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Le palmier à huile en Afrique - World Rainforest Movement

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<strong>Le</strong> <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> : le passé, le prés<strong>en</strong>t et le futurEn 2007, il y eut quelques développem<strong>en</strong>ts nouveaux lorsque les médias fir<strong>en</strong>t savoir qu’une nouvelle<strong>en</strong>treprise – Gambia Vegetable Oil Company – allait bi<strong>en</strong>tôt mettre <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t une raffineried’<strong>huile</strong> de palme dans le pays. L’<strong>en</strong>treprise apparti<strong>en</strong>t à quatre ressortissants gambi<strong>en</strong>s. L’<strong>huile</strong> raffinéeserait v<strong>en</strong>due <strong>en</strong> Gambie pour la consommation locale mais, celle-ci étant très faible, 70 % de laproduction serai<strong>en</strong>t exportés à d’autres pays africains. 95Pour le mom<strong>en</strong>t, le projet « Afropalma 2020 » de la société espagnole Mercatalonia semble être la seuleproposition pour la production et l’exportation d’agrocombustibles à base de <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> et de canne àsucre qui ait été prés<strong>en</strong>tée au gouvernem<strong>en</strong>t. 96 On ne sait pas bi<strong>en</strong> si le protocole d’accord a déjà été signéou non.<strong>Le</strong> <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> au GhanaL’administration coloniale britannique n’avait pas favorisé les plantations au Ghana. Chose intéressante,« cela était dû <strong>en</strong> partie à la crainte que, <strong>en</strong> dépossédant les propriétaires de leur terre, l’acquisition desgrandes ét<strong>en</strong>dues nécessaires aurait suscité l’hostilité des paysans, bouleversé gravem<strong>en</strong>t leur système deproduction pour l’exportation, et précipité une opposition semblable à celle qu’avai<strong>en</strong>t provoquée lesprojets de loi foncière avortés de 1894 et de 1897, qui visai<strong>en</strong>t à assigner à la Couronne britannique toutesles terres ‘sauvages’ ou inoccupées, les forêts et les minéraux ».Encore plus intéressant est le fait que « les conseillers du gouvernem<strong>en</strong>t britannique étai<strong>en</strong>t convaincusque, du point de vue économique le système agricole artisanal des paysans était plus viable que lesgrandes plantations exotiques. En outre, le système paysan était considéré comme une méthode éprouvéeet bon marché de produire des d<strong>en</strong>rées tropicales pour l’exportation ».Ainsi, « les plantations n’eur<strong>en</strong>t pas beaucoup de répercussions sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ni sur la productionagricole du Ghana p<strong>en</strong>dant la période coloniale ». En fait, la production d’<strong>huile</strong> de palme artisanale dansla ceinture de <strong>palmier</strong>s proche du littoral fut une des principales sources de devises étrangères du Ghanadu milieu du dix-neuvième siècle au début du vingtième.La situation changea à partir de 1957, après l’indép<strong>en</strong>dance du pays : une nouvelle politique fut adoptée,qui mettait l’acc<strong>en</strong>t sur le système des plantations c<strong>en</strong>tré sur le <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> et l’hévéa. Jusqu’au coupd’État militaire de 1966, cette nouvelle politique favorisa la création de plantations exploitées par l’État.Or, ces plantations étatiques ne fur<strong>en</strong>t pas économiquem<strong>en</strong>t viables, surtout à cause des contraintesfinancières, de l’interfér<strong>en</strong>ce politique, du manque de planification, de la mauvaise gestion et de larigidité du système de contrôle étatique c<strong>en</strong>tralisé. Elles ne servir<strong>en</strong>t qu’à aggraver les conditions de viedans les zones rurales, <strong>en</strong> dépossédant les paysans de leur ressource fondam<strong>en</strong>tale, la terre, avec peu oupas de comp<strong>en</strong>sation, et par la déforestation et les autres formes de bouleversem<strong>en</strong>ts écologiques etéconomiques qui découl<strong>en</strong>t de la suppression de la végétation naturelle et de son remplacem<strong>en</strong>t par desplantations <strong>en</strong> régime de monoculture. Par la suite, quelques plantations étatiques fur<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dues.D’autres fur<strong>en</strong>t abandonnées, parfois après avoir abattu les <strong>palmier</strong>s, une pratique qui, invariablem<strong>en</strong>t,laisse derrière une savane ou un herbage à la place du couvert forestier originel. Il y eut des t<strong>en</strong>tatives deréorganiser les plantations restantes <strong>en</strong> unités économiques viables, sous le contrôle étatique déc<strong>en</strong>tralisé.Dans l’<strong>en</strong>semble, la nouvelle politique, surtout après le coup d’État de 1981 et la libéralisation du systèmeéconomique qui s’<strong>en</strong>suivit, a cherché à promouvoir les plantations au moy<strong>en</strong> d’initiatives privées, deprojets gouvernem<strong>en</strong>taux avec l’aide étrangère, et de projets publics-privés. Parmi les plantationsrésultantes figur<strong>en</strong>t les trois les plus grandes : celle de la Ghana Oil Palm Developm<strong>en</strong>t Co. (GOPDC),95 http://www.gambianow.com/news/G<strong>en</strong>eral/Gambia_Palm_Oil_Refinery_in_the_Making.html.96 http://www.mou.mercatalonia.net/mou_gambia_<strong>en</strong>g.pdf.33

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