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Chapitre premier

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LA MODALITÉ FORMULAIRE DU CHANT GRÉGORIEN 11Exemple 5 : Notation complète du chant du psaume 145 (versets 1, 2 et 9).4. La modalité des antiennesLes antiennes sont classées selon huit modes qui correspondent aux huit tons psalmodiques. Leclassement modal de l'antienne détermine quel ton doit être choisi pour le psaume qu'elle accompagne.Ainsi, une antienne du 1 er mode demande que les versets du psaume soient chantés en 1 er ton, uneantienne du 2 e mode demande le 2 e ton, etc. Le but du système paraît être d'assurer une unitémélodique satisfaisante entre l'antienne et les versets. De nos jours, le système est fixé par la tradition,de sorte qu'on ne peut plus aisément reconstituer les critères mis en jeu à l'origine, qui se situe peutêtredans la plus haute Antiquité 5 , mais on peut penser qu'ils étaient de l'ordre d'une certaine euphonieentre la mélodie de l'antienne et les tournures du ton psalmodique correspondant. Les mélodies ontsubi des modifications parfois importantes au cours des siècles. De plus, la théorie du système modaln'a été rédigée que tardivement, à partir du IX e siècle.L’exemple 6 ci-dessous rappelle le <strong>premier</strong> ton psalmodique et montre deux antiennes du <strong>premier</strong>mode. Les débuts des deux antiennes sont identiques (et semblables à l’intonatio du ton) et lesterminaisons très semblables ; Sol et luna a une partie médiane plus développée qu’Inclinavit Dominus.L’exemple 7 rappelle de même le sixième ton psalmodique, qui ne diffère du <strong>premier</strong> que par laterminatio, et montre deux antiennes du sixième mode : celles-ci aussi sont semblables l’une à l’autrepar le début et la fin, alors que la seconde possède une partie médiane plus développée. Ces exemplesindiquent, d’une part, la parenté entre les modes et les formules du ton correspondant, ici en particulierentre l’intonatio du ton et le début des antiennes, et, d’autre part, la parenté entre les antiennes d’unmême mode, qui se manifeste en particulier au début et à la fin des mélodies. Le problème de l'unitémélodique entre l'antienne et le verset se pose en effet surtout aux points de contact entre eux, entre lafin du verset et le début de l'antienne d’une part, entre la fin de l'antienne et le début du verset d’autrepart.Lorsqu’un ton psalmodique comporte plusieurs formules de terminatio, on constate qu'à chacuned’entre elles correspond(ent) une ou plusieurs tournures mélodiques pour le début des antiennes. End'autres termes, le répertoire des antiennes comporte au moins autant de tournures mélodiques initialesque les tons psalmodiques possèdent de formules terminales. L'exemple 8 reproduit les cinq terminaisonspossibles en 7 eton, numérotées de I à V, et, en regard, les tournures mélodiques initiales desantiennes qui y correspondent (les pourcentages se réfèrent au nombre de cas recensés dansl’Antiphonaire) 6 . Les terminaisons tonales se manifestent clairement ici comme de simples variantes lesunes des autres. Lorsque plusieurs formules initiales y correspondent, elles constituent manifestement5Le système modal, en effet, pourrait être bien antérieur à l’ère chrétienne et remonte peut-être aux origines de la psalmodiehébraïque.6Ce recensement s’inspire de celui qu’avait réalisé F.-A. Gevaert d'après le tonaire de Réginon de Prüm (vers 900). Voir F.-A. GEVAERT, La mélopée antique dans le chant de l’Église latine, Gand, 1895.

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