26famille française habitant dans la proche campagne de l’Ouestde Paris.Dans le début de la guerre, la famille avait certainement songéà fuir, mais l’argent manquait 1 . Elie et Jacques travaillaientcomme employés dans des magasins de vêtements, sous labénédiction de leurs employeurs qui eurent le courage de lesgarder, bravant ainsi la terreur instaurée par l’Etat. Les revenusde la famille ne permettaient pas l’exil. Si bien que pendant lesannées 1940-1944, la famille fut restreinte à survivre en restantà Paris, en attendant patiemment, dans l’espoir de meilleursjours. La crainte était permanente et le danger partout présent.Esther l’expérimenta à ses dépends, lorsqu’en 1943, lors d’unepromenade avec sa fille, elle fut arrêtée par la police française.Elle expliqua qu’elle était de nationalité française, ce qui semblasuffire aux policiers pour la laisser libre. Le scénario futdifférent, en ce mois de Mai 1944.Elie, Emma, Esther, Jacques, Madeleine et Suzanne furentdonc amenés à Drancy, en Mai 1944, dans des conditions queje ne connais pas précisément. Elie, Emma, Esther, Madeleineet Suzanne arrivèrent à Drancy le 21 Mai. Mon père arriva àDrancy le 18 Mai 1944 et en partit le 20 Mai, si bien qu’il ne vitpas le reste de la famille, sauf s’agissant de son frère Jacques.En effet, pourtant arrêté en même temps que ses parents etque ses trois sœurs, Jacques fut envoyé à Drancy le 19 Mai1944. Mon père eut donc l’occasion de retrouver son frère àDrancy, pour une journée.Le 20 Mai 1944, mon père fut déporté par le convoi 74 endirection d’Auschwitz. Le 30 Mai 1944, Elie, Emma, Esther,Jacques, Madeleine et Suzanne furent déportés par le convoi75 en direction d’Auschwitz.1 La branche familiale de Moïse-Haï <strong>DRIAY</strong> (frère d’Elie) a réussi à échapperà la déportation, en quittant Paris dès 1940.
27La déportation – Le chemin vers AuschwitzMon père, ayant mis par écrit, dès la fin de la guerre, quelqueséléments de son épopée, il me permet aujourd’hui de raconterson histoire. Mais, ses écrits se résument à quelques noteséparses, et ne constituent donc pas un récit complet et détaillé,ce qui pourra décevoir le lecteur avide de détails. Je vaistoutefois m’efforcer de raconter son histoire en y incluantégalement les fragments de vie concentrationnaire qu’il m’avaittransmis avec le temps, lorsque j’étais adolescent. L’histoire deVictor <strong>DRIAY</strong> est donc la suivante :Fin 1943 - Début 1944, l’histoire de Victor l’amène à Marseille,où il est détenu prisonnier. La période précédente ayant aboutià cette situation, m’est inconnue. Le 10 Mai 1944, au petitmatin, après une nuit de travail ayant consisté à décharger deswagons de terre, le chef du camp vient chercher les détenussous prétexte d'une commission médicale. Simon, un ami deVictor, indique à celui-ci sa conviction qu’il s’agit de ladéportation.Que signifiait la déportation dans l’esprit des détenus, et danscelui de Victor ? La Question Juive avait été suffisamment miseau centre de la propagande de Vichy, pour que chacun ait puse faire une idée. Mais, est-ce que le pire pouvait êtreenvisagé ? Probablement pas. Même Victor, relativement lucidequant à la gravité de la situation, veut croire à une suitesupportable des événements. La rumeur de débarquement alliéest présente, les Américains sont déjà bien installés en Italie,les Russes avancent, Victor reste confiant dans l’idée que laguerre ne peut plus beaucoup durer. Donc, d’une certainemanière, l’on peut dire qu’il accepte d’affronter son sortconsidérant qu’il l’estime limité dans le temps, et se refuse doncà immédiatement tenter une évasion, qui, si elle échouait,signifierait la mort.
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