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Le système du Complément est un ensemble de protéines ... - ASSIM

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<strong>Le</strong> <strong>système</strong> <strong>du</strong> <strong>Complément</strong>Marie-Agnès Dragon-Durey, Jean Yves Cesbron, Alain Chevailler,Christian Drouet, Béatrice Uring-LambertI-Intro<strong>du</strong>ction ......................................................................................................................... 2II-<strong>Le</strong>s voies d’activation <strong>du</strong> <strong>Complément</strong> ............................................................................... 2II-1.La voie classique ......................................................................................................... 2II-2.La voie <strong>de</strong>s lectines ..................................................................................................... 3II-3.La voie alterne ............................................................................................................. 3III-<strong>Le</strong>s voies effectrices <strong>du</strong> <strong>système</strong> <strong>du</strong> <strong>Complément</strong> ............................................................. 4III-1.La voie d’amplification ................................................................................................ 4III-2.La voie finale comm<strong>un</strong>e .............................................................................................. 4III-3.Interaction <strong>de</strong>s fragments d’inactivation <strong>de</strong> C3 avec les récepteurs membranaires :mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> la réponse imm<strong>un</strong>itaire ............................................................................... 5IV-La régulation ..................................................................................................................... 5V-<strong>Complément</strong> et inflammation ............................................................................................. 61


libéré en phase flui<strong>de</strong>, et <strong>un</strong> fragment majeur C4b, qui se fixe alors <strong>de</strong> façon covalente à lasurface-cible <strong>de</strong> l’activation.<strong>Le</strong> composant C2, circulant dans le plasma, peut alors s’associer au C4b et être clivé à sontour par C1s en <strong>un</strong> fragment C2a, qui r<strong>est</strong>e associé à C4b, et <strong>un</strong> fragment C2b libéré enphase flui<strong>de</strong>.Ainsi se trouve formé sur la surface activatrice le complexe C4b2a, appelé C3 convertaseclassique car il a la capacité <strong>de</strong> cliver C3. L’activité enzymatique <strong>est</strong> portée par la sous-<strong>un</strong>itéC2a.II-2.La voie <strong>de</strong>s lectinesLa voie <strong>de</strong>s lectines <strong>est</strong> activée par les structures carbohydrates <strong>de</strong>s micro-organismes. Ilexiste <strong>un</strong>e similitu<strong>de</strong> avec la voie classique. La protéine <strong>de</strong> reconnaissance <strong>est</strong> ici la protéineMBL (Mannan Binding <strong>Le</strong>ctin) et <strong>est</strong> associée à <strong>de</strong>s sérines <strong>est</strong>érases appelées MASP 1, 2et 3 (Mannan-Associated Serine Protease) qui présentent <strong>un</strong>e forte homologie avec C1s etC1r.Une fois activées, les MASP acquièrent la capacité <strong>de</strong> cliver les <strong>protéines</strong> C4 et C2 etparticipent à la formation d’<strong>un</strong>e C3 convertase, C4b2a, i<strong>de</strong>ntique à celle formée à l’issued’<strong>un</strong>e activation par la voie classique.II-3.La voie alterneLa voie alterne <strong>est</strong> activée par <strong>de</strong>s substances d'origine bactérienne telles que lelipopolysacchari<strong>de</strong> (LPS) <strong>de</strong>s bactéries Gram négatives, par <strong>de</strong>s bactéries Gram positives,<strong>de</strong>s virus ou <strong>de</strong>s cellules infectées ou transformées. <strong>Le</strong>s interactions <strong>de</strong>s <strong>protéines</strong> <strong>de</strong> la voiealterne aboutissent à la formation <strong>de</strong> la C3 convertase alterne.L’assemblage <strong>de</strong> la C3 convertase alterne commence avec l’association d’<strong>un</strong>e molécule <strong>de</strong>C3b avec le Facteur B. Cette association permet au facteur B d’être clivé par <strong>un</strong>e sérineprotéase circulant sous forme active dans le plasma, le Facteur D, pro<strong>du</strong>isant les fragmentsBa et Bb. <strong>Le</strong> fragment Ba s‘exclut <strong>du</strong> complexe tandis que le fragment Bb r<strong>est</strong>e associé àC3b et acquiert <strong>un</strong>e activité enzymatique. <strong>Le</strong> complexe C3bBb <strong>est</strong> la C3 convertase <strong>de</strong> lavoie alterne capable <strong>de</strong> catalyser le clivage <strong>de</strong> C3 en C3b <strong>de</strong> façon absolument i<strong>de</strong>ntique auclivage réalisé par le complexe C4b2a. La C3 convertase alterne <strong>est</strong> <strong>un</strong> complexeenzymatique très labile qui peut être stabilisé en s’associant avec la Properdine.<strong>Le</strong> premier dépôt covalent <strong>de</strong> C3b se fait <strong>de</strong> façon aléatoire mais cette voie d’activation <strong>est</strong>capable d’<strong>un</strong>e auto-amplification qui <strong>est</strong> très importante pour la reconnaissance etl’élimination <strong>de</strong>s pathogènes en l’absence d’anticorps spécifiques.3


III-3.Interaction <strong>de</strong>s fragments d’inactivation <strong>de</strong> C3 avec les récepteursmembranaires : mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> la réponse imm<strong>un</strong>itaireUne molécule <strong>de</strong> C3b peut être inactivée en <strong>un</strong> fragment inactif, C3bi puis en C3dg, parprotéolyse par <strong>un</strong>e enzyme, le facteur I.Cette protéolyse nécessite que C3b interagisse avec <strong>de</strong>s <strong>protéines</strong> qui serviront <strong>de</strong>cofacteurs. Il s’agit d’<strong>un</strong>e protéine circulante, le facteur H, et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>protéines</strong>membranaires, MCP (Membrane Cofactor Protein ou CD46) et CR1 (Complement Receptor1 ou CD35).<strong>Le</strong> fragment C3dg peut être protéolysé par <strong>de</strong>s enzymes tissulaires en C3d.<strong>Le</strong>s fragments <strong>de</strong> clivage <strong>de</strong> C3 (C3b, C3bi, C3dg et C3d), peuvent interagir avec différentsrécepteurs cellulaires (CR1 ou CD35, CR2 ou CD21, CR3 ou CD11b/CD18, CR4 ouCD11c/CD18). Ces récepteurs, présents à la surface <strong>de</strong> cellules <strong>de</strong> l’imm<strong>un</strong>ité, possè<strong>de</strong>nt<strong>un</strong>e expression cellulaire et <strong>de</strong>s fonctions spécifiques. Via l'opsonisation <strong>de</strong> la cible par C3b,ils permettent <strong>de</strong> participer à la phagocytose, à la présentation <strong>de</strong> l'antigène et à lamo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong>s réponses imm<strong>un</strong>itaires spécifiques.Ainsi, C3b lié <strong>de</strong> façon covalente sur les complexes imm<strong>un</strong>s, permet leur élimination grâce àsa fixation notamment sur CR1/CD35 présent en gran<strong>de</strong> quantité à la surface <strong>de</strong>s globulesrouges. Ces <strong>de</strong>rniers transportent les complexes imm<strong>un</strong>s jusqu'au foie où ils sontphagocytés par les cellules <strong>de</strong> Küpffer, d’origine macrophagique, qui possè<strong>de</strong>nt à leursurface les récepteurs CR3 (CD11b/CD18) et CR4(CD11c/CD18).Une élimination <strong>de</strong>s complexes opsonisés par C3b <strong>est</strong> également possible via les cellulesphagocytaires circulantes. Des mécanismes similaires sont utilisés pour l’élimination <strong>de</strong>scorps apoptotiques.Enfin, la fixation <strong>de</strong> C3b sur ses récepteurs cellulaires permet également <strong>un</strong>e mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong>la réponse imm<strong>un</strong>itaire, notamment au niveau <strong>du</strong> seuil d'activation <strong>de</strong>s lymphocytes B et T.IV-La régulationComme pour toute casca<strong>de</strong> d’activation, <strong>un</strong> réseau étroit <strong>de</strong> <strong>protéines</strong> circulantes oumembranaires <strong>est</strong> en place afin <strong>de</strong> réguler au plus près les différentes voies d’activation. Lavoie classique <strong>est</strong> régulée par <strong>de</strong>ux <strong>protéines</strong> circulantes spécifiques, le C1-Inhibiteur quiinteragit avec le complexe C1 et empêche son auto-activation, et la C4 binding protein(C4bp), qui, se liant à C4b favorise sa dégradation en C4d par le Facteur I.La régulation, au niveau <strong>de</strong> l’initiation et <strong>de</strong> la dissociation <strong>de</strong> la C3 convertase alterne, <strong>est</strong>assurée par le Facteur H qui joue <strong>un</strong> rôle central pour discriminer les surfaces <strong>du</strong> soi et <strong>du</strong>non-soi. Il peut reconnaître les surfaces non-activatrices riches en polyanions comme l’aci<strong>de</strong>sialique, l’héparane sulfate ou d’autres glycosaminoglycans. Il contrôle l’initiation <strong>de</strong> la C35


convertase alterne en entrant en compétition avec le Facteur B pour la fixation <strong>de</strong> C3b. <strong>Le</strong>facteur H accélère également la dissociation <strong>de</strong> la C3 convertase alterne en déplaçant lefragment Bb <strong>de</strong> la C3 convertase active.<strong>Le</strong> Facteur I et ses cofacteurs pour la dégradation <strong>de</strong> C3b (facteur H, CR1 et MCP) sontégalement considérés comme <strong>de</strong>s régulateurs <strong>de</strong> la voie alterne. Il <strong>est</strong> à noter que CR1 etMCP peuvent également servir <strong>de</strong> cofacteurs au facteur I pour la dégradation <strong>de</strong> C4b.La protéine membranaire DAF (Decay Accelerating Factor ou CD55) <strong>est</strong> <strong>un</strong> régulateurnégatif <strong>de</strong>s C3 et C5 convertases, classique ou alterne, qui accélère leur dissociation.Enfin, le complexe d’attaque membranaire <strong>est</strong> sous le contrôle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>protéines</strong>, <strong>un</strong>eplasmatique, la protéine S, et <strong>un</strong>e membranaire, CD59, qui empêchent la formation sur lesmembranes, respectivement, <strong>de</strong>s complexes C5b-7 et C5b-8, et la polymérisation <strong>de</strong> C9.V-<strong>Complément</strong> et inflammation<strong>Le</strong> <strong>Complément</strong>, <strong>un</strong>e fois activé, joue <strong>un</strong> rôle important dans l’in<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lésions tissulaires.En effet, la formation <strong>de</strong>s C3 et C5 convertases in<strong>du</strong>it la libération <strong>de</strong>s anaphylatoxines C3aet C5a qui possè<strong>de</strong>nt d’importantes capacités chimiotactiques sur les cellules inflammatoiresdont les polynucléaires neutrophiles, les monocytes et macrophages ainsi que leslymphocytes T et B activés. Via leurs récepteurs, C3aR et les C5aR (CD88 et C5L2), cespetites <strong>protéines</strong> peuvent activer les cellules endothéliales et les plaquettes mais aussiin<strong>du</strong>ire la sécrétion <strong>de</strong> cytokines et <strong>de</strong> chimiokines à activité pro-inflammatoire. De plus, C3b,par l'intermédiaire <strong>de</strong>s récepteurs CR1, CR3 et CR4 peut activer les leucocytes. Enfin, C5b9,y compris <strong>de</strong>s complexes sublytiques C5b7 et C5b8 formés à la surface <strong>de</strong>s cellules cibles,in<strong>du</strong>isent l’hydrolyse <strong>de</strong>s phospholipi<strong>de</strong>s membranaires et l’activation <strong>de</strong>s <strong>protéines</strong> G. Cescomplexes sont ainsi capables <strong>de</strong> transmettre <strong>un</strong> signal et <strong>de</strong> stimuler différentes fonctionscellulaires comme la synthèse <strong>de</strong> cytokines ou l’activation <strong>de</strong> proto-oncogènes intervenantdans le cycle cellulaire.L’<strong>ensemble</strong> <strong>de</strong> ces phénomènes, démontrés dans <strong>de</strong> nombreuses situations pathologiques(maladies auto-imm<strong>un</strong>es, syndrome d’ischémies re-perfusion, chocs septiques mais aussidans l’allergie ou les contextes <strong>de</strong> rejet <strong>de</strong> greffe), ont fait, <strong>de</strong>puis quelques années, <strong>du</strong>Système <strong>du</strong> <strong>Complément</strong> la cible <strong>de</strong> plusieurs molécules à visées thérapeutiques.6


A retenir <strong>Le</strong> <strong>système</strong> <strong>du</strong> <strong>Complément</strong> fait partie <strong>de</strong> l’imm<strong>un</strong>ité innée La voie classique <strong>est</strong> principalement activée par les fragments Fc <strong>de</strong>simm<strong>un</strong>oglobulines agrégées La voie <strong>de</strong>s lectines <strong>est</strong> activée par les structures carbohydrates <strong>de</strong>s microorganismes La voie alterne <strong>est</strong> activée par <strong>de</strong>s substances d'origine bactérienne telles que le LPS<strong>de</strong>s bactéries Gram négatives, <strong>de</strong>s bactéries Gram positives, <strong>de</strong>s virus ou <strong>de</strong>scellules infectées ou transformées <strong>Le</strong>s trois voies d’activation aboutissent à la formation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux complexesmoléculaires (les C3 convertases) ayant la même activité enzymatique qui <strong>est</strong> leclivage <strong>de</strong> la protéine C3 en C3a et C3b <strong>Le</strong> dépôt <strong>de</strong> C3b sur <strong>un</strong>e surface participe à l’opsonisation L’activation <strong>de</strong> la voie finale comm<strong>un</strong>e aboutit à la formation <strong>du</strong> complexe d’attaquemembranaire qui détruit la cible par lyse osmotique <strong>Le</strong>s fragments <strong>de</strong> clivage <strong>de</strong> C3 peuvent interagir avec différents récepteurscellulaires présents à la surface <strong>de</strong> cellules <strong>de</strong> l’imm<strong>un</strong>ité et ainsi mo<strong>du</strong>ler la réponseimm<strong>un</strong>itaire spécifique Un réseau étroit <strong>de</strong> <strong>protéines</strong> circulantes ou membranaires <strong>est</strong> en place afin <strong>de</strong>réguler les différentes voies d’activation <strong>Le</strong> <strong>système</strong> <strong>du</strong> <strong>Complément</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> acteur important <strong>de</strong> l’inflammation locale et <strong>de</strong>slésions tissulaires par l’intermédiaire <strong>de</strong>s anaphylatoxines C3a et C5a.7


Figure 23. Voies d’activation <strong>du</strong> <strong>système</strong> <strong>du</strong> <strong>Complément</strong>.<strong>Le</strong>s trois voies (classique, <strong>de</strong>s lectines et alterne) ainsi que la voie finale comm<strong>un</strong>e sont enbleu. <strong>Le</strong>s fonctions effectrices associées à l’activation <strong>du</strong> complément sont notées en vert.8

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