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Manifestation organisée le 12 octobre 1937 en l'Honneur ... - Manioc

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MANIOC.orgConseil général de la Guyane


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LA GUYANEAL'HONNEURMANIOC.orgConseil Conseil général de de la la Guyane


MANIFESTATIONorganisée<strong>le</strong> <strong>12</strong> Octobre <strong>1937</strong><strong>en</strong> <strong>l'Honneur</strong> deM. Gaston MONNERVILLEDéputé de la GuyaneSous-Secrétaire d'Etat aux Colonies


AVANTPROPOSSur l'initiative des Cuyanais de Paris et des amis de GastonMonnervil<strong>le</strong> a eu lieu, <strong>le</strong> <strong>12</strong> <strong>octobre</strong> <strong>1937</strong>, dans <strong>le</strong>ssalons du Palais d'Orsay, une manifestation d'intime sympathie<strong>en</strong> l'honneur du nouveau Sous-Secrétaire d'Etat auxColonies.Cette réunion, que <strong>le</strong>s organisateurs avai<strong>en</strong>t voulu trèsdiscrète, a rapidem<strong>en</strong>t dépassé <strong>le</strong> cadre qui lui était primitivem<strong>en</strong>tassigné, groupant autour de Gaston Monnervil<strong>le</strong>,non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s compagnons de la première heure de savie politique, mais <strong>en</strong>core un grand nombre d'amis et depersonnalités désireuses de s'associer à ce témoignagepublic de gratitude, d'affection, d'amitié.En dépit de l'afflu<strong>en</strong>ce et de la haute personnalité decertains convives, cette cérémonie a conservé son caractèred'affectueuse cordialité qui témoignait assez de la profondesympathie que Gaston Monnervil<strong>le</strong> a su éveil<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong>sdivers milieux parisi<strong>en</strong>s.Par ail<strong>le</strong>urs, la prés<strong>en</strong>ce cha<strong>le</strong>ureuse de nombreux Guyanaiset Antillais prouvait assez que ces amitiés nouvel<strong>le</strong>sn'atténuai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ri<strong>en</strong>, mais, bi<strong>en</strong> au contraire, r<strong>en</strong>forçai<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core <strong>le</strong>s li<strong>en</strong>s pénétrants qui uniss<strong>en</strong>t, de façon si vivante,Gaston Monnervil<strong>le</strong> et ses chers compatriotes.L'accession au pouvoir de Gaston Monnervil<strong>le</strong> marque, <strong>en</strong>effet, une date significative dans l'histoire même de laGuyane qui, pour la première fois, pouvait saluer la prés<strong>en</strong>cede l'un de ses fils dans <strong>le</strong>s Conseils du Gouvernem<strong>en</strong>tFrançais. Certains n'ont pas hésité à voir, dans ce choix, ungeste de la Mère Patrie, résolue à marquer l'importance durô<strong>le</strong> qui doit, désormais, rev<strong>en</strong>ir à la plus anci<strong>en</strong>ne des terresfrançaises d'Outre-Mer dans la vie de notre communauté.Quatre discours fur<strong>en</strong>t prononcés. Ami d'<strong>en</strong>fance de GastonMonnervil<strong>le</strong>, <strong>le</strong> capitaine Gabriel Bureau traduisit lafierté de ses compatriotes et l'émotion ress<strong>en</strong>tie <strong>en</strong> Guyanepar tous ceux que la distance privait de la joie de participerà cette émouvante réunion.Puis, M. H<strong>en</strong>ri Bér<strong>en</strong>ger, Ambassadeur de France et Présid<strong>en</strong>tdu Groupe des Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taires coloniaux, dans uneallocution d'une grande finesse de s<strong>en</strong>sibilité et de forme,associait tous <strong>le</strong>s Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taires coloniaux à l'hommager<strong>en</strong>du à Gaston Monnervil<strong>le</strong>, à qui il prédit <strong>le</strong>s plus largessuccès politiques.Sur <strong>le</strong> mode familier, M. César Campinchi, ministre de laMarine, évoqua un contact de dix années avec Gaston Monnervil<strong>le</strong>,qui fut pour lui <strong>le</strong> plus dévoué et <strong>le</strong> plus intime descollaborateurs au Barreau. Outre <strong>le</strong>s qualités professionnel<strong>le</strong>set <strong>le</strong> ta<strong>le</strong>nt connu de l'avocat, il loua l'homme, son intelli -


2g<strong>en</strong>ce et sa faculté de rapide compréh<strong>en</strong>sion, ses qualités detravail, son amitié s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> et toujours sûre.Enfin. M. Marius Moutet, ministre des Colonies, prit laparo<strong>le</strong> po ur apporter tout d'abord, <strong>le</strong> salut de M. Camil<strong>le</strong>Chautemps, Présid<strong>en</strong>t du Conseil, qui, empêché d'être auxcôtés de Monnervil<strong>le</strong> ce soir-là, avait t<strong>en</strong>u à lui télégraphier<strong>en</strong> ces termes :« Associe-moi à l'amical témoignage r<strong>en</strong>du à notre« cher Monnervil<strong>le</strong>, à qui j'<strong>en</strong>vp ; e de tout cœur,« mon affectueuse p<strong>en</strong>sée. »En un discours où percait une sincère amitié pour sonsous-secrétaire d'Etat, M. Marius Moutet se félicita du choixheureux qui avait placé à ses côtés un homme aussi avertides besoins et des nécessités du monde colonial français, etdont <strong>le</strong> clair jugem<strong>en</strong>t et <strong>le</strong>s promptes décisions apportai<strong>en</strong>tà son action un concours si précieux.Puis, visib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t emoreint d'une émotion qu'il ne cherchepas à dissimu<strong>le</strong>r, Gaston Monnervil<strong>le</strong> répondit <strong>en</strong> unemagnifique improvisation aux divers orateurs. En des termesd'une délicate modestie il tint à reporter sur sa chèreGuyane tout <strong>le</strong> mérite de la désignation dont il avait étél'objet par <strong>le</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t de la République. Il se déclaraheureux de saisir cette occasion pour remercier tous sesamis, collaborateurs, chefs de service et fonctionnaires quilui apport<strong>en</strong>t une aide de tous <strong>le</strong>s instants dans l'effort qu'ilpoursuit aux côtés de M. Marius Moutet pour gérer, dansdes circonstances diffici<strong>le</strong>s, et sauvegarder <strong>le</strong>s intérêts sidivers de notre empire colonial.Son discours produisit sur <strong>le</strong>s convives une extraordinaireémotion. Bi<strong>en</strong> des visages se crispèr<strong>en</strong>t, bi<strong>en</strong> des yeux semouillèr<strong>en</strong>t, lorsque Monnervil<strong>le</strong> Daria de la France avec unacc<strong>en</strong>t intraduisib<strong>le</strong> de sincérité et <strong>en</strong> des termes d'une rareélévation. La sal<strong>le</strong> était littéra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t bou<strong>le</strong>versée.A l'issue des discours, six charmantes Guyanaises <strong>en</strong>costume local, internrètes de <strong>le</strong>urs compatriotes demeurésau pays, vinr<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ter une gerbe de f<strong>le</strong>urs <strong>en</strong> mêmetemps qu'un délicat complim<strong>en</strong>t à Madame Monnervil<strong>le</strong>,compagne et collaboratrice dévouée du Sous-Secrétaired'Etat.***La <strong>le</strong>cture des discours prononcés au cours de cette soirée,montrera quel<strong>le</strong> haute estime profess<strong>en</strong>t pour Gaston Monnervil<strong>le</strong>ceux qui l'ont vu à l'œuvre. Sa loyauté, son caractère,sa droiture ont r<strong>en</strong>du sympathiaue à tous ceux ouil'approch<strong>en</strong>t cet homme acharné ou travail, qui lutte sanstrêve hour l'évolution et la grandeur du pays oui lui estcher : la Guyane, troD méconnue.Il n'a pas pu ne pas s<strong>en</strong>tir, <strong>en</strong> cette soirée mémorab<strong>le</strong>, oùfut fêtée, avec lui, notre vieil<strong>le</strong> province d'Amériaue latine,que désormais <strong>le</strong>s amis de Gaston Monnervil<strong>le</strong> sont dev<strong>en</strong>us<strong>le</strong>s vrais amis de la Guyane.


— 3 —Discours du Capitaine BureauSecrétaire général de l'U. G. A. G.C'est au nom des Guyanais de Paris que je pr<strong>en</strong>ds laparo<strong>le</strong>.Et tout d'abord, je salue Monsieur Marius Moutet, ministredes Colonies qui, malgré <strong>le</strong>s obligations de sa charge, abi<strong>en</strong> voulu accepter de présider cette réunion. Sa prés<strong>en</strong>ceici ce soir pr<strong>en</strong>d à nos yeux, une va<strong>le</strong>ur particulière, car el<strong>le</strong>est <strong>le</strong> gage de l'étroite collaboration des deux hommes quiont pour mission de diriger <strong>le</strong>s destinées de l'empire colonialfrançais. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Monsieur <strong>le</strong> Ministre, vous avez un départem<strong>en</strong>t des pluslourds par <strong>le</strong>s problèmes si divers qui vous sont soumis, mais,ce qu'il faut que l'on sache, c'est tout l'effort de compréh<strong>en</strong>sioncolonia<strong>le</strong> que vous déployez à <strong>le</strong>s solutionner. (Applaudissem<strong>en</strong>ts)Qu'il me soit permis d'associer au nom de M. Moutet,celui de M. Marc Rucart, afin de <strong>le</strong>ur adresser, au nom devous <strong>le</strong>s Cuyanais, tous nos remerciem<strong>en</strong>ts et nos s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tsde vive gratitude pour la première mesure qu'ils ont prise :cel<strong>le</strong> de la susp<strong>en</strong>sion de l'<strong>en</strong>voi des condamnés aux travauxforcés, <strong>en</strong> Guyane et pour la courageuse initiativequ'ils ont eue : cel<strong>le</strong> de déposer sur <strong>le</strong> bureau de la Chambre,<strong>le</strong> projet de suppression du bagne colonial. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)je salue M. Campinchi, Ministre de la Marine qui, dès <strong>le</strong>premier contact, avait su découvrir dans ce jeune avocatarrivant de Toulouse, <strong>le</strong> beau ta<strong>le</strong>nt et la bel<strong>le</strong> culture juridiquequi fir<strong>en</strong>t de Gaston Monnervil<strong>le</strong>, quelques annéesplus tard, <strong>le</strong> Présid<strong>en</strong>t des jeunes Avocats du Barreau deParis. (Applaudissem<strong>en</strong>ts prolongés.)Je salue Messieurs <strong>le</strong>s Membres du Gouvernem<strong>en</strong>t, Messieurs<strong>le</strong>s Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taires métropolitains et coloniaux prés<strong>en</strong>tsqui, <strong>en</strong> s'associant à nos agapes, montr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quel<strong>le</strong>estime ils ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong> b<strong>en</strong>jamin de la représ<strong>en</strong>tation colonia<strong>le</strong>.(Applaudissem<strong>en</strong>ts).Il m'est particulièrem<strong>en</strong>t agréab<strong>le</strong> de vous saluer, Mesdames,car la grâce qui émane de vos personnes et la diversitédes coloris de vos toi<strong>le</strong>ttes jett<strong>en</strong>t une note de fraîcheuret de gaîté sur notre réunion qui, sans vous, aurait été bi<strong>en</strong>sombre dans ce milieu d'hommes tous vêtus de noir... (Applaudissem<strong>en</strong>tset rires.)Je vous salue tous <strong>en</strong>fin qui, sous <strong>le</strong> signe de l'amitié,avez répondu aussi nombreux à l'appel des initiateurs et desorganisateurs, voulant ainsi apporter à Gaston Monnervil<strong>le</strong>vos s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts de cordia<strong>le</strong> sympathie.Pour la première fois, dans son histoire, la plus vieil<strong>le</strong>terre française voit un de ses fils participer aux Conseils degouvernem<strong>en</strong>t. D'autres colonies avai<strong>en</strong>t déjà eu cet insignehonneur et nous autres Guyanais nous nous demandions si


4nous <strong>le</strong> connaitrions un jour; aussi notre fierté et notre joiesont-el<strong>le</strong>s grandes.Je ne ferai pas la biographie de Monnervil<strong>le</strong>, car, ainsique l'a dit <strong>le</strong> Présid<strong>en</strong>t Sarraut, lors du jubilé de grati<strong>en</strong>Candace « ces sortes de panégyriques ont un faux air derépétition d'oraison funèbre ».Je rappel<strong>le</strong>rai seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t qu'il est né <strong>en</strong> Guyane il y aquelque quarante ans et que, tout <strong>en</strong>fant, il émerveillait sesmaîtres qui se plaisai<strong>en</strong>t à reconnaître <strong>en</strong> lui un sujet degrand av<strong>en</strong>ir.Boursier de son pays, c'est à Toulouse qu'il acheva sesétudes <strong>en</strong> acquérant sa lic<strong>en</strong>ce ès-<strong>le</strong>ttres et son doctorat <strong>en</strong>droit. Inscrit tour à tour au barreau de Toulouse et deParis, il devint, <strong>en</strong> 1924, Secrétaire de la Confér<strong>en</strong>ce desAvocats et, <strong>en</strong> 1928, Présid<strong>en</strong>t des Jeunes Avocats de Paris.Elu député de la Guyane <strong>en</strong> 1932, réélu <strong>en</strong> 1936, Monnervil<strong>le</strong>a su obt<strong>en</strong>ir la confiance de ses collègues du Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tet dev<strong>en</strong>ir vice-présid<strong>en</strong>t de deux des plus importantesCommissions de la Chambre : cel<strong>le</strong> des Colonies et cel<strong>le</strong> deLégislation Civi<strong>le</strong> et Criminel<strong>le</strong>.Doué d'une puissance de travail prodigieuse, Monnervil<strong>le</strong>,dès son arrivée au Palais-Bourbon, a employé toute sonactivité au service de sa petite patrie. Je n'énumérerai pastoutes ses interv<strong>en</strong>tions heureuses dans l'ordre économique,financier et social ; son action, je la résumerai d'une phrase :il n'a pas déçu ses compatriotes dans l'espoir qu'ils avai<strong>en</strong>tmis <strong>en</strong> lui. (Applaudissem<strong>en</strong>ts prolongés.)Sa nomination comme Sous-Secrétaire d'Etat, <strong>en</strong> dehorsmême qu'el<strong>le</strong> consacre la va<strong>le</strong>ur de l'homme et qu'el<strong>le</strong>magnifie celui qui <strong>en</strong> est l'objet, pr<strong>en</strong>d une va<strong>le</strong>ur significative,au mom<strong>en</strong>t où chez certaines grandes puissances, <strong>le</strong>squestions racia<strong>le</strong>s occup<strong>en</strong>t une place des plus importantes.(Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.)El<strong>le</strong> est l'illustration de la politique démocratique colonia<strong>le</strong>de notre pays, <strong>en</strong> vertu de laquel<strong>le</strong> tous <strong>le</strong>s fils dela France tota<strong>le</strong> sont placés sur un même pied d'égalité. LaFrance Républicaine affirme ainsi, à la face du monde,qu'el<strong>le</strong> ne fait aucune différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre ses <strong>en</strong>fants etqu'el<strong>le</strong> rejette avec dédain et horreur cette dégradante conceptionraciste qui a fait recu<strong>le</strong>r l'humanité de plusieurssièc<strong>le</strong>s. ( Applaudissem<strong>en</strong>ts.)A l'heure où notre franc dev<strong>en</strong>u flottant, a glissé sansavoir restitué <strong>en</strong>core à l'économie française un pouvoir deconcurr<strong>en</strong>ce sur <strong>le</strong>s marchés mondiaux, à l'heure où toutes<strong>le</strong>s nations, <strong>en</strong> se repliant sur el<strong>le</strong>s-mêmes, s'organis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>circuit fermé, il est nécessaire de se rappe<strong>le</strong>r que la nationfrançaise s'est répandue sur toute l'ét<strong>en</strong>due du monde etqu'el<strong>le</strong> n'est pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de 40 millions, mais de 100 millionsd'habitants. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)La France dispose, dans ses territoires d'outre-mer, d'unpot<strong>en</strong>tiel de puissance qui n'est limité que par <strong>le</strong>s possibilitésde mise <strong>en</strong> œuvre et d'utilisation. El<strong>le</strong> est <strong>le</strong> seul pays


5du monde qui, par la richesse de ses colonies, pourrait sepasser de l'Etranger. En effet, quels que soi<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s produits<strong>en</strong>visagés, quel<strong>le</strong>s que soi<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s d<strong>en</strong>rées indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong>s àl'alim<strong>en</strong>tation, quel<strong>le</strong>s que soi<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s matières premièresnécessaires à l'industrie, nous <strong>le</strong>s possédons dans la FranceContin<strong>en</strong>ta<strong>le</strong> unie à la France d'outre-mer.Nos colonies sont déjà <strong>le</strong>s plus fortes cli<strong>en</strong>tes de la Métropo<strong>le</strong>;el<strong>le</strong>s peuv<strong>en</strong>t, par <strong>le</strong>ur équipem<strong>en</strong>t et <strong>le</strong>s besoins de<strong>le</strong>urs habitants, redonner un essor à notre industrie et à notrecommerce. La mise <strong>en</strong> va<strong>le</strong>ur des colonies et l'ouverture dumarché métropolitain aux productions colonia<strong>le</strong>s ont pourcorollaire l'ouverture de débouchés aux produits fabriquésde la mértopo<strong>le</strong>. L'indigène, dev<strong>en</strong>u v<strong>en</strong>deur, devi<strong>en</strong>t acheteur.La France, dont la production se meurt faute d'un alignem<strong>en</strong>tde notre législation socia<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s autres pays étrangers,doit <strong>en</strong>visager une sorte d'aménagem<strong>en</strong>t économique,d'une part, <strong>en</strong>tre la métropo<strong>le</strong> et ses colonies, et, d'autrepart, <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s colonies <strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s; mais, pour atteindrece but, il est indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> de mettre au point l'organisationde l'Empire, c'est-à-dire d'avoir une politique colonia<strong>le</strong>basée sur une politique maritime, sur une politique decolonisation et sur une politique indigène. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)L'obstination que mett<strong>en</strong>t certaines puissances dans <strong>le</strong>urst<strong>en</strong>tatives d'expansion, la propagande et <strong>le</strong>s rev<strong>en</strong>dicationsque font certaines autres, montr<strong>en</strong>t l'intérêt qu'el<strong>le</strong>s attach<strong>en</strong>t— tant au point de vue économique qu'au point devue social — à la possession d'un domaine colonial.Une propagande est à réorganiser, une mystique colonia<strong>le</strong>est à créer; il est certain qu'el<strong>le</strong> coûtera cher, mais l'exemp<strong>le</strong>de certains états voisins qui emploi<strong>en</strong>t, dans ce but, dessommes considérab<strong>le</strong>s, doit nous faire compr<strong>en</strong>dre qu'uneconnaissance plus grande de notre domaine d'outre-mer etune diffusion de l'idée colonia<strong>le</strong> sont <strong>le</strong>s <strong>le</strong>viers de commandede notre activité nationa<strong>le</strong> et de notre puissancemondia<strong>le</strong>. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Dans notre empire colonial, un gros effort de mise <strong>en</strong>va<strong>le</strong>ur s'est poursuivi et se traduit par une production dematières premières de jour <strong>en</strong> jour plus accrue ; mais, que dechoses rest<strong>en</strong>t à faire et <strong>le</strong>s jeunes doiv<strong>en</strong>t trouver là unvaste champ d'action.Or, dans cet empire, — et bi<strong>en</strong> que son député ait faitbeaucoup pour lui, — il n'est pas un pays plus déshérité quela Guyane française depuis plus de trois c<strong>en</strong>ts ans.La Guyane, qui est la plus vieil<strong>le</strong> et cep<strong>en</strong>dant la plusjeune, la plus riche et cep<strong>en</strong>dant la plus pauvre des coloniesfrançaises, mérite de ret<strong>en</strong>ir l'att<strong>en</strong>tion de la Métropo<strong>le</strong> <strong>en</strong>raison des prodigieuses richesses de son sol, de son sous-so<strong>le</strong>t de sa forêt.C'est une obligation, plus que jamais, pour une nationcolonisatrice comme la France, de mettre <strong>en</strong> va<strong>le</strong>ur la


— 6 —Guyane. Internationa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, pour que cette dernière n'apparaisseplus comme un territoire abandonné, à côté de deuxcolonies prospères, et, politiquem<strong>en</strong>t, pour permettre l'installationdu surplus de la population antillaise.Mais la condition vita<strong>le</strong> du développem<strong>en</strong>t de la Guyane,c'est la suppression du bagne. (Longs applaudissem<strong>en</strong>ts.)Interprète de tous mes compatriotes, j'adjure Messieurs<strong>le</strong>s Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taires prés<strong>en</strong>ts de seconder l'action qu'a <strong>en</strong>trepriseson Représ<strong>en</strong>tant pour que disparaisse cette lèpre dont<strong>le</strong> voisinage, à proximité des Républiques sud-américaines,discrédite et déshonore la France; Monsieur <strong>le</strong> Ministre désColonies d'écouter et de réaliser toutes <strong>le</strong>s suggestions qu<strong>en</strong>e manquera pas de lui faire son collaborateur, afin que laGuyane devi<strong>en</strong>ne une France Equinoxia<strong>le</strong>.Aussi, je lève mon verre à la France colonisatrice, à laGuyane <strong>en</strong>fin mise <strong>en</strong> va<strong>le</strong>ur, et à Gaston Monnervil<strong>le</strong>, sonreprés<strong>en</strong>tant dev<strong>en</strong>u Sous-Secrétaire d'Etat. (Applaudissem<strong>en</strong>tsprolongés. Cris de « Bravo Monnervil<strong>le</strong> ».)


- 7 -Discours prononcé par M. H<strong>en</strong>ry Bér<strong>en</strong>gerSénateur de la GuadeloupePrésid<strong>en</strong>t du Croupe par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taire des Sénateurs et DéputésMonsieur <strong>le</strong> Ministre,Mesdames,Messieurs,des ColoniesLe Groupe Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taire des sénateurs et des députésdes Colonies a bi<strong>en</strong> voulu me confier <strong>le</strong> mandat de pr<strong>en</strong>drela paro<strong>le</strong>, ce soir, <strong>en</strong> son nom. comme étant son Présid<strong>en</strong>t,et de dire à notre collègue, M. Gaston Monnervil<strong>le</strong>, toutela ioie aue nous avons éprouvée à <strong>le</strong> voir dev<strong>en</strong>ir sous-secrétaired'Etat des Colonies et aussi cel<strong>le</strong> aue nous éprouvonsà la manifestation significative et amica<strong>le</strong> de ce soir. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Je m'acquitte d'autant plus volontiers de ce mandat queje garde <strong>le</strong> souv<strong>en</strong>ir de n'avoir pas été. voici bi<strong>en</strong>tôt deuxannées, <strong>en</strong> novembre 1935, une trop présomptueuse sybil<strong>le</strong><strong>en</strong> prophétisant à notre ami Monnervil<strong>le</strong>, devant M. <strong>le</strong> Présid<strong>en</strong>tde la République, à l'occasion du Tric<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire desAntil<strong>le</strong>s Françaises, à la Sorbonne, <strong>en</strong> lui proohétisant, disje,l'élévation ministériel<strong>le</strong> qui l'att<strong>en</strong>dait. (Rires et applaudissem<strong>en</strong>ts.)Que prédisais-je, <strong>en</strong> effet, à notre jeune collègue, <strong>en</strong> facede la brillante et nombreuse assistance qui emplissait cesoir-là <strong>le</strong> Grand Amphithéâtre ?« Quel auditoire plus compréh<strong>en</strong>sif que celui-ci,« devant <strong>le</strong> Chef de l'Etat, lui-même grand colonial,« pourrait être offert à mes collègues de la repré-« s<strong>en</strong>tation antillaise et guyanaise ! La France <strong>en</strong>-« tière applaudit à <strong>le</strong>urs mérites, plusieurs d'<strong>en</strong>tre« eux ont déjà été ministres: notre B<strong>en</strong>jamin,« M. Monnervil<strong>le</strong>. <strong>le</strong> sera, rar il <strong>en</strong> a tous <strong>le</strong>s« ta<strong>le</strong>nts. » (Applaudissem<strong>en</strong>ts prolongés.)M. Albert Lebrun applaudissait à ma prophétie, <strong>en</strong> mêmetemps que toute l'assemblée. Et je me plais à p<strong>en</strong>ser, moncher Monnervil<strong>le</strong>, que la modeste prophétie du vieux sorciervous a porté bonheur (Rires), puisque vous voici déjà ministredepuis quelques mois. Et cela m'<strong>en</strong>hardit pour vous prophétiserà nouveau que ce n'est là qu'un comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t.(A pplaudissem<strong>en</strong>ts.)A vrai dire, je n'avais et je n'ai pas à tout cela beaucoupde mérite, car d'autres fées veillai<strong>en</strong>t à votre berceau etvous ont accompagné à travers la vie (Rires). Ces féesbi<strong>en</strong>faisantes, c'étai<strong>en</strong>t l'intellig<strong>en</strong>ce, l'éloqu<strong>en</strong>ce, la s<strong>en</strong>sibilitécommunicative, et <strong>le</strong>ur sœur préférée, la modestiesouriante. Aucune de ces fées ne vous a jamais quitté parceque vous ne <strong>le</strong>s avez jamais écartées. Aussi, vous ont-el<strong>le</strong>srécomp<strong>en</strong>sé <strong>en</strong> ajoutant à <strong>le</strong>ur chœur originel, la compagne


- 8 -compréh<strong>en</strong>sive et gracieuse de votre exist<strong>en</strong>ce, oui n'est certespas aujourd'hui, la moins agissante ni la moins protecticed'<strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s pour l'harmonieux développem<strong>en</strong>t de votrecarrière asc<strong>en</strong>sionnel<strong>le</strong>. (Applaudissem<strong>en</strong>ts prolongés.)Aussi tous vos collègues de la représ<strong>en</strong>tation colonia<strong>le</strong>,fraternel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t unis ce soir autour de vous, mon cher Ministre,et vous, chère Madame, sont-ils heureux de vous apporter,dans cette soirée de l'amitié, <strong>le</strong> témoignage unanimede <strong>le</strong>ur sympathie et l'hommage sincère de <strong>le</strong>ur dévouem<strong>en</strong>t.(Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Nous voudrions ioindre notre f<strong>le</strong>ur personnel<strong>le</strong> au magnifiquebouquet d'affection colonia<strong>le</strong> et métropolitaine, etj'aiouterais même d'admiration française, si ie ne craignaisde b<strong>le</strong>sser ainsi votre modestie, qui vous est ce soir offertpar tous vos compatriotes et par tous vos compagnons decambat à travers <strong>le</strong>s luttes de la politique, du barreau etde l'exist<strong>en</strong>ce el<strong>le</strong>-même. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Nous voudrions dire à cette Assemblée — et c'est là cesoir mon privilège, bi<strong>en</strong> doux à mon cœur, combi<strong>en</strong> dansnotre groupe nous apprécions toutes <strong>le</strong>s qualités de votrecœur autant que cel<strong>le</strong>s de votre esprit. Vous n'êtes pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tpour nous un orateur-né, un politique averti, un réalisateurénergique. Vous êtes aussi un camarade simp<strong>le</strong> etmodeste, toujours accueillant à ce qui est juste, toujoursincliné vers ce qui est possib<strong>le</strong>, si l'on n'off<strong>en</strong>se pas <strong>le</strong> droit,la liberté, l'honneur, vos institutrices incorruptib<strong>le</strong>s. (Vifsapplaudissem<strong>en</strong>ts.) Vous n'êtes atteint d'aucune mégalomanie,et vos collègues sav<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> que c'est une maladiequi ne déparera jamais <strong>le</strong> bel et solide équilibre de votr<strong>en</strong>ature. C est pourquoi nous nous plaisons à espérer que vousmonterez d'autant plus haut que vous avez voulu rester plusnaturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> rang. (Longs applaudissem<strong>en</strong>ts.)Par votre caractère autant que par votre ta<strong>le</strong>nt, vousmonterez par paliers jusqu'à l'autorité qui vous permettrade r<strong>en</strong>dre à votre petite patrie, comme à la grande, tous <strong>le</strong>sservices qu'el<strong>le</strong>s sont <strong>en</strong> droit d'att<strong>en</strong>dre d'un fils aussibi<strong>en</strong> doué. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Et puisque vous êtes un <strong>en</strong>fant de notre chère Guyane,permettez au sénateur de la Guadeloupe de vous dire, aunom de tous nos collègues coloniaux, que ce dont nous lafélicitons <strong>le</strong> plus ce soir, ce n'est pas de son balata, de soness<strong>en</strong>ce de rose, ni de ses mines d'or, mais de cette autreess<strong>en</strong>ce plus précieuse et de cet or plus incorruptib<strong>le</strong> quis'appel<strong>le</strong> <strong>le</strong> sang guyanais, quand il atteint à cet alliagesupérieur des trois races : la blanche, la noire et la rouge,qui s'appel<strong>le</strong> Gaston Monnervil<strong>le</strong>. (Applaudissem<strong>en</strong>ts prolongés.)Et c'est pourquoi, mes chers amis, je vous propose de <strong>le</strong>vervotre verre <strong>en</strong> l'honneur de cette parfaite union de laFrance métropolitaine et de ses départem<strong>en</strong>ts d'outre-mer,Madame et Monsieur Gaston Monnervil<strong>le</strong>. (Applaudissem<strong>en</strong>tsprolongés.)


- 9 -Discours prononcé par M. CampinchiMinistre de la MarineMesdames,Messieurs,Il y a un instant, <strong>le</strong> Capitaine Bureau vous parlait deMonnervil<strong>le</strong> au nom d'une amitié d'<strong>en</strong>fance, je ne puis évoquerdes souv<strong>en</strong>ir aussi touchants; mes relations avec notreami ne dat<strong>en</strong>t pas des jeux de l'<strong>en</strong>fance, mais d'une époque,non moins édifiante : cel<strong>le</strong> où l'on <strong>en</strong>tre dans <strong>le</strong>s luttes dela vie. J'ai connu Monnervil<strong>le</strong> au sortir de son ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>ce,à ce mom<strong>en</strong>t où la personnalité comm<strong>en</strong>ce à se former, etoù <strong>le</strong> destin se précise.Je n'ai pas préparé de discours, mais, laissant par<strong>le</strong>r mamémoire, je vais vous dire simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ce que Monnervil<strong>le</strong>a été pour moi.***je me souvi<strong>en</strong>s parfaitem<strong>en</strong>t de notre première r<strong>en</strong>contre.Comme vous <strong>le</strong> verrez, nous nous sommes liés tout de suite.Les Guyanais et <strong>le</strong>s Corses m'ont l'air d'être des g<strong>en</strong>s d'espritqui se compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t. (Rires.)C'était au Palais de Justice. Un ami m'aborde et me dit :— N'aurais-tu pas besoin d'un très bon collaborateur?— l'<strong>en</strong> ai déjà deux ou trois. Que veux-tu que jefasse d'un autre collaborateur ?— C'est dommage, car je connais quelqu'un qui estvraim<strong>en</strong>t intéressant : Monnervil<strong>le</strong>.— Qui est-ce Monnervil<strong>le</strong> ?— C'est un avocat oui a remporté, à Toulouse, <strong>le</strong>ssuccès <strong>le</strong>s plus éclatants : médail<strong>le</strong> d'or du Barreau,Secrétaire de la Confér<strong>en</strong>ce des avocats ;il a fait <strong>le</strong> discours de r<strong>en</strong>trée...— Ti<strong>en</strong>s, c'est assez curieux; mais où est-il ?— Le voilà.Et, il me prés<strong>en</strong>te un jeune homme pas très grand, pastrès gros, mais nerveux et musclé... Je l'interroge :— Il ne vous suffit donc pas de remporter des sucsuccèsà Toulouse ?— Je voudrais être avocat à Paris.— Bon ! Avez-vous de la fortune ?— Pas du tout.— Des relations ?— Non plus.— Vous ne connaissez pas d'hommes d'affairesici ?— Non.— Mais que v<strong>en</strong>ez-vous faire à Paris ? Nous sommesdéjà 2.500 avocats !— C'est une idée qui m'est v<strong>en</strong>ue. (Rires.)


- 10 -<strong>le</strong> cause avec ce jeune homme au teint un peu coloré, ouia des réoliques acérées, avec à la fois de la modestie et del'assurance. Il ne me déplaît pas. Au bout de trois quartsd'heure, je lui dis :— Nous allons nous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre.Et ces trois quarts d'heure se sont prolongés p<strong>en</strong>dant divannées ! |e suis loin de <strong>le</strong> regretter, je vous assure. (Vifsapplaudissem<strong>en</strong>ts.)P<strong>en</strong>dant ces dix années nous n'avons cessé de collaborer<strong>en</strong> parfaite communion de vues. Il m'est arrivé de partirplaider <strong>en</strong> province d'imnortonts dossiers que je connaissaismal, mais qu'il avait préparés. Je n'avais nul<strong>le</strong> inquiétude :Monnervil<strong>le</strong> avait tout vu, tout lu, tout prévu. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Si je devais r<strong>en</strong>dre hommage à ce collaborateur unique.ie dirais que jamais il ne m'a trompé, que jamais il ne s'esttrompé. Hommage à sa loyauté, certes, mais aussi à sonintellig<strong>en</strong>ce, à son s<strong>en</strong>s des affaires, à son très grand ta<strong>le</strong>nt.A cet hommage souscriv<strong>en</strong>t, j'<strong>en</strong> suis sûr, tous nos confrèresdu Barreau, prés<strong>en</strong>ts dans cette sal<strong>le</strong>, v<strong>en</strong>us lui apDorter.ce soir, <strong>le</strong> témoignage de <strong>le</strong>ur estime. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Un jour éclate, aux Assises de Nantes, une affaire douloureuse.L'indép<strong>en</strong>dance politique. la dignité de l'hommedevai<strong>en</strong>t être affirmées et déf<strong>en</strong>dues. Il y a là quelquesdizaines d'accusés dont la liberté est <strong>en</strong> jeu. A la barre,plusieurs grands noms du Barreau de Paris : Torrès, Zevaës,Va<strong>le</strong>nsi et bi<strong>en</strong> d'autres... et un jeune avocat de cou<strong>le</strong>ur auecertains ne connaissai<strong>en</strong>t pas très bi<strong>en</strong> ! « La paro<strong>le</strong> est àMaître Gaston Monnervil<strong>le</strong> », dit <strong>le</strong> Présid<strong>en</strong>t.Le petit camarade se lève... et il semb<strong>le</strong> aue sa tail<strong>le</strong>grandisse tout d'un coup, parce qu'il représ<strong>en</strong>te <strong>le</strong>s rev<strong>en</strong>dicationspolitiques d'une race. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.) Ilplaide, et si magnifiquem<strong>en</strong>t, que <strong>le</strong>s ténors parisi<strong>en</strong>s se tais<strong>en</strong>t...parce que Monnervil<strong>le</strong> avait parlé. Et l'acquittem<strong>en</strong>test triompha<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t acquis !... (Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts prolongés.)***1932 !... Voici qu'il faut à la Guyane un homme qui <strong>en</strong>soit issu, qui y ait vécu <strong>en</strong>fant, qui y ait grandi et qui compr<strong>en</strong>neavec son cœur, avec profondeur, avec gravité, <strong>le</strong>s problèmesde cette colonie.Monnervil<strong>le</strong> n'est pas ambitieux; il ne D<strong>en</strong>se paS à ladéputation, mais ses compatriotes ont gardé <strong>le</strong> vif souv<strong>en</strong>irde sa bel<strong>le</strong> déf<strong>en</strong>se et de la foi avec laquel<strong>le</strong> il l'a Drés<strong>en</strong>tée.Son pays fait appel à lui. l'homme de labeur et de parfaitehonnêteté. Une tâche diffici<strong>le</strong> et de longue ha<strong>le</strong>ine solliciteson activité; il accepte donc d'être candidat ; il estélu triompha<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)


- 11 -Son mandat de député, il ne <strong>le</strong> doit ni à l'arg<strong>en</strong>t, ni àl'intrigue; il l'a conquis à la Cour d'Assises par son ta<strong>le</strong>nt,par sa va<strong>le</strong>ur, par son courage, par son dévouem<strong>en</strong>t à sonpays. (Longs applaudissem<strong>en</strong>ts.)A la Chambre, où nous <strong>en</strong>trons <strong>en</strong> même temps, Monnervil<strong>le</strong>s'est fait sa place. Et pourtant, ce n'est pas chosefaci<strong>le</strong> ! J'<strong>en</strong> appel<strong>le</strong> aux collègues qui nous <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t ici.Que de fois, <strong>en</strong> rev<strong>en</strong>ant avec lui, je lui disais : « Qu'att<strong>en</strong>ds-tupour te lancer, pour te classer comme tu <strong>le</strong> mérites? ». Au fond, nous n'étions pas très désireux, l'un etl'autre de monter tout de suite à la tribune.Comme me disait un jour notre ami Lamoureux :« Il y a quelque chose qui facilite <strong>le</strong>s débuts à« la Chambre, c'est d'être ministre. » (Rires.)Un ministre est interrogé sur une question de son départem<strong>en</strong>t;quand il répond, on l'écoute et <strong>le</strong> succès est plusfaci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t assuré.Mais Monnervil<strong>le</strong> a su se faire connaître et apprécier trèsvite. Il se signa<strong>le</strong> par ses interv<strong>en</strong>tions aux congrès radicaux,où el<strong>le</strong>s sont très applaudies. Au cours d'une de sesinterv<strong>en</strong>tions portant sur <strong>le</strong>s questions colonia<strong>le</strong>s, où il estpassé maître, quelqu'un me dit : « Mais, il est très bi<strong>en</strong> cepetit là... ». « Je <strong>le</strong> sais bi<strong>en</strong>, répondis-je, je <strong>le</strong> sais depuisplus de dix ans... ». (Rires).Dans <strong>le</strong>s Commissions par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taires éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, sa personnalités'affirme. C'est surtout au sein des commissions,vous <strong>le</strong> savez, que se fait <strong>le</strong> vrai travail du Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Là, lava<strong>le</strong>ur de Monnervil<strong>le</strong> est vite reconnue et nos collèguesl'appel<strong>le</strong>nt bi<strong>en</strong>tôt à la Vice-Présid<strong>en</strong>ce de deux des plusimportantes commissions de la Chambre ; cel<strong>le</strong> de la Législationcivi<strong>le</strong> et criminel<strong>le</strong>, et cel<strong>le</strong> des Colonies.***Et voici que se constitue <strong>le</strong> Cabinet Chautemps. Le Présid<strong>en</strong>tdu Conseil me téléphone de v<strong>en</strong>ir ; <strong>en</strong> pareil<strong>le</strong> circonstance,on est toujours heureux de v<strong>en</strong>ir. J'arrive au quaid'Orsay.Le Présid<strong>en</strong>t Chautemps me dit : « Vous faites partie duCabinet ». J'<strong>en</strong> ai été cont<strong>en</strong>t, mais lorsque lui ayant demandé: « Et Monnervil<strong>le</strong> ? », il m'a répondu sans hésitation: « Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, Monnervil<strong>le</strong> <strong>en</strong> sera ! », ma joie, jevous l'assure, a été plus grande <strong>en</strong>core. (Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.)Et Monnervil<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre aux Colonies, où je suis sûr qu'il est,auprès de Moutet, <strong>le</strong> collaborateur parfait qu'il a été auprèsde moi p<strong>en</strong>dant tant d'années.***Ainsi, avocat de grande va<strong>le</strong>ur, député sans y avoir songé,Ministre d'aujourd'hui, Ministre de demain, tel apparaîtMonnervil<strong>le</strong>. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)


- <strong>12</strong> -Je vi<strong>en</strong>s de vous raconter cette brillante carrière politiquequi, <strong>en</strong> cinq années, l'a fait Sous-Secrétaire d'Etat, dans ungrand Cabinet qui unit <strong>le</strong>s trois plus importants partis dedémocratie, carrière qui n'<strong>en</strong> est <strong>en</strong>core qu'à son début.Tout cela est très bi<strong>en</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, voyez-vous, ce n'estpas cela qui m'intéresse <strong>en</strong> Monnervil<strong>le</strong>. Ce qui m'intéresse<strong>en</strong> lui, ce ne sont pas ses succès professionnels, ce ne sontpas <strong>le</strong>s honneurs, mais c'est Monnervil<strong>le</strong> lui-même, c'estl'ami parfait et loyal. Ce qui importe, c'est qu'il est un deces hommes vers <strong>le</strong>squels on peut se retourner avec confiance,quand arrive dans la vie un coup dur du sort. Cequi est beau, c'est lorsqu'on est atteint au fond de sa chairet de son cœur, de trouver l'homme à qui on peut téléphoner: « Vi<strong>en</strong>s, j'ai à causer avec toi ; je ne vois pas clair <strong>en</strong>moi ; veux-tu me dire, toi qui es vraim<strong>en</strong>t un ami, ce queje peux craindre ou espérer ? ». Et cela, c'est magnifique,parce que c'est rare. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Compr<strong>en</strong>ez-vous ? un homme arrivé, c'est bi<strong>en</strong> et ce n'estri<strong>en</strong>. Mais un ami, un vrai, un homme qui sait ce qu'est laloyauté, <strong>le</strong> dévouem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> désintéressem<strong>en</strong>t, c'est beau :Monnervil<strong>le</strong> est celui-là ! (Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.)***Je ress<strong>en</strong>s soudain une pudeur de m'ètre exprimé aussilibrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> public sur ces s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts d'amitié si profondset si délicats.Je m'arrête ; je ne saurais ri<strong>en</strong> ajouter de plus à son élogeque ce témoignage de mon affection.Mesdames, Messieurs, mes chers amis, je vous demandede vous <strong>le</strong>ver et de porter notre verre <strong>en</strong> l'honneur de Monnervil<strong>le</strong>,notre ami, celui que nous aimons, que nous applaudissonsce soir et dont tcus applaudiront <strong>le</strong>s succès dedemain. (Vifs applaudissem<strong>en</strong>t s répétés et prolongés.)


- 13 -Discours de M. Marius MoutetMinistre des ColoniesMesdames,Messieurs,En pr<strong>en</strong>ant la paro<strong>le</strong>, je ti<strong>en</strong>s tout d'abord à vous lire untélégramme que je vi<strong>en</strong>s de recevoir, signé : « Camil<strong>le</strong>Chautemps ».« Associe-moi à l'amical témoignage r<strong>en</strong>du à notrecher Monnervil<strong>le</strong>, à qui j'<strong>en</strong>voie de tout cœur monaffectueuse p<strong>en</strong>sée. » (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Dans sa brièveté, ce télégramme exprime bi<strong>en</strong> ce qu'ilveut dire. Il me rappel<strong>le</strong> certain soir où un coup de téléphonem'annonça : « Réunion à 9 heures aux AffairesEtrangères. » Je répondis : « Alors, je conserve mon portefeuil<strong>le</strong>? ». Le téléphone continua : « Oui, mais on te donneun Sous-Secrétaire d'Etat. » A ma question : « Qui ? », laréponse fut : « Gaston Monnervil<strong>le</strong> ». Je dis alors à moninterlocuteur : « Dans ce cas, permets-moi de te donnerune <strong>le</strong>çon de grammaire. Ce n'est pas « mais on te donneun Sous-Secrétaire d'Etat » qu'il faut dire, car cela constitueune certaine restriction, <strong>le</strong> mot « mais » indiquant une disjonction.On dit : « Et je te donne un Sous-Secrétaired'Etat », ce qui est une conjonction et montre que l'on ajoutequelque chose au portefeuil<strong>le</strong> que l'on me laisse. » (Rires etapplaudissem<strong>en</strong>ts.)Ce soir-là, <strong>en</strong> effet, on me donnait un cadeau précieux,un collaborateur qui, je m'<strong>en</strong> r<strong>en</strong>ds compte tous <strong>le</strong>s jours,m'aiderait à partager la lourde besogne ministériel<strong>le</strong>. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Je connaissais Gaston Monnervil<strong>le</strong> depuis longtemps. Je <strong>le</strong>connaissais au Palais, où nous avions traversé côte à côtedes heures diffici<strong>le</strong>s. Je l'avais revu dans d'autres lieux, toujoursaimab<strong>le</strong>, souriant, tranquil<strong>le</strong> et ferme, malgré qu'il fallutquelque courage pour s'y r<strong>en</strong>contrer. Il était aussi l'amide mon fils et je n'avais <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du que <strong>le</strong> plus grand bi<strong>en</strong> delui. Je ne pouvais donc que m'applaudir d obt<strong>en</strong>ir un tel collaborateur.(Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Quand il vint à moi, notre première tâche apparut peuordinaire. Il s'agissait de nous partager l'Empire. (Rires.)L'histoire appr<strong>en</strong>d que ces partages ont causé maintes catastrophes.Eh bi<strong>en</strong>, nous, nous avons résolu <strong>le</strong> problème d'unemanière très simp<strong>le</strong>; l'Empire est resté <strong>en</strong>tier et nous noussommes arrangés pour <strong>le</strong> gouverner <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de notremieux, dans la bonne comme dans la mauvaise fortune.(Applaudissem<strong>en</strong>ts et rires.)Notre collaboration se poursuit de mon côté avec unesatisfaction profonde, que j'espère partagée par mon amiMonnervil<strong>le</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, je dois aux Guyanais de <strong>le</strong>ur faireune confid<strong>en</strong>ce. Usant d'un terme peu académique, je veux


- 14 -<strong>le</strong>ur « v<strong>en</strong>dre la mèche » et <strong>le</strong>ur dire comm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> ce qui<strong>le</strong>s concerne, nous avons réalisé <strong>le</strong> partage.J'ai décide que <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres désagréab<strong>le</strong>s qu'ils recevrai<strong>en</strong>tserai<strong>en</strong>t signées par moi. Par contre, cel<strong>le</strong>s qui serai<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>ature à <strong>le</strong>ur faire plaisir <strong>le</strong> serai<strong>en</strong>t toujours par Monnervil<strong>le</strong>.C'est <strong>le</strong> seul acte d'autorité que je me suis permisvis-à-vis de lui. (Rires et applaudissem<strong>en</strong>ts.)La collaboration peut se compr<strong>en</strong>dre de différ<strong>en</strong>tesmanières. Il y a <strong>le</strong> collaborateur qui pr<strong>en</strong>d <strong>le</strong>s dossiers dupatron et parfois <strong>le</strong>s étudie pour lui éviter du travail. Il y acelui qui est att<strong>en</strong>tif aux erreurs qu'il pourrait commettre etl'<strong>en</strong> avertit avec quelques autres. Il y a, <strong>en</strong>fin, celui quivous apporte toute sa confiance et tout son dévouem<strong>en</strong>t. Lacollaboration de Monnervil<strong>le</strong> est cel<strong>le</strong>-ci. Je peux m'<strong>en</strong> al<strong>le</strong>r,je suis certain qu'à mon retour <strong>le</strong>s choses auront progressé,qu'aucune difficulté ne sera restée sans solution et qu'aucuneembûche ne sera v<strong>en</strong>ue augm<strong>en</strong>ter la somme des soucisquotidi<strong>en</strong>s. (Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.)Avec un homme comme Monnervil<strong>le</strong> à côté de soi, onéprouve un véritab<strong>le</strong> s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de sécurité. Sa loyauté est àtoute épreuve, et nous savons très bi<strong>en</strong> qu'à la solidarité quinous unit au sein du Gouvernem<strong>en</strong>t, s'ajoute une confiancesincère, d'homme à homme. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Mais, il y a plus <strong>en</strong>core. Je suis fier de ce collaborateurqui est <strong>le</strong> vivant résultat d'une politique à laquel<strong>le</strong> je suisdepuis longtemps attaché pour la France, qui doit poursuivresa grande œuvre colonia<strong>le</strong> sans asservir <strong>le</strong>s populations desterritoire d'outre-mer, et <strong>en</strong> <strong>le</strong>ur donnant <strong>le</strong> s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tqu'el<strong>le</strong>s occup<strong>en</strong>t dans l'Empire, la même place que <strong>le</strong>shabitants de chaque province de la Métropo<strong>le</strong>.Un jour, Gaston Monnervil<strong>le</strong> est v<strong>en</strong>u m'apporter unecaricature au sujet de la propagande al<strong>le</strong>mande. On y montraitun ag<strong>en</strong>t du Reich disant à un noir du Togo ou duCameroun : « Vi<strong>en</strong>s avec nous, nous ferons de toi un purary<strong>en</strong>. » (Sourires.) Nous avons ri de cette caricature, maissans rire nous avons bi<strong>en</strong> <strong>le</strong> droit de dire que nous ne pourrionspas concevoir que Gaston Monnervil<strong>le</strong> puisse êtreconsidéré autrem<strong>en</strong>t que comme un pur Français. (Longsapplaudissem<strong>en</strong>ts. )Gaston Monnervil<strong>le</strong> apparaîtra à tous <strong>le</strong>s Français comme<strong>le</strong> plus pur produit de notre civilisation et <strong>le</strong>s qualités émin<strong>en</strong>tesde notre peup<strong>le</strong> que ses amis lui reconnaiss<strong>en</strong>t seretrouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Monnervil<strong>le</strong> : jugem<strong>en</strong>t, équilibre, fermeté,caractère amène et souriant, intellig<strong>en</strong>ce à la fois subti<strong>le</strong>et compréh<strong>en</strong>sive. Ce sont <strong>le</strong>s qualités ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s de ceFrançais moy<strong>en</strong> qui fait la France forte et j'ose dire indissolub<strong>le</strong>.(Applaudissem<strong>en</strong>ts prolongés.)Admis jeune au Gouvernem<strong>en</strong>t, notre ami Monnervil<strong>le</strong>n'a pas accédé à la vie ministériel<strong>le</strong>, après avoir blanchidans <strong>le</strong>s luttes politiques et par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taires. La vie lui asouri. Napoléon, dit-on, estimait qu'il ne fallait pas s'<strong>en</strong>tourerd'hommes qui n'ont pas de chances. (Rires). C'est


15 -qu'<strong>en</strong> effet <strong>le</strong>s favorisés de la fortune sont ceux qui mérit<strong>en</strong>tses sourires et sont susceptib<strong>le</strong>s de profiter de <strong>le</strong>ur chanceau mom<strong>en</strong>t opportun. Et Monnervil<strong>le</strong> est précisém<strong>en</strong>t un deces hommes ; il a de la chance et continuera à <strong>en</strong> avoirparce qu'il possède <strong>le</strong>s mérites qu'el<strong>le</strong> exige. Partout où i<strong>le</strong>st, il est à sa place, et nous nous félicitons tous de <strong>le</strong> voirSous-Secrétaire d'Etat aux Colonies. (Applaudissem<strong>en</strong>ts).Ici, ses amis sont nombreux. Au premier rang vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>ttous <strong>le</strong>s Guyanais de Paris qu'il ne faut pas confondre avec<strong>le</strong>s Parisi<strong>en</strong>s de la Guyane. (Nous chercherons, mon cherBureau, à vous <strong>en</strong> débarrasser <strong>le</strong> plus rapidem<strong>en</strong>t possib<strong>le</strong>,car nous savons qu'ils ne feront jamais ri<strong>en</strong> de bi<strong>en</strong>).(Rires et applaudissem<strong>en</strong>ts.) Il y a <strong>en</strong>suite tous <strong>le</strong>s amisdu Palais qui se réjouiss<strong>en</strong>t du succès d'un confrère qu'ilsestim<strong>en</strong>t et qu'ils aim<strong>en</strong>t. Je me range, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, danscette phalange d'amis et c'est l'ami qui a parlé. Cela vousexplique <strong>le</strong> ton fort peu ministériel de mon allocution.(Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Je n'ai voulu à aucun prix faire un discours-programme ouun compte r<strong>en</strong>du de mandat. J'ai t<strong>en</strong>u à rester dans l'atmosphèrede cordialité qui a présidé à ce banquet, et j'aiété heureux de devoir aux obligations de ma charge l'occasionde dire à Gaston Monnervil<strong>le</strong>, aussi bi<strong>en</strong> au nomde ses amis qu'<strong>en</strong> mon nom personnel, l'estime et l'affectiondont nous l'<strong>en</strong>tourons. (Applaudissem<strong>en</strong>ts prolongés.)


- 16DISCOURSprononcé par M. Gaston MONNERVILLESous-Secrétaire d'Etat aux ColoniesMesdames,Mes chers Amis,Je ne sais pas si vous vous r<strong>en</strong>dez bi<strong>en</strong> compte de la situationdans laquel<strong>le</strong> je me trouve depuis plus d'une heure. Mesoreil<strong>le</strong>s bourdonn<strong>en</strong>t des louanges qu'el<strong>le</strong>s ont eu quelquepeine à ret<strong>en</strong>ir, vous <strong>le</strong> supposez, et je me demande, accablé(Sourires), quel<strong>le</strong> attitude je dois adopter : ou bi<strong>en</strong>savourer béatem<strong>en</strong>t des éloges excessifs — si la vanité m'étaitun s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t connu; ou bi<strong>en</strong> plutôt, comme chatfuyant sur la braise, al<strong>le</strong>r me terrer dans quelque coin. (Rires.)Mais, je ne suis ni fat ni modeste ; je ne suis qu'unhomme, et je ne peux pas ne pas répondre à l'appel de votreamitié. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Que je sois au supplice, vous <strong>le</strong> concevez aisém<strong>en</strong>t. Tourà tour, mon très cher ami d'<strong>en</strong>fance, Gabriel Bureau, monanci<strong>en</strong> « patron » Campinchi, <strong>le</strong> Présid<strong>en</strong>t du Groupe desPar<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taires coloniaux, H<strong>en</strong>ri Ber<strong>en</strong>ger, et <strong>le</strong> Ministredes Colonies, Ma rius Moutet, se sont évertués à retourner<strong>le</strong> couteau dans la plaie. Ils m'ont accablé sous <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>urs,et votre sympathie, d'avance réceptive, a applaudi à <strong>le</strong>ursparo<strong>le</strong>s, comme si <strong>le</strong>ur amité n'avait pas exagéré l'éloge.C'est donc bi<strong>en</strong> vrai ! La littérature peut beaucoup de choses,et une jolie phrase crée des vraisemblances. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Mais, sincèrem<strong>en</strong>t, croyez-vous qu'un homme puisserépondre à tout ce que j'ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du ? (Rires.) Je seraisun inconsci<strong>en</strong>t (Protestations), si j'acceptais comme incontestab<strong>le</strong>svérités <strong>le</strong>s portraits avantageux qui ont été faitsde moi ; je montrerais, <strong>en</strong> vérité, que je n'ai nul<strong>le</strong> consci<strong>en</strong>cede ce que je suis, c'est-à-dire un homme simp<strong>le</strong>, qui essaiede faire de son mieux. Aussi tout mon propos veut-il se borneraux très vifs remerciem<strong>en</strong>ts que je vous dois ; c'est <strong>le</strong>seul objet de ma brève improvisation.Je veux remercier <strong>le</strong>s organisateurs qui ont eu l'idée spontanéede cette manifestation, et tous ceux qui l'ont accueillieavec tant d'amical empressem<strong>en</strong>t. Merci à vous, mesamis et collègues de la Représ<strong>en</strong>tation colonia<strong>le</strong>, qui, dès <strong>le</strong>mois de juin, avez été <strong>le</strong>s premiers à estimer que ma collaborationà l'œuvre colonia<strong>le</strong> française pouvait mériter l'hommagede votre estime. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Soyez remerciés éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, amis de la métropo<strong>le</strong> qui vousêtes associés à tous ceux des colonies pour célébrer un événem<strong>en</strong>tdont, je <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s, l'importance dans votre esprit dépassel'homme qui <strong>en</strong> est l'objet. La cohorte serrée de l'amitiéqui me fait cortège ce soir vi<strong>en</strong>t de partout. Je vois mesconfrères du Palais qui n'ont pas oublié que je suis d'abordavocat, avant toute chose. Je vois certains d'<strong>en</strong>tre eux qui,


- 17 —<strong>en</strong> 1921, à mon arrivée au Palais de Paris, m'ont manifesteune sympathie dont la sincérité cha<strong>le</strong>ureuse a sout<strong>en</strong>u et<strong>en</strong>couragé mes premiers pas. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.) Puis-jeciter Marcel Bloch par exemp<strong>le</strong> ? qui représ<strong>en</strong>te ma générationdu stage, dont l'affection s'est souv<strong>en</strong>t manifestée àmon <strong>en</strong>droit de si délicate façon ; Idzkowski, compagnon deI'Union des Jeunes Avocats, et tous <strong>le</strong>s autres qui <strong>le</strong>s <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t,affirmant par <strong>le</strong>ur prés<strong>en</strong>ce <strong>le</strong>ur sympathie pour <strong>le</strong>contrère que je suis. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)A ces remerciem<strong>en</strong>ts, je désire associer ceux-là dont tuparlais tout à lheure, Marius Moutet, nos collaborateurs,ceux du Ministère des Colonies, chez qui la défér<strong>en</strong>ce del'accueil fait au nouveau ministre à son arrivée rue Oudinot,cacha mal la sympathie réel<strong>le</strong> qu'ils me témoignai<strong>en</strong>t déjà,et dont j'éprouve, chaque jour, la réalité. Je veux par<strong>le</strong>r deces Directeurs, de ces inspecteurs des ditter<strong>en</strong>ts services duMinistère des Colonies qui, avec tant de spontanéité, sontv<strong>en</strong>us se prés<strong>en</strong>ter à moi au mois de juin. Prés<strong>en</strong>tation superflue,n'est-il pas vrai ? car, depuis de nombreuses annéesaeja, s est instaurée <strong>en</strong>tre eux et <strong>le</strong> député que je suis, cetteconfiance, cette cordialité que j'aime à retrouver dans nosrelations quotidi<strong>en</strong>nes.A vous, mes collègues du Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, métropolitains oucoloniaux, je veux dire ma reconnaissance. Vous avez été,sans <strong>le</strong> savoir peut-être, d'un grand secours pour <strong>le</strong> jeuneaepute qui, quoique ayant vécu <strong>en</strong> France depuis de longuesannées, abordait officiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la Chambre, milieu qui ala reputation d'être particulièrem<strong>en</strong>t rétic<strong>en</strong>t, voire rétracti<strong>le</strong>,pour <strong>le</strong> nouveau v<strong>en</strong>u. Du jour où je suis <strong>en</strong>tré au Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tFrançais, j'ai Trouve auprès de vous, a la Commissiondes Colonies, a la Commission de législation civi<strong>le</strong> etcriminel<strong>le</strong>, comme dans <strong>le</strong>s differ<strong>en</strong>ts groupes ou s'est développéemon activité, un accueil qui m'a <strong>en</strong>couragé dansla tache combi<strong>en</strong> ardue que j'allais <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> faveurde mon cher petit pays.Milieu diffici<strong>le</strong> que la Chambre, disait Campinchi, milieuqui <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d procéder par sé<strong>le</strong>ction. Ce n'est que trop vrai !Mais l'effort se révè<strong>le</strong> moins malaisé, lorsqu'on a l'heureusefortune d'y être <strong>en</strong>toure de sympathies agissantes, prêtes àvous conseil<strong>le</strong>r, à vous guider. C'est un devoir de gratitudeque je remplis vis-à-vis de vous, mes chers collègues duPar<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, et vous plus spécia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, mes collègues de laReprés<strong>en</strong>tation colonia<strong>le</strong>, qui déf<strong>en</strong>dez avec vigilance voireavec âpreté, <strong>le</strong>s intérêts dont vous avez la charge, vous quidès mon arrivée à la Chambre, m'avez t<strong>en</strong>du une main quej'ai s<strong>en</strong>ti amica<strong>le</strong> et fraternel<strong>le</strong>. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)***Campinchi, qui n'aime pas <strong>le</strong>s discours (Sourires), acédé cep<strong>en</strong>dant à l'affection pour vous dire, non sans émotion,la qualité de cel<strong>le</strong> qui nous unit tous deux depuis seize


- 18 -années. Qu'il me permette de dire qu'el<strong>le</strong> m'est plus précieuse<strong>en</strong>core qu'à lui-même. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Si je n'avais pas, à la fois, <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s des proportions... etcelui du ridicu<strong>le</strong>, je dirais que <strong>le</strong>s qualités qu'il m'a si généreusem<strong>en</strong>tattribuées n'ont pu se faire jour que grâce aux<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts que j'ai reçus de lui p<strong>en</strong>dant quelque dixannées.Ne proteste pas, mon cher ami !Entre autres choses, tu as affirmé <strong>en</strong> moi <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s des réalités...et ce n'est pas peu. Tu m'as appris à considérer <strong>le</strong>sdifficultés, non pour <strong>le</strong>s fuir, mais pour <strong>le</strong>s combattre, ettâcher de <strong>le</strong>s vaincre, pour <strong>en</strong> faire la matière féconde del'action. Lorsqu'au sortir de nos longues et si tonifiantesconversations de la rue Clém<strong>en</strong>t-Marot, que tu rappelais ily a un instant, j'essayais, parmi <strong>le</strong>s idées que nous avionséchangées, de dégager ce qui pouvait être l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t duMaître pour <strong>le</strong> discip<strong>le</strong> que j'étais, sans cesse rev<strong>en</strong>ait àmon esprit, comme un principe buriné <strong>en</strong> <strong>le</strong>ttres de feu dansma cervel<strong>le</strong> ard<strong>en</strong>te, la phrase viri<strong>le</strong> de Goethe : « Sel<strong>le</strong>bi<strong>en</strong> ta bête, et chevauche hardim<strong>en</strong>t ». (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)J'ai fait de mon mieux pour suivre ce précepte. Lorsqu'ona reçu d'un Maître un tel viatique de vie, on ne lui paiejamais assez sa dette de gratitude. (VifS applaudissem<strong>en</strong>ts.)Pour préciser cette manifestation si émouvante à moncœur, vous avez fait appel à Monsieur <strong>le</strong> Ministre des Colonies,à mon ami, Marius Moutet. Pourrai-je par<strong>le</strong>r de lui ?(Sourires.) Comme je sais qu'il ne me <strong>le</strong> permettra pas,j'<strong>en</strong> demande l'autorisation à Madame Moutet (Applaudissem<strong>en</strong>ts),qui nous a fait l'honneur et la grande joie de l'accompagner,ainsi que son fils, Gustave Moutet, Conseil<strong>le</strong>rtechnique dont l'esprit réfléchi et <strong>le</strong>s conseils avisés sont siappréciés au Ministère des Colonies. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Mon cher ami, avant même d'être Sous-Secrétaire d'Etat,j'étais déjà bi<strong>en</strong> placé pour savoir ce que <strong>le</strong>s coloniaux p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tde toi et de l'œuvre que depuis plus d'une année, tu accompliscomme Ministre des Colonies. Tout à l'heure, GabrielBureau, parlant aussi bi<strong>en</strong> au nom des Guyanais qu'<strong>en</strong>celui de tous nos compatriotes coloniaux, t'a dit avec quel<strong>le</strong>vigilance ton action était suivie par nous tous. Pour mapart, si je devais la caractériser, je dirais que tu as su <strong>en</strong>roberde générosité et d'humaine compréh<strong>en</strong>sion <strong>le</strong>s disciplinesnécessaires de la gestion colonia<strong>le</strong>. [Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.)Je ne serai désavoué par personne, si j'assure que c'est là<strong>le</strong> plus bel hommage qu'un colonial puisse te r<strong>en</strong>dre. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Les paro<strong>le</strong>s que tu vi<strong>en</strong>s de prononcer nesont pas, si je puis ainsi par<strong>le</strong>r, des paro<strong>le</strong>s « verba<strong>le</strong>s ».El<strong>le</strong>s sont l'expression exacte d'une doctrine que chaque jour


19tu mets <strong>en</strong> action. Marius Moutet, tu resteras pour nousun grand Ministre des Colonies; tu as su attirer à toi lasympathie effective des populations colonia<strong>le</strong>s, parce que,depuis nombre d'années ton activité s'est assignée pourbut l'amélioration du sort de tes frères des Colonies (Vifsapplaudissem<strong>en</strong>ts.) Placé à la tête du Départem<strong>en</strong>t desColonies, tu t'es appliqué à harmoniser des intérêts, quisemb<strong>le</strong>nt souv<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> contradictoires ; mais toujours, jepuis <strong>en</strong> attester, tes actes ont été inspirés du souci de montrerque la France <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d ne point faire de différ<strong>en</strong>ces<strong>en</strong>tre ses fils métropolitains et ses fils coloniaux. En toi,<strong>le</strong>s émin<strong>en</strong>tes qualités du Chef ont su s'allier avec cel<strong>le</strong>s del'homme de coeur, largem<strong>en</strong>t compréh<strong>en</strong>sif. att<strong>en</strong>tif à lamisère des hommes, anxieux d'y remédier, fraternel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tp<strong>en</strong>ché sur el<strong>le</strong> avec la volonté passionnée d'y parv<strong>en</strong>ir. (Vifsapplaudissem<strong>en</strong>ts.)Vois-tu, Moutet, tu réalises ainsi une oeuvre dont tu peuxêtre fier, car c'est une œuvre marquée au coin de l'espritfrançais <strong>le</strong> plus pur, et <strong>le</strong>s coloniaux, tes administrés, t'<strong>en</strong>témoign<strong>en</strong>t la plus vive reconnaissance. (Longs applaudissem<strong>en</strong>ts.)***Et maint<strong>en</strong>ant, Mesdames et Messieurs, permettez-moide me retourner vers mes compatriotes coloniaux qu'uns<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de solidarité a groupés autour de moi ce soir, jesais quel<strong>le</strong> p<strong>en</strong>sée fraternel<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur a inspiré l'idée de cettesoirée. « Nous voulons, m'ont-ils dit, marauer notre joie devotre accession au Pouvoir, mais nous voulons aussi témoignernotre affection à l'homme que vous êtes. » Mes chersamis, laissez-moi vous <strong>en</strong> remercier <strong>en</strong> toute simplicité. <strong>le</strong>n'ai pas préparé de discours, car il eut été malaisé, n'est-ilpas vrai, de polir d'avance une réponse à des discours queje ne connaissais pas. Au demeurant, vous êtes v<strong>en</strong>us ici,non à une manifestation officiel<strong>le</strong> et froide, comme <strong>le</strong> remarquaittrès justem<strong>en</strong>t Marius Moutet. mais à une réunionplacée sous <strong>le</strong> signe cha<strong>le</strong>ureux de l'amitié. Pour vousexprimer, de manière conv<strong>en</strong>ab<strong>le</strong>, <strong>le</strong> s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de reconnaissancequi vers vous monte <strong>en</strong> moi, j'aurais voulu connaîtrece langage des Dieux, cette langue délicate et nuancéequi sait sublimer tout ce qu'el<strong>le</strong> touche, et qui, il n'y aguère, s'<strong>en</strong>volait des lèvres subti<strong>le</strong>s du fin poète qu'est monami H<strong>en</strong>ry Bér<strong>en</strong>ger. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.) J'aurais aimévous par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> une langue irréel<strong>le</strong> qui permît de substituerà l'opacité des sons la transpar<strong>en</strong>ce des idées et la ferveurdes s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts. J'<strong>en</strong> suis incapab<strong>le</strong>, excusez-m'<strong>en</strong>. (Vifsapplaudissem<strong>en</strong>ts).Du moins, saurez-vous que mon langage, pour être plusmodeste, procède directem<strong>en</strong>t du cœur et qu'il est empreintd'une réel<strong>le</strong> gratitude. Gratitude à vous tous que j'ai nommés;amis métropolitains ou coloniaux ! Gratitude à voussurtout, Mesdames, qui avez cons<strong>en</strong>ti à délaisser <strong>le</strong>s plai-


-20-sirs et <strong>le</strong>s joies que vous offre Paris, pour v<strong>en</strong>ir assister àcette manière de jubilé Dréliminaïre, si je ouis ainsi dire,dont je suis, <strong>en</strong> quelque façon, <strong>le</strong> récipi<strong>en</strong>daire ce soir (Rires); oui, à vous Mesdames, dont <strong>le</strong> sourire est toute clarté,dont la sympathie, si el<strong>le</strong> égare parfois l'esprit des fats, a <strong>le</strong>privilège de réconforter et d'exalter l'action des hommes deraison. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Mais, par-devers vous, mes amis, par-delà cette <strong>en</strong>ceinte,laissez-moi associer à votre hommage ces abs<strong>en</strong>ts dont l'affectionm'a toujours si fermem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>u depuis cina années,<strong>le</strong> p<strong>en</strong>se, et vous <strong>le</strong> compr<strong>en</strong>ez, à ces tr<strong>en</strong>te mil<strong>le</strong>Français qui viv<strong>en</strong>t, là-bas, sur l'autre rive de l'Atlantiaue,sur une vieil<strong>le</strong> terre de l'Amérique latine qui m'est si chère.]e p<strong>en</strong>se à mes compatriotes de la Guyane. oui ont retiréune si grande fierté de l'événem<strong>en</strong>t aue votre amitié célèbrece soir. (Lonqs applaudissem<strong>en</strong>ts.) C'est <strong>en</strong> <strong>le</strong>ur nom aueBureau a parlé. L'allégresse mal cont<strong>en</strong>ue qui brisait <strong>le</strong> codreécrit de son discours, était sans doute l'expression d'uneémotion due aux souv<strong>en</strong>irs d'<strong>en</strong>fance qui montai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lui,mais el<strong>le</strong> était aussi sœur de cel<strong>le</strong> qu'ont connue nos frèresde Guvane. Ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t domine vos p<strong>en</strong>sées de ce soir,coloniaux qui êtes assemblés dans cette sal<strong>le</strong>. Me trompéje<strong>en</strong> affirmant que ce que vous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez fêter, ce n'est pasun homme arrivé jeune dans <strong>le</strong>s Conseils du Gouvernem<strong>en</strong>t ?Un Ministre jeune, c'est chose assez courante de nos iours.A la vérité, n'y a-t-il pas force lustres déjà qu'appr<strong>en</strong>ant ladésignation de son fils comme ministre d'un Gouvernem<strong>en</strong>t,la mère d'un de nos plus illustres hommes d'Etat françaisrépliquait avec quelque vivacité : « Ministre ? Ce n'est vraim<strong>en</strong>tpas un métier pour un jeune homme. » (Rires etapplaudissem<strong>en</strong>ts.)Ce n'est pas <strong>le</strong> fait non plus qu'un colonial soit <strong>en</strong>trédans <strong>le</strong>s Conseils du Gouvernem<strong>en</strong>t que vous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez célébrer.Pour ne pas être banal, <strong>le</strong> fait n'est non plus pas exceptionnel; et, peut-être, me sera-t-il permis de rappe<strong>le</strong>rque déjà <strong>le</strong>s colonies françaises ont été représ<strong>en</strong>tées auGouvernem<strong>en</strong>t par des hommes comme Alcide Delmont etH<strong>en</strong>ri Lémery, originaire de la Martinique, dont l'intellig<strong>en</strong>ceet l'activité honor<strong>en</strong>t cette colonie. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Après Lémery et Delmont, Blaise Diagne. dont la vivacitéd'esprit et <strong>le</strong> clair bon s<strong>en</strong>s sont si regrettés de notre groupepar<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taire colonial. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.) Puis, AugusteBrunet, Député de la Réunion, chez qui une rare élégancede manières et de langage n'affaiblit nul<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la fouguedes convictions et la fermeté du dessein. (Applaudissem<strong>en</strong>ts). Enfin, plus près de nous dans la chronologie, Grati<strong>en</strong>Candace, <strong>le</strong> fils souriant de la magnifique Guadeloupe.(A pplaudissem<strong>en</strong>ts).Notre ami, Gabriel Bureau, rappelait que la Guyane estla plus vieil<strong>le</strong> de toutes <strong>le</strong>s colonies françaises. Peut-être,Mesdames et Messieurs, compr<strong>en</strong>ez-vous alors que <strong>le</strong>s filsde cette fil<strong>le</strong> aînée de la France d'Outre-Mer, assign<strong>en</strong>t à


-21 -l'événem<strong>en</strong>t que vous marquez, ce soir, d'une étape amica<strong>le</strong>,un caractère symbolique. Ce symbo<strong>le</strong> apparaîtra pluséclatant aux yeux de ceux d'<strong>en</strong>tre vous qui ont fait <strong>le</strong> réc<strong>en</strong>tpé<strong>le</strong>rinage du Tric<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire. Nous ne pouvons oublier,<strong>en</strong> effet, qu'il y a deux ans à peine, la France, par une délégationnationa<strong>le</strong> choisie parmi <strong>le</strong>s plus grands Corps del'Etat, et que présidait notre ami Albert Sarraut, est v<strong>en</strong>uefaire visite à ses trois fil<strong>le</strong>s d'Outre-Atlantique, et notamm<strong>en</strong>tà cel<strong>le</strong> qui a <strong>le</strong> privilège paradoxal d'être parmi el<strong>le</strong>s,à la fois l'aînée et la C<strong>en</strong>drillon. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.) Nousne pouvons oublier, pas plus qu'ils ne l'oubli<strong>en</strong>t eux-mêmes,que <strong>le</strong>s Membres de cette Délégation so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong> ont été accueillisaux cris de : « Vive la France ! Vive la France ! »,jaillis du cœur de ces tr<strong>en</strong>te mil<strong>le</strong> Français qui, bi<strong>en</strong> quetrop souv<strong>en</strong>t délaissés, bi<strong>en</strong> que méconnus, gard<strong>en</strong>t au tréfondde <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>traill<strong>le</strong>s, un amour passionné pour la Francelibératrice ! (Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.) De cel<strong>le</strong> qui, <strong>en</strong>fin,v<strong>en</strong>ait vers el<strong>le</strong>, la Guyane <strong>en</strong>thousiaste reçut des promessesd'action qui correspondai<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>t aux rev<strong>en</strong>dicationsqu'el<strong>le</strong> prés<strong>en</strong>tait depuis si longtemps : son désir d'êtreconsidérée, non plus comme une terre d'expiaticn, sansav<strong>en</strong>ir et sans vie, mais bi<strong>en</strong> comme une vieil<strong>le</strong> provincefrançaise d'Amérique, comme un foyer de civilisation françaiserayonnant <strong>en</strong> cette Amérique latine où l'influ<strong>en</strong>cefrançaise est souhaitée et presque réclamée. (Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.)Veuil<strong>le</strong>z r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> vous-mêmes, mes amis, et jeter, parla p<strong>en</strong>sée, un regard sur <strong>le</strong>s terres du contin<strong>en</strong>t américain, del'Alaska à la Terre de Feu. Voyez ! Une seu<strong>le</strong> terre de cetteimm<strong>en</strong>se partie du Monde est marquée des cou<strong>le</strong>urs françaises: c'est la Guyane, mon vieux, mon cher pays. (Vifsapplaudissem<strong>en</strong>ts.) La Guyane, française par toutes sesfibres, depuis qu'<strong>en</strong> 1604, <strong>le</strong>s havres de ses f<strong>le</strong>uves majestueuxont vu se profi<strong>le</strong>r sur l'horizon <strong>le</strong>s voi<strong>le</strong>s des blanchescaravel<strong>le</strong>s portant <strong>le</strong>s messagers de la France ! Trois c<strong>en</strong>tsans et plus, Messieurs, depuis que <strong>le</strong>s édits du Roi de Franceintégrai<strong>en</strong>t cette terre ard<strong>en</strong>te dans la communauté Française! Trois c<strong>en</strong>ts ans qu'el<strong>le</strong> att<strong>en</strong>dait la v<strong>en</strong>ue de la MèrePatrie, et qu'el<strong>le</strong> aspirait à connaître chez el<strong>le</strong>, son maternelsourire. (Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.) 1935 et son prestigieuxTric<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire <strong>le</strong> lui ont apporté. Et, depuis qu'el<strong>le</strong>l'a connu, son attachem<strong>en</strong>t s'est raffermi, son amours'est spiritualisé davantage. S<strong>en</strong>tez-vous maint<strong>en</strong>ant à queldiapason se sont é<strong>le</strong>vées <strong>le</strong>s vibrations de son <strong>en</strong>thousiasmefilial, lorsqu'el<strong>le</strong> a appris que <strong>le</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t de la Républiquev<strong>en</strong>ait de faire appel à l'un de ses fils pour collaboreraux affaires de l'Etat. (Acclamations. Vifs applaudissem<strong>en</strong>tsprolongés.)N'avais-je pas raison de vous dire que l'événem<strong>en</strong>t medépasse singulièrem<strong>en</strong>t ? A n'<strong>en</strong> pas douter, vous s<strong>en</strong>teztoute la portée du geste de nos amis Guyanais, lorsqu'ils ontt<strong>en</strong>u à nous réunir <strong>en</strong> cette éclatante manifestation ; geste


- 22d'attachem<strong>en</strong>t et d'amour pour la France. (Applaudissem<strong>en</strong>ts.)Nous, <strong>le</strong>s fils des terres françaises d'Outre-Mer, nousvoulons, qu'<strong>en</strong>tre la France métropolitaine et la France colonia<strong>le</strong>demeure, persiste et progresse cette communauté d'action,cette communauté d'aspirations et d'intérêts qui doitsouder définitivem<strong>en</strong>t tous <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts variés de la NationFrançaise. Nous voulons, avec vous, nos frères de France,œuvrer pour la grandeur de notre commune Patrie. Nousdésirons que l'Unité française soit une réalité, et non plusune espérance ; et, pour moi, certain d'agir <strong>en</strong> p<strong>le</strong>ine communionde p<strong>en</strong>sée, avec mes ccmoatriotes de Guyane, jecontinuerai à appliquer tous mes efforts, toute mon activitéà la réalisation de cette tâche que ie crois nob<strong>le</strong> et féconde.(Longs applaudissem<strong>en</strong>ts répétés)Si j'ai été si s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>, mon cher Moutet. aux paro<strong>le</strong>s quetu as prononcées, c'est parce que j'ai s<strong>en</strong>ti que tu r<strong>en</strong>daishommage, moins à moi-même, qu'à ce que j'ai <strong>le</strong> très grandhonneur de représ<strong>en</strong>ter à tes côtés au sein du Gouvernem<strong>en</strong>t;je veux dire à ces populations colonia<strong>le</strong>s, dont on acru trop longtemps qu'el<strong>le</strong>s n'étai<strong>en</strong>t pas perfectib<strong>le</strong>s aumême degré que <strong>le</strong>urs frères métropolitains ; dont on acru qu'il était vain d'essaver de <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ver au niveau intel<strong>le</strong>ctue<strong>le</strong>t social de <strong>le</strong>urs éducateurs et de faire d'eux, <strong>en</strong>respectant <strong>le</strong>ur originalité propre, des <strong>en</strong>fants de France.(Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.)Si, à côté de toi. dans <strong>le</strong>s Conseils du Gouvernem<strong>en</strong>t Français,je puis représ<strong>en</strong>ter quelaue chose, c'est <strong>le</strong> produit dece qu'a donné, dans ma vieil<strong>le</strong> terre nata<strong>le</strong>, comme à laMartinique et à la Guadeloupe voisines, cette sorte de chimieracia<strong>le</strong> qu'a été <strong>le</strong> mélange des trois races : noire, rougeet blanche, malaxées dans ce creuset étonnant aue fut <strong>le</strong>bassin de l'Amérique C<strong>en</strong>tra<strong>le</strong>; mélange heureusem<strong>en</strong>t modelé<strong>en</strong>suite par l'esorit français, animé par l'âme française,dont la caroctéristiaue ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> est la généreuse compréh<strong>en</strong>sionde l'émin<strong>en</strong>te dignité de l'homme, et <strong>le</strong> s<strong>en</strong>sprofond de l'humain. (Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.)Je me garderai, certes, d'apporter la moindre dissonance<strong>en</strong> cette fête harmonieuse de l'amitié, et ie ne veux fair<strong>en</strong>ul<strong>le</strong> comparaison avec des pays auxquels vous p<strong>en</strong>sez tous.Cep<strong>en</strong>dant, j'ai <strong>le</strong> droit d'affirmer qu'il n'est pas un autrepays au monde — ie pèse mes mots, et je p<strong>en</strong>se profondém<strong>en</strong>tce que j'exprime, vous <strong>le</strong> s<strong>en</strong>tez, — il n'est pas unautre pays au monde qui mérite d'être aimé et d'être respectéautant que la France, à cause même de la magnifiqueœuvre humaine qu'el<strong>le</strong> n'a cessé de réaliser ! (Longs applaudissem<strong>en</strong>tsrépétés.) Croyez-m'<strong>en</strong>, mes chers amis, cequi fait que la France a tcuiours été à la tête des Nationsdans <strong>le</strong> domaine culturel, c'est que jamais, el<strong>le</strong> n'a vouludistinguer <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s hommes, selon <strong>le</strong>ur race, selon <strong>le</strong>ur cou<strong>le</strong>ur,selon <strong>le</strong>ur confession, mais toujours et seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t selon<strong>le</strong>urs mérites, selon <strong>le</strong>urs vertus, et selon <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> qu'ils peu-


— 23 -v<strong>en</strong>t remplir dans <strong>le</strong> concert social. (Acclamations prolongées; très vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.)Et c'est à cela qu'avec raison fait allusion un espritcomme Miche<strong>le</strong>t, lorsqu'il proclame que « <strong>le</strong>s défections dela France sont <strong>le</strong>s agonies de l'Europe », j'ajouterais « duMonde » (Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.) Mais, tant que laFrance compr<strong>en</strong>dra — et el<strong>le</strong> <strong>le</strong> compr<strong>en</strong>d heureusem<strong>en</strong>t —qu'el<strong>le</strong> n'est plus cette Nation contin<strong>en</strong>ta<strong>le</strong> de 40 millionsd'habitants, qu'el<strong>le</strong> est mieux, qu'el<strong>le</strong> est plus, qu'el<strong>le</strong> est,au s<strong>en</strong>s p<strong>le</strong>in du mot, une communauté d'hommes de racesdiffér<strong>en</strong>tes, mais d'aspirations communes, el<strong>le</strong> resteragrande, el<strong>le</strong> restera el<strong>le</strong>-même. (Vifs applaudissem<strong>en</strong>ts.)C'est à cette certitude que je veux <strong>le</strong>ver mon verre. C'està la grandeur, à la pér<strong>en</strong>nité de la Nation française ainsicomprise, à laquel<strong>le</strong> nous sommes attachés de tout notreêtre vibrant; à la France, Lumière des hommes et Guidedes Nations, à la France qu'immortalis<strong>en</strong>t sa prestigieusehistoire et sa geste sp<strong>le</strong>ndide d'humanité. (Longs applaudissem<strong>en</strong>tsrépétés : vives acclamai ions.)


- 24 _DAMES EN COSTUME G U Y A N A I SM l<strong>le</strong> BRUNET M me CUiTARDM 11e CALUMEY M 11e SUCARDM l<strong>le</strong>ZEPHIRINListe des personnes qui ont pris part à lacordia<strong>le</strong> manifestation <strong>en</strong> l'honneur deM. Gaston Monnervil<strong>le</strong>.D PAUL ABELY, Médecin-Chef des Asi<strong>le</strong>s de la Seine.rM. RAPHAEL ADAD, Avocat à la Cour.M. S. ADELAIDE, Receveur de l'Enregistrem<strong>en</strong>t.D P. AGRICOLE, Docteur <strong>en</strong> médecine.rM. d'ALAUZIER, Présid<strong>en</strong>t-Délégué de la Compagnie Agrico<strong>le</strong>de Guinée.M. FRANCOIS d'ALAUZIER, Secrétaire du Conseil de laCompagnie Agrico<strong>le</strong> de Guinée.M. AYRAL, Représ<strong>en</strong>tant la Compagnie Généra<strong>le</strong> Transatlantique.M. AMIEL, Chef de Bureau au Ministère des Finances.M. E. ARMANDE-LAPIERRE, Industriel.M. BAILLY, Pharmaci<strong>en</strong> et Madame.M. BARBE, Int<strong>en</strong>dant Général.M. EUGENE BARRIER, Avocat à la Cour.M. BARTHE, Directeur du Personnel au Ministère des Colonies;Directeur du Cabinet de M. Marius Mouttet.M. ANDRE BARTHELEMY, Avocat à la Cour, Présid<strong>en</strong>t dela Section de Paris de la Ligue des B<strong>le</strong>us de Normandie.M. OCTAVE BASSIERE, Fonctionnaire colonial <strong>en</strong> retraite.M. BASQUEL, Présid<strong>en</strong>t de Cour d'Appel <strong>en</strong> retraite.M. <strong>le</strong> Commandant de BAYSER.M. BAYARDELLE, Administrateur des Colonies. Attachéau Cabinet de M. Monnervil<strong>le</strong> et Madame.M. de BEAUMONT, Député de la Cochinchine.M F. BENOIT, Substitut au Tribunal de 1 instance de lareSeine.M. BENECH, Contrô<strong>le</strong>ur principal de l'Enregistrem<strong>en</strong>t.Attaché par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taire au Cabinet de M. G. Monnervil<strong>le</strong>(Chambre des Députés).M. ANDRE BERAUD, Industriel.M. HENRY BERENGER, Ambassadeur de France, Sénateurde la Guadeloupe et Madame.


— 25 —M. PAUL BERNARD, Administrateur <strong>en</strong> Chef des colonies<strong>en</strong> retraite.M. LOUIS BIENES, Editeur.M. BLACHER, Gouverneur des colonies.M. MARCEL BLOCH, Avocat à la Cour et Madame.M. F. BLONDEL, Directeur du Bureau d'Etudes Géologiqueset Minières colonia<strong>le</strong>s.M. BONARO, Commerçant et Madame.M. GEORGE BONNEAU, Colonel d'Artil<strong>le</strong>rie.M. BOREL.M. BOUTIN, Administrateur <strong>en</strong> Chef des Colonies, <strong>en</strong> retraite.Ml<strong>le</strong> BOUTIN EMILIE.M. <strong>le</strong> Gouverneur BOUGE, Gouve rneur des Colonies.M. GEORGES BOUSSENOT, Délégué de Madagascar, Présid<strong>en</strong>tdu Syndicat de la Presse Colonia<strong>le</strong> Française.Ml<strong>le</strong> BRONOEL, Dactylographe au Cabinet de M. Monnervil<strong>le</strong>.M. AUGUSTE BRUNET, Anci<strong>en</strong> Sous-Secrétaire d'Etat.Député de la Réunion.M. PIERRE BUDIN, Chirurgi<strong>en</strong>-D<strong>en</strong>tiste.M. BRITHMER, Capitaine d'Infanterie Colonia<strong>le</strong>.M. BUREAU, Attaché au Cabinet de M. Monnervil<strong>le</strong>.Mme BURY.M. CAEN SIMON, Industriel.M. CALONNE, Industriel.M CALUMEY.m eM. CAMPINCHI, Ministre de la Marine et Madame.M. Ch. CARABIBER, Avocat à la Cour.M. CASSAGNAC, Directeur honoraire des P. T. T.M. CAUSSE, Chargé de mission au cabinet de M. Monnervil<strong>le</strong>.M. CENAC-THALY, Professeur au Lycée Miche<strong>le</strong>t.M. CERVEAUX, Administrateur des Colonies et Madame.M. CHARTON, Directeur de l'Inspection Conseil de l'InstructionPublique au Ministère des Colonies.M. KUNTZ CHARVEIN et Madame.M. CHOT, Chef de Bureau au Ministère des Colonies etMadame.M. CLEMENT, Attaché par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taire au Cabinet de M.Monnervil<strong>le</strong> (Sénat).M. COLAS, Fondé de pouvoirs de l'Ag<strong>en</strong>ce C<strong>en</strong>tra<strong>le</strong> desBanques Colonia<strong>le</strong>s.M. COLLEDEBŒUF, Industriel.M. et Mme COMBES.M. VICTOR CORBIN.M. LOUIS CORBIN.M. COTE, de l'Institut Colonial Français.M. H. DALBY, Présid<strong>en</strong>t de l'Association des « Toulousainsde Paris ».M. L. DANIEL, Pharmaci<strong>en</strong> et Madame.


— 26 —M. CHARLES DELAUNEY, Avocat à la Cour.M. DEFFARGE, Ingénieur des Travaux Publics de la Vil<strong>le</strong>de Paris et Madame.M ALCIDE DELMONT.m eM. SERGE DENIS, Professeur au Lycée Janson de Sa illy.M. DEVEZ, Docteur ès-sci<strong>en</strong>ces et <strong>en</strong> médecine.M. LOUIS DOMIVAR, Négociant et Madame.M. DOLIVET-PETIT, Conseil juridique.M. DULUC, Commissaire-adjoint à l'Exposition <strong>1937</strong>.M. DUPRAT, Avocat à la Cour.M. G. EDGAR-ROSA, Pharmaci<strong>en</strong>.M. J. ESTRADE, Avocat à la Cour. Membre de l'Associationdes « Toulousains de Paris ».M. PHILIPPE ETLIN, Industriel et Madame.M. FABRE, Rédacteur principal au Ministère des Colonies.M. FEILLET, Avocat à la Cour.M. FERJUS, Administrateur des colonies.M FREMONT, Artiste peintre.m eM. FRUHINSHOLZ, Capitaine aviateur.M. GASTON-JOSEPH, Directeur des Affaires Politiques auMinistère des Colonies.M. GASPARIN, Député de la Réunion.M. GAUTREZ.Mme Vve GAUTREZ.M. ANDRE GAVALDA, Avocat Général à la Cour d'Appel.M. Gl BERT, Rédacteur à la Revue « Chambre et Sénat »et Madame.M. P. CHARLES GERVAIS, Administrateur judiciaire près ieTribunal Civil de la Seine.M. EUGENE GRAEVE, Anci<strong>en</strong> Député de la Guadeloupe.M. GRESSER, Représ<strong>en</strong>tant M. NUNZI, Directeur de laCompagnie de Navigation Paquet.M GEORGES GUIRAUD, Statuaire.M. HAURIST.M. P. GUYONNET, Avccat à la Cour.M. HORACE HAVRE, Ingénieur géologoque et Madame.M. HELLIER, Directeur de l'Ag<strong>en</strong>ce C<strong>en</strong>tra<strong>le</strong> des BanquesColonia<strong>le</strong>s et Madame.M. HERISSE, Avccat à la Cour.M. HIEGEL, Entrepr<strong>en</strong>eur.M HOFFHERR, Directeur des C<strong>en</strong>tres d'Etudes juridiquesdu Maroc. Chef du Cabinet de M. Gaston Monnervil<strong>le</strong>.M. RENE IDZKOWSKI, Avccat à la Cour.M. JARNAC, Adjudant d'Infanterie Colonia<strong>le</strong>.M. JEANNOEL-RAVEL, Commandant d'Administration.M. JOUTEL, Journaliste.M. RENE JULAN, Représ<strong>en</strong>tant.M SIMON-JUQUIN, Avocat à la Cour.M. AUGUSTE JULIENNE-CAFFIE, Avocat à la Cour.M. JULIENNE-CAFFIE, Avocat déf<strong>en</strong>seur.


— 27 —M. JULIENNE-CAFFIE, Professeur honoraire.M. ADRIEN JUVANON, Gouverneur des Colonies, Présid<strong>en</strong>tde l'U. G. A. G. et Madame.M. KAPLAN, Administrateur de Sociétés.M. J. LAGROSILLIERE, Député de la Martinique.M. LANCREROT, Fonctionnaire du Ministère des ColoniesM LANDRY.m eM. E. LANGELLIER-BELLEVUE.M. Le LAPEYRE. Chef du Secrétariat particulier du Cabinetde M. Monnervil<strong>le</strong>.M. ETIENNE LAROCHE.M. LAVAUD. Avocat à la Ccur.M. LEBEDEFF, Ingénieur des Mines et Madame.M. MARIUS LEBLOND. Homme de <strong>le</strong>ttres, Présid<strong>en</strong>t duSyndicat des Directeurs de Journaux de la Franceextérieure et Madame.M. ARY LEBLOND, Homme de <strong>le</strong>ttres, Conservateur duMusée de la France d'Outre-Mer et Madame.M. LEOPOLD-LEGER, Chef de Bureau au Ministère desP<strong>en</strong>sions, et Madame.M. HENRY LEOPOLD, Professeur au Lycée Louis-<strong>le</strong>-Grand.M. LEVILLAIN, Fonctionnaire des Colonies.Mme LUCAS,M. ALFRED MACINTOS.M. MAGALON-GRAINEAU, Avocat à la Cour de la Martinique.M. MAITRE-DEVALLON. Inspecteur Général des Travauxpublics au Ministère des Colonies.M. FRANCISQUE MARMOZ, Ingénieur.M. MARTIAL. Médecin-Commandant des T.C., et Madame.M. E. MAZIN. Juge-adjoint au Tribunal de la Seine.M MEDAN.meMl<strong>le</strong> PAULE MEDAN.M. E. MELESSE, Avocat à la Cour, anci<strong>en</strong> Conseil<strong>le</strong>r généralde la Guadeloupe.M. MERMIN. représ<strong>en</strong>tant M. Ch. Tantin. de la Compagnied'assurances « Mutuel<strong>le</strong> Richelieu ».M. A. MICHEL. Fonctionnaire <strong>en</strong> retraite.Mme MONNERVILLE.M. J.-G.-E. MOREAU, Administrateur de Sociétés.M. MOURIOT. Assureur-Conseil et Madame.M. Marius MOUTET. Ministre des Colonies, et Madame.M. MOUTET Gustave, Ingénieur des Mines.M. ALRFRIC NETON, Ministre plénipot<strong>en</strong>tiaire de Haïti.M. NICOL. Directeur des Chargeurs Réunis.Mme MARGUERITE OSTER. Avocat à la Cour.M. CHARLES PASTEUR, Lieut<strong>en</strong>ant-Colonel retraité.M. RENE PANTOBE, Pharmaci<strong>en</strong> de première classe.M. VICTOR PAUL. Commerçant.M POMIES. Dactylographe ou Cabinet de M. Monnervil<strong>le</strong>.l<strong>le</strong>M. ODEIDE DE SENICOURT, Fonctionnaire au Ministèredes Colonies.


— 28 -M. PELICIER, Chef de bureau au Ministère des Colonies.M. F. PELISSIER-TANON, Négociant-Industriel.M. POLETTI, Délégué de Madagascar.M. PREVAUDEAU, Délégué de l'A.E.F.M. QUINTRY-LAMOTHE, Chef de bureau des Secrétariatsgénéraux.M. JEAN S. RAPOPORT, Avocat à la Cour.M. GASTON RAYNAL, Administrateur délégué de la Compagniede l'Afrique Française, Vice-Présid<strong>en</strong>t desToulousains de Paris.M. REBUFAT, Rédacteur principal au Ministère des Colo-Colonies, Chef-Adjoint du Cabinet de M. Monnervil<strong>le</strong>,et Madame.M. REGISMANSET, Administrateur de la Banque d'Indochine.M. RENAUD, Sous-Chef de Bureau au Ministère des Colonies.M. RICHARD, Conseil<strong>le</strong>r à la Cour de Cassation.M. P. RIVIERE, Avocat à la Cour.M. H. RIVIEREZ. Avocat à la Cour.Mme JOVA ROBERT, Sculpteur.M. RENE ROBERT.Ml<strong>le</strong> MICHELINE ROBERT.M. FELIX ROCHER. Avoué près la Cour d'Appel.M. ROSENMARK, Avocat à la Cour.Docteur MAURICE SAINT-CYR, Conseil<strong>le</strong>r privé du Gouvernem<strong>en</strong>tde la Martinique.M. RENE SEBAN, Industriel.M. GEORGES SEVELLE, Avocat à la Cour.Dr SIMON, Docteur <strong>en</strong> médecine.M. <strong>le</strong> Médecin Général SOREL. Inspecteur Général duService de Santé au Ministère des Colonies, etMadame.M. GEORGES SMIRNOFF, Administrateur de Sociétés.Ml<strong>le</strong> SIVRASCO.M. SYMPHORIEN. Négociant.M. G.-A. TEDESCO, Industriel, et Madame.M. TERRAL, Secrétaire de la Direction du « Petit Parisi<strong>en</strong> ».M. ARSENE THEMIRE. Contrô<strong>le</strong>ur principal des P.T.T.M. EMILE THEMIRE. Chargé de Mission au Cabinet deM. Monnervil<strong>le</strong>.M ETIENNE TOUZE, Présid<strong>en</strong>t du Conseil d'administrationde la Compagnie Française des Phosphates del'Océanie.M TIXIER. Inspecteur Général des Colonies, Directeur duContrô<strong>le</strong> au Ministère des Colonies.M. ALi-TUR. Architecte du Ministère des Colonies.M. A. VADIER. Gouverneur des Colonies.M THEODORE VALENSi. Avocat à la Cour, Anci<strong>en</strong> Député.M. GEORGES VALAT, Conseil<strong>le</strong>r du Commerce extérieur,et Madame.M. VANDENHAKER.


- 29 -M. <strong>le</strong> Général VERDI ER, Directeur des Services Militairesau Ministère des Colonies.M. ADOLPHE VINCENT, Député du Pas-de-Calais, Secrétairede la Commission des Colonies.M. GASTON VINCKE, Artiste peintre.M. VOITURET, Architecte, et Madame.M. <strong>le</strong> Colonel WILLIAM, Int<strong>en</strong>dant des Troupes Colonia<strong>le</strong>sM. ALFRED SILBERT, Avocat à la Cour, Rédacteur àl' « Ordre », et Madame.** *SE SONT FAIT EXCUSERM. CAMILLE CHAUTEMPSPrésid<strong>en</strong>t du ConseilRet<strong>en</strong>u par <strong>le</strong>s devoirs de sa charge, a fait parv<strong>en</strong>ir cetélégramme à M. Marius Moutet, Présid<strong>en</strong>t du Banquet :« Associe-moi à l'amical témoignage r<strong>en</strong>du à notre cherMonnervil<strong>le</strong>, à qui j'<strong>en</strong>voie de tout cœur mon affectueusep<strong>en</strong>sée. »Ret<strong>en</strong>us par des obligations é<strong>le</strong>ctora<strong>le</strong>s cantona<strong>le</strong>s :M. EDOUARD HERRIOT, Présid<strong>en</strong>t de la Chambre desDéputés.M. <strong>le</strong> Présid<strong>en</strong>t ALBERT SARRAUT, Ministre d'Etat.M. MARC RUCART, Ministre de la Santé Publique.M. WILLIAM BERTRAND. Sous-Secrétaire d'Etat à laPrésid<strong>en</strong>ce du Conseil.M. FRANÇOIS BLANCHO, Sous-Secrétaire d'Etat à laMarine.M. MAX HYMANS. Sous-Secrétaire d'Etat au Commerce.M. PHILIPPE SERRE, Sous-Secrétaire d'Etat au Ministèredu Travail.M. LEMERY. Sénateur, Anci<strong>en</strong> Garde des Sceaux.M. MAUPOIL. Sénateur, Anci<strong>en</strong> Ministre des P<strong>en</strong>sions.M. jACQUES STERN, Député, anci<strong>en</strong> Ministre des Colonies.M. ALCIDE DELMONT, Anci<strong>en</strong> Sous-Secrétaire d'Etat auxColonies.M. MAURICE FOURCADE, Sénateur, Anci<strong>en</strong> Bâtonnier del'Ordre des Avocats.M. GUSTAVE GAUTHEROT, Sénateur de la Loire-Inf re .rieure.M. LE MOIGNIC. Sénateur de l'Inde.M. M. ROLLAND. Sénateur du Rhône.M. TONY REVILLON. Sénateur de l'Ain.M. PERFETTI. Député. Ouesteur de la Chambre.M. ALBERT SEROL, Déouté, Présid<strong>en</strong>t de la Commissionde Législation Civi<strong>le</strong> et Criminel<strong>le</strong> de la Chambre.M. Léon COURSON, Député de l'Indre-et-Loire.M. PIERRE DUPUY, Député de l'Inde Française.


- 30 —M. FIORI, Député d'Alger.M. PIERRE MENDES-FRANCE, Député de l'Eure.M. TAUDIERE, Député des Deux-Sèvres.M. ANTONY ABEL, Avccat à la Cour.M. MARCEL ALMABY, Ingénieur A. M.M. ROGER BARTHELEMY, Avocat à la Cour.M. J. BETON, Professeur au Lycée Saint-Louis.M. BREVIER, Industriel.M. NESTOR CALONNE, Ingénieur é'ectrici<strong>en</strong>.M. CANGARDEL, Directeur de la Compagnie Généra<strong>le</strong>Transatlantique.M CLAUDE et MAGDELEINE CARBET.m e sM. CHAUDUN, Directeur de la Banque de Madagascar.M. R. CHAUVELOT, Membre du Conseil Supérieur des Colonies,Professeur au Collège des Sci<strong>en</strong>ces socia<strong>le</strong>s.MM. GEORGES et ALBERT CELESTE, Etudiants.M. ELIE COHEN. Chef d'orchestre.M. ANTOINE DARREDEAU.M. ALFRED DAIN.M Ch. DIDELIN, Directrice du Prév<strong>en</strong>torium de l'U.F.F.m eM. l'Amiral DUMESNIL, P résid<strong>en</strong>t de I Union EconomiqueEuropé<strong>en</strong>ne.M. GHEERBRANDT, Directeur de l'Institut Colonial Français.M. GISCARD D'ESTAING, Maître des Reauêtes au Conseild'Etat.M. HALLEHAUT, Avccat à la Cour.M. ROGER GUIFFART, Juge suppléant au Tribunal deCommerce de la Seine.M. GASTON HAUSSER, Présid<strong>en</strong>t de la Compagnie Minièrede l'Oubangui Ori<strong>en</strong>tal.M. GEORGES HAZAN, Avocat à la Cour.M. A. HERSANT, Avccat au Conseil d'Etat et à la Courde Cassation.M. A. JACQUEMINET, Présid<strong>en</strong>t du Syndicat des Rhumscoloniaux.M EMILE LAUDERNET, Fonctionnaire colonial <strong>en</strong> retraite.M. PIERRE LABROUSSE.M. BERNARD LECACHE, Présid<strong>en</strong>t de la Ligue Internationa<strong>le</strong>contre <strong>le</strong> racisme et l'antisémitisme.M. LODEON, Avocat à la Cour.M. <strong>le</strong> Commandant LEPAGE.M. PIERRE LEROY. Avccat à la Cour.M. <strong>le</strong> Lieut<strong>en</strong>ant-Colonel LITTEE.M. ANDRE MAGRE, Secrétaire Général de la Présid<strong>en</strong>rede la République.M. MAIA.M. LOUIS MERAT, Inspecteur Général des Colonies, Directeurdes Affaires Economiques au Ministère desColonies.M. ODET DENYS, Avocat à la Cour.


— 31 —M. OLIVIER, Gouverneur Général, Présid<strong>en</strong>t de la CompagnieTransatlantique.M. GERARD MATIS, Fonctionnaire colonial.M. ADRIEN PEYTEL, Avocat à la Cour d'Appel.M. JOSEPH PYTHON, Avocat à la Cour d'Appel.M. RICHON, Professeur <strong>en</strong> retraite.M. EMILE RICOUX, Armateur.M. CHARLES RICHON, Directeur de la B.N.C.I.M. SIMOR SAINT-JUST, Présid<strong>en</strong>t de l'Association desGuadeloupé<strong>en</strong>s.M. GEORGES SAROTTE, Avocat du Barreau de Paris.M. ANDRE SEBILLOTTE et Madame.M. TABARY.M. CH. TANTIN, de « La Mutuel<strong>le</strong> Richelieu ».M. ROBERT TREBOR, Directeur du Théâtre de la Made<strong>le</strong>ine.M. J. VILO, Fonctionnaire Colonial.M. GEORGES VIDAL, Avocat à la Cour d'Appel.M. <strong>le</strong> Docteur J. VITALIEN.M. <strong>le</strong> Colonel WEISS, Commandant de la 8* Brigadeaéri<strong>en</strong>ne de Nancy.M. <strong>le</strong> Docteur ZIZINE.


Société d'Imprimeries "FESTINA"197, Bou<strong>le</strong>vard Voltaire - PARIS (XI e )A. NOLLIER, Directeur

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