dossiervoyages d’affairesprendra plutôt Eurostar! Autant direque, pour quelques minutes gagnées- et principalement au niveau des infrastructuresau sol - ce sera l’une oul’autre formule qui sera prévilégiée.Nous parlions donc de complémentaritéet c’est bien de cela qu’il s’agit,à moins que d’autres paramètresjouent, tels les prix ou le confort. Aupassage, cette complémentarité train/avion a été particulièrement marquéelorsqu’Eurotunnel avait été bloquésuite à un incident et qu’Eurostarmettait plus de temps pour rejoindreLondres : VLM a fait le plein de passagers!Depuis le 23 février dernier,Eurostar met de nouveau 1 heure et51 minutes pour rejoindre la gare deSaint-Pancras.95 grammes pour l’avion, ce que nousaurions du mal à vérifier. En revanche,si l’on tient compte des infrastructuresnécessaires à l’exploitation,il est évident que 500 kilomètres devoies ferrées ont «émis» plus de CO2que 4 kilomètres d’une piste de décollageau moment de leur construction.<strong>Mai</strong>s là encore, on a l’impression dede devoir faire face à des comptesd’apothicaires.En définitive, l’homme d’affaires quidevra se rendre à une destinationdonnée choisira le temps de parcours,le confort (pour se reposer outravailler) et, évidemment, le prix. Lereste, finalement, n’est que littérature.●P.A.48N° 5 - MAI 20<strong>09</strong> - ENTREPRENDRELe seul argument qui heurte les défenseursde l’avion est que celui-ciserait plus polluant. Certaines étudesindépendantes établissent quesur des trajets de 500 kilomètres, lesémissions de dioxyde de carbone seraientde 99 grammes de par passagerpar kilomètre pour le TGV et dePUBLICITÉVLM est la première compagnie internationale à l’aéroport de London City.
dossier voyages d’affairesTRAVEL MANAGEMENTLes voyageurs d’affaires réduisent leurtrain de vieLes compagnies aériennes ont vu leur trafic chuter de 15 à 20% en début d’année et leshabitués de la Business Class migrent vers l’economy, voire les low-cost. Sale temps pourles chargés de voyages dans les entreprises. Et pour leurs fournisseurs!Un chargé de voyages est leresponsable, au sein d’uneentreprise, de tous les déplacementsdu personnel. En fonctiondu volume réalisé, il peut obtenir desconditions plus favorables, à conditionévidemment que tout le monderespecte la politique de voyage de lasociété. L’un d’eux est Pascal Struyvequi travaille pour la société Trane(systèmes de conditionnement et depurification d’air) reprise par IngersollRand. Avec un effectif mondialde 63.000 personnes au sein de celleci,nombreux sont ceux qui circulentdans le monde entier, quelque 44pays pour être précis. Si nous avonschoisi de nous adresser à lui, c’est nonseulement parce qu’il connaît bien lesecteur (il a travaillé pour KLM, Rail 1et a touché au journalisme spécialisédans les voyages), mais aussi parcequ’il est le président de la BATM (BelgianAssociation of Travel Management),créée en 2002, et qui compteune soixantaine de «corporate travelexecutives» ou chargés de voyages.Cette association qui compte aussiune quarantaine de «partenaires etfournisseurs» est fort sollicitée, onl’imagine, puisque les chargés devoyages choisiront leurs hôtels, leurscompagnies aériennes, les sociétésde location de voitures, etc. Et souventavec des contrats d’exclusivitépour garantir les prix les plus bas. Orcomme les «travel executives» ontla main sur des budgets importants(50 millions d’USD par an rien qu’enbillets d’avions dans le seul cas dePascal Struyve), il n’est pas questionde laisser échapper ces voyageurs àhaute contribution ou du moins ceuxqui définissent, en accord avec la direction,la politique des voyages dansleurs entreprises.Cela dit, nous parlons de «hautecontribution», mais elle s’amenuisetout de même assez subtantiellementen cette période de crise. Et PascalStruyve est aux premières logespour percevoir le recul: «Je constatequ’à nouveau - comme en 1991 aumoment de la première guerre duGolfe - les téléconférences refontsurface. Par ailleurs, pour ceux quidoivent voyager, la règle est que leclient voyage en classe économiquedès le moment où le vol dure plus dedix heures (dans le temps, c’était unvol de 6 heures). Bien sûr, cette règlesouffre des exceptions comme parexemple lorsque le passager doit négocierou présenter une conférence àsa descente d’avion, par exemple. Envérité, je suis payé pour m’en tenirà la politique de la maison et pourtrouver un équilibre entre le prix, leconfort et la productivité, le principeétant que nous ne voyageons paspour le plaisir.»Et pourquoi pas les low-costs?C’est aussi pourquoi le travel managerd’aujourd’hui ne fait plus l’impassesur les compagnies low-cost (LCC):«Il est vrai qu’une LCC offre généralementmoins de flexibilité qu’unecompagnie de réseau, mais la questionest de savoir si on a toujours besoinde cette flexibilité», s’interrogePascal Struyve. D’autant, explique-t-ilque les différences entre LCC et compagniestraditionnelles s’estompentde plus en plus. EasyJet, Vueling ouWizz se rapprochent de plus en plusdes transporteurs dits réguliers etceux-ci, en tout cas sur leurs réseauxmoyen-courriers adoptent le modèledes low-costs.«Je comprends que des agences devoyages répugnent à commercialiserles compagnies low-cost, mais c’esttout de même le client qui décide. Ilfaut que l’offre soit totale pour quel’on puisse décider en connaissancede cause. Ceci est vrai pour les clientslambda comme pour les chargés devoyages», martèle Struyve. D’où aussi,l’importance d’une association commela BATM où tous les «bons tuyaux»sont régulièrement échangés. Ses activitéssont multiples: l’éducation desmembres sur des sujets spécifiques(par exemple l’utilisation des systèmesde réservation par ordinateur),les contacts inter-entreprises - «Nousne discutons jamais des montants denos transactions, mais des processusqui nous ont amené à certainesconclusions», précise son président- ou les rencontres entre chargés devoyages et les directeurs d’achats etles fournisseurs.BATM se veut la porte-parole de toutce qui concerne la politique des voyagesdes entreprises et s’est imposéeune politique de réactivité par rapportaux grands sujets d’actualité. «Pourvous donner un exemple précis, noustravaillons sur le remboursement -obligatoire, en fait - des surchargescarburant et des taxes aéroportuaires,même quand un billet est perdu,à l’occasion d’une annulation de vol»,explique Pascal Struyve. Les sujets depréoccupation ne manquent pas. ●P.A.49N° 5 - MAI 20<strong>09</strong> - ENTREPRENDREPascal Struyve est le président de l’Association belge des chargés de voyages (BATM)