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LAMARQUE - Orchestre symphonique de Québec

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5 ocTobre 2011SYMPHONIQUE À SOUHAITNOTES ANALYTIQUESIGOR STRAVINSKI (1882-1971)Jeu <strong>de</strong> carTesStravinski avait une gran<strong>de</strong> passion pour le jeu. Lorsqu’en1935, l’American Ballet lui comman<strong>de</strong> une nouvellepartition, il a l’idée d’élaborer une action dont lespersonnages seraient <strong>de</strong>s cartes et chacun <strong>de</strong>s trois actesune « donne » d’une même partie. Le joker est le personnageprincipal et vient constamment « brouiller lescartes ». il est néanmoins vaincu par une quinte royale(royal flush) <strong>de</strong> cœurs. Les trois donnes, qui s’ouvrenttoutes sur une même musique, se présentent en quasicontinuité,sans coupure marquée. Différents types <strong>de</strong>danses se succè<strong>de</strong>nt et Stravinski se plaît à citer <strong>de</strong>s passagesd’œuvres célèbres : La Chauve-souris <strong>de</strong> Strauss,La Valse <strong>de</strong> Ravel, Le Barbier <strong>de</strong> Séville <strong>de</strong> Rossini, etc.orchestration chatoyante, rythmes animés, fragments mélodiquesbien découpés, tout concourt au caractère ludiqueet amusant <strong>de</strong> cette œuvre éminemment sympathique.FRANZ LISZT (1811-1886)concerTo pour piano n° 2L’approche <strong>de</strong> Liszt face au concerto diffère à plusieurségards <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s compositeurs classiques et même <strong>de</strong>ses contemporains. C’est tout particulièrement le cas dansl’orchestration et l’aspect formel. Si l’orchestre <strong>de</strong>meuresubordonné à la partie soliste, sa participation s’avèrenettement plus recherchée que dans les concertos <strong>de</strong>Chopin ou Schumann, par exemple. il est fréquent, entreautres détails, que <strong>de</strong>s instruments, percussion incluse,dialoguent avec le piano, annonçant à cet égard lamusique <strong>de</strong> chambre pour grand orchestre <strong>de</strong> Stravinskiou <strong>de</strong> Schœnberg.Moins <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans après la création — plus ou moisheureuse — du premier concerto, Liszt récidivait avec un<strong>de</strong>uxième ouvrage <strong>de</strong> facture encore plus déconcertante.À la différence <strong>de</strong> l’immense majorité <strong>de</strong>s concertos <strong>de</strong>l’époque, celui-ci s’ouvre par un mouvement lent, méditatifet poétique, où vents et cor<strong>de</strong>s s’entremêlent au piano,dans un passage éthéré et onirique. Toute émancipéequ’elle puisse paraître, cette section n’en énonce pasmoins un thème qui sera à la base <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>l’œuvre, au <strong>de</strong>meurant d’une remarquable liberté formelle.Les indications <strong>de</strong> tempo qui la jalonnent et se succè<strong>de</strong>ntsans logique ne correspon<strong>de</strong>nt pas en soi à <strong>de</strong>s changements<strong>de</strong> mouvements, mais ne font que s’adapter auxcaprices rhapsodiques <strong>de</strong> la partition. De fait, commela spectaculaire Sonate en si mineur, encore à venir, leconcerto se présente d’un seul tenant et ses divisionsinternes constituent davantage <strong>de</strong>s changements d’ambianceque <strong>de</strong>s sections à proprement parler.PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI (1840-1893)symphonie n° 6, « paThéTique »Créée neuf jours avant la mort du compositeur, cettesymphonie fut conçue comme une œuvre à programmedont le contenu <strong>de</strong>vait <strong>de</strong>meurer secret. En fait, Tchaïkovskisouhaitait traduire dans cette partition les aspectsles plus intimes <strong>de</strong> sa propre vie, en particulier ceux liés àson homosexualité, le grand drame <strong>de</strong> son existence etqui <strong>de</strong>vait même le conduire à la mort. En effet, quelquesjours après avoir porté la partition à son éditeur, le compositeurrencontra la mère d’un jeune homme avec lequelil avait eu une liaison et qui le faisait chanter. Dans sontrouble, il entra dans un restaurant et avala délibérémentun verre d’eau contaminée (Saint-pétersbourg était alorsaux prises avec une épidémie <strong>de</strong> choléra). Quelquesheures plus tard, il entrait dans d’atroces souffranceset s’éteignait peu <strong>de</strong> temps après.Le premier mouvement s’ouvre par une introduction gravequi annonce le caractère tragique <strong>de</strong> l’œuvre. L’Allegroqui lui fait suite semble tout d’abord ignorer le drame.Eneffet, <strong>de</strong>ux thèmes, dont le second particulièrement passionné,créent une atmosphère plutôt sereine. Mais le <strong>de</strong>stinguette : les nuages s’amoncèlent et bientôt le tragiqueéclate <strong>de</strong> toutes parts. puis, brusquement, tout s’éteint; leretour du second thème ramène une paix toute relative.Suit une valse à cinq temps, qui dépeint peut-être lesmondanités hypocrites auxquelles Tchaïkovski était habituémais qu’il détestait. Cette hypothèse apparaît d’autantplus plausible que le milieu du mouvement se teinte<strong>de</strong> couleurs plus sombres. puis, après la valse, la fête :le troisième mouvement traduit le plaisir à l’état presquebestial et son optimisme ne faiblit pas un seul instant.Mais le vi<strong>de</strong> se fait au début du <strong>de</strong>rnier mouvement, unlent et troublant Adagio lamentoso, où ne subsiste plusque la désillusion. Le premier thème, douloureux, est suivid’une sorte <strong>de</strong> prière qui se transforme peu à peu en cri<strong>de</strong> révolte. peine perdue : l’incurable douleur <strong>de</strong> l’âmereprend ses droits et la mort l’emporte.22 LA MARQUE LE MAGAZINE SYMPHONIQUE DE QUÉBEC

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