Les chemins historiques du canton de Neuchâtel - IVS Inventar ...

tènement et libres, où subsistent quelques ouvertures deportes. Dans le vignoble entre Colombier et Cormondrèche,un petit ruisseau drainé par un canal de facturetraditionnelle ouvre une tranchée supplémentaire dans lepaysage. Un étroit sentier revêtu de matériau meuble accompagnele ruisseau pour desservir également quelquesparchets (ill. 3). Non loin du ruisseau se trouve un autrechemin de desserte particulièrement intéressant, avec unrevêtement de matériau naturel et un reste de pavementau départ de la voie. Sur ce tronçon, d’une longueur de200 m pour une largeur de 2,5 m, parfaitement circonscritpar des murs de soutènements, le caractère traditionneldu chemin de vigne est particulièrement bienconservé. Il a probablement été épargné par le goudroncar son tracé est coupé en deux parties égales par la lignedu chemin de fer, ce qui interdit tout transit.Un paysage qui s’étioleLes murs, de menaçants avant leur abaissement, sont devenusmenacés par des interventions de toutes sortes,notamment des restaurations peu respectueuses de leursubstance traditionnelle. Même si les chemins sont bienentretenus et les murs régulièrement inspectés, ils se dégradentsous l’action du temps. Les parcelles se tassententraînant un gonflement des ouvrages de contention dûà la pression. Souvent les consolidations sont faites dansle respect de la tradition, mais il arrive que du béton oudes moellons industriels soient employés, pour des raisonsde coût, alors que la réfection d’un mur traditionelrelève d’un savoir-faire spécialisé. C’est dommage carquelques mètres de béton peuvent déprécier l’ensembled’un chemin.Si les coteaux ensoleillés du bord du lac sont profitablesà la vigne, ils le sont également pour de nombreuxrésidents du Littoral. En effet, la multiplication desconstructions des années 1950 à Ill. 4 : Le paysage croqué par le Dr. Neuhausen 1760 illustre parfaitement le rôle1970 a entraîné une diminution de lasurface viticole cantonale, qui est de premier plan que joue le vignoblepassée de 860 à 560 hectares, soit dans le Littoral neuchâtel, dont l’impactpaysager est à la mesure de son importanceéconomique. L’artiste a bien suune réduction de 35 %. Pour la mêmepériode, l’expansion de l’agglomérationneuchâteloise a eu pour corol­saisir l’architecture soignée des parchetsde vigne, gardés par de hauts murs auxlaire une réduction du vignobleportes bien fermées. Dans Musée neuchâtelois1871.proche de 50 % dans des communescomme Auvernier, Cormondrèche ouSaint-Blaise. Actuellement la surfaceviticole est remontée à 612 hectares grâce à la Loi sur laviticulture de 1974 et à la replantation de vignes.En définitive, le Littoral neuchâtelois est un espacerelativement restreint où se déploient un grand nombred’activités humaines. La tâche ardue de l’aménagementdu territoire est d’organiser cet espace en zones viticole,agricole, industrielle et résidentielle, en tenant comptedes routes qui relient les différentes zones entre elles etaux territoires voisins. La N 5 et le tracé de Rail 2000 permettrontcertes de diminuer les temps de déplacement,mais ils réduisent aussi l’espace disponible. Le découpageterritorial est un exercice difficile et passionnant qui doittenir compte à la fois du développement économique etde la préservation d’un paysage culturel d’exceptioncomme le vignoble neuchâtelois.BibliographieMichel Blant, Le Jura, les paysages, la vie sauvage, les terroirs,Lausanne, Paris, 2001.Marcel Garin, Géographie du canton de Neuchâtel, Neuchâtel,1998.Charly Guyot, Voyageurs romantiques en pays neuchâtelois,Neuchâtel, 1934.Canton de Neuchâtel 33