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etendue des prestations de l'assurance-maladie sociale - IUMSP

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Les &tes posées à un catalogue <strong>de</strong> <strong>prestations</strong> pour <strong><strong>de</strong>s</strong> motifs économiques <strong>de</strong>vraient être explicites.Le «catalogue» suisse résulte d'une option prise <strong>de</strong> reconnaître la compétence médicale pour ce qui atrait à <strong>l'assurance</strong>-<strong>maladie</strong>, en réservant au corps médical le droit presque exclusif <strong>de</strong> prescrire, etparfois <strong>de</strong> traiter, à charge <strong>de</strong> <strong>l'assurance</strong>. Sous cet angle, le «catalogue» suisse n'écarte réellementqu'une seule catégorie <strong>de</strong> <strong>prestations</strong> médicales en cas <strong>de</strong> <strong>maladie</strong>, celles effectuées par les mé<strong>de</strong>cins<strong>de</strong>ntistes.Pour le reste, on peut admettre que le contenu actuel du «catalogue» <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong> estsuffisant pour éviter le développement d'une mé<strong>de</strong>cine à <strong>de</strong>ux vitesses dans les champs <strong>de</strong> l'évaluationet du traitement <strong><strong>de</strong>s</strong> mala<strong><strong>de</strong>s</strong>. Ce n'est en revanche pas le cas si l'on se réfère à la prévention dans lamesure où <strong><strong>de</strong>s</strong> personnes consommant peu <strong>de</strong> soins peuvent être amenées à renoncer à <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong>préventives non libérées <strong>de</strong> franchise. On peut craindre également le développement d'une mé<strong>de</strong>cine à<strong>de</strong>ux vitesses si l'exercice <strong>de</strong> certaines activités est limité aux mé<strong>de</strong>cins (du moins du point <strong>de</strong> vue duremboursement) et que le nombre <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins formés à ces activités est trop restreint; l'accès aux<strong>prestations</strong> <strong>de</strong> psychothérapie et <strong>de</strong> réadaptation ambulatoire pourrait être concerné.S'il est logique qu'un catalogue <strong>de</strong> base <strong>de</strong> <strong>l'assurance</strong>-<strong>maladie</strong> couvre prioritairement les traitementsmédicaux réputés efficaces dans le cadre <strong>de</strong> la <strong>maladie</strong>, les choix implicites ou explicites se situent au<strong>de</strong>là<strong>de</strong> ce champ. Notre analyse montre qu'ils sont intervenus en particulier dans les domaines :- <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong> paramédicales non prescrites par <strong><strong>de</strong>s</strong> mé<strong>de</strong>cins (actuellement exclues du«catalogue», à l'exception <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> chiropraticiens et <strong><strong>de</strong>s</strong> sages-femmes);- <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong> <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine complémentaire que leurs défenseurs refusent <strong>de</strong> soumettre à uneévaluation répondant aux principes scientifiques (actuellement inclues, sous réserve d'unedécision ultérieure qui <strong>de</strong>vrait être fondée sur une évaluation);- <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong> d'ai<strong>de</strong> à domicile qui, bien qu'elles ne soient pas <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong> <strong>de</strong> soins, sontcependant rendues nécessaires par une <strong>maladie</strong> ou un acci<strong>de</strong>nt et sont indispensables aumaintien <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> santé (actuellement exclues);- <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong> <strong>de</strong> prévention, dont le bénéfice pour l'individu est incertain mais dont l'efficacitéest démontrée d'un point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> santé publique (actuellement inclues pour certaines d'entreelles, mais non libérées <strong>de</strong> franchise et <strong>de</strong> participation aux frais).Deux questions sous-ten<strong>de</strong>nt la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> choix relatifs aux marges du «catalogue» <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong>.La première est <strong>de</strong> savoir dans quelle mesure le «catalogue» <strong>de</strong> <strong>l'assurance</strong> obligatoire doit inclure ounon <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong> perçues comme efficaces «dans l'absolw), ou doit au contraire se hter à lacouverture <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong> reconnues comme efficaces en comparaison <strong>de</strong> l'évolution naturelle, d'unplacebo ou d'autres thérapies. C'est à cette question que <strong>de</strong>vra en particulier se référer l'évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong>mé<strong>de</strong>cines parallèles. Si l'on accepte l'idée que ces pratiques n'ont pas à se soumettre aux critèreshabituels <strong>de</strong> l'évaluation scientifique, il convient <strong>de</strong> reconnaitre que <strong>de</strong> nombreuses interventions ontun effet positif sur la santé, dans l'absolu. Les massages, les psychothérapies en vue du développementpersonnel, les activités <strong>de</strong> loisir, la prise <strong>de</strong> vacances en font probablement partie sans qu'il ait jamaisété envisagé <strong>de</strong> les inclure parmi les <strong>prestations</strong> couvertes par <strong>l'assurance</strong>-<strong>maladie</strong> <strong>sociale</strong>.La secon<strong>de</strong> question est <strong>de</strong> savoir dans quelle mesure le «catalogue» <strong>de</strong> <strong>l'assurance</strong> obligatoire doitinclure ou non <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>prestations</strong> certainement efficaces, mais qui ne relèvent pas <strong><strong>de</strong>s</strong> compétences <strong><strong>de</strong>s</strong>professions <strong>de</strong> la santé. Si le champ couvert par <strong>l'assurance</strong>-<strong>maladie</strong> doit dépasser celui d'une mé<strong>de</strong>cinefondée sur <strong><strong>de</strong>s</strong> principes scientifiques, le développement d'une mé<strong>de</strong>cine à <strong>de</strong>ux vitesses pourraitrésulter <strong>de</strong> l'inclusion, dans le «catalogue», <strong>de</strong> <strong>prestations</strong> <strong>de</strong> soins dont l'efficacité n'est pas prouvée,bien que leur désirabilité soit gran<strong>de</strong>, et <strong>de</strong> l'exclusion simultanée <strong>de</strong> <strong>prestations</strong> efficaces mais dont lanature ne requiert pas les compétences particulières <strong><strong>de</strong>s</strong> professions soignantes. Un arbitrage relatif auxélargissements du «catalogue» paraît alors nécessaire car les rapports <strong>de</strong> force entre les différentsgroupes <strong>de</strong> population concernés par ces <strong>prestations</strong> sont souvent faussés; par exemple, lesconsommateurs <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cines parallèles et <strong>de</strong> <strong>prestations</strong> d'ai<strong>de</strong> à domicile ne se situent pas dans lesmêmes classes d'âge et leur capacité à exprimer leurs préférences est sans doute inégale. Il estsouhaitable que cet arbitrage résulte d'un examen soigneux <strong><strong>de</strong>s</strong> conséquences prévisibles durenoncement à la couverture <strong>de</strong> telles <strong>prestations</strong> sur la santé <strong>de</strong> la population.

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