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Le palmier à huile en Afrique - World Rainforest Movement

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<strong>Le</strong> <strong>palmier</strong> à <strong>huile</strong> <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> : le passé, le prés<strong>en</strong>t et le futurC’est <strong>en</strong> fait la Société Régionale de Développem<strong>en</strong>t (SRD) de Rumonge qui, au nom de l’Etat, a pris lespropriétés de particuliers et les a aménagées pour planter une nouvelle variété de <strong>palmier</strong>s. Au cours decette opération, la Société les a redistribuées <strong>en</strong> donnant à chaque bénéficiaire un hectare pour les uns, etquatre hectares pour les autres. 51Des rapatriés, des femmes <strong>en</strong> majorité, déclar<strong>en</strong>t que depuis leur retour au pays, on ne leur a pas remis lesterres pour cultiver. « Toute la palmeraie qui longe le lac Tanganyika, elle occupe l’<strong>en</strong>droit où setrouvai<strong>en</strong>t nos champs quand nous quittions le pays. On nous dit que ceux qui exploit<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t cesplantations dispos<strong>en</strong>t de docum<strong>en</strong>ts officiels délivrés par l’Etat, les désignant comme nouveauxpropriétaires. Même les voisins qui se sont accaparés de nos bi<strong>en</strong>s ne veul<strong>en</strong>t pas nous les remettre. On nesait pas à quel saint se vouer, car même si l’administration locale semble nous compr<strong>en</strong>dre, le tribunal derésid<strong>en</strong>ce d’ici r<strong>en</strong>d des jugem<strong>en</strong>ts subjectifs. Il donne toujours raison à ceux qui exploit<strong>en</strong>t nos bi<strong>en</strong>s “,s’indigne Feruzi Mukorumbone, r<strong>en</strong>tré au pays <strong>en</strong> 2006 et désigné représ<strong>en</strong>tant des rapatriés, installésprès de la ville de Rumonge. 52En août 2009, le manque de solutions par l’État conduit à des affrontem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre allophones et anci<strong>en</strong>sréfugiés r<strong>en</strong>trés d’exil. <strong>Le</strong>s anci<strong>en</strong>s réfugies avai<strong>en</strong>t érigé des maisonnettes dans leurs anci<strong>en</strong>nespropriétés. Ces affrontem<strong>en</strong>ts ont fait, selon l’administration, des blessés tandis que trois maisons ont étéinc<strong>en</strong>diées et des briques détruites. Dans la zone de Kigw<strong>en</strong>a, un autre propriétaire a am<strong>en</strong>é des policierspour déloger des rapatriés qui s’étai<strong>en</strong>t installés dans leur anci<strong>en</strong>ne propriété. Au cours des échauffourées,deux personnes ont été blessées tandis que les autres ont pris refuge au c<strong>en</strong>tre de la commune, pourdemander protection. Selon les observateurs, il est difficile pour quelqu’un qui r<strong>en</strong>tre au pays d’att<strong>en</strong>dredes procédures administratives, qui parfois dur<strong>en</strong>t très longtemps, alors qu’il voit sa terre occupée pard’autres. 53<strong>Le</strong>s rapatriés ne sont pas les seuls à avoir des problèmes et ceux qui sont restés ont égalem<strong>en</strong>t étéimpactés par la plantation de <strong>palmier</strong>s.La Société régionale de développem<strong>en</strong>t de Rumonge (SRDR) décida <strong>en</strong> 1982 de remplacer les plantationsexistantes par une nouvelle espèce de <strong>palmier</strong>. Au préalable, elle avait rec<strong>en</strong>sé tous les propriétaires de<strong>palmier</strong>s <strong>en</strong> comptant le nombre de pieds appart<strong>en</strong>ant à chacun, puis procéda à leur destruction. Ellepromis aux propriétaires de leur verser une indemnisation d’un peu plus de 9000 francs par pied, puis deleur restituer leur terrain avec les nouvelles plantations, lorsque celles-ci serai<strong>en</strong>t stabilisées. Mais aumom<strong>en</strong>t de cette restitution, plusieurs injustices fur<strong>en</strong>t commises. D’une part, la SRDR, qui avait replanté135 pieds de <strong>palmier</strong> par hectare, restitua l’équival<strong>en</strong>t d’un hectare pour 125 à 150 pieds rec<strong>en</strong>sésauparavant. En conséqu<strong>en</strong>ce, les anci<strong>en</strong>s propriétaires ne reçur<strong>en</strong>t qu’une partie des superficiesréquisitionnées par la SRDR, car celle-ci ne tint compte que des seuls <strong>palmier</strong>s, alors que les propriétésd’origine compr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t aussi des bananiers, des caféiers et des cultures vivrières. Parfois même, ilsétai<strong>en</strong>t obligés d’accepter une plantation ailleurs que sur leur anci<strong>en</strong>ne propriété. D’autre part, despersonnes qui n’avai<strong>en</strong>t pas de <strong>palmier</strong>s au mom<strong>en</strong>t du rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t comme des cadres de la SRDR et desofficiers supérieurs de l’armée reçur<strong>en</strong>t des plantations. 54Enfin, depuis 1994, la SRD de Rumonge, dev<strong>en</strong>ue l’Office de l’<strong>huile</strong> de palme (OHP), demande auxbénéficiaires des nouvelles plantations de <strong>palmier</strong> de lui rembourser les frais <strong>en</strong>gagés pour l’acquisitiondes plants <strong>en</strong> Côte d’Ivoire, le transport et la main d’oeuvre à concurr<strong>en</strong>ce de 160.000 francs par hap<strong>en</strong>dant 4 ans. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, les anci<strong>en</strong>s propriétaires refus<strong>en</strong>t de payer, arguant qu’ils ont déjà été spoliésde leur terre et que c’est eux, au contraire qui sont créanciers de l’<strong>en</strong>treprise. 5551 http://www.ldgl.org/spip.php?article155752 http://www.ldgl.org/spip.php?article155753 http://www.omac-afrique.org/article.php3?id_article=112054 http://www.grandslacs.net/doc/2821.pdf55 http://www.grandslacs.net/doc/2821.pdf22

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