Implication des protéines vitamine K-dépendantes dans la ...

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100 3.3 Discussion n’augmente pas parallèlement à quantité de protéine Gas6 et de récepteur Axl, la protéine S ne puisse plus assumer son rôle d’inhibiteur de la prolifération cellulaire. De ce fait, il serait intéressant de mesurer l’expression de la protéine S dans les gliomes en comparaison avec les conditions physiologiques et d’évaluer l’effet d’un apport de protéine S sur la prolifération de ces cellules in vitro et in vivo. In vivo, la protéine S sécrétée par les CSN et par les cellules endothéliales (Benzakour and Kanthou, 2000) est une candidate potentielle pour limiter l’expansion tumorale. En effet, une étude montre que les CSN sécrètent des facteurs qui inhibent la prolifération des cellules de gliomes (Suzuki et al., 2005) et dont la masse est comprise entre 50 et 100 kDa. La protéine S, dont la masse est de 69 kDa, pourrait être un de ces facteurs. Le rôle des récepteurs TAM dans la tumorigenèse a été étudié in vitro sur ces tumeurs cérébrales. Ainsi, la transfection de cellules de gliome avec un dominant négatif pour Axl induit une diminution de leur prolifération ainsi que de leur potentiel invasif (Vajkoczy et al., 2006). Compte tenu de nos travaux montrant un rôle de la protéine Gas6 sur la capacité d’autorenouvellement des CSN et de la relation entre les CSN et les gliomes, il pourrait être intéressant d’évaluer les effets de la signalisation Gas6/Axl sur l’autorenouvellement des cellules souches tumorales, probablement dérivées des CSN. La protéine Gas6 et la protéine S sont sécrétées par les cellules de la SVZ et présentes dans le LCR L’expression de la protéine S et de son homologue structural Gas6 ont précédemment été décrites au sein du SNC. Prieto et collaborateurs ont démontré que l’ARNm de ces deux protéines était, entre autres, présent au niveau des plexus choroïdes (Prieto et al., 2000; Prieto et al., 1999). Notre étude montre que la protéine S et la protéine Gas6 sont les seules PVKDs sécrétées par les cellules de la SVZ qui expriment également les récepteurs TAM. Chez la souris, seule la protéine Gas6, secrétée par les plexus choroïdes, est retrouvée dans le LCR, alors que la protéine S, tout comme la protéine Gas6, sont retrouvées dans le LCR de brebis. Cette différence inter-espèce pourrait être la conséquence d’une faible concentration de protéine S dans le LCR de souris. Pour évaluer cette hypothèse, il serait important d’utiliser des moyens de détection protéique plus sensibles que le Western blot tel qu’un dosage ELISA. La protéine S, tout comme la protéine Gas6, sont également des protéines produites par les cellules endothéliales (Fair et al., 1986; Ganopolsky et al., 2008). Comme le montre

101 3.3 Discussion nos résultats, la protéine S est présente dans des vaisseaux sanguins dans la SVZ et pourrait alors agir de façon endocrine sur les cellules de la SVZ in vivo. Des études récentes suggèrent que les CSN pourraient contribuer au développement de gliome. Nos résultats montrent que la protéine Gas6 et la protéine S contrôle la prolifération et la différenciation des CSN. Une dérégulation de ces mécanismes de contrôle pourrait donc participer à la survenue de tumeur cérébrale. La protéine Gas6 et la protéine S : frères jumeaux ou frères ennemis Notre étude montre pour la première fois des effets distincts des homologues structuraux la protéine S et de la protéine Gas6 sur un modèle d’étude commun, les cellules souches neurales de la SVZ. La protéine Gas6 stimule la prolifération des cellules de types souches in vitro et in vivo et la protéine S inhibe la prolifération des CSN in vitro. L’effet de ces deux PVKDs est médié par deux récepteurs tyrosine kinase distincts, le récepteur Axl et le récepteur Tyro3. La voie de signalisation Gas6/Axl est donc une voie stimulatrice alors que la voie de signalisation protéine S/Tyro3 est une voie inhibitrice de la prolifération des CSN. Beaucoup d’études ont été réalisées sur l’effet cellulaire des protéines S et Gas6 via leurs récepteurs TAM. Ces protéines ont parfois des effets identiques, elles stimulent particulièrement la phagocytose des segments externes des photorécepteurs par l’EPR (Hall et al., 2005; Prasad et al., 2006b) et l’activité des ostéoclastes (Katagiri et al., 2001; Nakamura et al., 1998b) ou des effets propres, ainsi la protéine Gas6 stimule par exemple la migration cellulaire (Fridell et al., 1998) et la croissance tumorale (Holland et al., 2005). Il s’avère que la protéine Gas6 stimule la prolifération de certains types cellulaires tels que celle des cellules de carcinomes prostatiques ou des fibroblates cardiaques (Sainaghi et al., 2005; Stenhoff et al., 2004). La protéine S a été démontré comme stimulant la prolifération des cellules musculaires lisses humaines (Benzakour and Kanthou, 2000) mais également comme inhibant la prolifération des astrocytes de rat après lésion (Tomobe et al., 1996). La protéine S et la protéine Gas6 ont une homologie structurale de 43% et exercent leurs effets via les récepteurs tyrosine kinase TAM. L’expression des protéines S et Gas6 ainsi que de leurs récepteurs varient au cours du développement et sont différentes selon l’organe ou le type cellulaire considéré. De plus, l’affinité de ces deux ligands pour leurs récepteurs est très différente et varie notamment en fonction de l’espèce (Pour revue (Hafizi and Dahlback, 2006a; Hafizi and Dahlback, 2006b)). Ce modèle d’étude comportant deux ligands de structure semblable pour trois récepteurs reste donc d’une grande complexité. La

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3.3 Discussion<br />

nos résultats, <strong>la</strong> protéine S est présente <strong>dans</strong> <strong>des</strong> vaisseaux sanguins <strong>dans</strong> <strong>la</strong> SVZ et pourrait<br />

alors agir de façon endocrine sur les cellules de <strong>la</strong> SVZ in vivo.<br />

Des étu<strong>des</strong> récentes suggèrent que les CSN pourraient contribuer au développement de<br />

gliome. Nos résultats montrent que <strong>la</strong> protéine Gas6 et <strong>la</strong> protéine S contrôle <strong>la</strong> prolifération<br />

et <strong>la</strong> différenciation <strong>des</strong> CSN. Une dérégu<strong>la</strong>tion de ces mécanismes de contrôle pourrait donc<br />

participer à <strong>la</strong> survenue de tumeur cérébrale.<br />

La protéine Gas6 et <strong>la</strong> protéine S : frères jumeaux ou frères ennemis<br />

Notre étude montre pour <strong>la</strong> première fois <strong>des</strong> effets distincts <strong>des</strong> homologues<br />

structuraux <strong>la</strong> protéine S et de <strong>la</strong> protéine Gas6 sur un modèle d’étude commun, les cellules<br />

souches neurales de <strong>la</strong> SVZ. La protéine Gas6 stimule <strong>la</strong> prolifération <strong>des</strong> cellules de types<br />

souches in vitro et in vivo et <strong>la</strong> protéine S inhibe <strong>la</strong> prolifération <strong>des</strong> CSN in vitro. L’effet de<br />

ces deux PVKDs est médié par deux récepteurs tyrosine kinase distincts, le récepteur Axl et le<br />

récepteur Tyro3. La voie de signalisation Gas6/Axl est donc une voie stimu<strong>la</strong>trice alors que <strong>la</strong><br />

voie de signalisation protéine S/Tyro3 est une voie inhibitrice de <strong>la</strong> prolifération <strong>des</strong> CSN.<br />

Beaucoup d’étu<strong>des</strong> ont été réalisées sur l’effet cellu<strong>la</strong>ire <strong>des</strong> <strong>protéines</strong> S et Gas6 via leurs<br />

récepteurs TAM. Ces <strong>protéines</strong> ont parfois <strong>des</strong> effets identiques, elles stimulent<br />

particulièrement <strong>la</strong> phagocytose <strong>des</strong> segments externes <strong>des</strong> photorécepteurs par l’EPR (Hall et<br />

al., 2005; Prasad et al., 2006b) et l’activité <strong>des</strong> ostéoc<strong>la</strong>stes (Katagiri et al., 2001; Nakamura<br />

et al., 1998b) ou <strong>des</strong> effets propres, ainsi <strong>la</strong> protéine Gas6 stimule par exemple <strong>la</strong> migration<br />

cellu<strong>la</strong>ire (Fridell et al., 1998) et <strong>la</strong> croissance tumorale (Hol<strong>la</strong>nd et al., 2005). Il s’avère que<br />

<strong>la</strong> protéine Gas6 stimule <strong>la</strong> prolifération de certains types cellu<strong>la</strong>ires tels que celle <strong>des</strong> cellules<br />

de carcinomes prostatiques ou <strong>des</strong> fibrob<strong>la</strong>tes cardiaques (Sainaghi et al., 2005; Stenhoff et<br />

al., 2004). La protéine S a été démontré comme stimu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> prolifération <strong>des</strong> cellules<br />

muscu<strong>la</strong>ires lisses humaines (Benzakour and Kanthou, 2000) mais également comme inhibant<br />

<strong>la</strong> prolifération <strong>des</strong> astrocytes de rat après lésion (Tomobe et al., 1996).<br />

La protéine S et <strong>la</strong> protéine Gas6 ont une homologie structurale de 43% et exercent<br />

leurs effets via les récepteurs tyrosine kinase TAM. L’expression <strong>des</strong> <strong>protéines</strong> S et Gas6<br />

ainsi que de leurs récepteurs varient au cours du développement et sont différentes selon<br />

l’organe ou le type cellu<strong>la</strong>ire considéré. De plus, l’affinité de ces deux ligands pour leurs<br />

récepteurs est très différente et varie notamment en fonction de l’espèce (Pour revue (Hafizi<br />

and Dahlback, 2006a; Hafizi and Dahlback, 2006b)). Ce modèle d’étude comportant deux<br />

ligands de structure semb<strong>la</strong>ble pour trois récepteurs reste donc d’une grande complexité. La

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