Les chemins historiques du canton de NeuchÃ¢tel - IVS Inventar ...

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Du site industriel au patrimoine culturelLes chemins des Côtes du DoubsDans l’économie préindustrielle, la force hydraulique est la première sourced’énergie mécanique, transformée par les moulins à eau. La puissance duDoubs, nettement supérieure à celle des autres cours d’eau de la région, aattiré des pionniers qui installèrent des moulins, des forges et des verreriesau fond de cette profonde vallée. De ces établissements, il ne reste presqueplus rien en dehors de quelques fondations, vestiges de barrages ou canauxde dérivation. Ce sont les chemins d’accès qui constituent aujourd’hui leplus bel héritage légué par les usiniers du Doubs.Aux XII e et XIII e siècles, les ouvrages les plusrépandus étaient les moulins à roue verticale,d’origine romaine. Au cours des siècles, les performancesde ces installations ne cessent de s’accroître.Ainsi, à la fin du Moyen Age, on réussit à transformer lemouvement circulaire en mouvement alternatif, augmentantla puissance des roues. Chaque communauté possèdeau moins un moulin et dans le pays de Neuchâtel,le manque d’eaux de surface ne semble pas avoir étéun obstacle à leur développement. Le Seyon et l’Areuseconcentrent de multiples rouages, et les moindres ruisseauxsont mis en valeur. On utilise aussi l’énergie de lachute des ruisseaux sur les flancs des emposieux ou àl’intérieur même des gouffres du Haut-Jura, comme auxtrès fameux moulins à grain souterrains du Col-des-Roches, près du Locle, en service dès 1653. Les Montagnesconnaissent aussi les moulins à vent, à La Sagneou dans la vallée de La Brévine, et les moulins à cheval,mûs par l’énergie animale. Les scieries installées sur lescours d’eau sont connues sous le nom de « raisses » ou« rasses », une appellation conservée dans de nombreuxlieux-dits. D’autres moulins actionnent des battoirs àchanvre, à fruits, à tan, à graines oléagineuses (les « rebattes») ou encore des foules à battre le textile. Les forgesà martinet se développent modestement à la fin du XVII esiècle dans les Montagnes et ajoutent leur production ensérie limitée d’outils et d’ouvrages divers en fer à ceuxfabriqués dans les forges non mécanisées.Une pléthore de chemins d’accèsLe Doubs offre une formidable force motrice, mais sesrives sont d’un accès considérablement plus difficile queles autres rivières neuchâteloises. On ne parvenait aufond de cette vallée abrupte qu’à pied ou à mulet, par demultiples chemins d’accès ; de plus, les sentiers ne longeaientjamais très longtemps les berges avant de rencontrerun obstacle. Les pentes des versants français, jurassienou neuchâtelois sont sillonnées par un nombreconsidérable de chemins muletiers tracés par les usiniersdu Doubs. La typologie propre des chemins industriels duDoubs permet de les classer en deux catégories.Ill. 1 : Le long des ces grandes falaises,le chemin de Blancheroche emprunte undes niveaux d’érosion de la rivière.20Canton de Neuchâtel
Dans la première catégorie, les sentiers s’inscriventdans les couloirs naturels formés par les combes raides,avec un cheminement en zigzags. Le chemin de la Combede La Sombaille en est un exemple remarquable : dansles passages particulièrement escarpés ou étriqués, il aconservé de discrets éléments de facture traditionnelle,comme des talus rocheux élargis et des marches tailléesdans la pierre. Ce type de chemin rend l’accès à la rivièretrès direct, mais relativement peu commode car leurspentes peuvent être très ardues. De plus, en période defortes pluies ou de dégel, arbres et Ill. 2 : Ce passage en creux du cheminblocs rocheux détachés dévalent les de Blancheroche, taillé dans le calcaire,combes qui se muent alors en couloirsde déjection particulièrement importante. Pour éviter ce raidillon,possède une déclivité particulièrementdangereux.un bref chemin de contournement a étéconstruit quelques mètres en aval.La seconde catégorie de cheminspossède un tracé en ligne droite accrochéau versant de la vallée, qui utilise par endroits lesdifférents niveaux d’érosion de la rivière, et qui ailleursse taille des passages dans la falaise (ill. 1). Souventmoins raide que les accès par lescombes et peut-être moins dangereux,ce type de chemin nécessite cependantun aménagement plus conséquent.Le chemin de Blancherocheou Belle Roche en est un bel exempleet aussi un cas particulier puisqu’ildesservait non seulement l’usine duIll. 3 : De l’ancien moulin Delachaux, ilne subsiste que les fondations du bâtiment,une partie de l’écluse, du canald’amenée ainsi que cette meule disposéele long du sentier.Canton de Neuchâtel 21
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