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La cycliste solitaire

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<strong>La</strong> magistrale puissance de la personnalité de Holmes dominait cette scène tragiquedont les acteurs étaient entre ses mains comme des pantins. Williamson et Carruthersse retrouvèrent en train de porter le blessé dans le manoir et j'offris mon bras commesoutien à la jeune femme épouvantée. On posa Woodley sur son lit et, à la demandede Holmes, je l'examinai. J'allai lui en rendre compte dans la vieille salle à mangertendue de tapisseries anciennes où il était assis, ses deux prisonniers devant lui.- Il vivra, lui dis-je.- Quoi ? s'écria Carruthers, debout d'un bond. Je vais commencer par allerl'achever. Vous n'allez pas me dire que cette jeune femme, que cet ange, est rivé àWoodley le Braillard pour le restant de ses jours ?- Vous n'avez pas besoin de vous faire de bile à cet égard, dit Holmes. Il y adeux bonnes raisons pour que, quoiqu’il arrive, elle ne soit pas sa femme. D'abord,nous pouvons en toute sécurité mettre en doute les droits qu'avait M. Williamson decélébrer le mariage.- J'ai été ordonné, s'écria le vieux gredin.- Et défroqué aussi.- Prêtre un jour, prêtre toujours.- Pensez-vous ! Et la licence de mariage ?- Nous l'avons. Je l'ai dans ma poche.- Alors vous vous l'êtes procurée par un subterfuge. De toute façon, un mariagepar contrainte n'est pas un mariage, mais un forfait extrêmement grave, comme vousne tarderez pas à le constater. Ou je me trompe fort, ou vous allez bien avoir dix anspour y réfléchir. Quant à vous, Carruthers, vous auriez mieux fait de garder votrerevolver dans votre poche.- Je commence à le croire, monsieur Holmes; mais quand je songeais à toutesles précautions que j'ai prises pour sauvegarder cette fille - car je l'aimais, monsieurHolmes, et avant de la connaître je ne savais pas ce que c'était que d'aimer commecela -, ça m'a rendu fou de penser qu'elle se trouvait aux mains de la brute la plussauvage et la plus violente de toute l'Afrique du Sud, d'un homme dont le nom répandla terreur de Kimberley à Johannesburg.Comment, monsieur Holmes, vous n'allez pas me croire, mais si je vous disaisque depuis que cette enfant travaille chez moi je ne l'ai pas une fois laissée passerdevant cette maison, où je savais que ces gredins étaient tapis, sans la suivre enbicyclette, rien que pour être sûr qu'il ne lui arrivait rien ? Je me tenais à distance, etje mettais une fausse barbe pour qu'elle ne me reconnaisse pas, parce que c'est unefille honnête et droite qui ne serait pas restée chez moi si elle avait cru que je lasuivais sur les routes de campagne.- Pourquoi ne pas l'avoir avertie du danger ?

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