Les chemins historiques du canton de Neuchâtel - IVS Inventar ...

encontraient les évêchés de Besançon, Bâle et Lausanne.La troisième borne n’est pas matérialisée par une pierre,mais directement sculptée sur le rocher en aval du passagedu Col des Roches, avec quatre armoiries disposéesles unes à côté des autres qui lui ont donné le nom deRoche aux Ecussons. La dernière borne, qui marque lalimite entre France, Vaud et Neuchâtel, est fort ancienneet porte notamment une fleur de lys et la date de 1553.Plus directement sur les routes, les postes de douane etautres bâtiments surveillaient le passage. Quelques-unsde ces édifices ont été conservés, comme le Corps deGarde de la Ferrière, reconstruit en 1702, qui se dresse aubord de la grand-route de la Cibourg, à quelques mètresde la frontière de l’Evêché de Bâle. Ce péage du Bas Monsieura été supprimé en 1850, en même que toutes lesautres douanes intérieures en Suisse (ill. 4).Les croix et les églisesEn pays catholique, les croix routières sont des élémentsimportants du paysage routier. A Neuchâtel, cette règleest bien observée dans les communes restées catholiquesdu Landeron, de Cressier, d’Enges et du Cerneux-Péquignot(ill. 3), et donne parfois lieu à des incidents. En 1830,en pleine paix confessionnelle, des jeunes gens de Cornauxbrisèrent la croix de pierre de 1651 érigée à l’extrémitéoccidentale du territoire de Cressier, et durent réparerleur méfait. Aujourd’hui, ce monument, consolidé pardes agrafes de fer, se trouve près du château sur un nouveausocle. Au centre du village, au sud de la maisonVallier, on trouve une croix datée 1654, dotée d’un soclequadrangulaire de deux marches. A la sortie nord-ouestdu village, la croix de 1681 est entièrement composéed’éléments cylindriques. La plus connue des croix duLanderon, dont le fût est daté de 1621, s’élève au milieude la ville. Chez les catholiques comme chez les protestants,l’église, dont le clocher signalait au loin la présencedu village, était au cœur de la vie communautaire. Denombreux chemins y conduisaient depuis les hameauxles plus reculés et les fermes les plus isolées (ill. 5). Acause de leur position dominante, les clochers ont été utiliséscomme repères fixes à partir du XIX e siècle pourl’établissement de cartes topographiques précises grâce àla triangulation.Ill. 3 (en haut, à gauche) : Croix en ferforgé de 1875 au Cerneux-Péquignot,commune catholique rattachée à Neuchâtelpar le traité de Paris de 1814.Ill. 4 (en haut, à droite) : Le Corps deGarde aux confins du canton de Neuchâtel,sur la route de Saint-Imier,gardait autrefois cette frontière intérieure.Ill. 5 (en bas) : La Sagne-Eglise, un templedans les champs. Ce lieu de cultebâti entre 1500 et 1526 dans le style deséglises de la montagne franc-comtoiseest considéré comme l’exemple le plusachevé d’architecture gothique du Juraneuchâtelois.Canton de Neuchâtel 39