant d’autres,au point où ce docteur trouva intérêt de le mentionner dans sesécrits et mémoires de camp ? Autant de questions qui font que,soixante ans plus tard, j’ai le sentiment d’une prise deconscience inachevée de ma part. Comment pourrait-il en êtreautrement ? L’indicible perdure.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!