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Les chemins historiques du canton de Neuchâtel - IVS Inventar ...

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La vie ru<strong>de</strong> <strong>de</strong>s usiniers<strong>Les</strong> conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s usiniers <strong>du</strong> bord <strong>du</strong> Doubsn’étaient pas <strong>de</strong>s plus faciles. Le travail était ru<strong>de</strong>. Deplus, faute <strong>de</strong> terrain plat, d’un sol fertile et d’ensoleillement,rares étaient les établissements disposant d’unpetit lopin <strong>de</strong> terre pour cultiver quelques légumes. Enpério<strong>de</strong> d’étiage, les rouages ne tournaient plus tandisque les crues souvent sévères menaçaient d’emporter lesécluses et les canaux d’amenée d’eau. L’entretien indispensable<strong>de</strong>s <strong>chemins</strong> était également une tâche ar<strong>du</strong>e.<strong>Les</strong> tempêtes et les éboulements étaient particulièrementredoutés car ils compromettaient l’approvisionnement enmatière première tout comme le réacheminement <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>ittransformé. La <strong>de</strong>nse forêt occupant les flancs <strong>de</strong> lavallée était intensivement exploitée pour les besoins <strong>de</strong>sforges et surtout pour les verreries. La coupe rase souventpratiquée fragilisait les versants, et c’est peut-être la raisonpour laquelle aucune concession pour une verrerie nefut octroyée sur la rive neuchâteloise. Autour <strong>de</strong> 1660, ony comptait huit moulins et <strong>de</strong>ux scieries. A l’apogée, autour<strong>de</strong> 1750, il y avait huit moulins, trois scieries et cinqforges à martinet. A partir <strong>de</strong> 1860, l’avènement <strong>de</strong> lamachine à vapeur signifie le déclin <strong>de</strong>s usines <strong>du</strong> bord <strong>du</strong>Doubs. Cette révolution technique permet désormais auxin<strong>du</strong>stries <strong>de</strong> s’éloigner <strong>de</strong>s cours d’eau pour s’établir àproximité <strong>de</strong>s agglomérations et <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communicationferroviaires et routières.<strong>Les</strong> in<strong>du</strong>stries <strong>du</strong> Doubs, handicapées <strong>de</strong> surcroît par<strong>de</strong>s <strong>chemins</strong> d’accès difficiles, cessent presque toutes leuractivité dans le <strong>de</strong>rnier quart <strong>du</strong> siècle. Le Moulin Calameincendié en 1885 et non reconstruit sera, semble-t-il, le<strong>de</strong>rnier moulin à fonctionner avec l’eau <strong>du</strong> Doubs entreles Brenets et Biaufond. En 1900, sur le sol neuchâteloisne subsistent que trois scieries et <strong>de</strong>ux laminoirs. Parallèlementà ce déclin, la fin <strong>du</strong> XIX e siècle est aussi unevéritable pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mutation pour la vallée <strong>du</strong> Doubs :en 1898 le premier barrage hydroélectrique s’implante àla Goule, alors que le tourisme naissant apporte <strong>de</strong> nouvellesperspectives économiques.La vallée <strong>du</strong> Doubs en <strong>de</strong>venir<strong>Les</strong> roues ont cédé la place aux turbines. <strong>Les</strong> murs <strong>de</strong>sbarrages actuels, comme celui <strong>du</strong> Châtelot, sont sanscomparaison avec les écluses construites par les usiniers.Quelques discrètes routes d’accès ainsi qu’un funiculaireont été construits pour permettre aux ouvriers <strong>de</strong> se rendrerapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s Planchettes à l’usine électrique <strong>du</strong>Châtelot. Aujourd’hui cependant, le Doubs n’est plus uniquementun pourvoyeur d’énergie, il possè<strong>de</strong> aussi unpouvoir attractif capital pour le tourisme.Depuis 1900, la Société <strong>de</strong>s remonte le long <strong>de</strong>s falaises en directionIll. 6 : Ce sentier particulièrement rai<strong>de</strong>sentiers <strong>du</strong> Doubs s’occupe bénévolement<strong>de</strong> maintenir et d’entretenir<strong>du</strong> Bois <strong>de</strong> Ban.les sentiers légués par les usiniers <strong>de</strong>s temps anciens.Ceux-ci seraient certainement bien étonnés <strong>de</strong> voir queles <strong>chemins</strong> qu’ils ont établis au prix d’efforts parfoisconsidérables ont aujourd’hui une vocation récréative(ill. 6).L’ensemble <strong>de</strong>s sentiers in<strong>du</strong>striels <strong>du</strong> Doubs, inscritdans un cadre à la valeur paysagère et culturelle unique,est une très belle illustration <strong>de</strong>s rapports multiples quel’homme entretient avec la nature. Il a tout sa place dansun futur parc naturel régional <strong>de</strong> la vallée <strong>du</strong> Doubs, surle modèle français, dont l’opportunité alimente actuellement<strong>de</strong>s débats nourris.BibliographieRapport <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong> travail « Doubs », Vallée <strong>du</strong> Doubs, 1993.Raoul Cop, Moulins oubliés <strong>du</strong> Haut Jura neuchâtelois,La Chaux-<strong>de</strong>-Fonds, 1987.Canton <strong>de</strong> Neuchâtel 23

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