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Le palmier à huile en Afrique - World Rainforest Movement

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<strong>Le</strong> <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> : le passé, le prés<strong>en</strong>t et le futurd’acheter les sem<strong>en</strong>ces pour l’année <strong>en</strong> cours, mais aussi de se nourrir p<strong>en</strong>dant la période de soudure de lasaison des pluies et de payer les dettes de l’année. 118Il est intéressant de remarquer que 80% de la production artisanale est destinée au marché et la v<strong>en</strong>te del’<strong>huile</strong> de palme procure <strong>en</strong>viron :- 600 000 FG par famille et par an <strong>en</strong> Guinée Forestière- 800 000 FG par famille et par an <strong>en</strong> Guinée Maritime. 119L’importance croissante de l’<strong>huile</strong> de palme a apporté des changem<strong>en</strong>ts, tant <strong>en</strong> termes de paysage quesur des aspects sociaux :La recherche du numéraire s’est traduite par la prolifération de petits métiers, la généralisation du systèmedes “contrats” d’ouvriers agricoles travaillant à la journée tandis que les élém<strong>en</strong>ts traditionnels derégulation sociale étai<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus mis à contribution. L’un des plus importants actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>Guinée forestière, tant du point de vue économique que du point de vue de l’évolution des paysages estl’exploitation du <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> “sauvage”. <strong>Le</strong> <strong>palmier</strong>, qui se développe dans des forêts secondaires,prospère sur les jachères où il domine les fourrés bas et les jeunes arbres. Dans la mesure où il est protégépar les agriculteurs, il constitue des groupem<strong>en</strong>ts d’autant plus d<strong>en</strong>ses que la zone est anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>toccupée. <strong>Le</strong> <strong>palmier</strong>, <strong>en</strong> Guinée Forestière, apparti<strong>en</strong>t à la communauté villageoise, et peut donc êtreexploité par quiconque. 120Mais le succès même de la filière de l’<strong>huile</strong> de palme a <strong>en</strong>traîné des crispations sur la cueillette desrégimes alors que l’exploitation du <strong>palmier</strong> sauvage était libre selon la tradition. <strong>Le</strong> litige porte sur lanotion de brousse ouverte où tout membre de la communauté villageoise a des droits. A Gouécké parexemple, où la d<strong>en</strong>sité de population est élevée et la terre clairem<strong>en</strong>t appropriée, les grimpeurs, lorsqu’ilsne se trouv<strong>en</strong>t pas sur les terres de leur lignage doiv<strong>en</strong>t demander l’autorisation aux “propriétaires” desjachères dans lesquelles se trouv<strong>en</strong>t les <strong>palmier</strong>s. De simple courtoisie, la demande est dev<strong>en</strong>ueobligatoire et l’autorisation, si elle est généralem<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ue, demande du temps et quelquefois unepersuasion d’ordre monétaire. 121La production industrielle d’<strong>huile</strong> de palme a égalem<strong>en</strong>t apporté des changem<strong>en</strong>ts importants au niveaurégional, tels que décrits dans un article de presse de 1996, duquel les extraits ci-dessous sont tirés :« A partir de 1988, la Société guiné<strong>en</strong>ne du <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> (Soguipah) a <strong>en</strong>trepris de créer de nouvellesplantations avec des variétés améliorées. Dans la plaine de Nzérékoré, ces sem<strong>en</strong>ces, implantées dans desterres de bas-fonds drainées, ont très bi<strong>en</strong> poussé grâce à une pluviométrie abondante (2300 mm par an).Sur une production de régimes de près de 45 000 t par an, l’<strong>huile</strong>rie de Diécké ne parvi<strong>en</strong>t à traiter que 15700 t. Pour le reste, la Soguipah a été obligée de recourir à la filière de transformation artisanale. Pourabsorber les récoltes des plantations familiales, il a fallu créer huit c<strong>en</strong>tres de pressage employant au total1392 personnes. Trois autres c<strong>en</strong>tres employant 2000 personnes trait<strong>en</strong>t l’excéd<strong>en</strong>t de production desplantations industrielles que l’usine ne peut absorber. Sans jeu de mot, on peut dire que ces c<strong>en</strong>tresartisanaux tourn<strong>en</strong>t « à plein régime ». Situés au bord de cours d’eau, ils reçoiv<strong>en</strong>t des tonnes de noix depalme déversées par les camions de la Soguipah. <strong>Le</strong>s villageois comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t par égrapper les régimes,avant de faire bouillir les noix. Celles-ci sont <strong>en</strong>suite versées dans des fosses tapissées de pierres et debois. C’est là qu’on les écrase à coups de pilons. La pulpe obt<strong>en</strong>ue est lavée, puis pressée à la main.Vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite les opérations de cuisson, décantation et filtration. Il faut trois à cinq jours pour obt<strong>en</strong>irl’<strong>huile</strong> rouge à partir des noix de palme. « Officiellem<strong>en</strong>t, indique un cadre de la Soguipah, nous118 http://com.revues.org/index1066.html119 http://www.hubrural.org/pdf/guinee_filiere_<strong>huile</strong>_palme_resume.pdf120 http://com.revues.org/index1066.html121 http://com.revues.org/index1066.html37

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