Les chemins historiques du canton de NeuchÃ¢tel - IVS Inventar ...

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Les routes et leur histoireDe la « Vy d’Etraz » au tunnelsous la Vue-des-AlpesL’armature du réseau des voies principales du canton de Neuchâtel, telleque nous la connaissons aujourd’hui, s’est mise en place progressivement.Certains de ses éléments ont une origine extrêmement ancienne, d’autresont vu leur rôle s’accroître plus récemment, d’autres enfin, qui ont eu leurheure de gloire, se sont vu relégués aux seconds rôles. De multiples facteurs,économiques, politiques, techniques, expliquent cette évolution.du réseau routier neuchâtelois est avanttout celle des voies ouvertes au roulage, c’est-àdirecarrossables. En effet, si la plupart des déL’histoireplacements s’effectuaient à pied ou à cheval, sur deschemins peu exigeants, où circulaient aussi aisémentles bêtes de somme, ce sont les routes carrossables quiconcentrent les moyens. La bonne santé d’un royaume sereconnaissant aussi au bon état de ses routes, leur constructionet leur entretien font partie des tâches du pouvoir,qui s’en acquitte avec plus ou moins de diligence etd’efficacité. L’attitude des autorités vis-à-vis du réseauroutier évolue.On peut considérer qu’à Neuchâtel, une rupture dansla manière de considérer le réseau intervient durant lesquelques années de l’ère Berthier (1806–1814). En 1805,un état des lieux est dressé à l’attention du nouveausouverain. Il indique parmi les routes seigneuriales, c’està-direpropriété du prince et placées sous sa responsabilité,les cinq routes principales servant aux communicationsà longue portée, au départ de Neuchâtel. Cesont « la route de France par Pontarlier », soit la route duVal-de-Travers, par Peseux et Corcelles, « la route deFrance par Morteau », qui se détache de la précédentepour poursuivre par La Tourne et Le Cachot, « la routedu canton de Berne », par Saint-Blaise, Marin, Thielle,« la route de Bâle par le ci-devant Ergué », par le Val-de-Ruz, Le Pâquier et les Bugnenets et, enfin, « la route ducanton de Vaud » reliant Yverdon par Auvernier et Vaumarcus.Sont absentes de cette énumération les liaisonsavec Le Locle et La Chaux-de-Fonds, des villes qui, malgréleur importance croissante, sont toujours très maldesservies.Sur les pas de l’archéologieL’usage des cinq routes principales énumérées ci-dessusest attesté depuis le Moyen Age, mais il ne fait guère dedoute que l’on circule depuis des temps immémoriaux surle territoire neuchâtelois. La région des trois lacs deNeuchâtel, Morat et Bienne se distingue par une occupationprécoce, d’une exceptionnelle densité, qui en fait unhaut-lieu de l’archéologie. A Hauterive-Champréveyres,on a trouvé le premier village complet de la civilisationde Cortaillod. Des ensembles du 1 er âge du fer ont été misau jour à Neuchâtel, Hauterive et Saint-Blaise. La stationceltique de La Tène a donné son nom à une période del’âge du fer. Des fouilles près de Pont-de-Thielle, où laplaine marécageuse se resserre entre la forêt de Gals et leplateau de Wavre, ont révélé des vestiges du néolithiqueet de l’âge du bronze. Pour ce qui concerne l’histoire routière,citons pour l’âge du bronze un fascinant tronçonde route large de 2,5 m, mis au jour en 1995 à Cortaillod.A Auvernier et à Saint-Blaise, on a retrouvé des roues dechar en bois ; or, on sait que le char est une inventionconnue dans nos régions depuis le 28 e siècle avant J.-C.au moins. La roue en bronze de Cortaillod, qui appartenaitprobablement à un char de cérémonie, représentepour sa part un chef-d’œuvre de la métallurgie de l’âgedu bronze.Voies romaines, entre mythe et réalitéA l’époque romaine, les villas du Littoral et du Val-de-Ruz étaient certainement reliées entre elles par des voiesde communication locales, dont le chemin du Diable àSaint-Blaise constitue un très bel exemple. La plupart deschercheurs admettent l’existence d’une liaison romaineCanton de Neuchâtel
entre le pont de Thielle et le pont du Rondet sur la Broye,en direction du sud et d’Avenches, dont le tracé demeuretrès incertain, malgré l’abondance des trouvailles. Il estpar contre beaucoup plus difficile d’affirmer que le paysde Neuchâtel était traversé par une des grandes voies del’Empire. En l’état actuel des connaissances, on admetqu’à l’époque gallo-romaine les grandes voies transhelvétiques,de même que les grandes voies transversalesconduisant en Gaule ou aux territoires du Haut-Rhin, netouchaient pas Neuchâtel. Dès le XIX e siècle, cependant,de nombreux auteurs ont considéré que la « Vy d’Etraz »,dont le parcours se déroule en hauteur, environ 100 m audessusdu lac, était un tronçon d’une grande voie romaineentre Yverdon et Soleure, qui aurait été abandonnée versle XIV e siècle (ill. 2). Cette croyance Ill. 1 : Entre 1801 et 1806, Jean Frédéricrepose uniquement sur des indicationstoponymiques : longtemps, le de la Principauté de Neuchâtel », quiOstervald a levé cette admirable « Carteterme d’Etraz, du latin « via strata » donne une idée saisissante du relief etdonc des obstacles que les routesqui désigne un chemin empierré,neuchâteloises ont à vaincre. L’illustrationmontre une version de 1835, quiconstituait une preuve d’antiquité,mais on sait aujourd’hui que ce termeapporte quelques légères modificationsqualifie durant des siècles des cheminsde quelque importance, pasà la première édition.forcément romains.La glorieuse voie lacustreIl est en revanche certain qu’à l’époque gallo-romaine etmême avant, le lac de Neuchâtel constitue la principaleCanton de Neuchâtel
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