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Le palmier à huile en Afrique - World Rainforest Movement

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<strong>Le</strong> <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> : le passé, le prés<strong>en</strong>t et le futurAprès l’indép<strong>en</strong>danceL’une des particularités majeures de la politique économique de l’État camerounais après l’indép<strong>en</strong>dancea été sa promotion des grandes plantations industrielles. En 1960, 70% de la production nationaleprov<strong>en</strong>ait des palmeraies naturelles, le reste étant assuré par la CDC et la Pamol. <strong>Le</strong> gouvernem<strong>en</strong>t décidedonc dès 1963 de développer la culture du <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> et crée la Société Camerounaise de Palmeraie(SOCAPALM). Entre 1971 et 1981, près des deux tiers des fonds publics réservés au développem<strong>en</strong>tagricole sont alloués au secteur agro-industriel. En résultat, seulem<strong>en</strong>t cinq sociétés exploit<strong>en</strong>t dès lesannées 1980 le 90% de la production nationale d’<strong>huile</strong> de palme. Il s’agit de la SOCAPALM, de laSAFACAM, de la SPFS, de la CDC et de la Pamol (Bakoumé et al., 2002).Étant donné que les plantations requièr<strong>en</strong>t de grandes surfaces, le gouvernem<strong>en</strong>t camerounais a toujoursdû faire face au problème de trouver de la place. En général – comme pour le cas de la SOCAPALM – cesont des régions peu peuplées qui ont été sélectionnées dans le but de limiter les expropriations massivesqui aurai<strong>en</strong>t pu provoquer des soulèvem<strong>en</strong>ts. Pourtant, même dans les zones peu peuplées, la force a dû etcontinue d’être employée (Gerber, 2008 ; Tassé & Tankeu, 2008).L’une des initiatives les plus réc<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> faveur des plantations est le Projet <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> 2001 duministère de l’Agriculture. Considéré comme une « priorité nationale », ce projet a été lancé dans le cadred’une « politique volontariste de modernisation de l’agriculture ». Il vise notamm<strong>en</strong>t à promouvoir unsystème de sous-traitance favorable aux agro-industries privatisées et c<strong>en</strong>sé incarner la « nouvelle ère » del’expansion du <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> dans le pays. L’objectif est d’accroître la superficie plantée d’au moins5000 ha par an, de manière à produire 250 000 tonnes d’<strong>huile</strong> de palme d’ici 2010.Tableau 1 : surfaces plantées approximatives <strong>en</strong> 2008 (compilation de données).CompagniesAgro-industries CDCFerme SuissePamolSAFACAMSOCAPALMTotal :Plantations villageoises « supervisées »Plantations traditionnelles indép<strong>en</strong>dantesTotal :Surfaces16 000 ha4 000 ha9 000 ha4 500 ha28 000 ha61 500 ha15 000 ha25 000 ha101 500 haCe programme s’inscrit dans la continuité de l’initiative pour les « pays fortem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dettés » lancée <strong>en</strong>1996 par le G7 et administrée par les institutions financières internationales. La stratégie dedéveloppem<strong>en</strong>t est fondée sur : (1) le développem<strong>en</strong>t du secteur agro-industriel (par la privatisation et ladéfinition de nouveaux rapports contractuels avec les planteurs villageois) ; (2) le développem<strong>en</strong>t dusecteur villageois (augm<strong>en</strong>tation de la productivité) ; et (3) la formulation d’un meilleur cadre derecherche par le biais de l’IRAD (Institut de recherche agricole pour le développem<strong>en</strong>t) et du CIRADfrançais (C<strong>en</strong>tre de coopération internationale <strong>en</strong> recherche agronomique pour le développem<strong>en</strong>t). LaCDC planifie actuellem<strong>en</strong>t une augm<strong>en</strong>tation massive de sa production d’<strong>huile</strong> de palme (de plus de 20%)jusqu’<strong>en</strong> 2012 (OTAL, 2009).<strong>Le</strong>s plantations villageoisesAu Cameroun, la production d’<strong>huile</strong> de palme se répartit <strong>en</strong>tre trois secteurs : un secteur agro-industriel,des plantations villageoises au service des agro-industries, et un secteur artisanal traditionnel (Bakoumé etal., 2002).24

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