Les chemins historiques du canton de Neuchâtel - IVS Inventar ...

Ill. 4 : Ce sentier le long du Doubs prendun relief tout particulier grâce à sondiscret mur de soutènement qui précèdele passage taillé dans la roche.rations de tracés s’y côtoient. A chaque époque, les bâtisseursse sont efforcés d’intégrer de façon sûre et durableles tracés dans ce terrain très escarpé.Dans l’axe est-ouest, parallèlement aux chaînes demontagnes, les voies de communication, souvent rectilignes,empruntent les voies naturelles offertes par lesvallées et les grandes combes aux pentes régulières. Surélevantla route par rapport aux terrains adjacents, lesconstructions en chaussée permettent de franchir plus facilementles fonds de vallée imperméables, occupés autrefoispar des tourbières ou des marécages. La Chaussée deMarmoud traversant la vallée de la Sagne, le passage duBas Monsieur ou la route menant à la ferme des Crosettesen sont des exemples remarquables.Sur le terrain, on retrouve ici et là des témoignages detechniques de construction révolues, telle la voie à ornières.Ancêtre lointaine de la voie ferrée, elle assurait leguidage des véhicules afin d’éviter que ceux-ci ne se renversent,toutes roues bloquées, à la descente. Les opinionsdivergent quant à la formation des rainures. Certains pensentqu’elles ont été créées par l’usage, d’autres estimentau contraire qu’elles ont été taillées volontairement. L’hypothèsela plus probable est une combinaison des deuxfacteurs. D’abord taillées, ces ornières se sont ensuitecreusées par le passage. On trouve des rainures à PlainesRoches, en amont des Cadolles, sur le sentier pédestre quiremonte la rive gauche du Seyon et aussi sur le pavementdu chemin du Diable à Saint-Blaise.Les voies pavées sont également bien présentes dansle canton. En plus de ses ornières, le chemin du Diablepossède un pavement constitué de gros blocs sélectionnéset taillés, solidement implantés dans le sol. Plus versl’ouest, entre Bôle et Trois Rods, on trouve un tronçonpavé de gros galets disposés avec soin (ill. 3). Le tracé directentre Neuchâtel et Le Locle, aujourd’hui abandonné,présente également quelques beaux tronçons de voie recouvertsd’un empierrement très minutieux qui s’apparenteà un pavement.Plus proches de nous et plus abondantes, les routesd’ingénieurs construites au cours du XIX e siècle sont laplupart du temps encore en usage, avec quelques élargissementset rectifications. La route de la Tourne avec sontracé sinueux et ses rangées d’arbres ou celle de Biaufondavec ses tunnels taillés dans la roche sont deux magnifiquesexemples. A l’origine empierrées, elles sont aujourd’huitoutes asphaltées.L’héritage du réseau historiqueAujourd’hui, la plupart des voies principales du cantonont été modernisées et adaptées aux conditions modernesdu trafic et il est bien difficile d’identifier leur forme d’origine.Parfois, cependant, une modification partielle dutracé a provoqué l’abandon de courts tronçons où l’onpeut encore reconnaître la voie plus ancienne. Le maillagedes routes secondaires, héritier des voies historiquesde portée locale et intimement lié à l’histoire du territoirequ’il dessert, offre souvent sur le terrain une grande diversitéet richesse d’éléments traditionnels, indices subtilssur l’usage ou la destination de tel ou tel chemin. Par ailleurs,un chemin doté d’éléments traditionnels, mêmediscrets, inscrit dans un paysage préservé contribue largementà flatter nos sens (ill. 4).Par delà l’évolution des techniques de construction etde l’usage des voies, les voies historiques tissent un lienimprimé dans le sol et sur les cartes, entre notre monde etcelui de nos prédécesseurs.48Canton de Neuchâtel