Les chemins historiques du canton de Neuchâtel - IVS Inventar ...

par l’érosion hydraulique qui charrie en aval le sol soulevépar les sabots et les pas. Dans les Montagnes, les cheminscreux ne sont pas très profonds en comparaison deceux que l’on trouve sur le Plateau, la fine couche d’humussur une roche-mère calcaire ne favorisant pas cetype de profil. Cependant, le versant sud du Mont Racineoffre une multitude de chemins creux, tout à fait remarquablesi l’on considère la dureté de la roche. Par ailleurs,deux exemples exceptionnels ont été recensés dans lecanton, avec des talus latéraux culminant à une hauteurde 4 mètres. Le premier, situé en amont des Geneveyssur-Coffrane,préfigure le réseau du Mont Racine. Sonprofil est beaucoup plus profond que celui des cheminssitués en amont, car il s’inscrit dans une moraine latéralemoins compacte, déposée lors de la dernière glaciation.Au-dessus du village de Cressier, on trouve un secondchemin creux important entaillant un sol plus tendre, etgrimpant en direction d’Enges.Le véhicule définit la voieDès qu’il s’agit de roulage, la question se complique. Pourpermettre la circulation de véhicules toujours plus lourdset plus rapides, il faut des routes construites, solidementfondées. L’attelage antique ignore l’emploi du collierd’épaules, introduit en Europe peu avant le Moyen Age etqui permet de quintupler la puissance de traction du cheval.En conséquence, la route médiévale a eu à subir descharges cinq fois plus importantes que la voie de l’époqueromaine. Au cours des siècles suivants, la part et le poidsdu roulage ne cessent de croître, du moins en plaine,et dans la première moitié du XIX e Ill. 2 (à gauche) : Partiellement effondrésiècle, il occupe de loin la première plus en aval, cet imposant mur de plusplace parmi les modes d’acheminementdes marchandises. Pour sup­plus proche du Seyon, entre Neuchâtelde 3 m de hauteur soutient le tracé leporter ce trafic et l’augmentation deet Valangin.la vitesse et des charges qui l’accompagnent,les techniques de fabrica­ce tronçon de la Vy d’Etra a conservé unIll. 3 (à droite) : Entre Bôle et Trois Rods,tion des routes ont aussi dû évoluer. pavement remarquable dans la partie laCelles-ci sont aussi très fortement plus raide de la voie.tributaires de la topographie. Dans lepays de Neuchâtel, le relief du Jura plissé influence defaçon décisive la morphologie des constructions routières:on taille des falaises, creuse des galeries, édifie desponts, élève des chaussées.Routes de montagnes et routes de valléesDans le sens sud–nord, quatre chaînes de montagnesbarrent l’accès entre le lac et le canyon du Doubs. Lesgrandes voies qui franchissent ces obstacles présententdes caractéristiques de routes de cols (La Tourne, La Vuedes-Alpes...)avec des tracés sinueux accompagnés detalus latéraux, meubles ou taillés dans la roche, ainsi quede nombreux murs de soutènement. L’exemple des Gorgesdu Seyon, différent du point de vue topographique, estcependant très intéressant du point de vue constructif.Cette cluse naturelle formée par la rivière permet de quitterNeuchâtel par le nord sans avoir à franchir de col,mais le relief particulièrement escarpé a nécessité unnombre considérable d’aménagements (ill. 2). De la voie àrainures jusqu’aux tunnels autoroutiers, plusieurs géné­Canton de Neuchâtel 47