l’ancien ouvrage. A Môtiers, <strong>de</strong>ux ponts <strong>de</strong> pierre <strong>de</strong> 1764et 1765 existent toujours sur l’ancien bras <strong>de</strong> l’Areuse etle canal <strong>du</strong> moulin ; <strong>de</strong>ux gracieux ponts à une arche,construits probablement au XVIII e siècle, subsistent sur leBied. A Boudry, le pont <strong>de</strong> bois fut démoli par une crueen 1750. Remplacé par un ouvrage composé <strong>de</strong> trois chevaletsupportant un tablier <strong>de</strong> poutres, il a été reconstruiten pierre en 1841–1842 ; en 1990, ce pont <strong>de</strong> pierre s’estaffaissé et a été réparé.Ill. 4 (en haut) : Le Pont Noir dans les <strong>de</strong> France. <strong>Les</strong> fondations d’origine,Gorges <strong>du</strong> Seyon, vers 1890, par Fritz une structure en bois sur laquelleHuguenin-Lassaguette. Dans : Le <strong>canton</strong> s’appuyait la maçonnerie, étaient menacées<strong>de</strong> pourrissement et ont été<strong>de</strong> Neuchâtel illustré, 1890.Ill. 5 (en bas) : Le pont <strong>du</strong> Meilleret sur renforcées par <strong>de</strong>s injections <strong>de</strong>le Seyon à Feninbéton. Le pont <strong>de</strong> la Roche, anciennementà la charge <strong>de</strong> la commune<strong>de</strong> Fleurier, a été en partie rebâti en 1755, mais en1880, un tablier métallique, autrement orienté, remplaceEn 1810, le pont Berthier franchitla gorge <strong>de</strong> la SerrièreSur la grand-route <strong>du</strong> lac, le profond ravin <strong>de</strong> la Serrière,à Serrières, a longtemps obligé les voyageurs à <strong>de</strong>scendreau plus près <strong>de</strong> l’embouchure pour passer la rivière à gué,puis à remonter une forte pente pour retrouver une ligneà bonne distance <strong>de</strong> la rive. A la fin <strong>du</strong> XVIII e siècle, lesrampes <strong>de</strong> Serrières étaient <strong>de</strong>venues un obstacle suffisammentdissuasif pour que les autorités envisagent laconstruction d’un grand pont au niveau et dans l’axe <strong>du</strong>chemin venant d’Auvernier. En 1789, la bourgeoisie <strong>de</strong>Neuchâtel comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s plans à l’ingénieur françaisNicolas Céard, dont le projet fut jugé très beau, mais tropcher. Il faudra attendre le changement <strong>de</strong> régime pourvoir un début <strong>de</strong> réalisation. En janvier 1807, en effet, lemaréchal Berthier autorise la construction <strong>de</strong> l’ouvrage,achevée en 1810, dans les délais prévus (ill. 3). Le pont encalcaire blanc qui enjambe la gorge <strong>de</strong> la Serrière avec44Canton <strong>de</strong> Neuchâtel
Ill. 6 : Le pont <strong>de</strong> Biaufond, un belouvrage métallique <strong>de</strong> 1881, est le premierpont neuchâtelois sur le Doubs.une seule arche <strong>de</strong> 20 m d’ouverture,suscite, comme l’écrit Charles Go<strong>de</strong>froy<strong>de</strong> Tribolet en 1827, « les élogesunanimes <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> l’art, sous lerapport <strong>de</strong> sa hardiesse et <strong>de</strong> sa belleexécution, et le simple passager s’arrêteet se délasse à la vue <strong>de</strong> ce tableauanimé, qu’offre bien au-<strong>de</strong>ssous<strong>de</strong> lui le mouvement <strong>de</strong>s ateliers,et les casca<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la rivière,ombragée par les noyers qui s’élèvent<strong>de</strong> ses bords, et dont les cimesatteignent à peine cette voûte élancéesur laquelle il se trouve suspen<strong>du</strong>.» Depuis 1866, ce bel ouvrage affrontela concurrence <strong>du</strong> via<strong>du</strong>c CFF.Avec quelques modifications, il a heureusement survécuaux inévitables interventions liées au développement <strong>du</strong>trafic automobile, car la grand-route <strong>du</strong> XIX e siècle a étédéclassée par la route <strong>canton</strong>ale établie au plus près <strong>du</strong>lac.<strong>Les</strong> ponts sur le Seyon sous pressionLe Pont Noir sur le Seyon, spectaculaire ouvrage d’artétabli en 1853 pour franchir les gorges <strong>du</strong> Seyon, a quantà lui été récemment sacrifié aux travaux <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation<strong>de</strong> la route <strong>canton</strong>ale (ill. 4). A Valangin même, aumidi <strong>du</strong> château, un pont existe <strong>de</strong> très longue date, avec<strong>de</strong>s reconstructions successives attestées <strong>de</strong>puis 1548 aumoins. Le pont actuel remonte à 1843–1844. Elevé sur lesplans <strong>de</strong> Charles-Henri Junod, inspecteur <strong>de</strong>s Ponts etchaussées, en gros appareil soigneusement taillé, avecune seule arche, il est aujourd’hui bien peu visible dansle paysage routier mo<strong>de</strong>rne. Le Seyon a conservé un passageplus mo<strong>de</strong>ste, le pont <strong>du</strong> Meilleret à Fenin, <strong>de</strong> 1876(ill. 5). Cet ouvrage en maçonnerie à <strong>de</strong>ux voûtes, d’aspecttraditionnel, a en fait été élargi en 1981 : les pierresd’origine utilisées en parement dissimulent une structureen béton.Sur le Doubs, il n’y avait pas <strong>de</strong> pontSur le Doubs, les ponts ont été jetés tardivement. On franchissaitla rivière frontalière, au cours parfois formidablementencaissé, au moyen <strong>de</strong> ra<strong>de</strong>aux ou <strong>de</strong> barques,en recourant aux services <strong>de</strong> passeurs. En 1881, le pont<strong>de</strong> Biaufond, bel ouvrage métallique, prolonge sur la rivefrançaise la route <strong>de</strong>s Côtes <strong>du</strong> Doubs <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong> LaChaux-<strong>de</strong>-Fonds (ill. 6). Quelques années plus tard, il estdoublé en amont par la passerelle <strong>de</strong> la Rasse, elle aussien métal, qui domine le cours <strong>du</strong> Doubs à une quinzaine<strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> hauteur.On pourrait ajouter d’autres exemples à ce bref survol,qui suffit pourtant à illustrer le rôle primordial <strong>de</strong>sponts dans l’amélioration <strong>de</strong>s communications. La diversité<strong>de</strong>s formes et <strong>de</strong>s matériaux reflète l’évolution <strong>de</strong>stechniques et fait honneur au savoir-faire <strong>de</strong>s architecteset ingénieurs qui les ont conçus.BibliographieJean Courvoisier, <strong>Les</strong> districts <strong>de</strong> Neuchâtel et <strong>de</strong> Boudry.<strong>Les</strong> monuments d’art et d’histoire <strong>du</strong> <strong>canton</strong> <strong>de</strong> Neuchâtel T. 2,Bâle, 1963.Jean Courvoisier, <strong>Les</strong> districts <strong>du</strong> Val-<strong>de</strong>-Travers, <strong>du</strong> Val-<strong>de</strong>-Ruz,<strong>du</strong> Locle et <strong>de</strong> la Chaux-<strong>de</strong>-Fonds. <strong>Les</strong> monuments d’art etd’histoire <strong>du</strong> <strong>canton</strong> <strong>de</strong> Neuchâtel T. 3, Bâle, 1968.Routes neuchâteloises, ouvrage réalisé sous la directiond’Arthur Grandjean, Hauterive 1995.Hanni Schwab, <strong>Les</strong> Celtes sur la Broye et la Thielle. Dans :Archéologie <strong>de</strong> la 2 e correction <strong>de</strong>s eaux <strong>du</strong> Jura T. 1, Fribourg,1989.Canton <strong>de</strong> Neuchâtel 45