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LAMARQUE - Orchestre symphonique de Québec

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9 noVembre 2011GRANDS CLASSIQUESNOTES ANALYTIQUESCLAUDE DEBUSSY (1862-1918)Trois éTu<strong>de</strong>spianiste virtuose, Debussy a élaboré une techniquepianistique typiquement française, qui s’oppose, parexemple, au flash <strong>de</strong> Liszt, lequel pratiquait un jeu specta -culaire, essentiellement vertical, tandis que les Françaispréféraient effleurer le clavier. Ce n’est pourtant qu’à lafin <strong>de</strong> sa vie que Debussy a conçu une série d’étu<strong>de</strong>spermettant <strong>de</strong> développer la souplesse et l’agilité plutôtque la puissance et l’endurance. il a laissé <strong>de</strong>ux livresd’étu<strong>de</strong>s – six numéros pour le premier, douze pour lesecond. « pour les notes répétées » a <strong>de</strong>s allures <strong>de</strong>toccata humoristique. « pour les sonorités opposées »constitue sans doute la plus originale <strong>de</strong> tout le corpus etse présente comme une pièce avant-gardiste, mo<strong>de</strong>rne,aux couleurs étonnamment variées et d’une remarquableexpressivité. La toute <strong>de</strong>rnière, « pour les accords », exige<strong>de</strong>s déplacements incessants, faisant entendre <strong>de</strong>s sériesd’accords brillants. Une section méditative et mystérieuseintervient au milieu <strong>de</strong> l’œuvre, avant que ne retentissentà nouveau les accords alternés à la fin.HECTOR BERLIOZ (1803-1869)Les nuiTs d’éTéLes nuits d’été ont d’abord été écrites pour voix et pianoen 1841 avant <strong>de</strong> faire l’objet d’une version orchestralequinze ans plus tard. Les six poèmes du cycle, signésThéophile Gautier, sont tirés d’un même recueil,La Comédie <strong>de</strong> la mort, publié en 1838. Le premier,« Villanelle », possè<strong>de</strong> une grâce primesautière, uncaractère enjoué, presque ironique par moments. Lesvents y jouent un rôle déterminant tandis que les cor<strong>de</strong>ss’y font discrètes. Vient ensuite « Le Spectre <strong>de</strong> la rose »,pièce teintée <strong>de</strong> mystère et dans laquelle d’habiles effetsorchestraux illustrent <strong>de</strong> nombreux détails du poème.« Sur les lagunes » alterne entre le désespoir et la lumièrepour ensuite se perdre dans un vi<strong>de</strong> inquiétant.« Absence », qui constitue un <strong>de</strong>s sommets <strong>de</strong> la production<strong>de</strong> Berlioz, exprime la douleur mise à nu, en adoptanttoutefois le mo<strong>de</strong> majeur pour les refrains et le mineurpour les couplets — un procédé sans doute emprunté àl’air célèbre « J’ai perdu mon Eurydice » <strong>de</strong> l’orphée <strong>de</strong>Gluck, compositeur que Berlioz vénérait. Le cinquièmepoème, « Au cimetière, Clair <strong>de</strong> lune » emploie l’enharmoniepour créer divers contrastes d’atmosphères. Enfin« L’Île inconnue » boucle la boucle en retrouvant partiellementle climat souriant <strong>de</strong> la « Villanelle ».FRANZ LISZT (1811-1886)du berceau Jusqu’à La TombeCréateur du poème <strong>symphonique</strong> – dont il emprunteen partie l’idée à Beethoven et surtout au Berlioz <strong>de</strong> laSymphonie fantastique – Liszt écrira pas moins <strong>de</strong> 13<strong>de</strong> ces pages <strong>de</strong> musique à programme, plus ou moins<strong>de</strong>scriptive. Le tout <strong>de</strong>rnier, Von <strong>de</strong>r Wiegen bis zumGrabe (« Du berceau à la tombe »), remonte aux<strong>de</strong>rnières années du compositeur. En 1881, celui-ci encompose la partition pour piano qu’il orchestre l’annéesuivante. Liszt s’inspire d’un triptyque du peintre MihályZichy. Chacun <strong>de</strong>s trois mouvements, qui s’enchaînentsans transition, reprend les titres donnés par Zichy à sestableaux. Le premier, Le berceau, ressemble à une douceberceuse diaphane, éthérée, onirique. intitulé Le Combatpour l’existence, le <strong>de</strong>uxième mouvement se révèle tumultueux,énergique et, ma foi, combatif. Quant au<strong>de</strong>rnier, Vers la tombe, berceau <strong>de</strong> la vie future, il estteinté d’une lour<strong>de</strong>ur délibérée. La fin s’illumine toutefois,illustrant les doux espoirs <strong>de</strong> « la vie future ».RICHARD STRAUSS (1864-1949)morT eT TransFiguraTionSi Liszt fut le créateur du poème <strong>symphonique</strong>, RichardStrauss fut peut-être le plus brillant représentant dugenre. Dès l’âge <strong>de</strong> 23 ans, il s’y aventure avec bonheuret offre au mon<strong>de</strong> musical quelques-uns <strong>de</strong>s plus grandschefs-d’œuvre <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> la musique toute entièreavec, notamment, Don Juan, Till l’espiègle, Ainsi parlaitZarathoustra, Une vie <strong>de</strong> héros – et l’immortel (sans jeu<strong>de</strong> mots) Mort et transfiguration qui date <strong>de</strong> 1887-1888.L’œuvre s’appuie sur une simple vision <strong>de</strong> Strausslui-même, qui à 24 ans, ne songeait pas à sa propre mort,bien entendu. par la suite, Strauss <strong>de</strong>manda à un ami,le compositeur Alexan<strong>de</strong>r Ritter, versificateur à ses heures,d’écrire un poème expliquant le déroulement <strong>de</strong>sdifférents épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’œuvre. Deux gran<strong>de</strong>s sectionssubdivisent la partition. La première comporte troissous-sections : tout d’abord, un Largo dépeignant lamaladie et la quasi-agonie <strong>de</strong> l’artiste; suit un Allegromolto agitato, dans lequel l’artiste lutte âprement contrela mort qui ne lui laisse aucun répit; elle triomphe dansle Meno mosso au cours duquel l’artiste, avant <strong>de</strong> rendrel’âme, revoit les grands moments <strong>de</strong> son existence. Lemouvement final, marqué Mo<strong>de</strong>rato, représente la transfigurationtant attendue. Quelque temps avant sa propremort, Strauss fera un songe qui lui permettra d’affirmerà son fils avoir vu juste en écrivant l’œuvre : « J’ai vécuexactement tout ça, au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières heures ».PROGRAMMATION COMPLÈTE DANS OSQ.ORG 33

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