50retrouvé la famine, les sales Polonais 9 , mais de détenuspolitiques très peu. Sorti de prison, affecté à un kommando derayés à Pirna. Remis l’uniforme. La mortalité dans lekommando y était grande, le travail insoutenable, la vermineinsupportable, les coups à discrétion et les chefs, commeailleurs, de véritables assassins. Vers le 15 Avril, évacuation dePirna. Oh ! Rien de comparable à celle d’Auschwitz, il n’y avaitplus la neige, il n’y avait plus les chiens, ni les coups de feusans arrêt, il y avait à manger. Malgré cela, il nous a été durpour aller jusqu’à L’Eitmeritz en quatre jours. Le soir de notrearrivée, les Juifs ont été sommés de se présenter pour partir entransport. Je me suis encore caché et je me suis affecté à untransport de 3.000 aryens pour l’évacuation qui commençait lelendemain. Nous avons été délivrés dans le sud tchèque aprèsdix-sept jour de transport, le 8 Mai. Transports que vous avezcertainement dû connaître : quatre vingt à quatre-vingt-dix dansdes wagons ouverts, très peu de nourriture, des coups et desbrimades continuels, très souvent des exécutions sommaires.Je vous signale que les Tchèques civils nous ont soutenusénormément. Ce sont eux également qui nous ont sauvé la vieen sabotant la voie et en intimidant nos SS. Quelques joursaprès, rencontré les Américains. J’ai retrouvé la France près dedeux mois. Je n’ai pas embrassé la terre comme je mel’imaginais. D’autres soucis nous attendent déjà.Mon jeune frère de dix ans a été recueilli par des voisins, quandmes parents ont été arrêtés. Mon frère de vingt-deux ans quiétait avec moi à Auschwitz a pu s'en tirer après avoir fait Gross-Rozen, Buchenwald, Dachau. J'ai eu le bonheur de le retrouver,ainsi que ma sœur aînée, rescapée également de Birkenau,Bergen-Belsen, Theresinstadt mais dans quel état ! De mesparents, de mes deux petites sœurs, aucun espoir sauf celuiqu'ils n'aient pas eu conscience de leur sort. Notre logement9 Expression due au comportement de certains Polonais à Auschwitz.Par la suite, mon père raturera le qualificatif sur l’exemplaire du livrequ’il laissera à la maison.
51retrouvé vide de son contenu. La santé très déficiente. Montravail: la chance (!) d'une modeste place d'employé de bureauau dernier échelon. Mais tout cela importe peu, mon cherDocteur, je suis plus heureux que d'autres. J'ai les souvenirs,les uns horribles, mais d'autres pleins d'espoir en la loyauté, enl'amitié de bien des amis.Je n’ai plus de nouvelles de Simon, de Padan, d’Henri. En merelisant je m’aperçois que je vous en dis plus que je n’auraisvoulu. C’est peut-être la première fois qu’il m’arrive de dire tant.Il est vrai que vous êtes un de ceux qui avez vu.Dans l’espoir d’avoir le bonheur de votre rencontre un jour, jevous prie de croire, Monsieur Chauvenet, à mes sentimentstrès chaleureux.Victor <strong>DRIAY</strong>.Voici donc la fin de l’histoire. Dans les archives nationales, il estindiqué que Victor <strong>DRIAY</strong> fut libéré à Welesin par les partisanstchèques, le 8 Mai 1945, et rapatrié à Paris le 24 Mai 1945.
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