LA DEPORTATION DE LA FAMILLE DRIAY
LA DEPORTATION DE LA FAMILLE DRIAY LA DEPORTATION DE LA FAMILLE DRIAY
24sur le pallier de l’étage (si mes informations sont exactes). Il yavait là principalement un ensemble de lits, une table, deschaises, et un poêle à charbon.La famille DRIAY était pauvre, mais chacun mangeait à sa faim.La nourriture était certes réduite aux aliments de base, maiselle semblait satisfaire les besoins nutritionnels de chacun. Ilsemble, par ailleurs, que le quotidien apportait une certaine joiede vivre à la famille ; mon père ne m’a, en effet, jamaismentionné que sa jeunesse avait pu être synonyme d’unquelconque traumatisme, ou qu’elle avait pu constituer uncreuset de mauvais souvenirs. Il me semble qu’il a été ungarçon intrépide, joueur, un peu gavroche de temps à autres, etqu’en cela, il représentait bien l’humeur de la famille.Les années passèrent, et la guerre arriva.
25Les années 1940-1944Dès le début des années 1940, les lois de Vichy ont bouleverséla vie de la famille DRIAY. Le port de l’étoile jaune, les loisdiscriminatoires sur, notamment, l’exercice d’un métier, etsurtout le regard des autres, furent une charge permanentepour toute la famille.En Mai 1944, Jacques travaillait dans le magasin de vêtementsRAFAL, situé à Paris. En tant que Juif, il fut interpellé, sur sonlieu de travail, par la milice française, suite à une dénonciation.A la suite de l’arrestation de Jacques, la milice parvint à trouverle domicile du 66 rue de Cléry, où logeaient tous les membresde la famille. Il est possible, soit par maladresse, soit par lacontrainte, que Jacques permit à la milice de trouver l’adressedu foyer familial. Elie, Emma, Madeleine, et Suzanne furentdonc arrêtés. Il faut imaginer les yeux de Suzanne, âgée de 5ans, devant l’intervention de la milice. Esther était alors envisite chez ses parents, et fut donc également arrêtée.Quasiment à la même date – semble-t-il un peu avant - monpère Victor, habitant alors en province (dans la régionMarseillaise, si mes informations sont exactes), fut égalementarrêté.Quant à Jean, le destin lui fut favorable, car le garnement qu’ilétait n’avait pas voulu aller à l’école, et avait réussi à obtenir, desa sœur Esther, quelques sous pour faire l’école buissonnière.Déjà connu au sein de la famille pour ses frasques de gamin,Jean était donc fidèle à lui-même. Pour exemple, Jean aimait àporter son pull-over à l’envers, ce qui lui permettait de dire qu’ilportait l’étoile jaune – qui était cousue dessus – sans qu’elle nepuisse être vue, ce qui lui donnait certainement le sentiment debraver l’interdit. Etant donc de sortie, Jean n’était donc pasprésent là où la milice était venue le chercher. A son retour à lamaison, Jean fut intercepté par un voisin, ce dernier l’informade l’arrestation de toute la famille, et lui conseilla de se mettre àl’abri. Alors âgé de 9 ans, Jean fut donc mis au sein d’une
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25Les années 1940-1944Dès le début des années 1940, les lois de Vichy ont bouleverséla vie de la famille <strong>DRIAY</strong>. Le port de l’étoile jaune, les loisdiscriminatoires sur, notamment, l’exercice d’un métier, etsurtout le regard des autres, furent une charge permanentepour toute la famille.En Mai 1944, Jacques travaillait dans le magasin de vêtementsRAFAL, situé à Paris. En tant que Juif, il fut interpellé, sur sonlieu de travail, par la milice française, suite à une dénonciation.A la suite de l’arrestation de Jacques, la milice parvint à trouverle domicile du 66 rue de Cléry, où logeaient tous les membresde la famille. Il est possible, soit par maladresse, soit par lacontrainte, que Jacques permit à la milice de trouver l’adressedu foyer familial. Elie, Emma, Madeleine, et Suzanne furentdonc arrêtés. Il faut imaginer les yeux de Suzanne, âgée de 5ans, devant l’intervention de la milice. Esther était alors envisite chez ses parents, et fut donc également arrêtée.Quasiment à la même date – semble-t-il un peu avant - monpère Victor, habitant alors en province (dans la régionMarseillaise, si mes informations sont exactes), fut égalementarrêté.Quant à Jean, le destin lui fut favorable, car le garnement qu’ilétait n’avait pas voulu aller à l’école, et avait réussi à obtenir, desa sœur Esther, quelques sous pour faire l’école buissonnière.Déjà connu au sein de la famille pour ses frasques de gamin,Jean était donc fidèle à lui-même. Pour exemple, Jean aimait àporter son pull-over à l’envers, ce qui lui permettait de dire qu’ilportait l’étoile jaune – qui était cousue dessus – sans qu’elle nepuisse être vue, ce qui lui donnait certainement le sentiment debraver l’interdit. Etant donc de sortie, Jean n’était donc pasprésent là où la milice était venue le chercher. A son retour à lamaison, Jean fut intercepté par un voisin, ce dernier l’informade l’arrestation de toute la famille, et lui conseilla de se mettre àl’abri. Alors âgé de 9 ans, Jean fut donc mis au sein d’une