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Lutte contre les ravageurs du manioc - IITA

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<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong><strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Notre brochure en quelques motsCette brochure fait partie d’une série de guides de terrain élaborés par l’Institutinternational d’agriculture tropicale (<strong>IITA</strong>) en vue de renforcer <strong>les</strong> connaissancestechniques des agents vulgarisateurs et de promouvoir l’intégration despratiques de protection et de pro<strong>du</strong>ction végéta<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> efforts fournis par<strong>les</strong> agriculteurs pour pro<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> sain. Cette brochure reposelargement sur <strong>les</strong> expériences en matière de formation des paysans et desvulgarisateurs dans le cadre <strong>du</strong> Projet régional “Protection EcologiquementDurable <strong>du</strong> Manioc ” (ESCaPP), de 1993 à 1997. Le projet ESCaPP a été exécutépar la Division de Phytiatrie de l’<strong>IITA</strong> (PHMD), en collaboration avec <strong>les</strong>systèmes nationaux de recherche et de vulgarisation agrico<strong>les</strong> <strong>du</strong> Bénin, <strong>du</strong>Cameroun, <strong>du</strong> Ghana et <strong>du</strong> Nigéria, et sur financement <strong>du</strong> Département desProgrammes mondiaux et inter-régionaux <strong>du</strong> Programme des Nations Uniespour le développement (PNUD).L’<strong>IITA</strong> est l’un des 16 centres internationaux de recherche et de formationagrico<strong>les</strong>, à but non lucratif, financés par le Groupe consultatif pour la rechercheagricole internationale (Gcrai). Ces centres ont pour mission de ré<strong>du</strong>ire lafamine et la pauvreté dans <strong>les</strong> pays en développement dans <strong>les</strong> zones tropica<strong>les</strong>,grâce à la génération de technologies appropriées de pro<strong>du</strong>ction et de protectionvégéta<strong>les</strong>, qui profitent aux pauvres et augmentent la pro<strong>du</strong>ctivité agricoletout en préservant la base des ressources naturel<strong>les</strong>.A l’<strong>IITA</strong>, le PHMD oeuvrepour la protection <strong>du</strong>rable des denrées de base en Afrique. A cet égard, laphilosophie de cette division consiste à identifier et à corriger <strong>les</strong> déséquilibresécologiques qui, dans <strong>les</strong> systèmes agrico<strong>les</strong>, sont à l’origine des problèmesparasitaires, et à proposer des options écologiques et économiques appropriéesen matière de lutte intégrée <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> (IPM).Pour plus d’ informations, s’adresser à :Monsieur le DirecteurDivision de phytiatrie de l’<strong>IITA</strong>Centre de lutte biologique en Afrique08 B.P. 0932Cotonou, République <strong>du</strong> BéninTélécopie : (229) 35 05 56Tél : (229) 35 01 88Courrier électronique : <strong>IITA</strong>-benin@cgiar.orgou visiter le site internet de l’<strong>IITA</strong> : http://www.cgiar.org/iitaBraima James, John Yaninek, Peter Neuenschwander,Anthony Cudjoe, Wester Modder, Nnamdi Echen<strong>du</strong>, Muaka TokoInternational Institute of Tropical Agriculture


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégrée<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong><strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de la pratique de lutte intégrée à l’usagedes vulgarisateursBraima JamesInstitut international d’agriculture tropicale, Division de Phytiatrie, Cotonou, BéninJohn YaninekInstitut international d’agriculture tropicale, Division de Phytiatrie, Cotonou, BéninPeter NeuenschwanderInstitut international d’agriculture tropicale, Division de Phytiatrie, Cotonou, BéninAnthony CudjoeService de protection et de contrôle des végétaux, Ministère de l’Alimentation et del’Agriculture, Pokoase, GhanaWester ModderInstitut international d’agriculture tropicale, Division de Phytiatrie, Cotonou, Bénin© <strong>IITA</strong> 2000ISBN 978-131-184-3Nnamdi Echen<strong>du</strong>Institut national de recherche sur <strong>les</strong> plantes à racines et tubercu<strong>les</strong>, Umudike,Umuahia, Abia State, NigériaMuaka TokoInstitut international d’agriculture tropicale, Division de Phytiatrie, Cotonou, Bénin23


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeSommaireQuels sont <strong>les</strong> objectifs de ce guide ?................................................................................4Intro<strong>du</strong>ction..............................................................................................................................4Quels sont <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> courants <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> ? ..............................................................6A quoi est <strong>du</strong>e l’importance des <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> ? .............................................20A quel moment <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> risquent-ils de causer des pertes sévères ? ........... 22Comment mieux lutter <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> ?..........................................24Résumé .....................................................................................................................................3523


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Quels sont <strong>les</strong> objectifs de ceguide ?Ce guide de terrain a été élaboré afin de vousaider à :• reconnaître <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> dans <strong>les</strong> champsde <strong>manioc</strong>;• préciser comment <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> abîment<strong>les</strong> pieds de <strong>manioc</strong>;• préciser comment <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> se repro<strong>du</strong>isentet se répandent dans <strong>les</strong> champsde <strong>manioc</strong>;• identifier et reconnaître le rôle desennemis naturels des <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>,et• associer <strong>les</strong> pratiques <strong>les</strong> plus appropriéespour combattre <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> et cultiverun <strong>manioc</strong> sain.Intro<strong>du</strong>ctionLes champs de <strong>manioc</strong> sont habités par desinsectes, des acariens, des araignées et d’autrescréatures. Certaines de ces créatures sontnuisib<strong>les</strong> tandis que d’autres sont bénéfiques.Les créatures nuisib<strong>les</strong> sont appelées des <strong>ravageurs</strong>parce qu’el<strong>les</strong> s’alimentent sur <strong>les</strong>feuil<strong>les</strong> et <strong>les</strong> tiges de <strong>manioc</strong> (Figures 1 et 2),et sur <strong>les</strong> racines qu’el<strong>les</strong> endommagent faisantsubir des pertes au paysan. Certains deces <strong>ravageurs</strong> sont très visib<strong>les</strong>. En revanche, ilen existe de tout petits comme <strong>les</strong> acariens,qui ne peuvent être facilement perçus par desyeux non avertis. Les dégâts causés par <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong>peuvent être visib<strong>les</strong>, mais il n’en résultepas automatiquement des pertes de rendement.Les moyens de lutte ne doivent êtreappliqués qu’en cas d’infestation intense des<strong>ravageurs</strong>, donc de menace pour le rendementet de mauvaise santé végétale.Guide de lutte intégréeFigure 1 : Feuil<strong>les</strong>de <strong>manioc</strong> abîméespar la cochenille <strong>du</strong><strong>manioc</strong>Les créatures bénéfiques ne s’alimentent pas<strong>du</strong> tout sur le <strong>manioc</strong>. Certaines d’entres el<strong>les</strong>se nourrissent sur <strong>les</strong> adventices, <strong>les</strong> fleurs, et<strong>les</strong> végétaux morts. D’autres, par <strong>contre</strong>, pollinisent<strong>les</strong> fleurs ou se nourrissent des <strong>ravageurs</strong>.Ces dernières sont appelées “ennemisnaturels” (Figure 3). Les ennemis naturelssont vos amis, car ils vous aident à combattre<strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> qui s’attaquent à votre champ.Figure 2 : Pieds de<strong>manioc</strong> débarrassésde leur écorce parle criquet puantFigure 3 : Lacoccinelle senourrissant de lacochenille (vueagrandie aumicroscope)45


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeQuels sont <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong>courants <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> ?Les <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> sont des insectes, desacariens et des vertébrés. Les <strong>ravageurs</strong> attaquentet s’alimentent sur différentes partiesdes pieds de <strong>manioc</strong>. Certains s’alimentent sur<strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> et <strong>les</strong> tiges tandis que d’autres senourrissent sur <strong>les</strong> tiges et <strong>les</strong> racines.Ravageurs des feuil<strong>les</strong> et tigesLes <strong>ravageurs</strong> des feuil<strong>les</strong> et des tiges de <strong>manioc</strong><strong>les</strong> plus répan<strong>du</strong>s sont la cochenille <strong>du</strong><strong>manioc</strong>, l’acarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>, le criquetpuant et <strong>les</strong> aleurodes.La cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Apparence : La cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>, Phenacoccusmanihoti, apparaît sur <strong>les</strong> extrémitésde tiges de <strong>manioc</strong>, la face inférieure desfeuil<strong>les</strong> (Figure 4) et <strong>les</strong> tiges. Ces cochenil<strong>les</strong>se couvrent d’une sécrétion abondante decire blanche. El<strong>les</strong> sont caractérisées parl’absence d’ai<strong>les</strong>, une couleur rose, une formeovale, et de très courts filaments corporels(Figure 5).Deux autres types de cochenil<strong>les</strong> s’attaquentau <strong>manioc</strong>. Il s’agit de la cochenille verte, Phenacoccusmadeirensis, et de la cochenille à raies,Ferrisia virgata. Ces cochenil<strong>les</strong> ne doivent pasêtre confon<strong>du</strong>es avec la cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>.La cochenille verte est d’un blanc verdâtre.Elle n’est pas rose. La cochenille à raies seren<strong>contre</strong> surtout à la surface de la tige de<strong>manioc</strong> (Figure 6). Elle possède deux longs filamentspostérieurs, et deux raies noires lelong de la surface dorsale <strong>du</strong> corps. Elle pro<strong>du</strong>itdes fils de substance blanche qui sont pluslongs que ceux de la cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>. Lacochenille verte est plus fréquente sur le <strong>manioc</strong>que la cochenille à raies.Symptômes des dégâts : La cochenille <strong>du</strong><strong>manioc</strong> pique et suce la sève des feuil<strong>les</strong> et desextrémités des pousses <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>. La longueurdes entre-noeuds se raccourcit et <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>se mettent en touffe donnant un aspect buissonnantou “bunchy top” (Figure 7). En outre, leravageur déforme la tige (Figure 8), dessèche <strong>les</strong>feuil<strong>les</strong> et finit par défolier <strong>les</strong> pieds de <strong>manioc</strong>en cas d’infestation particulièrement grave (Figure1). Les dégâts sont plus sévères en saisonsèche qu’en saison des pluies.Repro<strong>du</strong>ction : Les populations de la cochenille<strong>du</strong> <strong>manioc</strong> sont toutes femel<strong>les</strong>. L’insectepond sans accouplement. Pour cette raison,un seul insecte peut déclencher une infestationsévère. Des amas d’oeufs jaune d’or peuventêtre observés au sein des colonies <strong>du</strong>ravageur. Les populations d’insectes sont plusnombreuses en saison sèche qu’en saison pluvieuse.Mode de propagation : Les cochenil<strong>les</strong> fraîchementécloses sont minuscu<strong>les</strong>, légères etpeuvent être facilement soufflées par le ventd’une plante à une autre. El<strong>les</strong> survivent égalementsur <strong>les</strong> tiges et se transmettent par <strong>les</strong>boutures transportées par <strong>les</strong> paysans.Autres cultures attaquées : La cochenille <strong>du</strong><strong>manioc</strong> se nourrit uniquement sur le <strong>manioc</strong>.Figure 5 : Cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>(vue agrandie au microscope)Figure 7 : Extrémité d’une tige de<strong>manioc</strong> atteinte <strong>du</strong> “bunchy top”dû à la cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Figure 4 : Cochenille <strong>du</strong><strong>manioc</strong> sur la face inférieured’une feuille de <strong>manioc</strong>Figure 6 : Cochenille à raies surune tige de <strong>manioc</strong>Figure 8 : Tige de <strong>manioc</strong>déformée par la cochenille <strong>du</strong><strong>manioc</strong>67


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeAcarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Apparence : L’acarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>, Mononychellustanajoa, vit sur la face inférieure desjeunes feuil<strong>les</strong> de <strong>manioc</strong> (Figure 9). Les acarienssont de très minuscu<strong>les</strong> créatures nonailées qui, à l’oeil nu, apparaissent comme destaches. En plein champ, vous pouvez <strong>les</strong> voirplus clairement à l’aide d’une loupe de poche.Vertes au départ, <strong>les</strong> nymphes (acariens immatures)prennent par la suite une colorationjaunâtre. Les acariens rouges s’attaquent égalementau <strong>manioc</strong>, en général aux feuil<strong>les</strong> plusmûres.Toutefois, el<strong>les</strong> sont peu courantes etne causent pas de sérieux dégâts.Mode de propagation : L’acarien vert estune toute petite créature légère, facilementtransportée par le vent d’une plante à uneautre. Il survit également sur <strong>les</strong> tiges et setransmet par <strong>les</strong> boutures transportées par<strong>les</strong> paysans.Autres cultures attaquées : L’acarien vert<strong>du</strong> <strong>manioc</strong> ne s’alimente que sur le <strong>manioc</strong>.Figure 10 : Feuille de <strong>manioc</strong> avec destaches chlorotiques (pâ<strong>les</strong>) causées parl’acarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Figure 11 : Feuil<strong>les</strong> de <strong>manioc</strong> avec destaches chlorotiques (pâ<strong>les</strong>) causées par lamosaïque <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Symptômes des dégâts : L’acarien vert <strong>du</strong><strong>manioc</strong> suce la sève des feuil<strong>les</strong> et des extrémitésdes tiges de <strong>manioc</strong>. Il est responsabledes toutes petites taches chlorotiquesjaunes que l’on observe, comme des piqûresd’aiguille, sur la face supérieure de la feuille(Figure 10). Les taches chlorotiques del’acarien vert ne doivent être confon<strong>du</strong>es avec<strong>les</strong> plages chlorotiques de la mosaïque <strong>du</strong><strong>manioc</strong> (Figure 11). Les jeunes feuil<strong>les</strong> attaquéespar l’acarien vert deviennent plus petiteset plus étroites (Figure 12). Le ravageurdétruit <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> termina<strong>les</strong> qui tombent,donnant aux extrémités des pousses un aspectde “cierge” (Figure 13).Les dégâts infligésau <strong>manioc</strong> par le ravageur sont plus sévères ensaison sèche qu’en saison des pluies.Repro<strong>du</strong>ction : La population de l’acarienvert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> comprend <strong>les</strong> oeufs, <strong>les</strong> nympheset <strong>les</strong> a<strong>du</strong>ltes mâ<strong>les</strong> et femel<strong>les</strong>. L’ovipositionchez ce ravageur est précédée parl’accouplement. Les populations de l’acarienvert sont plus abondantes en saison sèchequ’en saison des pluies.Figure 9 : Acarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> (vueagrandie au microscope)Figure 12 : Extrémité de pousse de<strong>manioc</strong> à feuil<strong>les</strong> ré<strong>du</strong>ites par l’acarienvert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Figure 13 : Extrémité de pousse de<strong>manioc</strong> transformée en “cierge” parl’acarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>89


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeLe criquet puantApparence : Les a<strong>du</strong>ltes <strong>du</strong> criquet puant,Zonocerus variegatus, sont verts avec des tachesjaunes, noires, blanches et oranges (Figure14). Les nymphes sont noires avec <strong>du</strong> jaunesur le corps, <strong>les</strong> pattes, <strong>les</strong> antennes et <strong>les</strong>ai<strong>les</strong> (Figure 15). Les jeunes nymphes se rassemblentmassivement sur <strong>les</strong> adventices (Figure16) et <strong>les</strong> plantes basses.<strong>les</strong> terrains défrichés que dans <strong>les</strong> zones àvégétation dense.Autres cultures attaquées : En plus <strong>du</strong><strong>manioc</strong>, le criquet puant s’alimente sur <strong>les</strong>agrumes, l’anacardier, le niébé, le plantain, <strong>les</strong>légumes et beaucoup d’autres cultures.Symptômes des dégâts : Le criquet puantmâche <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>, <strong>les</strong> pétio<strong>les</strong> et <strong>les</strong> tigesvertes <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>. Il défolie <strong>les</strong> pieds de <strong>manioc</strong>et débarrasse <strong>les</strong> tiges de leur écorce (Figure17). Les dégâts <strong>du</strong> ravageur sont plus courantssur <strong>les</strong> pieds plus âgés que sur <strong>les</strong> jeunespieds de <strong>manioc</strong>. Ils sont plus graves en saisonpluvieuse qu’en saison sèche.Repro<strong>du</strong>ction : Après l’accouplement, <strong>les</strong>femel<strong>les</strong> <strong>du</strong> criquet puant déposent, juste endessous de la surface <strong>du</strong> sol, plusieurs oothèquesressemblant à de toutes petites coquesd’arachide. Les sites de ponte abritent toujoursune végétation qui ombrage le sol et lemaintient humide et léger, donc convenablepour l’oviposition. Souvent proches deschamps de <strong>manioc</strong>, ces sites sont de dimensionsré<strong>du</strong>ites. Dans la plupart des régionsd’Afrique occidentale et centrale, <strong>les</strong> criquetsa<strong>du</strong>ltes apparaissent en grands nombres dansces sites, généralement entre mars et mai.L’éclosion des oeufs commence au début de lagrande saison sèche, d’habitude en octobre eten novembre.Mode de propagation : Les criquets puantsse répandent en volant d’un champ à un autre.Cependant, l’insecte ne parcourt pas delongues distances. Il se propage plus vite surFigure 14 : A<strong>du</strong>lte <strong>du</strong> criquet puant sur le<strong>manioc</strong>Figure 16 : Nymphes <strong>du</strong> criquetpuant sur Chromolaena odorataFigure 15 : Nymphe <strong>du</strong> criquet puantFigure 17 : Pieds de <strong>manioc</strong> à feuil<strong>les</strong>et écorces détruites par le criquetpuant1011


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeL’aleurodeApparence : Les a<strong>du</strong>ltes de l’aleurode, Aleurodicusdispersus, sont de couleur blanche claire.Les a<strong>du</strong>ltes et <strong>les</strong> nymphes de l’insecte apparaissenten masse sur la face inférieure de lafeuille de <strong>manioc</strong> où el<strong>les</strong> sont couvertes d’uneabondante sécrétion cireuse (Figure 18).Symptômes des dégâts : En se nourrissantde la sève des feuil<strong>les</strong> de <strong>manioc</strong>, l’aleurodesécrète d’importantes quantités de miellat quifavorisent le développement de moisissurescharbonneuses sur la plante (Figure 19). Lesfeuil<strong>les</strong> noircies s’assèchent et tombent.Figure 18 : A<strong>du</strong>ltesde l’aleurodeRepro<strong>du</strong>ction : Après l’accouplement, <strong>les</strong> femel<strong>les</strong>de l’aleurode pondent sur la face inférieuredes feuil<strong>les</strong>. Les oeufs se présentent,comme des empreintes digita<strong>les</strong>, en spira<strong>les</strong>de matière blanche déposées sur la feuille(Figure 20). Les populations de <strong>ravageurs</strong> sontparticulièrement abondantes en saison sèche.Mode de propagation : L’aleurode se propagepar vol actif et par le transport <strong>du</strong> matérielde plantation.Autres cultures attaquées : En plus <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>,l’aleurode se nourrit sur plusieurs typesd’arbres fruitiers (par exemple <strong>les</strong> agrumes,<strong>les</strong> bananiers et <strong>les</strong> plantains), <strong>les</strong> légumes et<strong>les</strong> plantes ornementa<strong>les</strong>.Figure 19 : Pied de<strong>manioc</strong> noirci suite àl’attaque de l’aleurodeFigure 20 :Sécrétions blanchesen spira<strong>les</strong> abritantdes oeufs del’aleurode1213


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeLa mouche blanche BemisiaApparence : Les a<strong>du</strong>ltes de la mouche blanche,Bemisia tabaci, ont des ai<strong>les</strong> blanc clairsemblab<strong>les</strong> à cel<strong>les</strong> de l’aleurode. Toutefois, lamouche blanche est plus petite que l’aleurodeet ne se couvre pas de matière blanche (Figure21). Les a<strong>du</strong>ltes et <strong>les</strong> nymphes se retrouventsur la face inférieure des jeunes feuil<strong>les</strong>.Les nymphes apparaissent, à l’oeil nu, commedes taches ova<strong>les</strong> jaune pâle.Symptômes des dégâts : Les mouches blanchesBemisia sucent la sève des feuil<strong>les</strong> sanscauser des dommages physiques à la plante. Ens’alimentant, <strong>les</strong> insectes inoculent des virus àla plante qui attrape la mosaïque <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>(Figure 11). C’est pour cette principale raisonque l’insecte passe pour un important ravageur<strong>du</strong> <strong>manioc</strong>.Figure 21 : A<strong>du</strong>ltes de la mouche blanche Bemisia (vueagrandie au microscope)1415


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeLes <strong>ravageurs</strong> des tiges et desracinesLes <strong>ravageurs</strong> courants des tiges et des racinessont <strong>les</strong> termites, la cochenille des racines<strong>du</strong> <strong>manioc</strong>, la cochenille blanche et <strong>les</strong>vertébrés.Les termitesApparence : Plusieurs types différents determites endommagent <strong>les</strong> tiges et <strong>les</strong> tubercu<strong>les</strong><strong>du</strong> <strong>manioc</strong>. Les termites vivent dans <strong>les</strong>ol ou dans des nids construits sur le sol. On<strong>les</strong> retrouve également dans des galeriescreusées sur la tige de <strong>manioc</strong>. Une termitièreest habitée par <strong>les</strong> termites ouvrières, <strong>les</strong> soldats,la reine et le roi. Normalement, ce sont<strong>les</strong> ouvrières et <strong>les</strong> soldats que vous voyezlorsque vous brisez la termitière. Il s’agit depetits insectes à corps blanc ou brun et à têtebrune, avec ou sans ai<strong>les</strong>.Les ouvrières sont responsab<strong>les</strong> de tous <strong>les</strong>dégâts infligés aux cultures. El<strong>les</strong> nourrissent<strong>les</strong> autres membres de la termitière. Les soldatsrepoussent <strong>les</strong> autres créatures qui tententde s’intro<strong>du</strong>ire dans leur nid ou de ledétruire.Symptômes des dégâts : Les termites quienvahissent <strong>les</strong> nouveaux champs de <strong>manioc</strong>se nourrissent en rongeant <strong>les</strong> boutures de<strong>manioc</strong> (Figure 22). Ces dernières souffrent d’une mauvaise croissance, meurent et pourrissent.Dans <strong>les</strong> plus vieux champs de <strong>manioc</strong>,<strong>les</strong> termites rongent <strong>les</strong> tiges et y pénètrent(Figure 23). Les tiges deviennent très fragi<strong>les</strong>.Les dégâts des termites sont surtout observésen saison sèche.Repro<strong>du</strong>ction : Le roi et la reine donnentnaissance à tous <strong>les</strong> autres membres de la termitière.Ils sont souvent cachés dans deschambres spécia<strong>les</strong>. Il est donc probable quevous ne <strong>les</strong> voyiez pas.Autres cultures attaquées : En plus <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>,<strong>les</strong> termites s’attaquent à plusieurs autrescultures y compris le maïs, l’igname et l’arachide.La cochenille de la racine <strong>du</strong><strong>manioc</strong>La cochenille de la racine de <strong>manioc</strong>, Stictococcusvayssierrei, semble se confiner à certainesrégions de l’Afrique centrale.Apparence : La cochenille de la racine de<strong>manioc</strong> vit sous terre sur <strong>les</strong> racines tubéreuses,<strong>les</strong> racines nourricières et <strong>les</strong> partiessouterraines de la tige de <strong>manioc</strong>. Les insectessont de couleur rouge-pourpre ou brune etde forme ovale (Figure 24). Ils sont dépourvusd’ai<strong>les</strong> et sont fermement collés au <strong>manioc</strong>. Ilsressemblent à des tiques.Symptômes des dégâts : Sous l’attaque dela cochenille de la racine de <strong>manioc</strong>, <strong>les</strong> racinestubéreuses deviennent plus petites et déformées.Mode de propagation : Le mode de propagationde la cochenille de la racine de <strong>manioc</strong>n’est pas encore connu.Autres cultures attaquées : En dehors <strong>du</strong><strong>manioc</strong>, la cochenille de la racine de <strong>manioc</strong>s’attaque à l’igname, au taro et à l’arachide.Figure 22 : Bouture de <strong>manioc</strong>détruite par <strong>les</strong> termitesFigure 24 : Cochenille de la racine de<strong>manioc</strong> sur la partie souterraine d’unetige de <strong>manioc</strong>Figure 23 : Tige d’un plant mûr de<strong>manioc</strong> rongée par <strong>les</strong> termites (unetermitière à l’arrière-plan, au milieu)1617


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeLa cochenille blanche <strong>du</strong><strong>manioc</strong>Apparence : La cochenille blanche <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>,Aonidomytilus albus, se ren<strong>contre</strong> surtout à lasurface de la tige de <strong>manioc</strong> (Figure 25). Lesfemel<strong>les</strong> ne possèdent pas d’ai<strong>les</strong>, s’accrochentfermement à la tige et sont couvertesd’une substance blanche. Les mâ<strong>les</strong> sont pourvusd’ai<strong>les</strong>.Symptômes des dégâts : L’insecte suce lasève de la tige de <strong>manioc</strong> qui perd beaucoupd’eau et meurt.Mode de propagation : Les mâ<strong>les</strong> de la cochenilleblanche peuvent voler. Cependant, latransmission <strong>du</strong> ravageur se fait essentiellementpar le vent et par le transport et la plantationde boutures infectées.Les <strong>ravageurs</strong> vertébrésLes vertébrés qui s’attaquent couramment au<strong>manioc</strong> sont <strong>les</strong> oiseaux, <strong>les</strong> rongeurs, <strong>les</strong>singes, <strong>les</strong> porcs et <strong>les</strong> animaux domestiques.Les principaux oiseaux <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>sont <strong>les</strong> coqs de brousse ou <strong>les</strong> francolins(Francolinus sp.), et <strong>les</strong> pintades sauvages. Cesoiseaux mangent <strong>les</strong> tubercu<strong>les</strong> de <strong>manioc</strong> découverts.Ils mettent également à nu <strong>les</strong> tubercu<strong>les</strong>en grattant le sol (Figure 26). Les partiesnon exposées des racines attaquées finissentpar pourrir. Les oiseaux constituent une contrainteparticulière dans <strong>les</strong> zones où le <strong>manioc</strong>est planté dans des sols meub<strong>les</strong> qu’ilspeuvent facilement gratter.Les principaux rongeurs <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>sont l’agouti (Thryonomys swinderianus), le ratgéant (Cricetomys gambianus), d’autres espècesde rat, <strong>les</strong> souris et <strong>les</strong> écureuils. L’agouti (Figure27) est le rongeur qui inflige <strong>les</strong> dégâts <strong>les</strong>plus sévères au <strong>manioc</strong>. Il coupe et ronge <strong>les</strong>tiges. Il se nourrit également des racinestubéreuses. Les porcs creusent, déracinent lepied de <strong>manioc</strong> et consomment <strong>les</strong> racinestubéreuses. Les singes endommagent le <strong>manioc</strong>de la même manière. Les bovins, <strong>les</strong> caprinset <strong>les</strong> ovins défolient le <strong>manioc</strong> en senourrissant des feuil<strong>les</strong> et des tiges vertes.Figure 26 : Racinetubéreuse de<strong>manioc</strong> picoréepar <strong>les</strong> oiseauxFigure 25 :Cochenille blanche <strong>du</strong><strong>manioc</strong> sur une tigeFigure 27 : Desagoutis1819


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeA quoi est <strong>du</strong>e l’importancedes <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> ?Les <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> doivent retenirl’attention <strong>du</strong> fait des pertes de rendementqu’ils occasionnent chez le <strong>manioc</strong>. Les pertesd’aliments et de revenus interviennent de diversesmanières.Perte de racines : Les dégâts causés par <strong>les</strong><strong>ravageurs</strong> sur <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> et <strong>les</strong> tiges vertes <strong>du</strong><strong>manioc</strong> affectent la manière dont la plantepro<strong>du</strong>it de l’aliment stocké au niveau desracines tubéreuses. En outre, elle ré<strong>du</strong>it lacroissance des plantes, le nombre de tubercu<strong>les</strong>qu’el<strong>les</strong> peuvent former, et l’aptitude deces derniers à grossir et à mûrir en vue de larécolte (Figures 28 et 29). Mais toute baissede rendement en racines est précédée d’unechute abondante de feuil<strong>les</strong> chez la plupart desvariétés de <strong>manioc</strong>. L’on devrait donc dissuader<strong>les</strong> paysans à se jeter sur <strong>les</strong> mesures delutte dès la détection <strong>du</strong> premier symptôme.Perte de matériel de plantation : Certainsdes <strong>ravageurs</strong> ré<strong>du</strong>isent la faculté germinativedes boutures de <strong>manioc</strong>. Par exemple, le criquetpuant détruit <strong>les</strong> bourgeons axillaires(yeux des boutures) en débarrassant la tige deson écorce (Figure 17); la cochenille blanche(Figure 25) tue <strong>les</strong> bourgeons axillaires en recouvrantet en déshydratant <strong>les</strong> tiges; la cochenille<strong>du</strong> <strong>manioc</strong> déforme et détruit <strong>les</strong> tiges <strong>du</strong><strong>manioc</strong> (Figure 8); et <strong>les</strong> termites affaiblissent<strong>les</strong> tiges en <strong>les</strong> rongeant et en y creusant desgaleries (Figures 22 et 23). D’autres <strong>ravageurs</strong>contaminent <strong>les</strong> tiges de <strong>manioc</strong> et <strong>les</strong> rendentimpropres à la plantation. Il s’agit, par exemple,de la cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> (Figure 5), del’acarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> (Figure 9), et del’aleurode (Figure 18).Pertes de feuil<strong>les</strong> : Dans <strong>les</strong> régions où <strong>les</strong>feuil<strong>les</strong> de <strong>manioc</strong> sont consommées, <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong>des feuil<strong>les</strong> “dérobent” aux paysans etaux consommateurs leur légume vert (Figure30). Par exemple, la cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> et lecriquet puant défolient <strong>les</strong> pieds de <strong>manioc</strong> (Figures1 et 2). La cochenille et l’acarien vert <strong>du</strong><strong>manioc</strong> altèrent la forme et la taille de la feuillede <strong>manioc</strong> (Figures 7 et 12). La cochenille <strong>du</strong><strong>manioc</strong> et l’aleurode recouvrent <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> de<strong>manioc</strong> de cires blanchâtres et de moisissurescharbonneuses (Figures 4 et 19). L’acarien vert<strong>du</strong> <strong>manioc</strong> et l’aleurode décolorent <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>.Ces dégâts foliaires ré<strong>du</strong>isent également l’aptitudedes plants de <strong>manioc</strong> à pro<strong>du</strong>ire suffisammentd’aliment à stocker dans <strong>les</strong> racines.Le vecteur des maladies <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> : Lamouche blanche, Bemisia tabaci (Figure 21),suce la sève des feuil<strong>les</strong> mais ce faisant, ellecause très peu de dégâts physiques au <strong>manioc</strong>.En s’alimentant, l’insecte prélève des virus dela mosaïque <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> (Figure 11). Il est donccapable de transmettre ces virus à des plantssains sur <strong>les</strong>quels il s’alimentera.Intensification de l’enherbement et del’érosion : Les <strong>ravageurs</strong> défoliateurs despieds de <strong>manioc</strong> encouragent l’enherbementdes champs de <strong>manioc</strong>. Les plants n’arriventplus à faire ombrage sur <strong>les</strong> mauvaises herbesqui poussent en dessous. Dans <strong>les</strong> sols meub<strong>les</strong>,la défoliation expose le sol à l’érosion.Dégâts à d’autres cultures : En dehors <strong>du</strong><strong>manioc</strong>, la plupart des <strong>ravageurs</strong> s’alimententégalement sur d’autres cultures auxquel<strong>les</strong> ilsinfligent des dégâts. Parmi <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>qui s’attaquent à un large éventail d’espècescultivées figurent le criquet puant, <strong>les</strong> mouchesblanches, <strong>les</strong> termites et la cochenille blanche.Figure 29 :Bonne récoltede tubercu<strong>les</strong>de <strong>manioc</strong>Figure 28 :Rendementmaigre detubercu<strong>les</strong> de<strong>manioc</strong>Figure 30 :Bonne récoltede feuil<strong>les</strong> de<strong>manioc</strong>2021


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeA quel moment <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong>risquent-ils de causer despertes sévères ?La présence des <strong>ravageurs</strong> dans des champs de<strong>manioc</strong> n’implique pas systématiquement despertes sévères d’aliments et de revenus.L’apparition de <strong>ravageurs</strong> et de dégâts peutêtre trompeuse. Dans certains cas, <strong>les</strong> piedsde <strong>manioc</strong> se remettent des dégâts et pro<strong>du</strong>isentsuffisamment de feuil<strong>les</strong>, de tiges et deracines. Il importe donc de connaître <strong>les</strong> conditionsdans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> peuventconstituer des contraintes sérieuses. Les indicessuivants vous aideront à savoir à quelmoment <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> sont susceptib<strong>les</strong>d’infliger de sérieuses pertes aux champs de<strong>manioc</strong>.D’où viennent <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> : Certains <strong>ravageurs</strong><strong>du</strong> <strong>manioc</strong> ont toujours existé enAfrique. Ils sont connus comme des “<strong>ravageurs</strong>indigènes”. Ce sont, par exemple, lecriquet puant, (Figures 14 et 15), <strong>les</strong> termiteset la cochenille des racines <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> (Figure24). D’autres <strong>ravageurs</strong> sont nouveaux enAfrique et n’ont été trouvés que récemmentsur le <strong>manioc</strong>. Ces <strong>ravageurs</strong> ont été accidentellementintro<strong>du</strong>its en Afrique à partir d’autrescontinents (Figure 31). On <strong>les</strong> appelledes “<strong>ravageurs</strong> intro<strong>du</strong>its”. La cochenille <strong>du</strong><strong>manioc</strong> (Figure 5), l’acarien vert (Figure 9) etl’aleurode (Figure 18) constituent des exemp<strong>les</strong>de <strong>ravageurs</strong> intro<strong>du</strong>its. Ces <strong>ravageurs</strong>sont fréquemment intro<strong>du</strong>its sans <strong>les</strong> ennemisnaturels qui <strong>les</strong> éliminent dans leursrégions d’origine. Par conséquent, d’unemanière générale, ils se repro<strong>du</strong>isent et sedispersent très rapidement causant des dégâtssévères aux cultures.Variétés de <strong>manioc</strong> : L’impact des pertescausées par <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> est moins prononcésur certaines variétés que sur d’autres. Dansl’ensemble, très peu d’informations sont disponib<strong>les</strong>concernant <strong>les</strong> variétés de <strong>manioc</strong>qui peuvent tolérer <strong>les</strong> dégâts causés par <strong>les</strong><strong>ravageurs</strong>. Néanmoins, la variété de l’<strong>IITA</strong> TMS30572 et <strong>les</strong> variétés 8017 et 8034 <strong>du</strong> Cameroun,et MS6 et NR 8082 <strong>du</strong> Nigéria sont résistantesà l’acarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> (Tableau 1).Le stade de croissance végétale attaqué :D’habitude, <strong>les</strong> plus jeunes pieds de <strong>manioc</strong>souffrent plus de l’attaque que <strong>les</strong> pieds plusâgés. Au bout de 3 à 4 mois après plantation,<strong>les</strong> racines chez la plupart des variétés de<strong>manioc</strong> commencent à se tubériser <strong>du</strong> fait del’accumulation d’aliments. A environ 7 moisaprès bouturage, <strong>les</strong> plants auront formé lenombre de racines tubéreuses requis pourtout le cycle. Ce nombre augmentera trèspeu après cette période, mais <strong>les</strong> racinestubéreuses continueront de grossir jusqu’àla récolte. En conséquence, si l’attaque des<strong>ravageurs</strong> intervient à 7 mois ou moins, <strong>les</strong>pertes seront d’autant plus élevées que sil’infestation se pro<strong>du</strong>isait plus tard.Les parties végéta<strong>les</strong> attaquées : Les <strong>ravageurs</strong>qui endommagent <strong>les</strong> parties végéta<strong>les</strong>que vous récoltez dérobent directement unepartie de votre <strong>manioc</strong>, de votre denrée alimentaireet de votre source de revenus. Parexemple, <strong>les</strong> tubercu<strong>les</strong> de <strong>manioc</strong> endommagésne sont pas renouvelés par la plante etils n’augmentent pas non plus de volume pourcompenser <strong>les</strong> dégâts. Ce type de dégâts estessentiellement causé par la cochenille desracines <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> ainsi que <strong>les</strong> vertébrés quise nourrissent des racines. En revanche, <strong>les</strong>feuil<strong>les</strong> de <strong>manioc</strong> détruites par des <strong>ravageurs</strong>peuvent être renouvelées par la plante qui,éventuellement, donnera un rendement satisfaisanten tubercu<strong>les</strong>.L’effet de la saison d’attaque : Plusieurs<strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> n’apparaissent qu’en saisonsèche. Les pertes de rendement sont plusélevées à la fin de la saison des pluies (bouturagetardif) qu’au début de la saison (bouturageprécoce).La fréquence d’attaque : Généralement, <strong>les</strong>pieds de <strong>manioc</strong> se remettent de l’infestationinitiale des <strong>ravageurs</strong> en pro<strong>du</strong>isant de nouvel<strong>les</strong>feuil<strong>les</strong>. Mais ils peuvent ne pas reprendresi l’infestation est prolongée.Figure 31 : Carte montrant l’origine et l’intro<strong>du</strong>ction de la cochenille et de l’acarien vert <strong>du</strong><strong>manioc</strong>, de l’Amérique <strong>du</strong> Sud en Afrique2223


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeComment mieux lutter <strong>contre</strong><strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> ?Le meilleur moyen de lutte <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong>consiste à planter des boutures saines plutôtque de chercher tout simplement à détruire <strong>les</strong>organismes prédateurs. Afin d’obtenir <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>sain, vous devez avoir recours à une techniquequi combine <strong>les</strong> aspects de pro<strong>du</strong>ction et<strong>les</strong> pratiques de protection végétale.Pratiques de lutte intégrée aubouturageUn grand nombre de pratiques de <strong>Lutte</strong> intégrée<strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> (IPM) peut êtredéployé <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> lors <strong>du</strong>bouturage. Ces pratiques englobent le choix <strong>du</strong>site, l’amendement <strong>du</strong> sol, le choix des variétéset <strong>du</strong> matériel de plantation appropriés. El<strong>les</strong>sont abordées dans le guide de terrain “Commentdémarrer un champ de <strong>manioc</strong>”. Le tableau1 fournit la liste de quelques variétés de<strong>manioc</strong> qui offrent une meilleure résistance auxattaques parasitaires. Par exemple, la variété del’<strong>IITA</strong> TMS 30572 et <strong>les</strong> variétés 8017 et 8034 <strong>du</strong>Cameroun, et MS6 et NR 8082 <strong>du</strong> Nigeria sontindiquées <strong>contre</strong> l’acarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>. Aumoment <strong>du</strong> choix des variétés sur la base de larésistance aux <strong>ravageurs</strong>, pensez aussi aux autrescaractéristiques désirées.Plusieurs ennemis <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> se transmettentpendant le transport et la plantation de bouturescontaminées. Les principaux insectestransmis par <strong>les</strong> tiges sont la cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>(Figure 5), l’acarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> (Figure9), l’aleurode (Figure 18) et la cochenille blanche(Figure 25). Ces <strong>ravageurs</strong> survivent sur <strong>les</strong>tiges et feuil<strong>les</strong> de <strong>manioc</strong> et sont ainsi facilementtransportés sur de nouveaux champs. Leguide de terrain “Comment démarrer un champde <strong>manioc</strong>” vous propose une démarche généralepour le choix de boutures saines de <strong>manioc</strong>.Afin de réussir cette opération, recherchezdes plants de <strong>manioc</strong> à tiges et à rameaux robustes,et à feuillage luxuriant, avec un minimumde dégâts. Evitez de prélever <strong>du</strong> matériel deplantation sur des pieds de <strong>manioc</strong> porteurs de<strong>ravageurs</strong> ou de leurs symptômes.Normalement, la cochenille blanche <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>apparaît seulement sur quelques piedsdans <strong>les</strong> champs de <strong>manioc</strong>. Pendant la phasede développement <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> et après la récoltedes racines, essayez de détruire <strong>les</strong> tigescontaminées. Ne gardez pas des tiges porteusesd’insectes nuisib<strong>les</strong>. Retirez ces tigesdes fagots entreposés.Si vous avez <strong>du</strong> mal à vous procurer des quantitéssuffisantes de tiges saines à planter, alors traitez<strong>les</strong> boutures <strong>contre</strong> certains <strong>ravageurs</strong>. Par exemple,vous pouvez planter <strong>les</strong> boutures infectéesselon une position horizontale en <strong>les</strong>disposant à plat et en <strong>les</strong> enfouissant complètementafin d’éliminer <strong>les</strong> insectes qui vivent sur labouture. Vous pouvez également tremper <strong>les</strong>boutures dans une solution diluée d’un pesticiderecommandé (par exemple, Rogor 1%). Cettesolution tuera <strong>les</strong> insectes nuisib<strong>les</strong>. En cas derecours aux pesticides, consultez le moded’emploi ainsi que <strong>les</strong> instructions qui vous permettrontd’éviter <strong>les</strong> dangers que pose leur emploipour vous et pour l’environnement.Dans <strong>les</strong> endroits où <strong>les</strong> termites constituentune véritable contrainte, vous pouvez en<strong>du</strong>ire<strong>les</strong> bouts coupés de la bouture d’une pâteaqueuse faite d’un mélange de terre et de pétrole.Ce traitement vous aidera à limiter <strong>les</strong>dégâts de termites.Tableau 1 : Quelques caracteristiques de variétés de <strong>manioc</strong> communement cultivées eu Afrique de l’ouest et centraleExpressions des traits sélectionnésPotentiel Potentiel Stockage Répression Tolérance au Tolérance au Tolérance auVariété <strong>du</strong> Matières <strong>du</strong> d’alimentation des CGM CMD CBBrendement sèches cyanogenic dans <strong>les</strong> racines adventices<strong>IITA</strong>TMS 4(2)1425 Haut Haut Bas Bon Bon Moyen Moyen BonTMS 30572 Haut Haut Moyen Moyen Bon Moyen Bon BonBéninBEN 86052 Haut Haut Bas Médiocre Moyen Bon Bon MédiocreRB 89509 Moyen Moyen Bas Bon Médiocre Médiocre Bon MoyenCameroun8017 Haut Haut Moyen Médiocre Bon Moyen Moyen Moyen8034 Haut Haut Moyen Médiocre Bon Moyen Moyen MoyenGhana“Afisiafi” Haut Haut Moyen Moyen Bon Moyen Bon Bon“Abasa fitaa” Haut Haut Bas Bon Bon Moyen Moyen BonNigériaMS 6 Haut Haut Bas Médiocre Médiocre Bon Bon MoyenNR 8082 Haut Haut Haut Moyen Bon Bon Bon BonCGM = Cassava green mite (acarien vert <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>)CMD = Cassava mosaic disease (la mosaïque)CBB = Cassava bacterial blight (la bactériose)Source : <strong>IITA</strong> INRAB-Bénin, MoFA-CSD Ghana, IRAD-Cameroun, et NRCRI-Nigeria2425


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeEn découpant <strong>les</strong> tiges de <strong>manioc</strong> en bouturesà planter, choisissez <strong>les</strong> parties centra<strong>les</strong> enveloppéesd’une peau brune. Ces parties connaîtrontune bonne reprise et donneront desplants plus vigoureux que ceux issus des partiessupérieures vertes des tiges. Cel<strong>les</strong>-ci sedessèchent rapidement et sont très vulnérab<strong>les</strong>aux dégâts causés par <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong>.Evitez de planter des boutures infectées.Les populations de la plupart des <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong><strong>manioc</strong> sont plus nombreuses, et leurs dégâtssont plus sévères en saison sèche qu’en saisonpluvieuse. Il est donc conseillé de plantertôt au début de la saison pluvieuse. En plantanttôt, vous aurez des plants qui auront unecroissance plus vigoureuse et une meilleurerésistance aux <strong>ravageurs</strong> en saison sèche, quesi la plantation intervient plus tard.Pratiques de lutte intégréeaprès le bouturageLes pratiques courantes de lutte intégréeaprès le bouturage sont la lutte biologique, lalutte microbiologique et la lutte culturale.<strong>Lutte</strong> biologiqueUn grand nombre des insectes que vous ren<strong>contre</strong>zdans vos champs de <strong>manioc</strong> sont des“ennemis naturels”. Les ennemis naturels senourrissent d’autres insectes y compris d’importants<strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> tels que <strong>les</strong> acariens,<strong>les</strong> cochenil<strong>les</strong>, <strong>les</strong> scolytes et <strong>les</strong> mouchesblanches. Les ennemis naturels que l’on ren<strong>contre</strong>souvent dans <strong>les</strong> champs de <strong>manioc</strong> englobentdivers types de coléoptères, des acariensprédateurs et de toutes petites guêpes.Ces dernières sont appelées des “parasitoïdes”.Il existe également des microbes quiprovoquent des maladies chez <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong>.Mais ces microbes ne sont pas toujours visib<strong>les</strong>.Les ennemis naturels sont vos amis dans lalutte <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>. On parlede “lutte biologique”. lorsque vous avez recoursà (ou permettez) l’emploi d’ennemis naturelspour combattre <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong>.Le <strong>manioc</strong> est originaire de l’Amérique latine. Unbon nombre des principaux <strong>ravageurs</strong> de cetteculture, dont la cochenille et l’acarien vert <strong>du</strong><strong>manioc</strong>, sont aussi intro<strong>du</strong>its en Afrique. La luttebiologique est particulièrement efficace <strong>contre</strong>ces <strong>ravageurs</strong> “intro<strong>du</strong>its’’.Dans ce type de luttebiologique, <strong>les</strong> chercheurs s’efforcent d’abordd’identifier l’origine <strong>du</strong> ravageur, puis se rendentdans cette “région d’origine” pour y rechercher<strong>les</strong> ennemis naturels qui le contrôlent le plusefficacement possible et l’empêchent de devenirune nuisance pour le <strong>manioc</strong>. Ainsi, <strong>les</strong> ennemisnaturels <strong>les</strong> plus prometteurs sont récoltés etexpérimentés avec précaution afin de s’assurerqu’ils ne feront pas de dégâts dans leur nouveaumilieu. Après s’être totalement assuré quel’ennemi naturel ne pose aucune menace, <strong>les</strong>chercheurs le ramène à l’endroit où il sera utilisécomme “agent de lutte biologique”. Audébut, <strong>les</strong> chercheurs élèvent de grands nombresd’ennemis naturels (Figures 32 et 33) quisont ensuite lâchés dans des champs de <strong>manioc</strong>.Normalement, un seul lâcher suffit dans un endroitdonné. Les insectes se repro<strong>du</strong>isent et sedispersent pour assurer une lutte permanentesans que <strong>les</strong> paysans ou <strong>les</strong> services de protectionn’aient à prendre d’autres mesures.La lutte biologique ne supprime pas <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong>.Elle rabaisse leurs populations à desniveaux moins menaçants pour <strong>les</strong> cultures.Lorsque la population d’un ravageur diminue,celle de l’ennemi naturel diminue également.Figure 32 : “Arbres à <strong>manioc</strong>” pour l’élevage d’ennemis naturelsFigure 33 : Cages à manche en boispour l’élevage d’ennemis naturels de<strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>2627


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeDe même, si la population <strong>du</strong> ravageur augmente,celle de l’ennemi augmente aussi, d’oùl’équilibre observé entre ravageur et enneminaturel dans une localité. Les ennemis naturelsmettent parfois un peu de temps à sereconstituer. Pour cette raison, il est possibleque vous rencontriez des plants avec dessymptômes, même dans des exploitations oùla lutte biologique est en cours. N’en faites pasun souci car aussi longtemps que <strong>les</strong> ennemisnaturels <strong>du</strong> ravageur survivront dans la région,ils ne tarderont pas à retrouver <strong>les</strong> plants attaqués.Ils s’y multiplieront et empêcheront leravageur d’occasionner des pertes sévères.Dans la lutte biologique, <strong>les</strong> ennemis naturelscouramment utilisés sont <strong>les</strong> prédateurs et<strong>les</strong> parasitoïdes. Les paysans peuvent parfoisoeuvrer à <strong>les</strong> rendre plus efficaces. En tout cas,ils doivent s’abstenir de toute action de natureà gêner leur efficacité.Par dessus tout, <strong>les</strong> paysans doivent éviter lalutte par traitement pesticide. Les pesticidespeuvent facilement supprimer <strong>les</strong> ennemis naturels.Dans la mesure <strong>du</strong> possible, employezdes moyens de lutte qui ne nuisent pas auxinsectes bénéfiques.Les prédateurs combattent <strong>les</strong> insectes nuisib<strong>les</strong>: ils <strong>les</strong> tuent et <strong>les</strong> consomment. Les coccinel<strong>les</strong>prédatrices (Figure 3) peuvent aider àmaîtriser la cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> ou la cochenilleblanche. Parfois, <strong>les</strong> coléoptères prédateursse nourrissent de l’acarien vert. Mais <strong>les</strong>principaux agents de lutte biologique <strong>contre</strong> <strong>les</strong>acariens <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> sont des acariensprédateurs appelés “phytoséiides” (Figure 34).Sur le <strong>manioc</strong>, <strong>les</strong> phytoséiides ressemblent àdes acariens verts. Mais la surface de leur corpsest plus brillante, et ils courent plus vite que leravageur. En plein champ, vous ne verrez clairement<strong>les</strong> phytoséiides et l’acarien vert qu’avecune loupe. Parmi <strong>les</strong> acariens prédateurs, Typhlodromalusaripo est le plus efficace <strong>contre</strong> l’acarienvert. Le prédateur s’attaque surtout auxjeunes feuil<strong>les</strong> aux extrémités des pousses. Sadispersion se fait par le vent et par le transportde boutures contaminées.Les paysans peuvent intensifier la dispersiondes acariens verts en cueillant et en transportantd’un champ à un autre des extrémités depousses de <strong>manioc</strong> contaminées. En revanche,ils peuvent augmenter la survie et la vitesse deprogression des prédateurs en cultivant desvariétés de <strong>manioc</strong> dont <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>se mettent en bouquet à l’extrémité des pousses.Ces variétés attireront plus de prédateursque <strong>les</strong> variétés dont <strong>les</strong> jeunes feuil<strong>les</strong> sonttrès étalées. Même si ces variétés ne sont pascultivées pour l’autoconsommation ou lavente, il suffit d’en planter quelques pieds pourattirer <strong>les</strong> prédateurs.Par ailleurs, <strong>les</strong> cultivateurs peuvent maintenirdans leurs champs de <strong>manioc</strong> certaines adventicescomme Euphorbia heterophylla (Figure 35)et Mallotus oppositifolius (Figure 36) afin d’attirer<strong>les</strong> phytoséiides. Les prédateurs vivront de cesadventices s’ils ne trouvent pas suffisammentde nourriture sur le <strong>manioc</strong>. Ainsi, ils serontprésents pour jouer leur rôle d’agents de luttebiologique dès le retour de l’acarien vert. Lescultivateurs peuvent laisser pousser ces adventicesen bor<strong>du</strong>re ou dans d’autres parties <strong>du</strong>champ, mais pas en grand nombre afin d’évitertoute concurrence avec le <strong>manioc</strong>. Ces pratiquescultura<strong>les</strong> seront particulièrement uti<strong>les</strong>dans <strong>les</strong> sites où le <strong>manioc</strong> est cultivé sans interruptionavec peu ou pas de jachère.Figure 35 :Poinsettia sauvage,EuphorbiaheterophyllaFigure 34 :Acarien prédateur(jaunâtre) senourrissant del’acarien vert (vueagrandie aumicroscope)Figure 36 : Poussede Mallotusoppositifolius2829


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeLes parasitoïdes sont des ennemis naturelsqui éliminent <strong>les</strong> insectes nuisib<strong>les</strong> en sedéveloppant en leur sein. Les parasitoïdes,élevés et lâchés <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>,sont généralement de toutes petitesgêpes qui pondent dans l’insecte. Les oeufséclosent donnant des larves qui rongent <strong>les</strong>tissus internes <strong>du</strong> ravageur, se développent ettuent le ravageur. Le cadavre <strong>du</strong> ravageur nepourrit pas mais <strong>du</strong>rcit et est appelé “momie”.Les larves deviennent des guêpes a<strong>du</strong>ltes àl’intérieur des momies. De ces dernièressortiront de minuscu<strong>les</strong> guêpes qui éliminerontdavantage d’insectes nuisib<strong>les</strong> à l’intérieurdesquels ils déposeront leurs oeufs.nemis naturels ne quittent pas le champ et serepro<strong>du</strong>isent rapidement pour <strong>contre</strong>r touteinvasion de <strong>ravageurs</strong>. La lutte biologique permetaux cultivateurs d’économiser le coût desinsecticides et d’éviter le risque d’empoisonnementde l’homme, <strong>du</strong> bétail et de l’environnementpar <strong>les</strong> pesticides.Figure 37 : Guêpe parasitoïde de cochenillede <strong>manioc</strong> (vue agrandie au microscope)Figure 38 : Momie de la cochenille <strong>du</strong><strong>manioc</strong> (vue agrandie au microscope)La guêpe Apoanygyrus (= Epidinocarsis) lopezi(Figure 37) est l’ennemi naturel le plus efficace<strong>contre</strong> la cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>. Elle a pu maîtriserle ravageur dans la plupart des régionsafricaines. Une autre minuscule guêpe, Encarsiahaitiensis (Figure 39), est un ennemi naturelcourant de l’aleurode. Les momies de la cochenille<strong>du</strong> <strong>manioc</strong> sont brunes (Figure 38)tandis que cel<strong>les</strong> de l’aleurode sont noires(Figure 40).La guêpe employée dans la lutte biologique<strong>contre</strong> la cochenille <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> préfère <strong>les</strong> cochenil<strong>les</strong>de grosse taille qui attaquent <strong>les</strong>pieds de <strong>manioc</strong> vigoureux. Par conséquent,<strong>les</strong> pratiques d’amendement <strong>du</strong> sol qui favorisentune croissance vigoureuse <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>apporteront un plus à la lutte biologiquelivrée à la cochenille par la guêpe.Figure 39 : Parasitoïde de l’aleurode (vueagrandie au microscope)Figure 40 : Mommies de l’aleurode (vuesagrandies au microscope)La lutte biologique ne présente aucun danger,car <strong>les</strong> ennemis naturels ne s’attaquent qu’aux<strong>ravageurs</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong>quels ils ont été élevés etlâchés. Ils n’attaquent pas d’autres insectes ouplantes. La lutte biologique est efficace : <strong>les</strong> en-3031


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeLa lutte microbiologiqueLa lutte microbiologique est une forme spécialede lutte biologique dans laquelle <strong>les</strong> ennemisnaturels sont des “microbes” (champignons,bactéries ou virus) qui éliminent <strong>les</strong><strong>ravageurs</strong> en <strong>les</strong> rendant malades. Ces “agentsde lutte microbiologique” peuvent apparaîtrenaturellement dans <strong>les</strong> champs de <strong>manioc</strong>.Comme d’autres ennemis naturels, ils agissentsans nuire à la culture et sans affecterl’homme.l’homme, ni pour <strong>les</strong> animaux domestiques.Du reste, <strong>les</strong> biopesticides n’éliminent pas <strong>les</strong>ennemis naturels. Ils peuvent donc être employésà la destruction d’un type précis de <strong>ravageurs</strong>ans que l’on ne pertube <strong>les</strong> autresformes de lutte biologique en cours dans lechamp de <strong>manioc</strong>.Des champignons qui détruisent le criquetpuant ont été découverts. Les champignons sedispersent sous forme de “spores” qui ressemblentà de petites graines. Les spores atterrissentsur le ravageur et se mettent àgermer. Puis le champignon s’intro<strong>du</strong>it dansson corps, se développe et tue le ravageur enl’espace de quelques jours. Lorsqu’un criquetatteint meurt, son cadavre demeure fermementaccroché à la plante (Figure 41) outombe. Les chercheurs élaborent actuellementdes “biopesticides”. Il s’agit de préparationsde spores cryptogamiques et d’huile quiseront commercialisées aux fins de la lutteantiacridienne. Le pro<strong>du</strong>it peut être pulvérisésur <strong>les</strong> adventices tel<strong>les</strong> que Chromolaena odorata(Figure 42) afin d’éliminer <strong>les</strong> nymphesnouvellement écloses qui s’amassent surl’adventice (Figure 16). Le pro<strong>du</strong>it peut êtreaussi directement pulvérisé sur la plante pourtuer aussi bien <strong>les</strong> nymphes que <strong>les</strong> a<strong>du</strong>ltes <strong>du</strong>criquet.Figure 41 : Nymphe <strong>du</strong> criquet puant tuée par une affectioncryptogamiqueFigure 42 : Pousses de Chromolaena odorataLe traitement au biopesticide peut s’effectueravec le matériel utilisé couramment pourl’application des pesticides. Les biopesticidessont toutefois beaucoup plus sûrs que <strong>les</strong> pesticideschimiques. Ils ne sont toxiques ni pour3233


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>Guide de lutte intégréeLa lutte culturaleLe criquet puant peut être également combattupar des pratiques cultura<strong>les</strong>. Quelle quesoit l’année, la pullulation <strong>du</strong> criquet puantdépend largement <strong>du</strong> nombre d’oothèques quiarrivent à survivre dans le sol pendant la saisondes pluies. La destruction des oothèques permettradonc de ré<strong>du</strong>ire la population <strong>du</strong>ravageur. Les cultivateurs peuvent localiser etmarquer <strong>les</strong> sites de ponte au début de la saisonpluvieuse. Ensuite, ils creuseront le sol dans <strong>les</strong>sites marqués afin de mettre à nu et de détruire<strong>les</strong> oothèques. Les oeufs doivent être exposésavant leur éclosion au début de la saison sèche,par exemple en octobre dans la plupart despays de l’Afrique de l’Ouest.Le criquet puant pond près de la surface <strong>du</strong> sol.Il est donc facile de découvrir ses oothèques.Néanmoins, pour mener à bien la lutte <strong>contre</strong>ce ravageur, la destruction des oeufs en saisonpluvieuse doit se faire sur une surface importante.Pour cela, il faudra solliciter la participationde beaucoup de paysans des champs de<strong>manioc</strong> voisins. Si un paysan se contente dedétruire <strong>les</strong> oeufs dans son champ et aux alentours,le ravageur se réfugiera dans <strong>les</strong> champset buissons avoisinants d’où il attaquera à nouveau.Les agents vugarisateurs peuvent organiserle collectif des villageois en vue de la découvertedes nids et de la destruction des oeufsdans autant de champs que possible.Certaines adventices, comme Chromolaena odorata(Figure 42), abritent des stades immatures<strong>du</strong> criquet puant (Figure 16). Le ravageurenvahira <strong>les</strong> pieds de <strong>manioc</strong> à partir de cesadventices. Découragez donc la présence desinsectes nuisib<strong>les</strong> dans votre champ en arrachantces adventices.Les <strong>ravageurs</strong> vertébrés <strong>du</strong> <strong>manioc</strong> sont,d’une manière générale, diffici<strong>les</strong> à combattre.Un certain nombre de pratiques cultura<strong>les</strong>pourront toutefois vous aider à limiter leursdégâts :• préparez des lits de semences adéquatspour le bouturage <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>. Ainsi, <strong>les</strong> tubercu<strong>les</strong>ne seront pas facilement mis à nuplus tard. Mais s’il arrive qu’ils le soient,recouvrez-<strong>les</strong> avec de la terre afin de <strong>les</strong>mettre à l’abri des attaques des oiseaux etdes rongeurs;• clôturez vos champs afin que <strong>les</strong> agoutis,<strong>les</strong> bovins et <strong>les</strong> ovins ne puissent y pénétrer;posez des pièges à l’intérieur de la clôture<strong>contre</strong> <strong>les</strong> agoutis et d’autresrongeurs;• Désherbez vos champs de <strong>manioc</strong> à tempset coupez <strong>les</strong> mauvaises herbes et la végétationenvironnantes pour décourager <strong>les</strong>agoutis et <strong>les</strong> rongeurs;• organisez la communauté villageoise pourla chasse aux agoutis dans votre localité;• cultivez des variétés de <strong>manioc</strong> “amères”dans <strong>les</strong> régions où <strong>les</strong> porcs et <strong>les</strong> singesfont des ravages. Ces animaux préfèrentdes variétés de <strong>manioc</strong> “douces”;• récoltez <strong>les</strong> tubercu<strong>les</strong> de <strong>manioc</strong> dèsqu’ils arrivent à maturité; cela limitera leur<strong>du</strong>rée d’exposition aux dégâts des <strong>ravageurs</strong>.RésuméPour combattre <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> et cultiver un <strong>manioc</strong> sain :• Identifiez <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> courants <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>, <strong>les</strong> symptômes des dégâts causés, de mêmeque leurs ennemis naturels.• Choisissez des sites à végétation dense, des sols loameux profonds et un terrain plat oulégèrement incliné pour la culture <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>.• Améliorez le sol par le fumage, le paillage et la culture associée.• Cultivez des variétés de <strong>manioc</strong> tolérantes aux <strong>ravageurs</strong> dans votre localité.• Plantez des boutures saines ou traitez-<strong>les</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> dégâts des <strong>ravageurs</strong>. Evitez detransporter et de planter des boutures infestées par <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> des tiges. Après larécolte, détruisez <strong>les</strong> tiges contaminées.• Plantez le <strong>manioc</strong> surtout au début de la saison des pluies. Evitez le bouturage tardif.• Utilisez des ennemis naturels <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>.• Ne traitez pas vos champs avec des pesticides. Ces pro<strong>du</strong>its élimineront <strong>les</strong> ennemisnaturels <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>.• Creusez <strong>les</strong> sites de ponte <strong>du</strong> criquet puant en saison des pluies, afin de mettre à nu etde détruire ses oeufs.• Dans la lutte <strong>contre</strong> <strong>les</strong> oiseaux, <strong>les</strong> rongeurs et d’autres <strong>ravageurs</strong> vertébrés <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>,clôturez <strong>les</strong> champs et installez-y des pièges. Recouvrez <strong>les</strong> tubercu<strong>les</strong> exposés avec dela terre. Organisez <strong>les</strong> villageois pour la chasse aux agoutis. Désherbez votre champ de<strong>manioc</strong> à temps afin de décourager <strong>les</strong> rongeurs. Récoltez <strong>les</strong> tubercu<strong>les</strong> de <strong>manioc</strong> dèsqu’ils arrivent à maturité.3435


<strong>Lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> <strong>du</strong> <strong>manioc</strong>RemerciementsNous tenons à remercier tout particulièrement le Programme des Nations unies pour le Dévelopementet le Gouvernement autrichien pour leur appui financier. Nos remerciementss’adressent également aux institutions et personnes suivantes pour leur soutien matériel, etpour <strong>les</strong> informations et services fournis en vue de la pro<strong>du</strong>ction d’une série de Guides de lapratique de <strong>Lutte</strong> intégrée-Manioc :• Les Programmes de développement agricole (ADPs) des Etats de Abia, Akwa Ibom, Anambra,Benue, Cross Rivers, Rivers, Delta, Edo, Enugu, Imo, Kogi, Kwara, Ogun, Ondo, Osun, Oyo, etPlateau <strong>du</strong> Nigeria• Le Centre d’Action Régionale pour le Développement Rural (CARDER), Bénin• Le Centro International de Agricultura Tropical (CIAT), Cali, Colombia• Le Crop Services Department (CSD),la DAES (Division des services de vulgarisation agricole),et le Plant Protection and Regulatory Services Department —PPRSD— (Département desservices de protection et de contrôle des végétaux) <strong>du</strong> Ministère de l’alimentation et del’agriculture <strong>du</strong> Ghana• L’Université Fédérale de Technologie, Owerri, Nigeria• Le Collège Fourah Bay, Université de Sierra Leone, Freetown, Sierra Leone• Le Centre régional d’Afrique orientale et australe de l’<strong>IITA</strong> (ESARC), Uganda• L’Institut de Recherche Agronomique et de Développement (IRAD), Cameroun• L’Institut National des Recherches Agrico<strong>les</strong> <strong>du</strong> Bénin (INRAB), Bénin• L’Institut de recherche sur <strong>les</strong> plantes à racines et tubercu<strong>les</strong> (NRCRI), d’Umudike, Nigeria• Le Centre de formation rurale (RTC, Eglise Presbytérienne ) à Fonta et Kumba,Cameroun• Le Sasakawa Global 2000, Bénin• Le Service de Protection des Végétaux et <strong>du</strong> Contrôle Phytosanitaire (SPVC), Bénin• Le Réseau de recherche d’Afrique australe sur <strong>les</strong> plantes à racines et tubercu<strong>les</strong> (SARRNET),Malawi• L’Université d’Agriculture, Abeokuta, Nigeria• L’Université de Buea, Buea, Cameroun• L’Université de Cape Coast, Cape Coast, Ghana36


© <strong>IITA</strong> 2000ISBN 978-131-181-9Le comité des organisations non gouvernementa<strong>les</strong> (ONG) <strong>du</strong>groupe consultatif pour la recherche agricole internationale(GCRAI) a fourni une partie des fonds nécessaire pour la pro<strong>du</strong>ctionde ce guide en Français

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