Les chemins historiques du canton de NeuchÃ¢tel - IVS Inventar ...

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Ill. 2 : Ce détail de la Carte de la châtelleniede Boudry de 1630, par Josué et le restera jusqu’à l’avènement duvoie de communication de la région,Perret-Gentil-dit-Maillard, indique chemin de fer. Avec ses voisins le lac« Le Chemin des Trax » en provenance de Morat et le lac de Bienne, auxquelsil est relié par la Broye et lade Bevaix et se dirigeant sur « Pont aReuse ». C’est une des nombreusesThielle, il forme un vaste ensembleoccurrences de cet « étraz ». Archivesnavigable depuis les temps préhistoriques.Des pirogues monoxyles apd’Etat de Neuchâtel, dans : Muséeneuchâtelois 1933.partenant aux premiers lacustres etdatant du 39 e siècle avant notre èreont été retrouvées. Pour l’époque du bronze final européen,la moitié des pirogues recensées proviennent de larégion des Trois-Lacs, témoignant de l’utilisation de lavoie lacustre. Comme le transport par eau était considérablementmeilleur marché que par voie de terre, les lacset les fleuves ont continué durant l’antiquité à jouer unrôle essentiel dans les communications. Des inscriptionsromaines à Genève, Lausanne-Vidy et Avenches attestentl’existence de corporations de bateliers sur le Rhône, lelac Léman et l’Aar. Il existait une liaison par bateauxentre le lac de Neuchâtel et le lac de Morat par la Broye,qui conduisait à Avenches ; vers le nord, la Thielle permettaitde rejoindre le lac de Bienne et de continuer parl’Aar jusqu’au Rhin. Des restes de barques gallo-romaines,découvertes à Yverdon et près de Bevaix, confirmentl’utilisation commerciale du lac durant les deux premierssiècles de notre ère. On a pu établir par dendrochronologieque la barque de Bevaix, repérée en 1970, fut construiteen 182 après J.-C. Au Moyen Age, la voie lacustreconstitue un atout incontestable pour la région, par sesliaisons fluviales avec les autres lacs subjurassiens. Laville de Neuchâtel, le « Novum castellum » cité en 1011, avisiblement été fondée pour surveiller le trafic sur ce précieuxitinéraire.La route du sel neuchâteloiseLa voie lacustre était doublée par une voie terrestre suivantles rives, malcommode et souvent en piteux état àcause d’un terrain particulièrement difficile. En raison dela situation excentrée de Neuchâtel, cet axe souffre ausside la concurrence des grandes routes du plateau tenduesentre Genève et Berne.Dans la hiérarchie des voies de la principauté, la toutepremière place revient sans nul doute à la route de Francepar le Val-de-Travers. Depuis le Moyen Age au moins,elle est un maillon important d’une grande liaison entrele plateau suisse et les plaines de la Saône. Les seigneursde Neuchâtel y assoient leur domination et, dès la fin duXIII e siècle, concluent des traités d’alliance et de combourgeoisieavec Fribourg, Soleure et Berne. Le puissantcanton de Berne accorde une importance particulière àcet itinéraire, au fur et à mesure que se développent sesrelations commerciales et diplomatiques avec le royaumede France. La diagonale Val-de-Travers – pont de Thiellepar Neuchâtel est en effet la route la plus courte pour lesmarchands de draps et autres négociants se rendant àBerne depuis la Franche-Comté. On y transporte aussi leblé et surtout le sel des mines de Salins, à destination deBerne et de Fribourg, un trafic fort lucratif pour les seigneursde Neuchâtel qui possèdent le péage du Val-de-Travers. La route de France doit cependant faire face à laconcurrence d’autres itinéraires, tels la route du col deJougne, dont Jean de Chalon a su faire une entreprisecommerciale rentable.Longtemps, les comtes de Neuchâtel n’ont pas su réaliserle potentiel de leur grande route. Son entretien estdit exécrable, et la sécurité du trafic n’y est nullement assurée.Au XV e siècle, la situation change. Berne, qui comprendl’intérêt de la voie du Val-de-Travers pour se relieraux pays bourguignons, fait pression pour que Neuchâtelmodère ses appétits douaniers et assure la sécurité desmarchands. Brusquement, cette route somnolente s’ouvreau grand trafic. Celui-ci se maintient aux siècles suivants,faisant de la route de France la principale voie commercialede la principauté.De nombreux obstacles à surmonterCet axe transversal privilégié, désigné parfois sous lenom de « Trouée de Bourgogne », possède deux passagesparticulièrement ardus, à la Clusette et à la Tour Bayard,dont les vicissitudes illustrent parfaitement les problèmesqu’avait à affronter le pouvoir pour garder ouvertes sesroutes carrossables. A La Clusette, à l’entrée du Val-de-Travers, le grand chemin passe sous un imposant rocher,10Canton de Neuchâtel
dont la structure géologique fragile représente une menaceconstante pour le voyageur. Les réparations fréquentesoccasionnent des frais considérables : il faut installerdes barrières ou parapets pour empêcher les chevauxde sombrer dans le précipice, soutenir le cheminavec un mur. Lors de travaux d’envergure effectués à lafin du XVIII e siècle, un chemin de remplacement est établi,car on ne veut pas interrompre le trafic, de toute premièreimportance pour les caisses de la principauté. En 1816,un dernier éboulement ensevelit la route, rendant inévitablel’établissement d’un nouveau tracé. Le tracé abandonnésubsiste en partie à Noiraigue, Ill. 3 : Le lac de Neuchâtel vers 1890,où l’on peut se faire une idée de ce d’après F.-W. Moritz. A cette date, laqu’était jadis une grande voie commerciale(ill. 4). La nouvelle route devoie d’eau a déjà été supplantée par lechemin de fer. Le transport de marchandisescède la place aux déplacementstouristiques. Dans : Muséela Clusette est à son tour détrônéepar un tunnel en 1975. Plus loin surneuchâtelois 1909.la route, entre Saint-Sulpice et levallon des Verrières, le passage de laChaîne a suscité bien des récits. Il est gardé par la TourBayard, aujourd’hui disparue, dont la légende prétendqu’elle a été construite par Jules César. Une chaîne fermaitautrefois le défilé à l’ouest ducirque de Saint-Sulpice. Au momentdes guerres de Bourgogne, l’avantgardede Charles le Téméraire a cherché,sans succès, à en forcer le passage.Au XIX e siècle, la découverted’un pavage a fait de cette route uneIll. 4 : A Noiraigue, on peut encore suivresur quelques centaines de mètres letracé en usage jusqu’à la fin du XVIII esiècle. La vieille route possède uneatmosphère pleine de charme, qui doitbeaucoup à sa riche substance historique: profil en creux, murets de pierresèche, arborisation, parcours souple.Canton de Neuchâtel 11
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